Bon débarras.
Bonjour à toutes et à tous.
L'évènement est passé inaperçu parce que c'est un tout petit évènement. Je l'ai appris incidemment, en écoutant France-Info: Brunot Mégret quitte la vie politique. Pourquoi vous parler de ce petit chef de l'extrême droite? D'abord pour une anecdote: c'était en 1983 ou 1984, j'étais manutentionnaire à Angers, dans une librairie, quand j'ai su que se réunissaient les CAR, Comités d'Action Républicaine, à l'époque la droite de la droite, présidés par un inconnu, polytechnicien, ancien RPR, membre du très droitier Club de l'Horloge: Brunot Mégret! Ces CAR manifestaient de la sympathie pour une extrême droite qui engrangeait alors ses premiers résultats électoraux importants. Le CAR d'Angers avait invité une personnalité médiatique, le journaliste Dominique Jamet, lui aussi très à droite, et très habile, vedette parmi d'autres de l'émission de télévision "Droit de réponse".
La salle était remplie, une centaine de personnes, et à l'entrée des gros bras. Je me suis glissé dans le public et j'ai attendu le moment propice pour interpeller la tribune (je ne sais plus très bien sur quel sujet, la collusion des CAR avec le FN, je crois). Mon intervention a fait son petit effet, provoquant divers mouvements d'humeur. J'ai quitté alors les lieux, de façon un peu théâtrale, sauf qu'un gros bras à la sortie m'a empoigné par les cheveux (que je portais longs) et m'a fait voyager sur quelques mètres... Rien de terrible, ça n'a pas fait de moi un héros, mais le nom de Mégret m'est resté en mémoire. Jusqu'à ce qu'il acquiert une notoriété nationale, quelques années plus tard, d'abord comme n°2 du FN, puis comme rival de Le Pen, et devenir candidat à la présidence de la République.
Mais j'évoque Mégret, à l'occasion de son retrait de la vie politique, pour une autre raison, plus profonde: des diverses péripéties de cet extrêmiste de droite, je retiens une leçon, c'est que les appareils n'ont pas en politique l'importance qu'on leur attribue. Il y a 10 ans, Mégret déserte le FN et emporte avec lui une bonne partie des cadres du Parti, qui aurait dû normalement ne pas survivre à cette scission. C'est d'ailleurs ce que j'ai cru à l'époque. D'autant que Mégret montrait un visage plus rassurant et plus intelligent de l'extrême droite que Le Pen. Son objectif était manifestement de susciter une sorte de berlusconisme à la française, qui a lamentablement échoué. Pourquoi? Parce que le vieux Le Pen et son image de baroudeur d'extrême droite ont été plus puissants auprès des électeurs que le droitisme new look du MNR, Mouvement national républicain, dirigé par Mégret.
Les appareils n'ont plus aujourd'hui le rôle d'il y a 30 ans. Ségolène a conquis le PS en le contournant, pas en le conquérant. Dosière dans l'Aisne s'est fait réélire député en étant pourtant exclu du PS. Même chose aux municipales à Château-Thierry avec Krabal. Ce sont les électeurs qui font l'élection, pas les militants. Mégret avait avec lui la majorité des cadres du FN, mais Le Pen avait mieux, il avait l'opinion pour lui. A Saint-Quentin, aux municipales, l'addition de 8 organisations, avec l'approbation de la Fédération socialiste, n'a pas empêché la défaite. Le résultat d'une élection ne se décide plus dans un bureau, entre militants, cochant les soutiens qu'ils accumulent. Et c'est tant mieux: la démocratie ne gagnait rien à ces calculs d'apparatchiks. En attendant, Mégret s'en va, bon débarras.
Bon après-midi.
L'évènement est passé inaperçu parce que c'est un tout petit évènement. Je l'ai appris incidemment, en écoutant France-Info: Brunot Mégret quitte la vie politique. Pourquoi vous parler de ce petit chef de l'extrême droite? D'abord pour une anecdote: c'était en 1983 ou 1984, j'étais manutentionnaire à Angers, dans une librairie, quand j'ai su que se réunissaient les CAR, Comités d'Action Républicaine, à l'époque la droite de la droite, présidés par un inconnu, polytechnicien, ancien RPR, membre du très droitier Club de l'Horloge: Brunot Mégret! Ces CAR manifestaient de la sympathie pour une extrême droite qui engrangeait alors ses premiers résultats électoraux importants. Le CAR d'Angers avait invité une personnalité médiatique, le journaliste Dominique Jamet, lui aussi très à droite, et très habile, vedette parmi d'autres de l'émission de télévision "Droit de réponse".
La salle était remplie, une centaine de personnes, et à l'entrée des gros bras. Je me suis glissé dans le public et j'ai attendu le moment propice pour interpeller la tribune (je ne sais plus très bien sur quel sujet, la collusion des CAR avec le FN, je crois). Mon intervention a fait son petit effet, provoquant divers mouvements d'humeur. J'ai quitté alors les lieux, de façon un peu théâtrale, sauf qu'un gros bras à la sortie m'a empoigné par les cheveux (que je portais longs) et m'a fait voyager sur quelques mètres... Rien de terrible, ça n'a pas fait de moi un héros, mais le nom de Mégret m'est resté en mémoire. Jusqu'à ce qu'il acquiert une notoriété nationale, quelques années plus tard, d'abord comme n°2 du FN, puis comme rival de Le Pen, et devenir candidat à la présidence de la République.
