L'Aisne avec DSK

25 décembre 2007

Daudigny et l'Aisne.

Il y a une formule journalistique que j'aime bien, lorsque les deux journaux locaux, L'Aisne Nouvelle et L'Union, se réunissent autour d'une personnalité qu'ils laissent interroger par quelques lecteurs. C'est très libre, vivant, toujours intéressant. Le dernier à se soumettre à cet exercice, c'était la semaine dernière Yves Daudigny, président (socialiste) du conseil général de l'Aisne. L'Aisne Nouvelle a donné comme titre à la rencontre cette phrase du président: "Nous devons avoir de l'ambition", tandis que L'Union retenait cette autre phrase: "Non au défaitisme!"

Les deux journaux ne se sont évidemment pas concertés, ils restent libres de leur titre, mais il est significatif qu'ils ont ressenti identiquement le message d'Yves Daudigny: lutter contre un certain fatalisme qui est ancré dans les mentalités du département, que je mesure souvent à la difficulté que j'ai à mettre en place des activités nouvelles (la nouveauté soulève le scepticisme alors qu'elle devrait provoquer l'enthousiasme) ou à faire travailler ensemble des personnes ou des organismes différents (le poids des habitudes est puissant et pesant, les cloisements sont très étanches).

Certains milieux de gauche eux-mêmes, alors qu'ils devraient incarner le mouvement, sont atteints, presque ankylosés, paralysés par ce conservatisme pépère, tranquille, presque bon enfant, qui ne comprend pas qu'on veuille le remettre en question. Le conseil général est de ces institutions qui essaient de faire bouger les choses, et je comprends et me félicite que Daudigny ait mis l'accent là-dessus et que la presse ait perçu son état d'esprit.

Pour illustrer ce "défaitisme" axonais, parfois mâtiné de mauvaise foi ou de contestation stérile, je vais prendre un exemple tiré de l'interview, une remarque un peu perfide d'une lectrice, Marie-Jo Caura, à propos du plus grand chantier de ces dernières décennies dans le département, le Center Parcs près de Laon:

"Nous ne voyons pas pourquoi les collectivités ont financé Center Parcs. Ce projet ne profitera pas aux Axonais, ne génère que quelques emplois et son accès n'est pas à la portée de tous. Qu'attendez-vous d'un projet aussi peu social?"

Yves Daudigny a un formidable atout, c'est quelqu'un d'extraordinairement calme. Et il en faut, du calme, pour affronter ce genre de remarque, fausse question qui dissimule à peine une réprobation! Je le dis parce que le Center Parcs est une extraordinaire opportunité de développement pour le département, comme le serait au niveau de la région la création d'un aéroport international à Chaulnes, dans la Somme. Eh bien, dans les deux cas, vous trouvez des gens, y compris de gauche, y compris socialistes, pour critiquer, comme si critiquer était chez eux une seconde nature. Bon, place maintenant aux arguments rationnels de Daudigny:

1- Un projet qui ne profitera pas aux Axonais? 700 emplois de créés, vous connaissez beaucoup de projets dans le département qui offrent un tel gisement d'emplois? Non. Alors que le chômage dans l'Aisne est de 3 points supérieur à la moyenne nationale, il faudrait être fou ou irresponsable pour ne pas accepter l'installation d'un Center Parcs.

2- L'emploi n'est pas le seul indicateur de développement, bien sûr. Il y a le tourisme. Avec 300000 visiteurs par an, le Center Parcs double le nombre de nuitées commerciales pour atteindre les 3 millions.

3- Il y a aussi le gain en matière de communication, qui est fondamental pour un département, l'Aisne, qui souffre d'un déficit de notoriété. Qui sait situer le département, approximativement, sur la carte de France? Nous aurions de désagréables surprises si nous soumettions les français à ce petit jeu. Bref, l'Aisne doit se faire connaitre, le conseil général s'y emploie largement et génialement (voir sa publicité nationale dont je vous ai déjà parlé il y a quelques mois). Le fait que le "Center Parcs de l'Aisne" porte le nom du département (après des négociations serrées, la direction de Pierre et Vacances, qui gère la structure, voulait une autre dénomination) est un vecteur important de promotion. Dans une société de communication comme la nôtre, c'est un élément essentiel.

4- L'argent public est venu en aide au Center Parcs? Réponse de Daudigny: "on n'a pas fait cadeau du site de l'Ailette à un opérateur privé. Ce dernier nous paie une redevance dans le cadre d'une délégation de service public." De plus, les retombées économiques seront de 15 à 20 millions d'euros.

Voilà ce que commande la raison. Et tant pis pour mes camarades socialistes anticapitalistes qui voient d'un mauvais oeil tout ça! Demandez leur où ils vont en vacances, vous serez parfois surpris. C'est un peu comme ces socialistes, laïques fervents, qui envoient leurs enfants à l'école privée et vous administrent, bien sûr, des leçons de socialisme et de laïcité. Allez Yves, vas y, on te soutient, et vive le Center Parcs et le conseil général de l'Aisne!


Bonne nuit.

2 Comments:

  • bonjour
    ton analyse sur Center park est juste. J'ai participé par l'intermédiaire de ma société à la vente de 700 cottages sur les 780 et mes clients sont satisfaits! Je connais bien Marie Jo et son mari Gérard, très à gauche et comme tu le dis anticapitalistes! Les créations d'emplois sont réelles tant au niveau de la réalisation du projet que de l'entretien du parc! les retombées financièes sont également réelles! C'est un bon outil de promotion internationale de l'Aisne.
    MD

    By Blogger md, at 8:22 AM  

  • Je n'étais pas sûr que la Marie Jo qui s'en est pris vivement à Yves Daudigny était l'épouse de Gérard. Lui est au PS, mais elle? Si oui, il serait tout de même paradoxal que le camarade Daudigny essuie les plus fortes critiques de la part d'une camarade ... socialiste. Mais plus rien ne m'étonne de notre vie interne.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 11:49 AM  

Enregistrer un commentaire

<< Home