Deuxième chance.
Le sénateur-maire Pierre André a inauguré jeudi dernier (pose de la première pierre) le "centre deuxième chance" qui ouvrira à Saint-Quentin dans le second semestre de 2008 et qui accueillera 250 jeunes. Il se trouve actuellement dans la base militaire de Couvron, près de Laon (avec une centaine de jeunes), et je vous en parle en connaissance de cause puisque je suis allé animer un atelier de réflexion-débat sur le thème du travail dans ce centre, il y a une quinzaine de jours.
Les centres deuxième chance ont été créés en 2005, il y en a 22 en France. C'est un dispositif d'éducation ouvert à des jeunes volontaires entre 18 et 21 ans, en difficulté d'insertion sociale et professionnelle, qui reçoivent une mise à niveau équivalent à la classe de sixième et des stages de citoyenneté. L'encadrement est partiellement militaire: lever de bonne heure, salut militaire, marche au pas, cérémonie du drapeau. Mais attention, il ne faut pas en rester à ces quelques obligations, certes strictement militaires: pour le reste, qui constitue l'essentiel, la nature du travail mené est éducative, par des enseignants. Aucun militaire n'encadre les jeunes, et la base de Couvron a été initialement choisie pour des raisons pratiques, pas "idéologiques". La preuve, le centre deuxième chance est transféré à Saint-Quentin, dans un environnement complètement civil.
Lors du débat autour du travail, j'étais seul avec une bonne vingtaine de gaillards et quelques filles. Réflexions sans tabou, interrogations tous azimuths autour du travail: pourquoi travailler? Qu'est-ce que ça apporte? Pourrait-on s'en passer? Etc. Les gaillards n'ont pas toujours été facile à gérer, les interventions partaient dans tous les sens, frisant quelques rares fois l'altercation verbale, mais j'ai été heureux de trouver des jeunes en grande difficulté capable de s'intéresser, de questionner, de penser, parfois de se révolter. Bien sûr, il a fallu remettre en cause certains préjugés (les SDF qui ont une Mercedes avec l'argent des allocations!), mais dans l'ensemble, c'était vivant, pertinent.
Le seul échec, dans ce genre d'animation dont je suis devenu "pro" et qu'on me réclame de plus en plus à travers le département, c'est le silence, la résistance, le refus, l'abstention (que j'ai rarement connus, sauf une fois, très pénible, dans un collège, avec des élèves pourtant volontaires). A Couvron, l'encadrement militaire (encore une fois léger, même si ses prescriptions paraissent spectaculaires) n'a pas empêché ma totale liberté durant l'heure que j'ai passée avec les stagiaires, et la joyeuse anarchie de la réflexion, certes canalisée par moi.
Je veux qu'il n'y ait pas de méprise entre nous: j'approuve ce disposif "deuxième chance" sous deux conditions: que l'encadrement militaire soit léger et limité (et je n'ignore pas que des dérives sont toujours possible et condamnable) et surtout, que la participation des jeunes soient absolument, je dis bien absolument volontaire. Car je ne confonds pas l'école et l'armée, l'institution éducative et l'institution militaire. Je respecte l'une et l'autre, d'autant qu'elles se soumettent à la République, mais je les distingue entièrement: un militaire ne sera jamais un éducateur, un éducateur ne doit pas se transformer en militaire.
Lorsque Ségolène Royal avait proposé un "encadrement militaire" pour les jeunes délinquants, j'avais fait la grimace, non tellement à cause de ce qu'elle proposait, mais plutôt à cause de ce qu'elle ne proposait pas et de ce qu'elle laissait suggérer. Un "encadrement militaire", il faut dire ce qu'on entend par là. Pour des jeunes en mal de repères, que certaines règles militaires, comme celles qui sont appliquées dans les centres deuxième chance soient librement réclamées et pratiquées par eux, pourquoi pas, si cette rigueur leur redonne une discipline personnelle qu'ils ne peuvent acquérir qu'à cette condition-là. Mais le dispositif doit demeurer exceptionnel et ne jamais s'ériger en modèle. Je crois qu'il ne faut exclure aucune solution pour sortir des jeunes de la galère.
Bonne nuit.
