Sarko kaputt?
Continuons à nous amuser un peu, en ce début de dimanche après-midi. Plusieurs sondages annoncent une nette baisse de popularité de Nicolas Sarkozy. Je devrais être content, moi qui attends depuis longtemps, ou plutôt qui souhaite le décrochage entre le président et l'opinion. Eh bien, je ne me réjouis pas! Pourquoi? Parce que si le chef de l'Etat baisse dans les sondages, son Premier ministre, lui, progresse, alors qu'il n'a rien fait pour ça! Le terne, l'inexistant, le parfois gaffeur François Fillon, c'est lui qui remonterait dans l'estime des français, lui qui ne fait qu'appliquer la politique de Sarkozy? Tout cela est singulièrement bouffon.
D'où vient la perte de vitesse de Sarkozy? D'une réforme que l'opinion rejette? D'une décision politique qui fait scandale? D'une grosse bourde qui passe mal? Non, la baisse de popularité serait causée par son image, droite bling-bling et Carla Bruni. Franchement, tout cela est-il bien sérieux? Oui, je dénonce la confusion des genres que cultive le président de la République entre vie publique et vie privée. Mais le bling-bling et Carla, je m'en moque, ce n'est pas là-dessus que je juge et que je combats Sarkozy. Moi, ce qui m'inquiéte, c'est que l'opinion ne réagisse pas, et depuis longtemps, à l'instauration des franchises médicales, pour ne citer que cet exemple, parce qu'il concerne quasiment tout le monde, parce qu'il porte atteinte au principe de gratuité de la Sécurité sociale, parce qu'il faudra que les français paient et que personne n'aime payer.
Le jour où l'opinion se retournera, mais contre une grande réforme de Sarkozy, alors là, oui, je pourrai me réjouir et reprendre espoir. Mais pour le moment, non. Ce que je constate, c'est que les grandes réformes de la droite, hélas, sont approuvées par l'opinion. Et je crois qu'il en sera ainsi tant que la gauche n'aura pas produit un projet alternatif. Projet contre projet, c'est ça la politique, c'est ça la démocratie. Ce qu'une image aujourd'hui défait, la réputation du président, une autre image peut la refaire, ce n'est qu'une question de communication. Que mes amis de gauche ne se réjouissent pas trop vite, qu'ils n'en concluent pas que les municipales accentueront nécessairement le renversement de tendance, l'effet Sarkozy vient de loin, il prend sa source au plus profond de notre société et des mutations contemporaines. On ne va pas abattre la droite d'une pichenette ou d'un affaissement dans les sondages.
Et puis, ceux qui sont choqués par le mode de vie affiché de Sarkozy, c'est d'abord la droite traditionnelle, les vieilles couches conservatrices qui regrettent Tante Yvonne, la passive madame Giscard d'Estaing, la charitable madame Chirac. Ceux-là, le moment venu, c'est-à-dire devant les urnes, se rappelleront à leurs bons souvenirs, leurs intérêts, leurs valeurs et leur idéologie. Adieu alors Carla et bling-bling, ils voteront encore et toujours Sarkozy.
A plus tard.
D'où vient la perte de vitesse de Sarkozy? D'une réforme que l'opinion rejette? D'une décision politique qui fait scandale? D'une grosse bourde qui passe mal? Non, la baisse de popularité serait causée par son image, droite bling-bling et Carla Bruni. Franchement, tout cela est-il bien sérieux? Oui, je dénonce la confusion des genres que cultive le président de la République entre vie publique et vie privée. Mais le bling-bling et Carla, je m'en moque, ce n'est pas là-dessus que je juge et que je combats Sarkozy. Moi, ce qui m'inquiéte, c'est que l'opinion ne réagisse pas, et depuis longtemps, à l'instauration des franchises médicales, pour ne citer que cet exemple, parce qu'il concerne quasiment tout le monde, parce qu'il porte atteinte au principe de gratuité de la Sécurité sociale, parce qu'il faudra que les français paient et que personne n'aime payer.
