Trois sujets politiques.
Bonjour à toutes et à tous.
Chez mon garagiste, en attendant la facture de ma vidange, j'ai feuilleté un Paris-Match d'il y a quinze jours, dont je m'étonne qu'il n'ait pas plus fait parler de lui. En effet, on y voit Michel Rocard ... nu dans sa piscine, en compagnie de son épouse, après son accident cérébral en Inde. Seule l'absence d'érotisme, celui-ci étant systématiquement valorisé par notre société, peut expliquer ce silence. Pourtant, la signification sociale de ces images est forte et inédite. Certes, nous avions déjà vu, il y a deux ans, le premier ministre Villepin sortant torse nu des flots. Mais là, c'est une personne de 75 ans qui ose montrer son corps et qui semble nous dire, en nous regardant à travers l'objectif: je ne suis pas vieux, je ne suis pas moche, je ne suis pas mort!
Cet appel muet de Michel Rocard n'est-il pas celui de toute une société qui veut rester jeune, belle et vivante, et qui a bien raison. Vouloir le contraire serait inquiétant. Le problème, qui n'est pas mince, c'est que la vieillesse et la mort existent. Chacun se débrouille personnellement avec, par la morale, la religion, la sagesse ou je ne sais quoi. Mais ce problème est aussi politique. C'est là que les pouvoirs publics doivent réfléchir et agir. C'est là où le socialisme doit être repensé, en songeant autant aux conditions de vie des "inactifs" (terme discutable) que des actifs.
Après mon garagiste, je suis allé à Auchan et, inévitablement, j'ai jeté un coup d'oeil au rayon livres, dernières parutions, et j'ai repéré deux ouvrages qui méritent sûrement d'être achetés. Les chroniques hebdomadaires de Patrick Pelloux dans Charlie-Hebdo sont rassemblées dans le livre Histoires d'urgences, au Cherche Midi. Pelloux, voilà une figure emblématique de cette bourgeoisie de gauche dont je vous parle depuis quelques jours et qui est en capacité, beaucoup plus que la classe ouvrière, de contester le capitalisme. Ce médecin très médiatique a voté Bayrou au 1er tour, Ségolène au 2ème, il s'incrit dans ce que j'appellerais le "réformisme radical" de Charlie-Hebdo. Ses chroniques nous parlent d'un sujet politique majeur, autant que la vieillesse et d'ailleurs lié à celui-ci: la santé publique et son organisation, l'hôpital. Il est à ce domaine ce que Martin Hirsch est à celui de la pauvreté (sûrement que Sarkozy a dû le contacter pour entrer au gouvernement!). Ses analyses échappent au travers technocratique du genre (des chiffres, toujours des chiffres, rien que des chiffres). Pelloux réussit à rendre humain et politique la question de l'hôpital.
Autre ouvrage qui a retenu mon attention mais dont je ne connais pas l'auteur: Alerte à la souffrance, le mal-être au travail, d'Anne Dupuy, chez Balland. Là encore, nous avons un sujet majeur pour la réflexion politique et pour la refondation de la gauche. Il s'agit de cette souffrance silencieuse et invisible (harcèlement, stress, etc) qui pourrit les relations de travail et qui constitue la nouvelle et véritable aliénation des temps modernes. Pour reprendre ma réflexion sociale sur la classe qui aujourd'hui peut faire "turbuler" le système, c'est celle qui à la fois subira la souffrance sociale, en prendra pleinement conscience et disposera des moyens de s'en débarrasser. Les maux évoqués ici sont plutôt ceux des catégories moyennes et des cadres supérieurs qui font les frais de cette exploitation psychologique. Chez eux, la crainte du déclassement social peut être un ressort révolutionnaire.
Après lecture et réflexion, je reviendrai sur tous ces sujets, vieillesse, santé et souffrance au travail, afin de les faire sortir de la sphère des problèmes privés et les formuler de façon politique.
Bonne journée.
