Danger radicalité.
Bonjour à toutes et à tous.
Achetez Libération ce matin et lisez le dossier intitulé "Ces intellos qui rejettent la démocratie", vous apprendrez beaucoup. Qui sont-ils? Des philosophes qui, allant au bout de leur anticapitalisme, s'attaquent à la démocratie libérale, représentative, parlementaire, "formelle". C'est une vieille histoire remise au goût du jour: on s'en prend à la démocratie réelle au nom d'une démocratie idéale, imaginaire, d'autant plus parfaite qu'elle n'existe nulle part, sinon dans les cerveaux échauffés qui la conceptualisent. Ils s'appellent en France Badiou, dont le dernier livre remporte un joli succès dans les milieux radicaux, et aux Etats-Unis Zizek, qui réhabilite Lénine, Robespierre et la violence populaire.
C'est pas grave, me direz-vous, ce ne sont que des lubies d'intellos. Détrompez-vous, les intellectuels, surtout en France, ont toujours eu une influence dans le débat politique. Aujourd'hui, et depuis une quinzaine d'années, se forme une mouvance "radicale" qui est d'autant plus dangereuse qu'elle est séduisante, le PS commençant à peine et difficilement sa reconstruction. Qu'on l'appelle comme on voudra, gauche de la gauche, gauche antilibérale, gauche radicale, extrême gauche, gauche révolutionnaire, sa réalité est là: aller si loin dans la critique du "système" qu'on en vient à rejeter la démocratie.
Ces producteurs d'idées que sont Badiou, Zizek et autres intellectuels de haute volée imprègnent à leur façon les diffuseurs d'idées que sont certains milieux ou circuits enseignants, qui se reconnaissent dans une telle radicalité. Ainsi, la base sociale, historique et électorale du PS est sapée, depuis pas mal de temps déjà (le début des années 90). Le déclin de la FEN, la montée en puissance de la FSU, l'évolution sociologique du Premier Degré, la prédominance du Second Degré, tout cela a préparé et entraîné la radicalisation.
Le PS doit s'opposer à cette dérive, à cette tentation, à cette séduction qui le menacent à la marge (et à Saint-Quentin au coeur). Je suis social-démocrate, socialiste et démocrate. Je ne conçois le socialisme que dans la démocratie, je ne conçois la démocratie qu'en direction du socialisme. Mes concepts à moi, ce sont ceux-là, et pas ceux de Badiou et Zizek. Je me range aux côtés d'Olivier Mongin, de la revue "Esprit", et de Marcel Gauchet, de la revue "Le Débat", qui, l'un et l'autre, dans Libération, requestionnent certes la démocratie, mais pour la revivifier, la revitaliser, pas pour l'annuler ou la dépasser à travers une "démocratie" fantasmée.
L'enjeu n'est pas seulement intellectuel, il est surtout politique, et Marcel Gauchet le pose très clairement:
"La stratégie de communication de Sarkozy: ouverture à gauche pour couper l'herbe sous le pied du PS vers le centre gauche; et promotion de l'extrême gauche, avec Besancenot tous les soirs à la télévision. Le but étant de pouvoir dire: entre l'extrême-gauche et nous, il n'y a rien."
Stratégie parfaitement appliquée à Saint-Quentin par le fidèle de Sarkozy, Xavier Bertrand, stratégie parfaitement réussie jusqu'à maintenant. Mais nous en reparlerons dans trois semaines ... Pour que vive le Parti socialiste.
Bonne fin de matinée.
Achetez Libération ce matin et lisez le dossier intitulé "Ces intellos qui rejettent la démocratie", vous apprendrez beaucoup. Qui sont-ils? Des philosophes qui, allant au bout de leur anticapitalisme, s'attaquent à la démocratie libérale, représentative, parlementaire, "formelle". C'est une vieille histoire remise au goût du jour: on s'en prend à la démocratie réelle au nom d'une démocratie idéale, imaginaire, d'autant plus parfaite qu'elle n'existe nulle part, sinon dans les cerveaux échauffés qui la conceptualisent. Ils s'appellent en France Badiou, dont le dernier livre remporte un joli succès dans les milieux radicaux, et aux Etats-Unis Zizek, qui réhabilite Lénine, Robespierre et la violence populaire.
C'est pas grave, me direz-vous, ce ne sont que des lubies d'intellos. Détrompez-vous, les intellectuels, surtout en France, ont toujours eu une influence dans le débat politique. Aujourd'hui, et depuis une quinzaine d'années, se forme une mouvance "radicale" qui est d'autant plus dangereuse qu'elle est séduisante, le PS commençant à peine et difficilement sa reconstruction. Qu'on l'appelle comme on voudra, gauche de la gauche, gauche antilibérale, gauche radicale, extrême gauche, gauche révolutionnaire, sa réalité est là: aller si loin dans la critique du "système" qu'on en vient à rejeter la démocratie.
Ces producteurs d'idées que sont Badiou, Zizek et autres intellectuels de haute volée imprègnent à leur façon les diffuseurs d'idées que sont certains milieux ou circuits enseignants, qui se reconnaissent dans une telle radicalité. Ainsi, la base sociale, historique et électorale du PS est sapée, depuis pas mal de temps déjà (le début des années 90). Le déclin de la FEN, la montée en puissance de la FSU, l'évolution sociologique du Premier Degré, la prédominance du Second Degré, tout cela a préparé et entraîné la radicalisation.
