Bilan et perspective.
Bonjour à toutes et à tous.
Nous sommes entrés depuis quelque temps dans la période où le premier bilan de la politique gouvernementale peut être esquissé. Bien sûr, il faudra attendre un peu plus pour un diagnostic complet. Mais les effets de ce qui a été décidé il y aura bientôt un an commencent à se faire sentir. Un président qui veut aller vite, même s'il a ralenti le rythme récemment, doit accepter un bilan rapide et provisoire.
D'autant que des signes contradictoires se manifestent. Le RSA, est-il trop coûteux ou pas, va-t-on le généraliser ou le restreindre? Les tarifs sociaux à la SNCF, dont la carte familiale, seront-ils supprimés ou élargis? La valse-hésitation sur ces deux sujets conduit à s'interroger sur la ligne directrice du pouvoir. En a-t-il une? Quelle est-elle? Et puis, il y a eu, juste après les municipales, ces mesures d'économies tout à fait inattendues, qui trahissent une inquiétude: le gouvernement semble craindre de ne pas pouvoir financer ce qu'il a promis, il faut donc rogner dans les budgets des ministères.
Quel bilan peut-on faire à l'instant présent? Le Monde du 10 avril s'est essayé à ce difficile exercice, en s'appuyant sur les conclusions de la commission parlementaire des finances, qui s'est elle même inspirée des chiffres de l'Insee. Il s'agit d'évaluer les conséquences du "paquet fiscal" de 15 milliards adopté à l'été 2007. Je résume à l'extrême et je vous renvoie pour les détails à l'article du Monde: la politique économique de Nicolas Sarkozy est coûteuse et peu efficace (nous ne parlons ici que du jugement économique, car il y aurait encore beaucoup à dire du pint de vue de la justice sociale). Le coeur de cette politique, ce sont les heures supplémentaires.
Est-ce que les salariés ont "travaillé plus"? Non, le volume de ces heures ne s'est pas accru. 600 à 670 millions d'heures sup' sont prévus sur un an, ça peut paraitre impressionnant parce que les grands chiffres impressionnent toujours mais en la matière il faut comparer avec ce qui a été fixé au départ, en août 2007: 900 millions. Le compte n'y est donc pas.
Est-ce que les salariés ont "gagné plus"? Un peu plus globalement, mais de façon très limitée, et sans commune mesure avec l'espoir d'un accroissement significatif du pouvoir d'achat. 3,78 milliards de gains pour les salariés concernés, que l'Etat a réglé en versant... 4,1 milliards. Pas énorme pour les salariés mais beaucoup pour les caisses de l'Etat!
Comment le gouvernement va-t-il maintenant s'y prendre pour les nouveaux financements qui attendent? Revaloriser les petites retraites, le traitement des fonctionnaires et l'allocation adulte handicapé. Nous sommes manifestement entrés dans le temps des incertitudes. Autant l'épreuve des élections municipales ne me semblait pas cruciale (il était trop tôt pour juger et sanctionner Sarkozy), autant nous abordons la période où l'alternative peut se mettre en place, où l'opinion peut se retourner en faveur de la gauche.
Mais ne croyons pas que ce retournement s'opérera mécaniquement. Tant que nous n'aurons pas de projet, nous n'aurons pas d'espoir de l'emporter. Les sept mois qui nous séparent de notre congrès devront être consacrés à cet objectif: nous critiquons le "paquet fiscal", très bien. Les premières évaluations nous donnent raison, parfait. Mais que proposons-nous à la place? Les 15 milliards ont été adoptés par le Parlement, on ne va pas revenir là-dessus. Mais ne pourrait-on pas proposer une autre utilisation de cette somme? Bref, les socialistes doivent faire la preuve d'une opposition non pas "frontale", qui n'aboutit à rien, mais constructive, qui permette de réorienter la politique du gouvernement dans l'intérêt des Français, en attendant de pouvoir en changer quand ces mêmes Français nous auront portés au pouvoir.
