L'Aisne avec DSK

21 février 2008

Le rideau de sucre.

Bonjour à toutes et à tous.

Fidel Castro a pris sa retraite. Le héros de l'extrême gauche, du moins dans les années 60, va finir sa vie en bon vieux pépère. Est-ce ainsi que se rêvait le jeune guerillero, l'ardent révolutionnaire? Toujours est-il que ce passage de témoin au frère Raoul me donne l'occasion d'une petite réflexion sur Fidel, le communisme et la gauche française:

1- Cuba est aujourd'hui le dernier régime communiste mondialement connu, le dernier vestige d'une aventure universelle qui a commencé en 1917. Qui pouvait alors penser qu'un mouvement né dans l'immense et froide Russie allait se terminer dans une petite île tropicale un siècle plus tard? La Chine bascule dans le capitalisme, d'autres régimes encore communistes tels que la Corée du Nord n'ont pas le rayonnement mondial de Cuba. De plus, le castrisme, distinct du soviétisme, a longtemps été préservé des tares les plus graves qu'on reprochait au communisme.

2- C'est pourquoi Cuba et Fidel ont bénéficié d'un capital de sympathie qui n'a jamais complétement disparu. Les plages de sable fin, la mer très bleue, les cocotiers, ce n'est pas la Sibérie ou la jungle cambodgienne! On conçoit mal le goulag s'y installer, on n'imagine pas de totalitarisme sur des airs de samba. Et pourtant ...
J'ai connu des amis socialistes, défenseurs exigeants des droits de l'homme, aller en vacances à La Havane sans problème. Toute une partie de la gauche pourtant réformiste, Jack Lang, Danielle Mitterrand, a succombé aux charmes de ce communisme exotique. Même Pierre André a dit un jour, je ne sais plus à quelle occasion et ni sur quel point, s'intéresser au régime cubain!

3- Aujourd'hui comme au premier jour, nous connaissons la nature de ce régime. Si je veux rester objectif et le plus précis dans mes termes, je le qualifierais de dictature sociale et anti-impériale. Dictature parce que les cubains n'ont jamais eu à choisir leurs dirigeants, que la vie politique là-bas n'a rien à voir avec une démocratie représentative. Mais une dictature sociale puisqu'elle a amélioré les conditions de vie des habitants et n'a pas cherché à les exploiter économiquement. Enfin une dictature inti-impériale puisque son existence, encore aujourd'hui, se fonde sur son hostilité à la puissance nord-américaine.

Ces deux dernières caractéristiques, le socialisme et l'anti-impérialisme, ont laissé croire que le castrisme pouvait être tolérable et même défendable aux yeux d'un authentique homme de gauche, exonérant le régime de sa dimension autoritaire. Non, non et non! Un vrai socialiste, de tradition réformiste, ne peut pas être, de près ou de loin, un castriste. L'émancipation de l'homme, qui est notre idéal, ne se divise pas, elle est totale, économique, politique et culturelle. Quand Castro pourchasse les homosexuels, quand il enferme les opposants politiques, il a beau donner à manger à son peuple, ce n'est pas un homme de gauche tel que je l'entends.

Si vous voulez en savoir plus sur le régime castriste, je vous conseille la projection du documentaire "Le rideau de sucre", qui aura lieu le lundi 25 février à 20h30, à Chauny, au Cinéma Lumière, en présence de la réalisatrice Carmila Guzman.


Bonne matinée.

2 Comments:

  • cuba le dernier régime communiste
    et la corée du nord, l'albanie, le yemen ?

    By Blogger grandourscharmant, at 5:19 PM  

  • Vous ne m'avez pas lu avec précision, vous me décevez un peu: j'ai parlé des régimes communistes qui ont eu un rayonnement mondial, un très grand prestige, ce qui n'est pas le cas des trois que vous citez et que je connais bien évidemment.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 5:46 PM  

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