Trois informations.
Bonjour à toutes et à tous.
Quelques informations, très diverses, retiennent mon attention au saut du lit:
1- A la radio, un marin-pêcheur se réjouit de sa rencontre, aujourd'hui, avec Nicolas Sarkozy, alors que c'est initialement le ministre de la Mer qui devait venir. Question du pêcheur: nous voulons un système de compensation pour faire face à la hausse des carburants, c'est simple, je vais donc demander au président si c'est oui ou si c'est non.
Simple? Peut-être, je ne sais pas. Une réponse par oui ou par non? Evidemment, si la vie était aussi tranchée ... Mais supposons que le monde soit complexe, qu'on ne puisse pas toujours répondre par oui ou par non, qu'il faille hésiter, réfléchir, prendre de la distance, ne pas se laisser aller à sa première réaction, imaginons que pour traiter du problème, le président doive faire appel à d'autres, à son ministre de la Mer par exemple ...
Nicolas Sarkozy est en train de transformer la France en une vaste bande dessinée pour enfants, dont il est bien sûr le centre et le héros. Hier au Tchad, il libère des détenus, aujourd'hui dans le Morbihan il soulage des pêcheurs. Demain où, au secours de qui? L'illusion Sarkozy, c'est que tout pourrait se régler dans l'instant, grâce à lui, à lui seul. Comme Superman, Sarkozy a aboli le temps, il n'y a plus que le présent qui compte. Le passé, inutile, l'avenir, superflu. Voilà aussi pourquoi Sarkozy rencontre un grand succès, parce qu'il est en totale adéquation avec l'esprit de la société contemporaine: pas de délai, pas de temps mort, tout, tout de suite, ici et maintenant, le passé c'est fini, l'avenir on verra bien.
2- Je reprends Libération d'hier et je lis la tribune de 12 "nonistes" socialistes qui disent maintenant oui au nouveau traité européen. C'est toujours une histoire de oui et de non, mais là, pour le coup, il faut s'engager, et pas seulement "à titre personnel", comme l'a fait François Hollande. On ne fait pas de politique, même sur un seul sujet , "à titre personnel". Parmi ces nouveaux partisans du oui, je repère mon Premier secrétaire fédéral de l'Aisne, Jean-Jacques Thomas, ex NPS.
3- La presse nationale, c'est bien, la presse locale, c'est mieux. C'est à travers ses pages qu'on "sent" vraiment le pays. Dans L'Union d'hier, je tombe sur un article d'apparence banale (le compte rendu d'une animation culturelle dans une cité d'urgence qui date des années 50 et qui va disparaitre). Et pourtant, certains détails relatés me laissent songeur. Les habitants de la cité n'ont pas massivement participé, beaucoup sont restés indifférents, extérieurs à une animation qui pourtant leur était destinée, quelques uns ont même manifesté leur hostilité quand des comédiens ont voulu les impliquer dans leur jeu, des jeunes ont lancé des cailloux sur les passants.
Bref, rien, pas grand chose, aucun incident réel (les autres journaux locaux n'ont manifestement rien remarqué) mais une lourde résistance, un refus presque invisible, une révolte silencieuse et immobile, une délinquance légère, superficielle mais présente. Pourquoi? Parce que les pauvres sentent qu'on veut les amuser, que cette manifestation par ailleurs louable leur est étrangère. A vrai dire, ils s'en foutent, ils veulent du boulot, un peu plus d'argent, une maison comme tout le monde, une voiture, un avenir pour leurs enfants. Ils veulent, c'est bien normal, ce qu'ont les autres, ceux qu'on voit à la télévision, car la télévision est le seul "luxe" des logements de cette "cité d'urgence" (nom technocratique pour désigner une cité de pauvres).
