Changement de cap.

Bonjour à toutes et à tous.

C'était prévisible, la défaite de la droite aux municipales entraîne insensiblement un changement de cap gouvernemental. Le remaniement ministériel a été un premier signe: fin de l'ouverture à gauche, appel aux sarkozystes pur jus. Le deuxième signe ont été les mesures d'économies budgétaires. Le troisième, c'était le discours du président, mardi, à Cahors, avec ces quelques points qui ont retenu mon attention:

- Le déficit et la dette deviennent désormais des objets de préoccupation majeure. Il est temps! Après bientôt un an de présidence Sarkozy, celui-ci rejoint la ligne Bayrou-DSK.

- Mais là où Sarkozy s'éloigne de DSK, c'est quand il fait porter l'effort sur les dépenses sociales, en les remettant en question. La suppression des tarifs sociaux à la SNCF, dont la carte famille nombreuse, est la mise en pratique immédiate de cette politique.

- Pour les dépenses économiques, en revanche, on ne lésine pas: le "paquet fiscal" continue à coûter 15 milliards. Ce qu'il faudrait, c'est concilier et ne plus opposer l'économique et le social, contrairement à ce que fait la droite et aussi une certaine gauche.

- "Il ne peut pas y avoir de société dans laquelle il y a des droits sans contreparties de devoirs", dixit Sarkozy. Celle-là, on la connait et elle est totalement fausse, n'en déplaise à la droite (et là encore à une partie de la gauche): un droit, quel qu'il soit, n'est conditionné par aucun devoir. Le droit de vote, par exemple, n'est pas conditionné par le devoir de voter (même si voter est un devoir civique, mais vous n'allez pas perdre ce droit si vous n'accomplissez pas ce devoir!). Bref, les droits appartiennent à la législation, les devoirs à la morale, les deux sont donc à distinguer rigoureusement. Il n'empêche que pour bénéficier d'un droit, il faut généralement satisfaire à certaines conditions, y compris pour le droit de vote. Mais ces conditions ne sont pas des devoirs.

- Nicolas Sarkozy veut "calibrer" le RSA, revenu de solidarité active. Depuis quelques jours, la seule mesure sociale du gouvernement Fillon est remise en cause. 1 à 3 milliards pour les pauvres, c'est trop cher, beaucoup trop cher! La réponse est tranchée par le président: "Il faut calibrer le RSA en fonction des disponibilités financières." Pour une fois, Sarkozy emploie un langage de diplomate, que tout le monde aura compris: comme les "disponibilités financières" sont inexistantes, tirez-en vous-même la conclusion...

Ce changement permettra-t-il d'éviter la tempête? Là, c'est une autre histoire.


Bonne matinée.