Le PS doit s'opposer à cette dérive, à cette tentation, à cette séduction qui le menacent à la marge (et à Saint-Quentin au coeur). Je suis social-démocrate, socialiste et démocrate. Je ne conçois le socialisme que dans la démocratie, je ne conçois la démocratie qu'en direction du socialisme. Mes concepts à moi, ce sont ceux-là, et pas ceux de Badiou et Zizek. Je me range aux côtés d'Olivier Mongin, de la revue "Esprit", et de Marcel Gauchet, de la revue "Le Débat", qui, l'un et l'autre, dans Libération, requestionnent certes la démocratie, mais pour la revivifier, la revitaliser, pas pour l'annuler ou la dépasser à travers une "démocratie" fantasmée.
L'enjeu n'est pas seulement intellectuel, il est surtout politique, et Marcel Gauchet le pose très clairement:
"La stratégie de communication de Sarkozy: ouverture à gauche pour couper l'herbe sous le pied du PS vers le centre gauche; et promotion de l'extrême gauche, avec Besancenot tous les soirs à la télévision. Le but étant de pouvoir dire: entre l'extrême-gauche et nous, il n'y a rien."
Stratégie parfaitement appliquée à Saint-Quentin par le fidèle de Sarkozy, Xavier Bertrand, stratégie parfaitement réussie jusqu'à maintenant. Mais nous en reparlerons dans trois semaines ... Pour que vive le Parti socialiste.
Bonne fin de matinée.
8 Comments:
Emmanuel ce n'est pas qu'une vue de l'esprit
entre l'extreme gauche et nous, il n'y a rien.
et le probleme ne se pose pas qu'à st-quentin
vous avez eu beau mettre tout votre poids dans la balance
en quoi a t il pesé ?
By Anonyme, at 5:16 PM
André Malraux lui aussi disait ça,, dans les années 60: "Entre les communistes et nous, il n'y a rien". "Nous", c'était à l'époque les gaullistes.
On a vu ce qu'il est advenu dans les années 70, grâce à François Mitterrand: le refondation d'un nouveau Parti socialiste.
Il en sera de même après les municipales. La situation ira vers la clarification, le socialisme débarrassé du gauchisme extérieur et intérieur pourra alors renaître. A Saint-Quentin comme ailleurs.
By Emmanuel Mousset, at 5:56 PM
Le poid d'emmanuuel a pesé a démontrer qu'on peut se dire socialiste, à gauche de la gauche et baffouer la démocratie.....
La défense de la démocratie n'est il pas le plus beau combat?
Le jeune sans culture, sans style, sans réflexion, sans lecture, sans formation mais socialiste avant tout.
By Anonyme, at 8:58 PM
Je crois reconnaitre le deuxième anonyme, mais aussi le premier. Et si celui-ci se dévoilait, ce serait extrêmement intéressant ...
By Emmanuel Mousset, at 9:28 PM
"La stratégie de communication de Sarkozy: ouverture à gauche pour couper l'herbe sous le pied du PS vers le centre gauche; et promotion de l'extrême gauche, avec Besancenot tous les soirs à la télévision. Le but étant de pouvoir dire: entre l'extrême-gauche et nous, il n'y a rien."
Stratégie parfaitement appliquée à Saint-Quentin par le fidèle de Sarkozy, Xavier Bertrand, stratégie parfaitement réussie jusqu'à maintenant. Mais nous en reparlerons dans trois semaines ... Pour que vive le Parti socialiste."
vous avez raison, la statégie pour l'ennemi le plus proche est souvent le plus efficace.
comme je l'ai déja signalé, f mitterrand a déja usé de ses methodes pour éliminer les retoutables communistes, sarko, idem pour le front.....
est ce que la gauche radicale est completement coupable?
l'idéologie capitaliste qui aliénie ou fait crever de faim ou de soif la moitié de la populasse n'est il pas plus terrible que les idéaux "utopistes de mes amis de GAUCHE"
allons, camarades, qu'est ce que la démocratie quand on créve de faim?????
By Anonyme, at 10:32 PM
La démocratie est un bien précieux, et la faim n'a rien à voir là-dedans. D'ailleurs, les pays où on crève de faim, ce sont plutôt des dictatures, pas des démocratie.
Je me suis permis simplement de souligner que le problème (tragique) de la gauche radicale et du communisme, c'était la démocratie (ou plutôt l'absence de démocratie).
By Emmanuel Mousset, at 10:39 PM
"D'ailleurs, les pays où on crève de faim, ce sont plutôt des dictatures, pas des démocratie."
tu persistes et signes, la misére n'éxiste qu'ailleurs....
la précarité augmente de plus en plus, les classes moyennes s'appauvrissent, mais il ne faut pas en tenir compte...
je suis trés surpris... trés étonné
By Anonyme, at 10:45 PM
Oui, tu n'as pas tort, mais de là à faire de la France un pays pauvre ou sous-développé, non. La misère reste minoritaire dans notre pays, mais c'est déjà trop, j'en suis bien d'accord.
By Emmanuel Mousset, at 11:17 PM
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