Est-ce bien raisonnable?
Le projet gouvernemental à l'étude sur les offres d'emploi pour les chômeurs tourne autour d'une notion, celle de proposition "raisonnable", au-delà de quoi le chômeur, forcément déraisonnable, devrait être radié. En quoi consiste ce "raisonnable"?
- La proposition doit être conforme au "projet professionnel" du demandeur, expression peut-être raisonnable mais pas totalement rationnelle. Auparavant, c'était la spécialité et la formation qui étaient les critères, beaucoup plus précis. Si le projet professionnel est de retrouver du boulot, n'importe lequel pourra être imposé "raisonnablement".
- Deux propositions seront possibles. Au 3ème refus, ce sera la radiation. Pourquoi deux? Pourquoi pas quatre? Pourquoi pas plus? Vous me répondrez peut-être: parce qu'il faut arrêter un choix, alors pourquoi pas deux. Mais moi, je veux, comme annoncé, du "raisonnable". L'âne de Buridan est mort de faim entre deux bottes de foin, ne trouvant nulle raison valable de choisir plutôt l'une que l'autre. C'était un âne désespérément raisonnable.
- Le chômeur sera tenu d'accepter cette offre au bout de 6 mois. Ce délai est-il raisonnable? Je le trouve un peu court. 6 mois, c'est vite passé. Un an serait déjà un peu plus raisonnable.
- L'emploi non refusable pourra entraîner une baisse de 20% de la dernière rémunération et se trouver à 30 km de chez soi, ou une heure de transport. Est-ce bien raisonnable?
A vrai dire, je ne sais pas. Ce qui me gêne, c'est d'envisager l'emploi sous cet angle, le "raisonnable". Car ce principe est légitimement extensible:
- Est-il raisonnable, le montant des rémunérations de certains patrons ou vedettes?
- Est-il raisonnable, l'écart de salaire entre les plus pauvres et les plus riches?
- Faire payer une franchise quand on est malade, est-ce raisonnable?
- Supprimer des dizaines de milliers de postes dans l'Education Nationale, est-ce raisonnable?
Etc.
Si on commence avec le raisonnable, on n'en finit pas. Il faudrait que tous et tout soient raisonnables. Mais demander aux uns, qui plus est aux chômeurs, de l'être et pas aux autres, non, ce n'est pas raisonnable.
Bon après-midi raisonnable.
- La proposition doit être conforme au "projet professionnel" du demandeur, expression peut-être raisonnable mais pas totalement rationnelle. Auparavant, c'était la spécialité et la formation qui étaient les critères, beaucoup plus précis. Si le projet professionnel est de retrouver du boulot, n'importe lequel pourra être imposé "raisonnablement".
- Deux propositions seront possibles. Au 3ème refus, ce sera la radiation. Pourquoi deux? Pourquoi pas quatre? Pourquoi pas plus? Vous me répondrez peut-être: parce qu'il faut arrêter un choix, alors pourquoi pas deux. Mais moi, je veux, comme annoncé, du "raisonnable". L'âne de Buridan est mort de faim entre deux bottes de foin, ne trouvant nulle raison valable de choisir plutôt l'une que l'autre. C'était un âne désespérément raisonnable.
- Le chômeur sera tenu d'accepter cette offre au bout de 6 mois. Ce délai est-il raisonnable? Je le trouve un peu court. 6 mois, c'est vite passé. Un an serait déjà un peu plus raisonnable.
- L'emploi non refusable pourra entraîner une baisse de 20% de la dernière rémunération et se trouver à 30 km de chez soi, ou une heure de transport. Est-ce bien raisonnable?
A vrai dire, je ne sais pas. Ce qui me gêne, c'est d'envisager l'emploi sous cet angle, le "raisonnable". Car ce principe est légitimement extensible:
- Est-il raisonnable, le montant des rémunérations de certains patrons ou vedettes?
- Est-il raisonnable, l'écart de salaire entre les plus pauvres et les plus riches?
- Faire payer une franchise quand on est malade, est-ce raisonnable?
- Supprimer des dizaines de milliers de postes dans l'Education Nationale, est-ce raisonnable?
Etc.
Si on commence avec le raisonnable, on n'en finit pas. Il faudrait que tous et tout soient raisonnables. Mais demander aux uns, qui plus est aux chômeurs, de l'être et pas aux autres, non, ce n'est pas raisonnable.
Bon après-midi raisonnable.
3 Comments:
C'est le point faible de Sarkozy, croire que les gens vont accepter de gaité de coeur des emplois merdiques, mal payés et loin de chez eux. Ce n'est pas raisonnable.
By jpbb, at 3:29 PM
Sur des postes spécifiques et assez pointus en terme de compétence, une certaine mobilité géographique peut se comprendre.
Mais sur des postes peu ou pas qualifiés, c'est totalement aberrant.
et pourtant je suis sur que dans la distribution certains habitants de chauny viennent travailler à st quentin et que certains habitants de st quentin doivent travailler à chauny.
combien de déplacements inutiles et de gaspillages de ressources pourraient etre évité.
Sur ce point, nos anciens avaient tout compris, quand on a besoin de main-d'oeuvre, c'est mieux de pouvoir la loger à proximité si on veut l'attirer
aujourd'hui on en est à se dire que si son voisin n'a pas d'emploi, c'est qu'il est soit incompétent, soit pas motivé
par contre, celui qui fera 50-100 km voire plus tous les jours, c'est forcément qu'il en veut.
Les transport ne coutant aucune énergie, ni aucune motivation au moment de faire le boulot
c'est comme pour les ressources, en les utilisant ainsi tous les jours, on oublie qu'elles pourraient etre utilisés autrement, de maniere plus pertinentes dans de nombreux cas.
Peut etre devrait-on introduire des obligations raisonnables pour les employeur en fonction des postes qu'ils proposent ?
Apres vous faites un glissement idéologique dangereux,
car dans vos propos, il est sous-entendu que ce seront les plus faibles qui seront pénalisés par cette mesure
or eux bénéficie d'une protection qui est qu'un salaire ne peut pas etre inférieur à 20% du smic.
Cette mesure semble plutot s'adresser aux emplois qualifiés et aux cadres, plutot qu'aux ouvriers et aux employés,
mais comme il faut tout caricaturer,
on brandit l'idée que des smicards devront trouver des jobs à 30km avec seulement 80% du salaire minimum.
Et autant, au salaire minimum, les indemnités assedic peuvent se réveler insuffisantes,
autant quand on touche 2000 à 3000 € de salaire, les indemnités assedics permettent de vivre décemment.
Car la décote dont vous parlez revient à toucher en travaillant plus ou moins la meme chose que ce qu'on touche en assedics.
Il n'y a pas en france que des gens peut formé avec de mauvais salaires,
le salaire médian est de 1500€
alors si la situation est un peu plus contraignantes pour ceux qui sont au-dessus de cette limite qui sont plus en capacité d'etre employable au vu de leur formation et de leur compétence,
cela ne me parait pas du tout scandaleux que la société les pousse un peu.
Mais bizarrement, j'ai l'impression que vous n'avez pas abordé la question sous cette angle.
D'un point de vue pragmatique et économique, c'est tellement plus simple de tout regarder via le prisme de l'idéologie sans tenir compte des situations réelles.
By grandourscharmant, at 12:55 PM
Ma critique était plus modeste que vous ne la présentez. Je voulais simplement mettre en question la notion de "raisonnable", en esayant de montrer qu'elle était très extensible.
Et peu importe qui est visé par ce nouveau système, smicards ou cadres, il me semble injuste.
By Emmanuel Mousset, at 6:03 PM
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