L'Aisne avec DSK

26 septembre 2007

Michéa contre Marx.

Bonjour à toutes et à tous.



Je vous ai quitté hier soir avec un philosophe contemporain, Antonio Negri, je vous retrouve aujourd'hui avec un autre philosophe contemporain, moins connu que le précédent, Jean-Claude Michéa, qui vient de publier un nouvel ouvrage, L'Empire du moindre mal. Essai sur la civilisation libérale, éditions Climats, en librairie depuis le 10 septembre. Je n'ai pas encore lu l'ouvrage mais son compte rendu dans le supplément littéraire du Monde du 7 septembre dernier. Autant Negri m'inspire positivement, autant Michéa me fait certes réfléchir, mais en contrepoint.

Ce philosophe original se veut "socialiste", mais récuse Marx et même refuse de se dire "de gauche". Pourquoi? Parce que, selon lui, la droite et la gauche ne sont fondamentalement et philosophiquement que deux variantes du libéralisme apparu au XVIIIème siècle. Ce en en quoi d'ailleurs il n'a pas tort, sauf qu'il le regrette alors que moi, je m'en réjouis! Michéa se prétend "anarchiste conservateur" et se fait le défenseur d'une certain "populisme". En vérité, sa thèse n'est pas si bizarre qu'il y parait. Je la résume grossièrement:

Le socialisme, c'est la défense du peuple, c'est être à ses côtés, dans la solidarité effective, la générosité concrète, les luttes réelles. La démocratie et ses valeurs sont des créations de la bourgeoisie qui datent du siècle de la Révolution française, avec sa mythologie, le Progrès, les Droits de l'Homme, la République, etc. Mais ce ne sont que des leurres, dont le marxisme est issu, qui ont étouffé la pensée, la parole et l'action populaires.

La thèse de Michéa est radicale et a, à mes yeux, le mérite de montrer tout ce que le socialisme et même le marxisme doivent au libéralisme. On oppose trop fortement ces familles de pensée alors qu'elles naviguent dans des eaux conceptuelles communes. Les antilibéraux, s'ils voulaient donner à leur projet une assise philosophique forte, ne reliraient pas Marx mais découvriraient Michéa.


Bon après-midi.

3 Comments:

  • Le peuple français, c'est l'ensemble de la population. La bourgeoisie, c'est une partie du peuple. Le principe de la machine à vapeur (modèle de pensée de Marx), a besoin d'une source chaude et d'une source froide pour fonctionner. Donc obligation pour Marx pour imposer sa méthode dialectique d'opposer deux catégorisations de la population afin de faire fonctionner son modèle. C'est ce qu'on nomme une escroquerie intellectuelle.

    By Blogger jpbb, at 4:32 PM  

  • Absente depuis quelques jours, c'est avec un réel plaisir que je lis tes commentaires philosophico-littéraires. La découverte de penseurs que je ne connaissais pas est un véritable enrichissement personnel . cela me fait un bien fou cette douceur dialectique CAR je sors de 2 semaines de séminaire, en tant qu'observatrice,dans lequel j'ai reçu de plein fouet la réalité de notre société actuelle. le public concerné et bénéficiaire de ce séminaire est composé des personnes cultivées, responsables , compétentes et intelligentes, en recherche d'emploi. Blindés de diplômes, ayant suivi des formations +++ pour maîtriser des domaines pointus recherchés dans notre industrie ( honnétement je ne comprenais pas le moindre mot sur la technicité de leur fonction), ayant parfois innové dans des concepts brevetés et bankable pour leur société, ils se retrouvent jetés comme de vulgaires kleenex car l'entreprise est d'abord rachetée , grâce à la plus value franco-française, par des financiers étrangers, puis délocalisée. j'ai découvert l'univers impitoyable des recruteurs et surtout l'incompétence préjudiciable de l'ASSEDIC et de l'ANPE.de plus, j'ai découvert, avec stupeur, que la PICARDIE est 1 vivier de brevets industriels, d'innovation synergique etc.... MAIS les structures institutionnelles et la mentalité petite petite petite bourgeoise annihilent la mise en pratique du progrés . VAL

    By Anonymous Anonyme, at 9:59 AM  

  • Je suis très heureux moi aussi, Val, de te retrouver. De ton expérience, je retiens que les gens dont on ne comprend pas ce qu'ils font sont de plus en plus nombreux dans notre société. La technicité des fonctions a bon dos. Je crois en réalité qu'il y a beaucoup de bluff et d'irrationalité derrière tout cela. En tout cas, un jargon imbuvable nous envahit, dans les entreprises, dans l'Education nationale, etc. C'est pourquoi je prône une prose simple, claire, cartésienne.

    Côté PS local, les choses vont lentement mais dans le bon sens. Les 3 idées auxquelles je tiens (candidature unique et unanime, liste socialiste et ouverte, campagne de propositions et pas de critiques) s'imposent tout doucement. Le chemin est encore long mais je suis confiant. Quant à la tête de liste, chaque chose en son temps, mais là aussi, je suis confiant. Les actuels postulants sont des camarades de qualité, et je suis certain que l'on pourra s'entendre. Il le faut, si nous voulons gagner.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 6:54 PM  

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