Les socialistes parviendront-ils à réaliser cet objectif? Rien n'est moins sûr, j'ai des craintes. Je redoute que la division ne l'emporte, que la lutte des présidentiables ne se réactive. Nous sommes au niveau national dans la même problèmatique qu'au niveau local, saint-quentinois: dans la division, on est fichu. Pour éviter cet écueil, il faut poser les conditions du rassemblement, ce que j'ai fait pendant un an, de juin 2006 à septembre 2007, s'en être suivi par tous. C'est ce que je continue de faire, en direction de mes camarades réformistes, avec un principe fondamental: la ligne d'abord, le leader après. Pour les municipales, j'ai proposé une ligne, et en vertu de son acceptation ou de son rejet, j'ai décidé ou pas de ma candidature: la ligne n'est pas pas passée, j'ai renoncé à ma candidature. Voilà pour moi la démarche politique la plus correcte et la plus efficace. Au niveau national, il faudra que notre congrès se focalise sur notre projet. Après seulement viendra le choix du meilleur candidat pour les présidentielles.
Bonne matinée.
Nous sommes entrés depuis quelque temps dans la période où le premier bilan de la politique gouvernementale peut être esquissé. Bien sûr, il faudra attendre un peu plus pour un diagnostic complet. Mais les effets de ce qui a été décidé il y aura bientôt un an commencent à se faire sentir. Un président qui veut aller vite, même s'il a ralenti le rythme récemment, doit accepter un bilan rapide et provisoire.
D'autant que des signes contradictoires se manifestent. Le RSA, est-il trop coûteux ou pas, va-t-on le généraliser ou le restreindre? Les tarifs sociaux à la SNCF, dont la carte familiale, seront-ils supprimés ou élargis? La valse-hésitation sur ces deux sujets conduit à s'interroger sur la ligne directrice du pouvoir. En a-t-il une? Quelle est-elle? Et puis, il y a eu, juste après les municipales, ces mesures d'économies tout à fait inattendues, qui trahissent une inquiétude: le gouvernement semble craindre de ne pas pouvoir financer ce qu'il a promis, il faut donc rogner dans les budgets des ministères.
Quel bilan peut-on faire à l'instant présent? Le Monde du 10 avril s'est essayé à ce difficile exercice, en s'appuyant sur les conclusions de la commission parlementaire des finances, qui s'est elle même inspirée des chiffres de l'Insee. Il s'agit d'évaluer les conséquences du "paquet fiscal" de 15 milliards adopté à l'été 2007. Je résume à l'extrême et je vous renvoie pour les détails à l'article du Monde: la politique économique de Nicolas Sarkozy est coûteuse et peu efficace (nous ne parlons ici que du jugement économique, car il y aurait encore beaucoup à dire du pint de vue de la justice sociale). Le coeur de cette politique, ce sont les heures supplémentaires.
Est-ce que les salariés ont "travaillé plus"? Non, le volume de ces heures ne s'est pas accru. 600 à 670 millions d'heures sup' sont prévus sur un an, ça peut paraitre impressionnant parce que les grands chiffres impressionnent toujours mais en la matière il faut comparer avec ce qui a été fixé au départ, en août 2007: 900 millions. Le compte n'y est donc pas.
Est-ce que les salariés ont "gagné plus"? Un peu plus globalement, mais de façon très limitée, et sans commune mesure avec l'espoir d'un accroissement significatif du pouvoir d'achat. 3,78 milliards de gains pour les salariés concernés, que l'Etat a réglé en versant... 4,1 milliards. Pas énorme pour les salariés mais beaucoup pour les caisses de l'Etat!
