Feux dans la ville.
Bonsoir à toutes et à tous.
Pierre André, notre sénateur-maire, avait raison de déclarer, dans L'Aisne Nouvelle d'hier, que "c'est la bonne ambiance qui règne dans la ville." Pour une agglomération de près de 60000 habitants, qui connaît un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale, dont beaucoup de jeunes subissent le désoeuvrement, où la misère sociale est plus importante qu'ailleurs, la violence est limitée. Les émeutes de novembre 2005 n'ont pas fait de nombreux adeptes dans notre cité. Il n'empêche que les "incivilités" qui empoisonnent la vie sont présentes, si j'en crois la presse locale de ces derniers jours:
Vendredi, 21h00, rue des Anciens-Combattants: une bouche à incendie a été ouverte, l'eau se répand sur la chaussée, les pompiers interviennent et sont accueillis par des jets de pierre, un véhicule est endommagé. 02h15, rue de Champagne: un container est en feu.
Samedi, 01h15, quartier de Neuville, rue Léon-Lemaire, un feu se déclare dans une cave d'immeuble. 01h30, centre-ville, rue Dachery: des poubelles brûlent. A 02h15, rue du Général de Gaulle, un container est incendié. 02h30, une poubelle est en feu place de la Gare. Ces trois délits ont leu ieu dans le même secteur. A 02h45, quartier du Vermandois cette fois, une poubelle brûle rue d'Artois, puis une autre, à 03h00, rue de Normandie.
Dimanche, 17h00, rue Péri: une poubelle brûle.
La presse ne paraissant pas aujourd'hui, je ne sais pas si la nuit de Noël a été calme ou pas.
Bref, 9 délits qu'on peut qualifier de mineurs, des "incivilités" plus qu'une réelle violence, des déprédations, du vandalisme plus que de la délinquance à proprement parler, et pourtant, ce sont ce genre d'infractions qui créent le fameux "sentiment d'insécurité". Qui sont les auteurs? Sans doute des gamins. On voit mal un adulte s'amuser à mettre le feu à une poubelle. A moins qu'il s'agisse de fêtards éméchés? Ils sont généralement bruyants et se font rapidement repérer. Pourquoi ces méfaits? Jouer avec les allumettes? Dans le froid et la nuit, drôle de plaisir! "Faire le mal", nuire aux autres, y trouver une sorte d'excitation minable, oui, sûrement.
Le phénomène a toujours existé. Quand j'étais gamin, il y avait les "parties de sonnettes", où des garnements (pas moi!) jubilaient à déranger le monde en sonnant à leur porte et en fuyant à toutes jambes. Les lance-pierres (ont-ils disparu? Je n'en entends plus parler...) détruisaient les éclairages publics, les vitres et s'attaquaient parfois aux moineaux. Aujourd'hui, on a changé de dimension mais c'est la même méchanceté infantile qui s'exprime. Celle d'hier nous choque moins que celle de maintenant, tout simplement parce qu'elle est passée. Dimanche soir, je regardais sur France 3 une émission présentée par Fred Courtalon, "Le Temps des Yéyés". On y évoquait, notamment, le comportement des fans des chanteurs de l'époque, où il était fréquent de casser de nombreux fauteuils dans des salles très respectables, telle que l'Olympia. Aucun des invités n'étaient choqués par ces comportements et n'a songé à les condamner ou simplement à les regretter. Au contraire, un mélange de nostalgie et de bienveillance se dégageait de la narration d'actes pourtant de vandalisme.
Comme quoi la perception que nous avons de cette violence mineure (au sens où elle s'en prend aux choses et pas aux hommes, où elle est le résultat d'une forme de contentement un peu pervers plus que de haine) est quelque chose de difficile à appréhender et à analyser. J'ai des élèves qui "craignent" les abords du lycée où j'enseigne, alors que ce quartier de centre-ville est tranquille. Quand les gens ont peur, on ne sait jamais très bien de quoi ils ont peur.
Feux de poubelles aujourd'hui, voitures incendiées demain, agressions violentes après-demain? Peut-être. En tout cas, un certain nombre de nos concitoyens vivent très mal tout cela, et c'est l'une des fonctions de la politique que d'apporter des réponses, même si c'est difficile. Hier soir, je rentrais du cinéma, il était 23h00, je voyais les poubelles sur les trottoirs, les rues vides: tellement facile d'y mettre le feu, tellement difficile pour la police de riposter, pour les autorités municipales de prévenir le méfait. Et pourtant il faut agir, c'est ce que nos concitoyens attendent des élus. Je ne vois qu'un traitement du problème à la racine du mal.
Ces jeunes ont des parents. Qui font quoi? C'est à ce niveau, celui de l'éducation, qu'il faut intervenir. Aider les parents qui ne savent plus comment traiter leurs enfants: voilà une grande tâche, en partie d'ordre municipal. Je sais que Pierre André a alloué, au dernier conseil municipal, une subvention à une nouvelle association "L'Appart", qui fera un peu office d' "école des parents", mais plus en matière de conseils pratiques, domestiques, que de lignes de conduite éducatives. C'est pourtant dans cette direction qu'une action est possible, et dans la durée.
