Prime de rentrée scolaire.
Bonjour à toutes et à tous.
Enfin rentré! Je devais vous recontacter hier, mais un problème de connexion m'en a empêché. C'est réparé, la vie reprend son cours normal, je vais pouvoir à nouveau vous soumettre confortablement mes réflexions. J'ai répondu aux derniers commentaires. J'aurai, dans les jours qui viennent, plusieurs notes de lectures à vous soumettre. Les vacances, c'est l'occasion idéale, et pour moi assez rare, de pouvoir lire abondamment.
Mais je veux commencer par autre chose dont on parle beaucoup à la radio ces derniers temps, la prime de rentrée scolaire (272,57 euros). Quel déchaînement dans la haine de classe! Les classes moyennes, du moins les protestations qui en proviennent et qui s'expriment sur les antennes, reprochent aux classes populaires d'empocher la prime et d'en faire tout autre chose que des achats scolaires mais des dépenses de confort et de loisirs. L'argent qui passerait dans l'écran plasma devient un reproche quasi rituel, un symbole de la soi-disant débauche de consommation des classes populaires.
Les contempteurs de la prime scolaire n'osent évidemment pas assumer leur égoïsme de classe, au demeurant parfaitement naturel, quoique profondément injuste. J'en connais certains, charitables (et pourquoi pas de gauche, tant qu'à faire), qui proposent de remplacer la prime par des bons d'achat, pour éviter le gaspillage. Autrefois, on marquait les gueux qui avaient mal agi au fer rouge. Aujourd'hui, on est cool, on fait soft, le bon d'achat suffira pour que les uns expriment leur mépris et que les autres subissent la honte.
Je n'ignore pas que la polémique traduit un vrai problème politique, auquel les socialistes sont confrontés depuis 2002: le reproche adressé à Jospin d'en faire trop pour les pauvres et pas assez pour les autres. Voilà quelques pistes pour surmonter ce problème:
1- Un socialiste digne de ce nom doit récuser toute soupçon malveillant envers les catégories populaires. Ce n'est pas parce qu'on n'a pas beaucoup d'argent qu'on le dilapide au détriment de ses enfants!
2- Les achats scolaires, sous l'influence de la société de consommation, n'ont plus grand chose à voir avec les fournitures scolaires. La trousse Harry Potter, les chaussures trucmuche et le cartable machinchose ne sont pas des instruments de travail et ne rendent pas plus intelligent. Il faut le dire, il faut le dénoncer, il faut regretter que les classes populaires se laissent prendre au piège de la vanité sociale, privilège et tare auparavant de la seule bourgeoisie.
3- C'est à l'école publique, laïque, obligatoire et gratuite de fournir aux élèves ce dont ils ont besoin pour travailler. A cette condition, l'allocation de rentrée scolaire pourrait être supprimée puisqu'inutile, et ainsi la polémique effacée.
Bonne journée.
Enfin rentré! Je devais vous recontacter hier, mais un problème de connexion m'en a empêché. C'est réparé, la vie reprend son cours normal, je vais pouvoir à nouveau vous soumettre confortablement mes réflexions. J'ai répondu aux derniers commentaires. J'aurai, dans les jours qui viennent, plusieurs notes de lectures à vous soumettre. Les vacances, c'est l'occasion idéale, et pour moi assez rare, de pouvoir lire abondamment.
Mais je veux commencer par autre chose dont on parle beaucoup à la radio ces derniers temps, la prime de rentrée scolaire (272,57 euros). Quel déchaînement dans la haine de classe! Les classes moyennes, du moins les protestations qui en proviennent et qui s'expriment sur les antennes, reprochent aux classes populaires d'empocher la prime et d'en faire tout autre chose que des achats scolaires mais des dépenses de confort et de loisirs. L'argent qui passerait dans l'écran plasma devient un reproche quasi rituel, un symbole de la soi-disant débauche de consommation des classes populaires.
Les contempteurs de la prime scolaire n'osent évidemment pas assumer leur égoïsme de classe, au demeurant parfaitement naturel, quoique profondément injuste. J'en connais certains, charitables (et pourquoi pas de gauche, tant qu'à faire), qui proposent de remplacer la prime par des bons d'achat, pour éviter le gaspillage. Autrefois, on marquait les gueux qui avaient mal agi au fer rouge. Aujourd'hui, on est cool, on fait soft, le bon d'achat suffira pour que les uns expriment leur mépris et que les autres subissent la honte.
Je n'ignore pas que la polémique traduit un vrai problème politique, auquel les socialistes sont confrontés depuis 2002: le reproche adressé à Jospin d'en faire trop pour les pauvres et pas assez pour les autres. Voilà quelques pistes pour surmonter ce problème:
1- Un socialiste digne de ce nom doit récuser toute soupçon malveillant envers les catégories populaires. Ce n'est pas parce qu'on n'a pas beaucoup d'argent qu'on le dilapide au détriment de ses enfants!
2- Les achats scolaires, sous l'influence de la société de consommation, n'ont plus grand chose à voir avec les fournitures scolaires. La trousse Harry Potter, les chaussures trucmuche et le cartable machinchose ne sont pas des instruments de travail et ne rendent pas plus intelligent. Il faut le dire, il faut le dénoncer, il faut regretter que les classes populaires se laissent prendre au piège de la vanité sociale, privilège et tare auparavant de la seule bourgeoisie.
3- C'est à l'école publique, laïque, obligatoire et gratuite de fournir aux élèves ce dont ils ont besoin pour travailler. A cette condition, l'allocation de rentrée scolaire pourrait être supprimée puisqu'inutile, et ainsi la polémique effacée.
Bonne journée.
2 Comments:
Tu as raison. Je dénonçais il y a peu les pub qui nous inondent. Tout est fait pour inciter à acheter et à consommer! En quoi un sac spiderman rendra son porteur plus intelligent, plus fort..?. au contraire, il est mal conçu. Il ne rend pas le dos plus droit, il ne protège pas le matériel qu'il contient, ses coutures ne résistent même pas une année ... normal c'est fait exprès il faudra racheter du matériel! il faudra voir le médecin pour une scoliose ou une lordose....sans compter que la propriété de produits de marque encourage l'envie, le vol, le racket,....
MD
By md, at 11:30 PM
Une mère de famille me disait récemment, pour justifier des achats scolaires purement supercifiels: "Vous avez raison, mais je veux que mon fils soit comme les autres".
A quoi je lui ai répondu: "Mais pourquoi ne pas apprendre à votre fils à être différent des autres et y trouver, dans cette (relative) différence, une source de fierté?"
By Emmanuel Mousset, at 9:11 AM
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