Il y a quelques décennies, les pauvres acceptaient, et leur sort, et ce qu'on leur donnait. Aujourd'hui, ils ne protestent guère (l'usage de la parole, c'est toujours l'affaire des riches), mais ils font sentir ce qu'ils vivent, ce qu'ils veulent, ils expriment leur souffrance par ce silence, cette indifférence, cette hostilité à une animation officielle et généreuse. Il n'y aura pas ici, à Saint-Quentin, de révolte comme dans les banlieues des grandes villes, mais le malaise est le même, traduit régulièrement par de dérisoires feux de poubelles. Si la gauche locale était responsable, ambitieuse et intelligence (peut-être l'est-elle, il ne faut désespérer de rien), elle s'attaquerait à ce genre de problème, elle examinerait ce type de situation, elle s'engagerait à apporter des solutions. C'est quoi la politique si ce n'est pas cela? Les élections municipales donneront aux uns et aux autres l'occasion de montrer leur responsabilité, leur ambition et leur intelligence.
Bonne matinée.
Quelques informations, très diverses, retiennent mon attention au saut du lit:
1- A la radio, un marin-pêcheur se réjouit de sa rencontre, aujourd'hui, avec Nicolas Sarkozy, alors que c'est initialement le ministre de la Mer qui devait venir. Question du pêcheur: nous voulons un système de compensation pour faire face à la hausse des carburants, c'est simple, je vais donc demander au président si c'est oui ou si c'est non.
Simple? Peut-être, je ne sais pas. Une réponse par oui ou par non? Evidemment, si la vie était aussi tranchée ... Mais supposons que le monde soit complexe, qu'on ne puisse pas toujours répondre par oui ou par non, qu'il faille hésiter, réfléchir, prendre de la distance, ne pas se laisser aller à sa première réaction, imaginons que pour traiter du problème, le président doive faire appel à d'autres, à son ministre de la Mer par exemple ...
Nicolas Sarkozy est en train de transformer la France en une vaste bande dessinée pour enfants, dont il est bien sûr le centre et le héros. Hier au Tchad, il libère des détenus, aujourd'hui dans le Morbihan il soulage des pêcheurs. Demain où, au secours de qui? L'illusion Sarkozy, c'est que tout pourrait se régler dans l'instant, grâce à lui, à lui seul. Comme Superman, Sarkozy a aboli le temps, il n'y a plus que le présent qui compte. Le passé, inutile, l'avenir, superflu. Voilà aussi pourquoi Sarkozy rencontre un grand succès, parce qu'il est en totale adéquation avec l'esprit de la société contemporaine: pas de délai, pas de temps mort, tout, tout de suite, ici et maintenant, le passé c'est fini, l'avenir on verra bien.
2- Je reprends Libération d'hier et je lis la tribune de 12 "nonistes" socialistes qui disent maintenant oui au nouveau traité européen. C'est toujours une histoire de oui et de non, mais là, pour le coup, il faut s'engager, et pas seulement "à titre personnel", comme l'a fait François Hollande. On ne fait pas de politique, même sur un seul sujet , "à titre personnel". Parmi ces nouveaux partisans du oui, je repère mon Premier secrétaire fédéral de l'Aisne, Jean-Jacques Thomas, ex NPS.
3- La presse nationale, c'est bien, la presse locale, c'est mieux. C'est à travers ses pages qu'on "sent" vraiment le pays. Dans L'Union d'hier, je tombe sur un article d'apparence banale (le compte rendu d'une animation culturelle dans une cité d'urgence qui date des années 50 et qui va disparaitre). Et pourtant, certains détails relatés me laissent songeur. Les habitants de la cité n'ont pas massivement participé, beaucoup sont restés indifférents, extérieurs à une animation qui pourtant leur était destinée, quelques uns ont même manifesté leur hostilité quand des comédiens ont voulu les impliquer dans leur jeu, des jeunes ont lancé des cailloux sur les passants.
Bref, rien, pas grand chose, aucun incident réel (les autres journaux locaux n'ont manifestement rien remarqué) mais une lourde résistance, un refus presque invisible, une révolte silencieuse et immobile, une délinquance légère, superficielle mais présente. Pourquoi? Parce que les pauvres sentent qu'on veut les amuser, que cette manifestation par ailleurs louable leur est étrangère. A vrai dire, ils s'en foutent, ils veulent du boulot, un peu plus d'argent, une maison comme tout le monde, une voiture, un avenir pour leurs enfants. Ils veulent, c'est bien normal, ce qu'ont les autres, ceux qu'on voit à la télévision, car la télévision est le seul "luxe" des logements de cette "cité d'urgence" (nom technocratique pour désigner une cité de pauvres).
