Le pire des scénarios.
Bonjour à toutes et à tous.
J'ai rencontré ce matin un camarade socialiste au détour d'une rue. Il n'est pas strauss-kahnien mais a apprécié mon intervention lors de la dernière réunion de section, qu'il a jugée claire et motivée. Pourtant, je ne suis pas entièrement satisfait par sa réaction. Pourquoi, puisqu'elle est très largement en ma faveur, que je n'aurais qu'à m'en féliciter? Ma réponse sera subjective, je vous la livre telle qu'elle m'est venue et vous en ferez ce que vous voudrez. Au moment de nous quitter, dans le regard, le sourire, la poignée de mains, j'ai senti que ce camarade, malgré ses propos encourageants et positifs que rien ne l'obligeait à prononcer, ne me soutiendrait pas nécessairement, le moment venu, c'est-à-dire lors du vote d'investiture. Je peux bien sûr me tromper, préjuger d'une incohérence ou d'une insincérité qui ne se produiront finalement pas, mais je vous explique les raisons de mon fort soupçon, qui s'appuie tout de même sur quelques éléments objectifs.
La réalité des courants est plus forte que l'unité et l'homogénéité du parti. Un camarade peut penser que je suis le meilleur candidat, il ne votera pas nécessairement pour moi. Et il votera, inversement, pour un candidat moins bon, mais qui représentera "le courant". Le parti ainsi se balkanise, aucune vie collective ne devient possible. Je ne vous parle même pas de ce qu'il en est de la fraternité... La politique est ainsi, du moins une certaine politique, car je ne crois pas à la fatalité.
Partant de là, le pire des scénarios pour Saint-Quentin serait le suivant: trois candidats se présentent à la candidature, autant qu'il y a de courants (strauss-kahnien, ségoléniste et néofabiusien), sans compter les candidats "libres" ou les candidatures de diversion (un classique de la tactique politique). Bref, la section de Saint-Quentin pourrait se retrouver avec 4 ou 5 candidats, une dispersion des voix, une majorité introuvable et un second tour favorisant toutes les alliances possibles et imaginables. Autant dire le marigot! Celui qui en sortira aura à la fois gagné (il sera désigné) et perdu (il sera affaibli et prisonnier d'obscures tractations). Nous partirons ainsi dans la plus mauvaise posture pour la campagne, face à une droite qui ne fera aucun cadeau et des partenaires que nos divisions auront rendu intraitables.
Quant à la composition de la liste, ce sera l'horreur! Chaque courant se battra pour son bout de gras ou son morceau de couverture. Untel aura eu 35%, il revendiquera 35% de membres de son courant sur la liste, peu importe qui, peu importe les compétences, peu importe l'image, peu importe l'influence, en vérité peu importe la victoire du parti, ce qui comptera, ce sera la victoire du courant à travers sa bonne représentation sur la liste. Nous engendrerons un patchwork, un manteau d'arlequin, une liste qui aura tout pour perdre et rien pour gagner.
Je ne mange pas de ce pain-là, je me battrais pour que tout cela n'arrive pas. Et pourtant, fidèle au contrat de sincérité et de lucidité que j'ai passé avec mes lecteurs, je me dois de vous dire que le plus probable est le scénario que je viens de vous décrire, le pire. Heureusement, le pire n'est jamais certain. Mais je le sais, la bataille sera difficile. J'ai face à moi de redoutables adversaires, qui se nomment routine, inertie, calculs de boutique et, par dessus tout, le mot qui explique tout: faiblesse.
Bon après-midi.
J'ai rencontré ce matin un camarade socialiste au détour d'une rue. Il n'est pas strauss-kahnien mais a apprécié mon intervention lors de la dernière réunion de section, qu'il a jugée claire et motivée. Pourtant, je ne suis pas entièrement satisfait par sa réaction. Pourquoi, puisqu'elle est très largement en ma faveur, que je n'aurais qu'à m'en féliciter? Ma réponse sera subjective, je vous la livre telle qu'elle m'est venue et vous en ferez ce que vous voudrez. Au moment de nous quitter, dans le regard, le sourire, la poignée de mains, j'ai senti que ce camarade, malgré ses propos encourageants et positifs que rien ne l'obligeait à prononcer, ne me soutiendrait pas nécessairement, le moment venu, c'est-à-dire lors du vote d'investiture. Je peux bien sûr me tromper, préjuger d'une incohérence ou d'une insincérité qui ne se produiront finalement pas, mais je vous explique les raisons de mon fort soupçon, qui s'appuie tout de même sur quelques éléments objectifs.