Mais j'évoque Mégret, à l'occasion de son retrait de la vie politique, pour une autre raison, plus profonde: des diverses péripéties de cet extrêmiste de droite, je retiens une leçon, c'est que les appareils n'ont pas en politique l'importance qu'on leur attribue. Il y a 10 ans, Mégret déserte le FN et emporte avec lui une bonne partie des cadres du Parti, qui aurait dû normalement ne pas survivre à cette scission. C'est d'ailleurs ce que j'ai cru à l'époque. D'autant que Mégret montrait un visage plus rassurant et plus intelligent de l'extrême droite que Le Pen. Son objectif était manifestement de susciter une sorte de berlusconisme à la française, qui a lamentablement échoué. Pourquoi? Parce que le vieux Le Pen et son image de baroudeur d'extrême droite ont été plus puissants auprès des électeurs que le droitisme new look du MNR, Mouvement national républicain, dirigé par Mégret.
Les appareils n'ont plus aujourd'hui le rôle d'il y a 30 ans. Ségolène a conquis le PS en le contournant, pas en le conquérant. Dosière dans l'Aisne s'est fait réélire député en étant pourtant exclu du PS. Même chose aux municipales à Château-Thierry avec Krabal. Ce sont les électeurs qui font l'élection, pas les militants. Mégret avait avec lui la majorité des cadres du FN, mais Le Pen avait mieux, il avait l'opinion pour lui. A Saint-Quentin, aux municipales, l'addition de 8 organisations, avec l'approbation de la Fédération socialiste, n'a pas empêché la défaite. Le résultat d'une élection ne se décide plus dans un bureau, entre militants, cochant les soutiens qu'ils accumulent. Et c'est tant mieux: la démocratie ne gagnait rien à ces calculs d'apparatchiks. En attendant, Mégret s'en va, bon débarras.
Bon après-midi.
6 Comments:
oh le petit sacripan,
qui oublie que l'appareil local,
la section ps a eu un vote de défiance contre JPL
qui a joué la section local contre les électeurs et qui a été élu grace aux électeurs.
c'est le probleme quand on veut tellement avoir raison,
on est capable de vouloir faire prendre des vessies pour des lanternes.
Je n'ai pas soutenu la liste JPL normal je suis de droite, l'appareil local ne l'a pas fait, c'est la section départemental qui a tranché.
Les électeurs ont fait l'élection
combien de voix pour vous et vos amis aucune, combien pour la liste JPL.
Ce n'est pas faute de vous avoir dit que ce n'était peut etre pas la bonne stratégie.
By grandourscharmant, at 8:52 PM
Votre propos est embrouillé, partisan et polémique. Mon billet souligne simplement que les appareils militants, grands ou petits, n'ont plus le poids et l'influence qu'ils avaient autrefois.
Au lieu d'en discuter avec moi, éventuellement de me contester, vous me ramenez à des histoires de Clochemerle. C'est désespérant. Un peu de dignité dans le débat, tout de même! Et si possible de la hauteur.
By Emmanuel Mousset, at 9:05 PM
j'espere que vous serez plus convaincant avec vos pairs
vous avez raison, c'est indigne de moi de m'abaisser à votre niveau
clochemerle et le ras des pâquerettes.
que voudriez vous que je dise d'autre, c'est bien vous etes en train de progresser bientot dans 10a ou 15a vous serez au niveau de comprendre comment les choses fonctionnent et doivent fonctionner.
je crois déjà m'etre exprimé sur le sujet, la difficulté des élites à comprendre qu'elles ont besoin des chevilles ouvrieres.
bizarrement quand il s'agit du fn et du mnr ces idées vous semblent familieres
dans d'autres circonstances vous ne voyez rien de mal
il est facile d'en déduire que c'est surtout la forme qui vous obsede plutot que le fond.
Royal a conquis le ps grace aux militants contre les cadres du parti qui ne l'ont pas vraiment soutenu.
l'élite contre la masse
j'ai aussi noté que vous avez ostensiblement oublié de faire référence au référendum européen
les élites de gauche ont voté oui, la masse non
le texte a été rejeté.
By grandourscharmant, at 12:13 AM
Le comportement anti-élite n'est pas de bon aloi. Les élites, je ne sais pas ce que c'est, c'est un terme polémique, démagogue, populiste. En revanche, un appareil politique, je connais: c'est une structure souvent vide, qui fonctionne sur elle-même, qui ignore tout de la vie, qui exclut les individualités, qui favorise l'esprit mouton, qui a pour seul objectif la conquête et la conservation du pouvoir, qui produit de la bureaucratie, qui pratique l'opportunisme et qui échoue plus souvent qu'il ne gagne.
Chez vous, à l'UMP, est-ce que c'est comme ça?
By Emmanuel Mousset, at 9:02 AM
l'UMP est devenue Union pour un Mouvement POPULISTE
By Anonyme, at 12:08 PM
c'était le cas dès le début...
By Anonyme, at 4:29 PM
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