Chez mon garagiste, en attendant la facture de ma vidange, j'ai feuilleté un Paris-Match d'il y a quinze jours, dont je m'étonne qu'il n'ait pas plus fait parler de lui. En effet, on y voit Michel Rocard ... nu dans sa piscine, en compagnie de son épouse, après son accident cérébral en Inde. Seule l'absence d'érotisme, celui-ci étant systématiquement valorisé par notre société, peut expliquer ce silence. Pourtant, la signification sociale de ces images est forte et inédite. Certes, nous avions déjà vu, il y a deux ans, le premier ministre Villepin sortant torse nu des flots. Mais là, c'est une personne de 75 ans qui ose montrer son corps et qui semble nous dire, en nous regardant à travers l'objectif: je ne suis pas vieux, je ne suis pas moche, je ne suis pas mort!
Cet appel muet de Michel Rocard n'est-il pas celui de toute une société qui veut rester jeune, belle et vivante, et qui a bien raison. Vouloir le contraire serait inquiétant. Le problème, qui n'est pas mince, c'est que la vieillesse et la mort existent. Chacun se débrouille personnellement avec, par la morale, la religion, la sagesse ou je ne sais quoi. Mais ce problème est aussi politique. C'est là que les pouvoirs publics doivent réfléchir et agir. C'est là où le socialisme doit être repensé, en songeant autant aux conditions de vie des "inactifs" (terme discutable) que des actifs.
Après mon garagiste, je suis allé à Auchan et, inévitablement, j'ai jeté un coup d'oeil au rayon livres, dernières parutions, et j'ai repéré deux ouvrages qui méritent sûrement d'être achetés. Les chroniques hebdomadaires de Patrick Pelloux dans Charlie-Hebdo sont rassemblées dans le livre Histoires d'urgences, au Cherche Midi. Pelloux, voilà une figure emblématique de cette bourgeoisie de gauche dont je vous parle depuis quelques jours et qui est en capacité, beaucoup plus que la classe ouvrière, de contester le capitalisme. Ce médecin très médiatique a voté Bayrou au 1er tour, Ségolène au 2ème, il s'incrit dans ce que j'appellerais le "réformisme radical" de Charlie-Hebdo. Ses chroniques nous parlent d'un sujet politique majeur, autant que la vieillesse et d'ailleurs lié à celui-ci: la santé publique et son organisation, l'hôpital. Il est à ce domaine ce que Martin Hirsch est à celui de la pauvreté (sûrement que Sarkozy a dû le contacter pour entrer au gouvernement!). Ses analyses échappent au travers technocratique du genre (des chiffres, toujours des chiffres, rien que des chiffres). Pelloux réussit à rendre humain et politique la question de l'hôpital.
Autre ouvrage qui a retenu mon attention mais dont je ne connais pas l'auteur: Alerte à la souffrance, le mal-être au travail, d'Anne Dupuy, chez Balland. Là encore, nous avons un sujet majeur pour la réflexion politique et pour la refondation de la gauche. Il s'agit de cette souffrance silencieuse et invisible (harcèlement, stress, etc) qui pourrit les relations de travail et qui constitue la nouvelle et véritable aliénation des temps modernes. Pour reprendre ma réflexion sociale sur la classe qui aujourd'hui peut faire "turbuler" le système, c'est celle qui à la fois subira la souffrance sociale, en prendra pleinement conscience et disposera des moyens de s'en débarrasser. Les maux évoqués ici sont plutôt ceux des catégories moyennes et des cadres supérieurs qui font les frais de cette exploitation psychologique. Chez eux, la crainte du déclassement social peut être un ressort révolutionnaire.
Après lecture et réflexion, je reviendrai sur tous ces sujets, vieillesse, santé et souffrance au travail, afin de les faire sortir de la sphère des problèmes privés et les formuler de façon politique.
Bonne journée.
1 Comments:
Une évolution est-elle une révolution ?
By jpbb, at 2:45 PM
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