L'Aisne avec DSK

17 septembre 2007

Littérature et politique.

Bonjour à toutes et à tous.

Et si on commencait la semaine en parlant de littérature? Ca nous changera de la politique! J'ai essayé ce week-end de lire deux romans d'un jeune auteur à qui l'on promet le prochain Goncourt, Olivier Adam, que je ne connaissais ni d'Eve, ni ... (je n'ai pas pu m'empêcher de vous la faire, excusez-moi). Ce n'est pas son dernier roman, "A l'abri de rien", que j'ai tenté de lire, mais deux précédents: "je vais bien, ne t'en fais pas" (2000) et "la messe anniversaire" (2003).

J'ai tenté parce que je ne suis pas arrivé au terme ni de l'un ni de l'autre. Pourtant, ce sont de courts romans. Mais le style n'est pas très riche ni original. C'est jeune, ça coule, c'est vite lu, c'est tout. Je n'ai pas acheté le roman d'Adam qui est dans la liste des Goncourt potentiels, mais si l'écriture est identique, je suis très surpris par ce choix.

J'ai terminé vendredi le Goncourt... 1916, qui avait été décerné à Henri Barbusse pour "Le feu". Là, c'est autre chose, du solide, de la substance, un style, assez classique certes, mais un vrai style. Ce qui est fascinant dans ce roman sur les poilus de 1914-1918, c'est qu'il a été écrit au coeur de l'événement qui a ensanglanté l'Europe et le monde. Je n'ai pas d'exemple aujourd'hui d'un grand récit romanesque sur l'actualité politique la plus tragique. C'est aussi un signe que notre littérature psychologique ne s'intéresse plus à la politique.

"Le feu" porte ce titre équivoque qui laisse croire que le roman décrit des batailles et des assauts de tranchées. Ce n'est pas tout à fait vrai. Le plus terrible dans cette guerre, ce ne sont pas seulement les combats, c'est tout ce qui se passait avant et surtout après, que Barbusse nous conte superbement. A la fin, il est dit que le pire de la guerre, ce n'était justement pas le feu mais l'eau, quand il pleuvait jusqu'à inonder les tranchées, tout transformer en boue, engloutir parfois les soldats épuisés.

Les dernières pages sont un hymne à l'humanisme et au pacifisme, et je les ai méditées en passant à aujourd'hui: n'oublions jamais que la guerre peut revenir et qu'elle est la plus grande des tragédies.
Mais dites moi, je m'étais promis de vous parler de littérature et pas de politique? Et qu'est-ce que je suis en train de faire? Décidemment, c'est plus fort que moi...


Bonne journée.