Comment le gouvernement va-t-il maintenant s'y prendre pour les nouveaux financements qui attendent? Revaloriser les petites retraites, le traitement des fonctionnaires et l'allocation adulte handicapé. Nous sommes manifestement entrés dans le temps des incertitudes. Autant l'épreuve des élections municipales ne me semblait pas cruciale (il était trop tôt pour juger et sanctionner Sarkozy), autant nous abordons la période où l'alternative peut se mettre en place, où l'opinion peut se retourner en faveur de la gauche.
Mais ne croyons pas que ce retournement s'opérera mécaniquement. Tant que nous n'aurons pas de projet, nous n'aurons pas d'espoir de l'emporter. Les sept mois qui nous séparent de notre congrès devront être consacrés à cet objectif: nous critiquons le "paquet fiscal", très bien. Les premières évaluations nous donnent raison, parfait. Mais que proposons-nous à la place? Les 15 milliards ont été adoptés par le Parlement, on ne va pas revenir là-dessus. Mais ne pourrait-on pas proposer une autre utilisation de cette somme? Bref, les socialistes doivent faire la preuve d'une opposition non pas "frontale", qui n'aboutit à rien, mais constructive, qui permette de réorienter la politique du gouvernement dans l'intérêt des Français, en attendant de pouvoir en changer quand ces mêmes Français nous auront portés au pouvoir.
Les socialistes parviendront-ils à réaliser cet objectif? Rien n'est moins sûr, j'ai des craintes. Je redoute que la division ne l'emporte, que la lutte des présidentiables ne se réactive. Nous sommes au niveau national dans la même problèmatique qu'au niveau local, saint-quentinois: dans la division, on est fichu. Pour éviter cet écueil, il faut poser les conditions du rassemblement, ce que j'ai fait pendant un an, de juin 2006 à septembre 2007, s'en être suivi par tous. C'est ce que je continue de faire, en direction de mes camarades réformistes, avec un principe fondamental: la ligne d'abord, le leader après. Pour les municipales, j'ai proposé une ligne, et en vertu de son acceptation ou de son rejet, j'ai décidé ou pas de ma candidature: la ligne n'est pas pas passée, j'ai renoncé à ma candidature. Voilà pour moi la démarche politique la plus correcte et la plus efficace. Au niveau national, il faudra que notre congrès se focalise sur notre projet. Après seulement viendra le choix du meilleur candidat pour les présidentielles.
Bonne matinée.
10 Comments:
Avec 15 milliards, il faut créer des emplois bien payés. La seule possibilité pour qu'ils soient pérennes est de les créer dans l'innovation. Il faut bien découpler la recherche et l'innovation. L'innovation n'est pas forcément une grande invention, elle peut juste découler de circonstances favorables. Nous savons par exemple que nous devons passer des énergies fossiles aux énergies renouvelables. Il y a quantité de moyens pour récupérer ces énergies. Il faut donc favoriser plus que fortement ces différents moyens. Permettre à un marché potentiel d'arriver le plus rapidement possible à maturité implique une concurrence saine entre ses différents acteurs. Mais également de ne pas saupoudrer les crédits uniquement. Pour les sujets les plus prometteurs, il faut injecter du capital-risque. En France, ce n'est pas la culture du risque qui guide le monde des affaires. Les banques ont horreur du risque. C'est donc à l'État de l'assumer. Ces quinze milliards doivent donc servir à alimenter un fond de capital-risque européen pour créer les emplois de demain, et permettre à l'Europe de s'insérer dans la mondialisation au dessus des USA et de la Chine. Il n'y a pas d'autre solution.
By jpbb, at 12:55 PM
LES 15 MILLIARDS , ne veulent rien dire . C'est un leurre pour occuper les gogo fonctionnaires que ça irrite car o ça fazit des sous . Mais le test que j'ai fait malgré moi . Je n'aime que les nouilles à toutes les sauces . Il y a un an , mon gout ne coutait rien . en 8 MOIS , je paie 100% car je vais chez lidl donc.... PLUS CHER . cela veut dire que l'alimentation des pas encore povr vient de grimper .