La réalité des courants est plus forte que l'unité et l'homogénéité du parti. Un camarade peut penser que je suis le meilleur candidat, il ne votera pas nécessairement pour moi. Et il votera, inversement, pour un candidat moins bon, mais qui représentera "le courant". Le parti ainsi se balkanise, aucune vie collective ne devient possible. Je ne vous parle même pas de ce qu'il en est de la fraternité... La politique est ainsi, du moins une certaine politique, car je ne crois pas à la fatalité.
Partant de là, le pire des scénarios pour Saint-Quentin serait le suivant: trois candidats se présentent à la candidature, autant qu'il y a de courants (strauss-kahnien, ségoléniste et néofabiusien), sans compter les candidats "libres" ou les candidatures de diversion (un classique de la tactique politique). Bref, la section de Saint-Quentin pourrait se retrouver avec 4 ou 5 candidats, une dispersion des voix, une majorité introuvable et un second tour favorisant toutes les alliances possibles et imaginables. Autant dire le marigot! Celui qui en sortira aura à la fois gagné (il sera désigné) et perdu (il sera affaibli et prisonnier d'obscures tractations). Nous partirons ainsi dans la plus mauvaise posture pour la campagne, face à une droite qui ne fera aucun cadeau et des partenaires que nos divisions auront rendu intraitables.
Quant à la composition de la liste, ce sera l'horreur! Chaque courant se battra pour son bout de gras ou son morceau de couverture. Untel aura eu 35%, il revendiquera 35% de membres de son courant sur la liste, peu importe qui, peu importe les compétences, peu importe l'image, peu importe l'influence, en vérité peu importe la victoire du parti, ce qui comptera, ce sera la victoire du courant à travers sa bonne représentation sur la liste. Nous engendrerons un patchwork, un manteau d'arlequin, une liste qui aura tout pour perdre et rien pour gagner.
Je ne mange pas de ce pain-là, je me battrais pour que tout cela n'arrive pas. Et pourtant, fidèle au contrat de sincérité et de lucidité que j'ai passé avec mes lecteurs, je me dois de vous dire que le plus probable est le scénario que je viens de vous décrire, le pire. Heureusement, le pire n'est jamais certain. Mais je le sais, la bataille sera difficile. J'ai face à moi de redoutables adversaires, qui se nomment routine, inertie, calculs de boutique et, par dessus tout, le mot qui explique tout: faiblesse.
Bon après-midi.
3 Comments:
Je ne suis pas Strauss-kahnien non plus mais je ne puis qu'approuver ton analyse en espérant que cette triste réalité ne se produira pas.
La candidature unique à la candidature étant acceptée comme la meilleure solution, on peut espérer un sursaut d'intelligence de la part des représentants des courants qui se rencontreront pour se mettre d'accord.
By Anonyme, at 2:24 PM
Emmanuel, franchement, les électeurs de Saint-Quentin n'en ont rien à cirer des petites politiques au sein du PS. Soit tu as un programme pour les séduire, et dans ce cas indique le, ou bien c'est la droite qui va l'emporter. Je pense que tu es une personnalité sincère et attachante, prête à mettre les mains dans le cambouis, prête à faire bouger les choses et estimée. C'est l'impression que tu me fais dans ce dialogue via le blog que nous sommes un certain nombre à vivre. Je ne connais pas Saint-Quentin, mais il doit bien y avoir des choses à améliorer pour le bien-être de tous. Je me permets de te conseiller de suivre le blog de Frédéric Laval avec qui je dialogue également et dont j'ai eu le plaisir de faire connaissance à La Rochelle: http://laval65.canalblog.com/
Il est SD également comme nous. D'accord, il mets des images et semble plus sportif que toi. Ce que les électeurs d'une ville réclament, c'est la personne qui sera la plus performante pour leur apporter + de bien être. C'est ce qui compte, « + et mieux ».
By jpb, at 2:34 PM
La candidature unique à la candidature a-t-elle vraiment été acceptée? Par quelques uns qui se sont exprimés en réunion de section, oui. Mais Anne Ferreira, quel commentaire politique a t-elle fait de ma proposition? Aucun. Non, je ne suis pas aussi optimiste que av, je crains beaucoup les retournements de dernière minute, les intentions cachées. Beaucoup n'ont pas intérêt à une candidature unique mais n'oseront jamais le dire ouvertement. Qui sait même si l'échec aux municipales n'est pas désiré par certains camarades, qui se voient plus dans un rôle d'éternels contestataires que de gestionnaires municipaux? Je crains vraiment que la droite ait encore de beaux jours devant elle à Saint-Quentin.
A jpb, je rappelle qu'un candidat est désigné par sa section et que les "petites politiques", hélas, on n'y échappe pas. Ou alors, il faut déjà avoir le pouvoir et marquer les esprits par sa propre vertu politique.
By Emmanuel Mousset, at 10:19 PM
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