La leçon italienne.
Bonsoir à toutes et à tous.
Nos voisins italiens ont voté et porté massivement la droite au pouvoir. Chez nous, les donneurs de leçons s'agitent, sur l'air de "on vous l'avait bien dit, l'ouverture au centre ne marche pas, il ne faut pas oublier la gauche radicale". Reprenons, calmement:
1- Le mode de scrutin en Italie est si particulier, si complexe et si contesté qu'on ne peut pas entièrement comparer avec la France. Prudence donc dans les commentaires, et évitons les facilités.
2- Quand la gauche italienne était unie à l'extrême gauche, on aboutissait à des coalitions hétéroclites, des majorités ingouvernables et instables, comme la dernière, celle menée par Romano Prodi, qui a conduit à l'échec. Quand on analyse des résultats électoraux, il faut avoir un regard rétrospectif.
3- Le Parti Démocrate de Walter Veltroni a échoué mais il a clarifié le paysage politique, qui en avait bien besoin. Son mouvement fédère toutes les sensibilités du réformisme, des démocrates-chrétiens aux communistes rénovateurs. Et c'est une bonne chose.
4- La défaite ne vient pas de cette stratégie-là, mais de quelque chose hélas de plus profond, que l'on connait bien dans d'autres sociétés européennes: une forte droitisation de l'opinion. Le signe le plus flagrant de ce phénomène, c'est le doublement des voix de l'extrême droite (la Ligue du Nord).
5- L'autre signe flagrant, c'est la défaite historique de l'extrême gauche: pas un seul communiste n'a été élu, une première depuis la Seconde guerre mondiale!
6- Le retour de Berlusconi, ce bouffon grimaçant, prouve que l'intelligence n'est pas la vertu la mieux partagée en politique, y compris en Italie, et que l'on n'est jamais en ce domaine mort, même quand on entre dans la vieillesse liftée.
Bonne soirée.
Nos voisins italiens ont voté et porté massivement la droite au pouvoir. Chez nous, les donneurs de leçons s'agitent, sur l'air de "on vous l'avait bien dit, l'ouverture au centre ne marche pas, il ne faut pas oublier la gauche radicale". Reprenons, calmement:
1- Le mode de scrutin en Italie est si particulier, si complexe et si contesté qu'on ne peut pas entièrement comparer avec la France. Prudence donc dans les commentaires, et évitons les facilités.
2- Quand la gauche italienne était unie à l'extrême gauche, on aboutissait à des coalitions hétéroclites, des majorités ingouvernables et instables, comme la dernière, celle menée par Romano Prodi, qui a conduit à l'échec. Quand on analyse des résultats électoraux, il faut avoir un regard rétrospectif.
3- Le Parti Démocrate de Walter Veltroni a échoué mais il a clarifié le paysage politique, qui en avait bien besoin. Son mouvement fédère toutes les sensibilités du réformisme, des démocrates-chrétiens aux communistes rénovateurs. Et c'est une bonne chose.
4- La défaite ne vient pas de cette stratégie-là, mais de quelque chose hélas de plus profond, que l'on connait bien dans d'autres sociétés européennes: une forte droitisation de l'opinion. Le signe le plus flagrant de ce phénomène, c'est le doublement des voix de l'extrême droite (la Ligue du Nord).
5- L'autre signe flagrant, c'est la défaite historique de l'extrême gauche: pas un seul communiste n'a été élu, une première depuis la Seconde guerre mondiale!
6- Le retour de Berlusconi, ce bouffon grimaçant, prouve que l'intelligence n'est pas la vertu la mieux partagée en politique, y compris en Italie, et que l'on n'est jamais en ce domaine mort, même quand on entre dans la vieillesse liftée.
Bonne soirée.
6 Comments:
vive la bipolarisation à l'américaine qui renforce le pouvoir et les nantis et qui acable les plus démunis.
Pauvre monde, quand je pense au cri d'alarme de DSK au sujet de la famine dans ce monde qui ne parle que de marché, de productivité et qui rejette l'humain au dernier rang, avec deux partis majoritaires de droite dans chaque pays , on va droit dans le mur.
By Anonyme, at 8:33 PM
La bipolarisation droite-gauche, je suis pour. C'est elle qui structure les démocraties depuis deux siècles, et je ne vois rien d'autre. Ou alors quoi? Expliquez-moi!
Vous faites bien, avant que je ne le fasse, de souligner que DSK a lancé ce cri d'alarme. Comme quoi, un socialiste au FMI, ce n'est pas si mauvais que ça!
By Emmanuel Mousset, at 9:17 PM
bipolarisation, ok mais droite contre gauche, et aujourd'hui, la gauche est représentée par l'extrème gauche, le PS étant clairement au centre.
Voila, j'ai argumenté, maitre.
By Anonyme, at 10:52 PM
c'est pas argumenter c'est énoncer une conclusion sans apporter un élément qui tend à le prouver.
"la gauche est représentée par l'extrème gauche, le PS étant clairement au centre"
pourquoi pas: je suis plus à gauche que tout le monde
ou alors j'en ai plus dans le ventre que toi...
si t'as pas mis tes tripes sur la table comment veux tu que l'on compare?
By Anonyme, at 11:30 PM
c'est vrai que le ps au gouvernement à clairement montré qu'il était au centre.
L'apa, la cmu, les 35heures...
Apa qu'une politique de droite ne veut pas financer.
Cmu que la droite permet aux médecins de contourner.
Les 35 heures que la droite détricote.
mais c'était surement une politique de centriste.
Pas de progrès social la dedans.
Ou alors juste ca et pas le reste.
l'extreme gauche serait la gauche aujourd'hui?
Interdire les licenciements?
voila je t'ouvre les pistes.
argumente maintenant.
explique, le débat est ouvert.
j'attends...
By Anonyme, at 11:41 PM
Je crois qu'il n'est pas raisonnable de dire que le PS, c'est le centre et que l'extrême gauche c'est la gauche:
- Le PS au gouvernement a pris des mesures incontestablement de gauche, que la droite a systématiquement contesté. Le voilà, le clivage droite-gauche: clair, net, précis et concret.
- L'extrême gauche n'est pas la gauche. C'est une aberration que de soutenir le contraire. Prenez le programme de Besancenot, Laguillez et des lambertistes, ce sont des perspectives révolutionnaires, éminemment respectables, pertinentes du point de vue de ces 3 organisations, mais sans rapport avec le socialisme réformiste. Cette remarque ne devrait pas faire débat tellement elle relève de l'évidence.
- Ce qui montre à quel point la situation de la gauche saint-quentinoise est pourrie: des banalités sont remises en question, le bon sens n'opère plus, la confusion politique a atteint un tel degré que certains camarades, trompés par l'accord entre les poperénistes et les lambertistes, ne savent plus qui est quoi. A vrai dire, nous traversons une crise d'identité politique.
By Emmanuel Mousset, at 10:57 AM
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