Père Noël socialiste.
Parmi les articles que j'ai découpés dans la presse ou trouvés sur internet (et qui s'entassent sur mon bureau), je découvre une tribune d'Arnaud Montebourg dans Libération du 6 décembre, qui emporte ma totale conviction. Pourtant, je ne suis pas un admirateur d'Arnaud, son personnage m'agace, j'ai du mal à suivre ses circonvolutions. Mais là, il a raison. Son objectif est aussi juste que brutal: il faut "sauver le Parti socialiste." Continuer comme on le fait, ce serait se saborder. Arnaud propose très clairement trois remèdes, qui ressemblent à des remèdes de cheval, mais comment faire autrement quand la bête est gravement malade?
1- Instaurer des primaires à l'italienne en vue des présidentielles. Ce n'est pas pour maintenant mais il faut y penser dès maintenant. C'est le peuple de gauche qui doit choisir son meilleur candidat, pas des petits courants conduits par de petits apparatchiks. L'extérieur doit bousculer l'intérieur. Il faut administrer la démocratie à haute dose dans le parti. Cette primaire interviendra en son temps, c'est-à-dire dans trois ou quatre ans, pas avant.
2- Contre les camarades qui affirment que le prochain premier secrétaire devra être le prochain candidat, soutenons le contraire. Le leader du parti doit ne s'occuper que du parti et de son projet, librement et tranquillement. Il ne doit avoir rien d'autre à l'esprit, et surtout pas un destin présidentiel. Sinon, il ne pensera qu'à ça et négligera tout le reste. Au passage, Montebourg refuse ce que j'ai soutenu sur ce blog il y a quelques semaines, la représentation majoritaire dans les instances du parti. Pour lui, ce serait sacrifier la représentation des sensibilités et présidentialiser le parti. A réfléchir.
3- Dépasser l'actuelle organisation des courants. Arnaud refuse autant le positionnement "plus à gauche que moi tu meurs" que les projets type "troisième voie" ou "nouveau centre". Ecoutez le:
"La stigmatisation réciproque des socialistes par d'autres socialistes est aussi creuse que néfaste. On se qualifie réciproquement d'archaïque ou de social-libéral dans des procès qui n'ont plus de sens, car la société dans son évolution rapide a périmé la pertinence de ce genre d'empoignades (...), rangeant dans les placards du passé les clivages éculés, entre la première et la deuxième gauche (Congrès de Metz et Rennes), entre le oui et le non (Congrès de Dijon et du Mans)."
Je bois du petit lait, ou plutôt du champagne, c'est Noël! Finalement, Arnaud ne nous demande rien d'autre que de devenir intelligent, sans renoncer les uns et les autres à ce que nous sommes. Voilà sa conclusion:
"Cette audace intellectuelle et politique est le seul chemin possible vers l'alternance. Il supposera de grands sacrifices pour chacun d'entre nous, car chaque socialiste que nous sommes sera conduit à aller vers autrui, avec qui il a pris l'habitude de ne plus s'entendre."
Père Noël Montebourg, quand viens-tu à Saint-Quentin?
Bon après-midi.
1- Instaurer des primaires à l'italienne en vue des présidentielles. Ce n'est pas pour maintenant mais il faut y penser dès maintenant. C'est le peuple de gauche qui doit choisir son meilleur candidat, pas des petits courants conduits par de petits apparatchiks. L'extérieur doit bousculer l'intérieur. Il faut administrer la démocratie à haute dose dans le parti. Cette primaire interviendra en son temps, c'est-à-dire dans trois ou quatre ans, pas avant.
2- Contre les camarades qui affirment que le prochain premier secrétaire devra être le prochain candidat, soutenons le contraire. Le leader du parti doit ne s'occuper que du parti et de son projet, librement et tranquillement. Il ne doit avoir rien d'autre à l'esprit, et surtout pas un destin présidentiel. Sinon, il ne pensera qu'à ça et négligera tout le reste. Au passage, Montebourg refuse ce que j'ai soutenu sur ce blog il y a quelques semaines, la représentation majoritaire dans les instances du parti. Pour lui, ce serait sacrifier la représentation des sensibilités et présidentialiser le parti. A réfléchir.
3- Dépasser l'actuelle organisation des courants. Arnaud refuse autant le positionnement "plus à gauche que moi tu meurs" que les projets type "troisième voie" ou "nouveau centre". Ecoutez le:
"La stigmatisation réciproque des socialistes par d'autres socialistes est aussi creuse que néfaste. On se qualifie réciproquement d'archaïque ou de social-libéral dans des procès qui n'ont plus de sens, car la société dans son évolution rapide a périmé la pertinence de ce genre d'empoignades (...), rangeant dans les placards du passé les clivages éculés, entre la première et la deuxième gauche (Congrès de Metz et Rennes), entre le oui et le non (Congrès de Dijon et du Mans)."
Je bois du petit lait, ou plutôt du champagne, c'est Noël! Finalement, Arnaud ne nous demande rien d'autre que de devenir intelligent, sans renoncer les uns et les autres à ce que nous sommes. Voilà sa conclusion:
"Cette audace intellectuelle et politique est le seul chemin possible vers l'alternance. Il supposera de grands sacrifices pour chacun d'entre nous, car chaque socialiste que nous sommes sera conduit à aller vers autrui, avec qui il a pris l'habitude de ne plus s'entendre."
Père Noël Montebourg, quand viens-tu à Saint-Quentin?
Bon après-midi.
2 Comments:
Effectivement, l'analyse d'Arnaud Montebourg est juste et rejoint la nôtre. D'abord se refaire une santé idéologique basée sur le réel. Ensuite disposer d'un parfait premier secrétaire qui travaille réellement à ce que le PS soit ferme et fort, et ensuite une désignation du candidat à l'italienne.
Espérons maintenant que les autres présidentiables du moment tel Delanoë, Royal, Fabius et Hollande s'accorde sur ce planning et le PS aura fait un grand pas en avant. Parce que entre les archaïques et les social-libéraux, il faudra bien aller vers une sociale démocratie que je qualifierai de sur-libérale, dans le sens ou nous prenons les choses comme elles sont et envisageons de les mettre au service de l'humain, centre de toutes nos préoccupations. Nous rajoutons donc une couche de contrôle éthique qui nous différentie de l'approche sarkozienne au niveau économique et social. C'est donc à partir de nos valeurs fondamentales qu'il nous faut définir sur quels points et quels contrôles nous désirons appliquer pour réguler la voie du progrès. Mais collectivement et manifestement nous progressons. Continuons...et champagne ! ;-)
By jpbb, at 6:45 PM
- C'est pourquoi les amis de Montebourg et les strauss-kahniens ont signé un "contrat de rénovation".
- Une social-démocratie sur-libérale ou plutôt post-libérale, consacrant le dépassement du libéralisme tout en reposant sur le marché. Ou encore une pratique réaliste du marché, alors que les libéraux sont dans une exaltation purement utopique du marché.
By Emmanuel Mousset, at 7:06 PM
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