La droite kéké.
Bonjour à toutes et à tous.
Je me demande souvent quelle est la nature du sarkozysme, de quoi est-il l'émanation et la représentation? Droite néolibérale, bonapartiste, populiste? J'ai eu la réponse en écoutant ce matin la revue de presse de France-Inter: Sarkozy, c'est la droite kéké! Non, ce n'est pas une plaisanterie d'entre Noël et le Jour de l'An, c'est une remarque sérieuse. Je suis allé voir dans le dictionnaire (électronique) ce que signifiait "kéké": le mot désigne un individu qui cherche à impressionner par son comportement. Populairement: se la péter ou rouler des mécaniques. Synonymes: cacou, crâneur, frimeur, m'as-tu-vu. Le kéké n'est pas culturellement très éloigné de celui qu'on appelait il y a quelques années le beauf.
Nicolas Sarkozy en vacances au soleil, descendant de l'avion privé qu'on lui a prêté, chemise blanche ouverte sur chaînette en argent, Ray-Ban sur le nez, Rollex au poignet, Carla Bruni à la main, saluant les quelques badauds, c'est le parfait kéké. En voyant la photo, j'ai irrésistiblement pensé à une scène (imaginaire) dans un film de Mocky. Nicolas avec Johnny et Doc Gynéco, Nicolas sur un yacht, Nicolas en survêtement, Nicolas et ses vacances américaines, Nicolas et ses amours, Nicolas et les marins-pêcheurs, on n'en finirait pas de feuilleter les pages d'un album d'une vie de kéké.
Mais il n'y a pas que le chef de la droite qui soit kéké. Son gouvernement est partiellement touché par cette "philosophie" de l'existence transformée en doctrine politique. Il y a du kéké chez Jean-Louis Borloo, l'un des hommes les plus populaires de la droite. Mais un fond de timidité l'empêche d'être totalement kéké. Une femme, bien sûr, peut être kéké. Roseline Bachelot en est, avec son rouge à lèvre provocant et son rire tonitruant. Ce n'est pas un hasard si c'est Patrick Balkany, kéké depuis très longtemps, qui a justifié l'utilisation de l'avion privé de Bolloré par le président de la République.
Soyons honnêtes, il y a des kékés à gauche, par exemple Georges Frêche, maire socialiste (mais exclu il y a peu) de Montpellier et président de région. Le PS a même connu une forte tentation kéké dans les années 90, en faisant ministre et homme politique Bernard Tapie. Une gauche kéké a tenté de naître, heureusement avortée. Depuis, avec Bertrand Delanoë et Ségolène Royal, c'est une gauche bobo qui l'a emporté. Or, il n'y a pas plus dissemblables, pas pires ennemis que kékés et bobos. Droite kéké contre gauche bobo, la nouvelle alternative?
Sociologiquement, les kékés représentent les couches populaires qui ont adopté, en les caricaturant involontairement, les comportements de la bourgeoisie fortunée, des nouveaux riches. Leur ralliement à la droite a permis la victoire de Sarkozy, qui leur doit bien cette reconnaissance symbolique par son comportement. La droite du passé s'enracinait autrement dans les couches sociales et la représentation métaphorique: de Gaulle incarnait l'aristocratie traditionnelle, Giscard la grande bourgeoisie moderne, Chirac le monde agricole pragmatique. Sarkozy, c'est les kékés. La gauche a connu elle aussi une forte évolution au regard de son histoire, en ralliant une partie de la moyenne bourgeoisie devenue progressiste, les bobos. Si le PS conquiert des villes en mars prochain, par exemple Rouen, Caen, Périgueux et surtout Bordeaux, ce sera grâce aux bobos.
Kékés, bobos et vous tous, bonne journée.
Je me demande souvent quelle est la nature du sarkozysme, de quoi est-il l'émanation et la représentation? Droite néolibérale, bonapartiste, populiste? J'ai eu la réponse en écoutant ce matin la revue de presse de France-Inter: Sarkozy, c'est la droite kéké! Non, ce n'est pas une plaisanterie d'entre Noël et le Jour de l'An, c'est une remarque sérieuse. Je suis allé voir dans le dictionnaire (électronique) ce que signifiait "kéké": le mot désigne un individu qui cherche à impressionner par son comportement. Populairement: se la péter ou rouler des mécaniques. Synonymes: cacou, crâneur, frimeur, m'as-tu-vu. Le kéké n'est pas culturellement très éloigné de celui qu'on appelait il y a quelques années le beauf.
Nicolas Sarkozy en vacances au soleil, descendant de l'avion privé qu'on lui a prêté, chemise blanche ouverte sur chaînette en argent, Ray-Ban sur le nez, Rollex au poignet, Carla Bruni à la main, saluant les quelques badauds, c'est le parfait kéké. En voyant la photo, j'ai irrésistiblement pensé à une scène (imaginaire) dans un film de Mocky. Nicolas avec Johnny et Doc Gynéco, Nicolas sur un yacht, Nicolas en survêtement, Nicolas et ses vacances américaines, Nicolas et ses amours, Nicolas et les marins-pêcheurs, on n'en finirait pas de feuilleter les pages d'un album d'une vie de kéké.
Mais il n'y a pas que le chef de la droite qui soit kéké. Son gouvernement est partiellement touché par cette "philosophie" de l'existence transformée en doctrine politique. Il y a du kéké chez Jean-Louis Borloo, l'un des hommes les plus populaires de la droite. Mais un fond de timidité l'empêche d'être totalement kéké. Une femme, bien sûr, peut être kéké. Roseline Bachelot en est, avec son rouge à lèvre provocant et son rire tonitruant. Ce n'est pas un hasard si c'est Patrick Balkany, kéké depuis très longtemps, qui a justifié l'utilisation de l'avion privé de Bolloré par le président de la République.
Soyons honnêtes, il y a des kékés à gauche, par exemple Georges Frêche, maire socialiste (mais exclu il y a peu) de Montpellier et président de région. Le PS a même connu une forte tentation kéké dans les années 90, en faisant ministre et homme politique Bernard Tapie. Une gauche kéké a tenté de naître, heureusement avortée. Depuis, avec Bertrand Delanoë et Ségolène Royal, c'est une gauche bobo qui l'a emporté. Or, il n'y a pas plus dissemblables, pas pires ennemis que kékés et bobos. Droite kéké contre gauche bobo, la nouvelle alternative?
Sociologiquement, les kékés représentent les couches populaires qui ont adopté, en les caricaturant involontairement, les comportements de la bourgeoisie fortunée, des nouveaux riches. Leur ralliement à la droite a permis la victoire de Sarkozy, qui leur doit bien cette reconnaissance symbolique par son comportement. La droite du passé s'enracinait autrement dans les couches sociales et la représentation métaphorique: de Gaulle incarnait l'aristocratie traditionnelle, Giscard la grande bourgeoisie moderne, Chirac le monde agricole pragmatique. Sarkozy, c'est les kékés. La gauche a connu elle aussi une forte évolution au regard de son histoire, en ralliant une partie de la moyenne bourgeoisie devenue progressiste, les bobos. Si le PS conquiert des villes en mars prochain, par exemple Rouen, Caen, Périgueux et surtout Bordeaux, ce sera grâce aux bobos.
Kékés, bobos et vous tous, bonne journée.
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