L'Aisne avec DSK

16 août 2007

Trois mois et moi.

Bonjour à toutes et à tous.

Nous fêtons ce jeudi les trente ans de la mort d'Elvis et les trois mois de présidence Sarkozy. N'étant pas fan de rock mais de politique, je vais donc vous parler du second anniversaire. Le Journal du Dimanche du week-end dernier a montré à travers un sondage que la plupart des mesures gouvernementales, y compris les plus conservatrices, étaient populaires, y compris dans l'électorat de gauche. L'aide aux propriétaires, par le crédit d'impôts sur les intérêts immobiliers, est la mesure la plus plébiscitée, qui ne concerne pourtant pas des millions de français locataires, parmi les couches les plus populaires. C'est là, je l'ai souvent dit, où les socialistes vont devoir réfléchir sur ce qu'est devenue notre société et quel type de projet socialiste peut aujourd'hui répondre à des aspirations populaires qui se sont considérablement modifiées en trente ans.

Dans ces conditions, pour la gauche, la lutte contre Sarkozy et la reconquête de l'opinion ne vont pas être choses faciles. Mais une marge de manoeuvre, certes limitée, existe (heureusement, sinon la politique serait un art impossible). Une mesure, une seule, entraine la réprobation des français (je précise que les franchises médicales, elles aussi désavouées par l'opinion, ne figuraient pas dans le sondage): c'est le non remplacement d'un fonctionnaire sur trois, en attendant mieux, c'est à dire pire, un sur deux. Les français restent attachés à leurs services publics. Tout affaiblissement de ceux-ci les inquiétent et ils ont raison. Les plus riches n'en ont pas besoin, même s'ils en profitent. Pour les plus pauvres et les classes populaires, c'est une question de nécessité et de survie. Pour les classes moyennes, le service public est un recours ou une aide très appréciables, c'est aussi une question d'éthique. Un grand mouvement en faveur des services publics, de leur financement, de leur extension, de leur rénovation, est l'angle d'attaque qui peut rendre le gouvernement Sarkozy vulnérable. Il serait judicieux d'y rattacher ce que j'évoquais et qui va de paire, la dénonciation des franchises médicales.

Dans sept mois, il y aura des élections municipales, qui seront bien sûr locales mais aussi, comme tout scrutin, nationales (la droite nous fait à chaque fois le coup de l'ignorer ou de le nier, il faudra une fois encore le lui rappeler cette réalité). Faisons de ces élections le début de la sanction contre les mesures les plus impopulaires et les plus réactionnaires du gouvernement. Pour ma part, dans ma ville où l'un des maires-adjoints est aussi ministre du travail, je crois qu'il y a une belle bataille à mener. J'y suis prêt, je me suis porté candidat, je médite depuis plus d'un an ce qu'il faudra faire, comment et avec qui. L'année qui s'annonce sera politiquement passionnante, autant que celle que nous vivons.

Si Sarkozy dope l'opinion, il ne dope pas l'économie. L'INSEE vient de publier les chiffres de la croissance pour les trois derniers mois, c'est à dire les trois premiers de la présidence Sarkozy: 0,3% de croissance, moitié moins que prévu, moitié moins qu'il ne faudrait pour respecter nos engagements budgétaires auprès des instances européennes. Plus que les indcateurs sociaux (je ne crois pas à une rentrée sociale "chaude"), ce sont les indicateurs économiques qui discréditeront la politique Sarkozy.

Bonjour en particulier à Michel et à Val, et à demain.


Bonne soirée.

4 Comments:

  • Le riches comme les pauvres et les miséreux ont besoin des services publics. Un seul exemple, l'hôpital et les urgences. L'infarctus du myocarde frappe sans tenir compte de votre compte en banque. Si les prémisses de vos raisonnements sont faux, comment espérez vous dégager des solutions réelles que les Français seront prêts à accepter et à suivre ? Tant que le logiciel n'est pas débuggé, il fera planter la machine à gagner.

    By Blogger jpbb, at 9:22 AM  

  • Les uns (les pauvres) en ont tout de même plus besoin que les autres (les riches). La maladie frappe indistinctement riches et pauvres, elle est de ce point de vue égalitaire. Mais son traitement ne l'est pas, puisqu'il exige beaucoup d'argent, que ceux qui en ont beaucoup, et c'est tant mieux pour eux, ont plus de facilité que ceux qui en ont beaucoup moins moins.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 2:10 PM  

  • j'ai lu un article de RUE89 sur les fonctionnaires qui montre bien que le gouvernement se fichent totalement des répercutions puisque Monsieur Santini dit lui même dans une interview accordée à cet organe:
    "Droit dans ses bottes, André Santini. Le secrétaire d'Etat à la Fonction publique, qui nous a accordé cet entretien jeudi, dans sa mairie d'Issy-les-Moulineaux, n'en démord pas: il y a bien trop de fonctionnaires en France. "Plus de 20%", dit-il aujourd'hui, après avoir parlé abusivement de 24% il y a quelques jours. Les autres pays européens, en moyenne, en comptent seulement 16%...

    Il supprimera donc, comme prévu, un poste de fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Mais lesquels? "Ce n'est pas mon problème", lance-t-il, renvoyant la question à ses collègues du gouvernement, tout en assurant que ni les hôpitaux, ni la fonction publique territoriale ne seront touchés, cette année du moins, par ces "non-remplacements". Les profs ou les policiers, eux, ont de quoi s'interroger, même si Santini promet une réelle concertation avec les organisations syndicales."
    Qui sera le plus lésé dans l'histoire, les élèves dont certains sont déjà en grande difficulté

    By Anonymous Anonyme, at 10:11 AM  

  • A Martine et à tous, je redis ma certitude qu'un gouvernement qui s'en prend ainsi à la Fonction Publique ne conservera pas longtemps le soutien des français. Mais il faudra du temps et beaucoup de pédagogie de la part des socialistes.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 7:14 PM  

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