Bonne soirée.
Pierre André, notre sénateur-maire, avait raison de déclarer, dans L'Aisne Nouvelle d'hier, que "c'est la bonne ambiance qui règne dans la ville." Pour une agglomération de près de 60000 habitants, qui connaît un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale, dont beaucoup de jeunes subissent le désoeuvrement, où la misère sociale est plus importante qu'ailleurs, la violence est limitée. Les émeutes de novembre 2005 n'ont pas fait de nombreux adeptes dans notre cité. Il n'empêche que les "incivilités" qui empoisonnent la vie sont présentes, si j'en crois la presse locale de ces derniers jours:
Vendredi, 21h00, rue des Anciens-Combattants: une bouche à incendie a été ouverte, l'eau se répand sur la chaussée, les pompiers interviennent et sont accueillis par des jets de pierre, un véhicule est endommagé. 02h15, rue de Champagne: un container est en feu.
Samedi, 01h15, quartier de Neuville, rue Léon-Lemaire, un feu se déclare dans une cave d'immeuble. 01h30, centre-ville, rue Dachery: des poubelles brûlent. A 02h15, rue du Général de Gaulle, un container est incendié. 02h30, une poubelle est en feu place de la Gare. Ces trois délits ont leu ieu dans le même secteur. A 02h45, quartier du Vermandois cette fois, une poubelle brûle rue d'Artois, puis une autre, à 03h00, rue de Normandie.
Dimanche, 17h00, rue Péri: une poubelle brûle.
La presse ne paraissant pas aujourd'hui, je ne sais pas si la nuit de Noël a été calme ou pas.
Bref, 9 délits qu'on peut qualifier de mineurs, des "incivilités" plus qu'une réelle violence, des déprédations, du vandalisme plus que de la délinquance à proprement parler, et pourtant, ce sont ce genre d'infractions qui créent le fameux "sentiment d'insécurité". Qui sont les auteurs? Sans doute des gamins. On voit mal un adulte s'amuser à mettre le feu à une poubelle. A moins qu'il s'agisse de fêtards éméchés? Ils sont généralement bruyants et se font rapidement repérer. Pourquoi ces méfaits? Jouer avec les allumettes? Dans le froid et la nuit, drôle de plaisir! "Faire le mal", nuire aux autres, y trouver une sorte d'excitation minable, oui, sûrement.
Le phénomène a toujours existé. Quand j'étais gamin, il y avait les "parties de sonnettes", où des garnements (pas moi!) jubilaient à déranger le monde en sonnant à leur porte et en fuyant à toutes jambes. Les lance-pierres (ont-ils disparu? Je n'en entends plus parler...) détruisaient les éclairages publics, les vitres et s'attaquaient parfois aux moineaux. Aujourd'hui, on a changé de dimension mais c'est la même méchanceté infantile qui s'exprime. Celle d'hier nous choque moins que celle de maintenant, tout simplement parce qu'elle est passée. Dimanche soir, je regardais sur France 3 une émission présentée par Fred Courtalon, "Le Temps des Yéyés". On y évoquait, notamment, le comportement des fans des chanteurs de l'époque, où il était fréquent de casser de nombreux fauteuils dans des salles très respectables, telle que l'Olympia. Aucun des invités n'étaient choqués par ces comportements et n'a songé à les condamner ou simplement à les regretter. Au contraire, un mélange de nostalgie et de bienveillance se dégageait de la narration d'actes pourtant de vandalisme.
Comme quoi la perception que nous avons de cette violence mineure (au sens où elle s'en prend aux choses et pas aux hommes, où elle est le résultat d'une forme de contentement un peu pervers plus que de haine) est quelque chose de difficile à appréhender et à analyser. J'ai des élèves qui "craignent" les abords du lycée où j'enseigne, alors que ce quartier de centre-ville est tranquille. Quand les gens ont peur, on ne sait jamais très bien de quoi ils ont peur.
Feux de poubelles aujourd'hui, voitures incendiées demain, agressions violentes après-demain? Peut-être. En tout cas, un certain nombre de nos concitoyens vivent très mal tout cela, et c'est l'une des fonctions de la politique que d'apporter des réponses, même si c'est difficile. Hier soir, je rentrais du cinéma, il était 23h00, je voyais les poubelles sur les trottoirs, les rues vides: tellement facile d'y mettre le feu, tellement difficile pour la police de riposter, pour les autorités municipales de prévenir le méfait. Et pourtant il faut agir, c'est ce que nos concitoyens attendent des élus. Je ne vois qu'un traitement du problème à la racine du mal.
Ces jeunes ont des parents. Qui font quoi? C'est à ce niveau, celui de l'éducation, qu'il faut intervenir. Aider les parents qui ne savent plus comment traiter leurs enfants: voilà une grande tâche, en partie d'ordre municipal. Je sais que Pierre André a alloué, au dernier conseil municipal, une subvention à une nouvelle association "L'Appart", qui fera un peu office d' "école des parents", mais plus en matière de conseils pratiques, domestiques, que de lignes de conduite éducatives. C'est pourtant dans cette direction qu'une action est possible, et dans la durée.
Bonne soirée.
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