Il y a quelques décennies, les pauvres acceptaient, et leur sort, et ce qu'on leur donnait. Aujourd'hui, ils ne protestent guère (l'usage de la parole, c'est toujours l'affaire des riches), mais ils font sentir ce qu'ils vivent, ce qu'ils veulent, ils expriment leur souffrance par ce silence, cette indifférence, cette hostilité à une animation officielle et généreuse. Il n'y aura pas ici, à Saint-Quentin, de révolte comme dans les banlieues des grandes villes, mais le malaise est le même, traduit régulièrement par de dérisoires feux de poubelles. Si la gauche locale était responsable, ambitieuse et intelligence (peut-être l'est-elle, il ne faut désespérer de rien), elle s'attaquerait à ce genre de problème, elle examinerait ce type de situation, elle s'engagerait à apporter des solutions. C'est quoi la politique si ce n'est pas cela? Les élections municipales donneront aux uns et aux autres l'occasion de montrer leur responsabilité, leur ambition et leur intelligence.
Bonne matinée.
2 Comments:
Les pauvres sont des gens comme les autres, et ils aspire au même bien être, non pas être riche, c'est un rêve, mais vivre normalement sans tirer le diable par la queue. Le rêve, c'est pour leur enfants qu'il le font. Ils rêvent d'un super ascenseur social qui permettent de faire de la richesse afin de ne plus sentir le regard infamant de l'autre sur leur état de pauvre qui leur colle à la peau. Et toute la problématique de la gauche est là. La vrai révolution, c'est de permettre aux pauvres de vivre comme des riches. Avoir accès aux biens matériels, au langage, et à la culture. Mais dans cet ordre, parce que la culture le ventre vide, et bien ce n'est pas vialbe sur le long terme.
Dans l'urgence, la gauche a développé la solidarité. Cela fait partie de nos valeurs fondamentales. Maintenant, le nouveau chantier, c'est de vaincre la misère sans détruire la planète. Il y a donc un certain nombre de contraintes qui structurent le champ du possible. La mondialisation, la propriété privée, l'Europe et la dette. Sans oublier les esprits archaïques qu'il faut convaincre ou neutraliser dans notre combat. Le réformisme va droit au but.
By jpbb, at 10:44 AM
Les pauvres sont des gens comme les autres, et ils aspirent au même bien être, non pas être riche, c'est un rêve, mais vivre normalement sans tirer le diable par la queue. Le rêve, c'est pour leurs enfants qu'il le font. Ils rêvent d'un super ascenseur social qui permette de faire de la richesse afin de ne plus sentir le regard infamant de l'autre sur leur état de pauvre qui leur colle à la peau. Et toute la problématique de la gauche est là. La « vrai » révolution, c'est de permettre aux pauvres de vivre comme des riches. Avoir accès aux biens matériels, au langage et à la culture. Mais dans cet ordre, parce que la culture le ventre vide, et bien ce n'est pas viable sur le long terme.
Dans l'urgence, la gauche a développé la solidarité. Cela fait partie de nos valeurs fondamentales. Maintenant, le nouveau chantier, c'est de vaincre la misère sans détruire la planète. Il ne suffit pas de distribuer l'existant, il faut créer en abondance du neuf. Il y a donc un certain nombre de contraintes qui structurent le champ du possible. La mondialisation, la propriété privée, l'Europe et la dette. Sans oublier les esprits archaïques qu'il faut convaincre ou neutraliser dans notre combat. Le réformisme va droit au but.
Faire de nouvelles entreprises pour produire le volume nécessaire des produits nous permettant de stopper le réchauffement climatique, qui impose de passer aux énergies renouvelables. Continuer à améliorer l'existant tout en permettant un recyclage total en fin de vie de ces produits. Prévoir un bon filet social entre deux emplois et des revenus abondants. Tout un programme pour 2012 en accord avec le réel.
J'ai rectifié parce que j'avais fais trop de fautes, j'écris d'un jet comme cela sort, et ensuite je devrais me relire soigneusement. ;-)
J'en profite pour allonger, développer pour éclaircir ma pensée et lever les ambiguïtés.
By jpbb, at 10:53 AM
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