Le jour où l'opinion se retournera, mais contre une grande réforme de Sarkozy, alors là, oui, je pourrai me réjouir et reprendre espoir. Mais pour le moment, non. Ce que je constate, c'est que les grandes réformes de la droite, hélas, sont approuvées par l'opinion. Et je crois qu'il en sera ainsi tant que la gauche n'aura pas produit un projet alternatif. Projet contre projet, c'est ça la politique, c'est ça la démocratie. Ce qu'une image aujourd'hui défait, la réputation du président, une autre image peut la refaire, ce n'est qu'une question de communication. Que mes amis de gauche ne se réjouissent pas trop vite, qu'ils n'en concluent pas que les municipales accentueront nécessairement le renversement de tendance, l'effet Sarkozy vient de loin, il prend sa source au plus profond de notre société et des mutations contemporaines. On ne va pas abattre la droite d'une pichenette ou d'un affaissement dans les sondages.
Et puis, ceux qui sont choqués par le mode de vie affiché de Sarkozy, c'est d'abord la droite traditionnelle, les vieilles couches conservatrices qui regrettent Tante Yvonne, la passive madame Giscard d'Estaing, la charitable madame Chirac. Ceux-là, le moment venu, c'est-à-dire devant les urnes, se rappelleront à leurs bons souvenirs, leurs intérêts, leurs valeurs et leur idéologie. Adieu alors Carla et bling-bling, ils voteront encore et toujours Sarkozy.
A plus tard.
8 Comments:
Quelques arguments contradictoires :
Ne t'inquiète pas de la montée de Fillon : à l'époque, Chirac passait devant Villepin (grillé par le CPE et Clearstram). Et pourtant, qui voulait encore de Chirac pour 2007 ?
Quand à Sarkozy, sa baisse n'est pas "causée par son image", mais par sa perte de crédibilité (sur la question du pouvoir d'achat, il est noté très sévèrement). En fait, s'il avait été efficace, on ne lui reprocherait pas sa déplorable image.
On revient à ce que je disais hier soir : crédibilité -> indulgence ; non crédibilité -> dénigrement.
C'est sûr, la droite traditionnelle continuera à voter pour lui. Mais aujourd'hui, ce sont les vieux "pauvres" qui le lâchent, eux qui avaient voté pour lui à 70 % !
S. Royal n'a cessé de dénoncer la non-augmentation des petites retraites (promesse de campagne de Sarko : +25 %). Stratégiquement, elle a touché juste... Vive la "démagogie positive" !!!
Conclusion : Ce sondage marque bien une sanction de l'inefficacité politique de notre Camembert.
En savoir plus : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-999854,0.html
Thierry de Guise
By Anonyme, at 5:34 PM
Je souhaite de tout coeur que tu aies raison.
La "démagogie positive", boutade ou nouveau concept?
By Emmanuel Mousset, at 6:53 PM
La "démagogie positive", c'est un concept en forme de boutade (ça parodie le nouveau-parler de la droite décomplexée).
Ca consiste à dire des choses qui "font plaisir au peuple", sans lui mentir...
C'est la manière la plus "facile" et productive de convaincre les gens qui ne s'informent que par le JT de 20 h.
C'est complémentaire d'un vrai discours politique plus approfondi, qu'on réserve aux autres publics (ceux qui arrivent à se concentrer plus de 5 mn d'affilée).
Encore le pragmatisme...
Thierry
By Anonyme, at 8:43 PM
Bref, c'est le "ségolénisme", avec tout ce qui marche en lui, et tout ce qui m'éloigne de lui... "Faire plaisir au peuple", ce n'est pas mon truc...
By Emmanuel Mousset, at 10:25 PM
mé sarko c le meilleur arrété la
By Anonyme, at 9:39 AM
Vous écrivez comme Sarkozy parle. C'est curieux. J'aimerais vous rencontrer!
By Emmanuel Mousset, at 1:24 PM
Non, la "démagogie positive" n'est pas le "ségolénisme", car Royal le pratique depuis peu.
Dans le genre, c'est Fabius qui obtient le pompon (avec sa fameuse question à Borloo sur la TVA sociale).
Et puis il y a tous les socialistes qui ont dénoncé l'augmentation du "salaire" de Sarko, la droite bling-bling, les colusions médiatico-politiques...
Tu vois, ces discours politiciens "qui mangent pas d'pain" (et qui plaisent au peuple !) concernent beaucoup de monde...
Thierry
By Anonyme, at 9:22 PM
DSK peut-être échappe à ça?
By Emmanuel Mousset, at 8:59 AM
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