Incroyable mais vrai.
Bonsoir à toutes et à tous.
Vous souvenez-vous, il y a 25 ans environ, d'une émission de Jacques Martin qui s'appelait "Incroyable mais vrai"? Je sais, ça ne rajeunit pas, mais depuis qu'Henri Salvador nous a quitté, on se sent tous un peu plus vieux ... "Incroyable mais vrai", c'est le slogan que Nicolas Sarkozy aurait dû adopter pour sa campagne, au lieu de son "Tout est possible". D'abord parce que c'est faux, tout n'est pas possible. Et puis parce qu'il y a des choses "incroyables mais vraies". Par exemple les trois faits suivants:
1- Le Nouvel Observateur a révélé le contenu d'un SMS envoyé soi-disant par Nicolas à Cécilia, à une semaine de son mariage avec Carla: "Si tu reviens, j'annule tout." C'est plutôt romanesque, drolatique, on se croirait chez Feydeau ou Guitry, mais c'est surtout profondément inintéressant. Je suis surpris qu'un hebdomadaire de qualité tombe dans le mauvais vaudeville. Ce qui est incroyable mais vrai, ce n'est pas cette anecdote, c'est le dépôt de plainte au pénal par le chef de l'Etat contre le magazine. Du jamais vu. Si l'affaire était hautement politique, si l'honneur du président était en jeu, on pourrait à la rigueur comprendre. Mais là, ce n'est qu'un dérisoire SMS à la façon des ados lors de leurs premières rencontres amoureuses!
2- Dimanche soir, à 20h00 précises, la façade illuminée du palais de l'Elysée est apparue sur nos écrans de télévision, pendant que retentissait l'hymne national. Ce n'est pas tous les jours qu'un président de la République vient nous entretenir aussi solennellement d'un sujet très important, en l'occurrence la relance de l'Europe après l'adoption parlementaire du Traité de Lisbonne. Mais ce n'est pas ça qui est incroyable mais vrai, ce sont les commentaires du lendemain: rien ou presque dans la presse et chez les politiques. Comme si la parole présidentielle s'était banalisée. C'est une première! La désacralisation volontaire de la fonction n'y est pas pour rien.
3- Neuilly est la ville où Nicolas Sarkozy a commencé sa carrière politique, chez les riches, en virant le vieux gaulliste Charles Pasqua, marchand de pastis. Pour comprendre Sarkozy, allez à Neuilly. Là-bas, ce week-end, les gosses de riches se sont disputés le pouvoir. Autour de quelles lignes politiques? Ne cherchez pas, ce sont des querelles de sales gosses. Neuilly est la ville la plus à droite de France, n'importe quel quidam de droite s'y ferait élire. Sauf que ce week-end, le combat était singulier: Sarkozy le fils contre Martineau le porte-parole du père. Celui-ci est SON candidat dans SA ville. Dès le départ, la droite locale n'en veut pas, et à l'arrivée, le rejeton du président n'en veut pas non plus. Pour Sarkozy, "tout est possible" ... sauf chez lui, à Neuilly. Incroyable mais vrai!
"Faut rigoler, faut rigoler", chantait Henri Salvador. La gauche rigole de voir la chute du président dans les sondages. Elle ne devrait pas. Rien n'est joué pour les élections municipales. Et puis, la chute d'un homme n'est pas la chute d'un système ou d'une idéologie. Ce n'est pas tant la baisse de la droite qui me réjouirait que la hausse de la gauche.
Bonne soirée.
Vous souvenez-vous, il y a 25 ans environ, d'une émission de Jacques Martin qui s'appelait "Incroyable mais vrai"? Je sais, ça ne rajeunit pas, mais depuis qu'Henri Salvador nous a quitté, on se sent tous un peu plus vieux ... "Incroyable mais vrai", c'est le slogan que Nicolas Sarkozy aurait dû adopter pour sa campagne, au lieu de son "Tout est possible". D'abord parce que c'est faux, tout n'est pas possible. Et puis parce qu'il y a des choses "incroyables mais vraies". Par exemple les trois faits suivants:
1- Le Nouvel Observateur a révélé le contenu d'un SMS envoyé soi-disant par Nicolas à Cécilia, à une semaine de son mariage avec Carla: "Si tu reviens, j'annule tout." C'est plutôt romanesque, drolatique, on se croirait chez Feydeau ou Guitry, mais c'est surtout profondément inintéressant. Je suis surpris qu'un hebdomadaire de qualité tombe dans le mauvais vaudeville. Ce qui est incroyable mais vrai, ce n'est pas cette anecdote, c'est le dépôt de plainte au pénal par le chef de l'Etat contre le magazine. Du jamais vu. Si l'affaire était hautement politique, si l'honneur du président était en jeu, on pourrait à la rigueur comprendre. Mais là, ce n'est qu'un dérisoire SMS à la façon des ados lors de leurs premières rencontres amoureuses!
2- Dimanche soir, à 20h00 précises, la façade illuminée du palais de l'Elysée est apparue sur nos écrans de télévision, pendant que retentissait l'hymne national. Ce n'est pas tous les jours qu'un président de la République vient nous entretenir aussi solennellement d'un sujet très important, en l'occurrence la relance de l'Europe après l'adoption parlementaire du Traité de Lisbonne. Mais ce n'est pas ça qui est incroyable mais vrai, ce sont les commentaires du lendemain: rien ou presque dans la presse et chez les politiques. Comme si la parole présidentielle s'était banalisée. C'est une première! La désacralisation volontaire de la fonction n'y est pas pour rien.
3- Neuilly est la ville où Nicolas Sarkozy a commencé sa carrière politique, chez les riches, en virant le vieux gaulliste Charles Pasqua, marchand de pastis. Pour comprendre Sarkozy, allez à Neuilly. Là-bas, ce week-end, les gosses de riches se sont disputés le pouvoir. Autour de quelles lignes politiques? Ne cherchez pas, ce sont des querelles de sales gosses. Neuilly est la ville la plus à droite de France, n'importe quel quidam de droite s'y ferait élire. Sauf que ce week-end, le combat était singulier: Sarkozy le fils contre Martineau le porte-parole du père. Celui-ci est SON candidat dans SA ville. Dès le départ, la droite locale n'en veut pas, et à l'arrivée, le rejeton du président n'en veut pas non plus. Pour Sarkozy, "tout est possible" ... sauf chez lui, à Neuilly. Incroyable mais vrai!
"Faut rigoler, faut rigoler", chantait Henri Salvador. La gauche rigole de voir la chute du président dans les sondages. Elle ne devrait pas. Rien n'est joué pour les élections municipales. Et puis, la chute d'un homme n'est pas la chute d'un système ou d'une idéologie. Ce n'est pas tant la baisse de la droite qui me réjouirait que la hausse de la gauche.
Bonne soirée.
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