Donc ok pour vous les nantis , ah ouais le resto est plus cher , ah ouais les vacances coutent plus cher, mais allez voir la vie des autres , ceux qui doivent nourrir leur famille tous les jours .
JE SUIS ENERVEE ET TRES EN COLERE CA1 ON PARLE DE CE QUE L ON CONNAIT. ras le bol de vos appréciations de fonctionnaire ou personne installée , allez vers les autres : femme 2 enfants : reve nus 370€, vous faites koi? val
By Anonyme, at 4:01 PM
a non 373,50 , augmentation récente du gouvernement. MAIS y a pas faut bouger. ET TOUT LE MONDE ne connait pas la loi . JE SOUFFRE non pas de la france MAIS DES FRANçAIS . VAL
By Anonyme, at 4:08 PM
Une femme même avec deux enfants et faisant ses courses chez Lidl peut occuper un emploi et gagner un salaire. Encore faut-il qu'il y ait des emplois pour qu'elle puisse en occuper un.
Ce sont les entreprises qui créent les emplois. Donc avec 15 milliards on crée des entreprises innovantes.
By jpbb, at 4:28 PM
on crée surtout des emplois précaires....
By Anonyme, at 7:21 PM
Val,
Je crois que tu te trompes de colère et que ton coup de gueule est très confus. Les 15 milliards, c'est LE choix politique de Sarkozy, le pivot financier de sa politique. Tu es pour ou tu es contre?
Efforce toi d'être clair, car je ne vois pas où tu veux en venir. Le rapprochement avec les fonctionnaires et l'augmentation du prix des nouilles me laissent pantois.Qu'est-ce que ça veut dire?
Peut-être cultives-tu un certain esthétisme de la colère, mais ce n'est pas la meileure chose à faire en politique. Car le coup de l'indignation, c'est à la portée de tout le monde.
By Emmanuel Mousset, at 7:33 PM
Juste pour info, une personne seule à droit à un minimum vitale dit le "RMI" de 430e/mois.
D'autre part, dire que le bouquet des bouclier fiscale de 15mds, irrite seulement les fonctionnaires est un peu oser.
Ces 15mds ,comme je l'ai deja dit aurait pu etre utilisé plus judicieusement.
3mds pour doubler la prime pour l'emploi (plus de pouvoir d'achat, valorisation du travil et relance de la consommation); 6mds pour l'education et la recherche (non suppression de spostes, des classes moins chargées, egalité des chances pour tous) et 6mds pour diminuer la dette qui pese sur les finances publiques et qui peseront pour les generations futures.
Je sais que j'ai fait qu'un peu de compta, et que j'aurais du fermer ma gueule, si j'avais suivi tes conseils, mais je te donne mon avis comme même....VAL
MOURAD
By Anonyme, at 9:10 PM
Il est évident que le "paquet fiscal" ne concerne pas les fonctionnaires.
Val, que penses-tu de cette nouvelle redistribution des 15 milliards que propose Mourad?
By Emmanuel Mousset, at 10:52 PM
cgc et unsa qui vont fusionner
qui osera encore dire que les intérets de l'unsa ne sont pas catégoriels et que ce qui intéresse ce syndicat ce sont les cadres du public et leurs intérets,
les ouvriers, les employés ne sont pas le coeur de cible de la politique qu'il défend.
au moins comme ça, les choses sont claires et les masques tombent.
Vive la défense des intérets particuliers, à bas l'intéret général.
By Unknown, at 1:04 PM
L'ours,
Je suis membre et militant de l'Unsa. Et vous? Quels intérêts défendez-vous, en dehors des vôtres? Quand vous aurez répondu à cette question et que vous aurez donné l'exemple, je vous autoriserai à critiquer les syndicats. Mais pas avant.
Amitiés syndicales.
By Emmanuel Mousset, at 1:22 PM
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