Les centres deuxième chance ont été créés en 2005, il y en a 22 en France. C'est un dispositif d'éducation ouvert à des jeunes volontaires entre 18 et 21 ans, en difficulté d'insertion sociale et professionnelle, qui reçoivent une mise à niveau équivalent à la classe de sixième et des stages de citoyenneté. L'encadrement est partiellement militaire: lever de bonne heure, salut militaire, marche au pas, cérémonie du drapeau. Mais attention, il ne faut pas en rester à ces quelques obligations, certes strictement militaires: pour le reste, qui constitue l'essentiel, la nature du travail mené est éducative, par des enseignants. Aucun militaire n'encadre les jeunes, et la base de Couvron a été initialement choisie pour des raisons pratiques, pas "idéologiques". La preuve, le centre deuxième chance est transféré à Saint-Quentin, dans un environnement complètement civil.
Lors du débat autour du travail, j'étais seul avec une bonne vingtaine de gaillards et quelques filles. Réflexions sans tabou, interrogations tous azimuths autour du travail: pourquoi travailler? Qu'est-ce que ça apporte? Pourrait-on s'en passer? Etc. Les gaillards n'ont pas toujours été facile à gérer, les interventions partaient dans tous les sens, frisant quelques rares fois l'altercation verbale, mais j'ai été heureux de trouver des jeunes en grande difficulté capable de s'intéresser, de questionner, de penser, parfois de se révolter. Bien sûr, il a fallu remettre en cause certains préjugés (les SDF qui ont une Mercedes avec l'argent des allocations!), mais dans l'ensemble, c'était vivant, pertinent.
Le seul échec, dans ce genre d'animation dont je suis devenu "pro" et qu'on me réclame de plus en plus à travers le département, c'est le silence, la résistance, le refus, l'abstention (que j'ai rarement connus, sauf une fois, très pénible, dans un collège, avec des élèves pourtant volontaires). A Couvron, l'encadrement militaire (encore une fois léger, même si ses prescriptions paraissent spectaculaires) n'a pas empêché ma totale liberté durant l'heure que j'ai passée avec les stagiaires, et la joyeuse anarchie de la réflexion, certes canalisée par moi.
Je veux qu'il n'y ait pas de méprise entre nous: j'approuve ce disposif "deuxième chance" sous deux conditions: que l'encadrement militaire soit léger et limité (et je n'ignore pas que des dérives sont toujours possible et condamnable) et surtout, que la participation des jeunes soient absolument, je dis bien absolument volontaire. Car je ne confonds pas l'école et l'armée, l'institution éducative et l'institution militaire. Je respecte l'une et l'autre, d'autant qu'elles se soumettent à la République, mais je les distingue entièrement: un militaire ne sera jamais un éducateur, un éducateur ne doit pas se transformer en militaire.
Lorsque Ségolène Royal avait proposé un "encadrement militaire" pour les jeunes délinquants, j'avais fait la grimace, non tellement à cause de ce qu'elle proposait, mais plutôt à cause de ce qu'elle ne proposait pas et de ce qu'elle laissait suggérer. Un "encadrement militaire", il faut dire ce qu'on entend par là. Pour des jeunes en mal de repères, que certaines règles militaires, comme celles qui sont appliquées dans les centres deuxième chance soient librement réclamées et pratiquées par eux, pourquoi pas, si cette rigueur leur redonne une discipline personnelle qu'ils ne peuvent acquérir qu'à cette condition-là. Mais le dispositif doit demeurer exceptionnel et ne jamais s'ériger en modèle. Je crois qu'il ne faut exclure aucune solution pour sortir des jeunes de la galère.
Bonne nuit.
2 Comments:
je suis une personne qui fait partie du centre c est trop bien
By Anonyme, at 4:53 PM
je trouve que ces centre sont de tres bon moyen pour remetre un jeune dans le drois chemin et lui donner l'envis de reussir dans la vie.j'ai moi meme un enfant age de 15ans et qui m'en fais voir de toutes les couleurs,rien y fais. il faudrais plus de centres pour les mineurs en difficultees car en attendant cesont les parents qui subissent.
By Anonyme, at 8:01 PM
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