La fête à Chirac!
Bonsoir à toutes et à tous.
Il y a quelques jours, dans un billet à l'occasion de l'anniversaire de la victoire de Nicolas Sarkozy, je vous expliquais que la rupture prônée par celui-ci était d'abord en direction de sa propre famille politique, le gaullisme. Je ne croyais pas alors si bien dire et être si vite confirmé par les faits. Que s'est-il passé mercredi, jour-anniversaire de la victoire de la droite? Le président n'est pas allé au milieu de ses partisans qui faisaient une fête en plein Paris. Mais il a réuni les députés de sa majorité pour un dîner à l'Elysée. Et que leur a-t-il dit? Des choses incroyables, stupéfiantes:
D'abord il s'en est pris à Chirac. Pas très élégant, comme attitude. Mais Sarkozy a l'habitude: trahir son camp est chez lui une seconde nature. Parce que lui seul compte à ses propres yeux. Donc il a reproché au précédent président de s'être fait élire au bout de la 3ème fois, alors que lui, Sarkozy, a réussi dès le premier coup. Misérable mesquinerie, dérisoire vanité. J'espère que Pierre André, qui doit être un bon et fidèle chiraquien, va réagir devant une telle vilenie. Xavier Bertrand, il ne faut pas trop y compter: il est toujours du côté des puissants du moment. Sage précaution. Jadis Séguin, avant-hier Juppé, hier Raffarin, aujourd'hui Sarkozy, cet homme a l'intelligence des fidélités multiples et provisoires. Au fond, il est surtout fidèle à lui-même et à ses intérêts. Mais n'est-ce pas ainsi qu'on réussit en politique?
Ensuite, Nicolas Sarkozy s'est attaqué au bilan de Jacques Chirac, en lui reprochant de n'avoir fait qu'une réforme et demi (sic) et d'avoir reculé en 1995 sur les régimes spéciaux. Le président se targue de mener "de front" une soixantaine de réformes. Quel homme! Et pauvre Jacques! Ses oreilles doivent siffler depuis quelques jours. Si Sarkozy célèbre son anniversaire politique, pour Chirac, c'est sa fête!
Et Sarkozy est allé encore plus loin, mais pourquoi s'arrêter en si bon chemin? Il a souligné que de Gaulle, en 1967, avait obtenu la majorité à l'Assemblée nationale d'une voix, d'une seule voix. Qu'est-ce que ça signifie? Que Sarkozy se sent plus fort que de Gaulle, après s'être senti plus puissant que Chirac. Tant qu'il ne se sent pas au-dessus de Dieu, ça va encore.
Pour finir en beauté, Nicolas Sarkozy s'en est pris à la presse. C'est un classique du genre, dès qu'un homme politique est en difficulté, il s'en prend aux journaux, aux médias. Et s'il s'en prenait à lui-même? La presse parait-il le critiquerait, remplaçant ainsi une opposition aphone. C'est exagéré, et surtout c'est dangereux. La presse en démocratie est libre. C'est une preuve de faiblesse de s'en prendre à elle. Mais c'est ainsi: après un an de présidence Sarkozy, les Français n'en veulent déjà plus, d'après les sondages! Donc Sarkozy doit masquer ce désamour inattendu par une offensive spectaculaire, dont Chirac et la presse font les frais.
Bonne soirée.
Il y a quelques jours, dans un billet à l'occasion de l'anniversaire de la victoire de Nicolas Sarkozy, je vous expliquais que la rupture prônée par celui-ci était d'abord en direction de sa propre famille politique, le gaullisme. Je ne croyais pas alors si bien dire et être si vite confirmé par les faits. Que s'est-il passé mercredi, jour-anniversaire de la victoire de la droite? Le président n'est pas allé au milieu de ses partisans qui faisaient une fête en plein Paris. Mais il a réuni les députés de sa majorité pour un dîner à l'Elysée. Et que leur a-t-il dit? Des choses incroyables, stupéfiantes:
D'abord il s'en est pris à Chirac. Pas très élégant, comme attitude. Mais Sarkozy a l'habitude: trahir son camp est chez lui une seconde nature. Parce que lui seul compte à ses propres yeux. Donc il a reproché au précédent président de s'être fait élire au bout de la 3ème fois, alors que lui, Sarkozy, a réussi dès le premier coup. Misérable mesquinerie, dérisoire vanité. J'espère que Pierre André, qui doit être un bon et fidèle chiraquien, va réagir devant une telle vilenie. Xavier Bertrand, il ne faut pas trop y compter: il est toujours du côté des puissants du moment. Sage précaution. Jadis Séguin, avant-hier Juppé, hier Raffarin, aujourd'hui Sarkozy, cet homme a l'intelligence des fidélités multiples et provisoires. Au fond, il est surtout fidèle à lui-même et à ses intérêts. Mais n'est-ce pas ainsi qu'on réussit en politique?
Ensuite, Nicolas Sarkozy s'est attaqué au bilan de Jacques Chirac, en lui reprochant de n'avoir fait qu'une réforme et demi (sic) et d'avoir reculé en 1995 sur les régimes spéciaux. Le président se targue de mener "de front" une soixantaine de réformes. Quel homme! Et pauvre Jacques! Ses oreilles doivent siffler depuis quelques jours. Si Sarkozy célèbre son anniversaire politique, pour Chirac, c'est sa fête!
Et Sarkozy est allé encore plus loin, mais pourquoi s'arrêter en si bon chemin? Il a souligné que de Gaulle, en 1967, avait obtenu la majorité à l'Assemblée nationale d'une voix, d'une seule voix. Qu'est-ce que ça signifie? Que Sarkozy se sent plus fort que de Gaulle, après s'être senti plus puissant que Chirac. Tant qu'il ne se sent pas au-dessus de Dieu, ça va encore.
Pour finir en beauté, Nicolas Sarkozy s'en est pris à la presse. C'est un classique du genre, dès qu'un homme politique est en difficulté, il s'en prend aux journaux, aux médias. Et s'il s'en prenait à lui-même? La presse parait-il le critiquerait, remplaçant ainsi une opposition aphone. C'est exagéré, et surtout c'est dangereux. La presse en démocratie est libre. C'est une preuve de faiblesse de s'en prendre à elle. Mais c'est ainsi: après un an de présidence Sarkozy, les Français n'en veulent déjà plus, d'après les sondages! Donc Sarkozy doit masquer ce désamour inattendu par une offensive spectaculaire, dont Chirac et la presse font les frais.
Bonne soirée.
14 Comments:
Merci de contribuer à la campagne de présidentialisation du président plutot que d'avoir une analyse critique et profonde.
Plus vous le répérerez, mieux ce sera pour lui.
Merci de travailler au service de la communication présidentielle en surfant sur l'écume de la vague plutot que d'aborder le probleme dans sa profondeur.
By grandourscharmant, at 9:44 PM
répéterez pardon
By grandourscharmant, at 9:45 PM
Si je comprends bien, la gauche doit se taire devant tous les couacs et propos scandaleux du président. Au nom de la profondeur d'analyse!
Drôle de conception du rôle de l'opposition, qu'il ne revient d'ailleurs pas à un représentant de la majorité de définir.
Et puis, comment être profond face à un personnage aussi léger que Sarkozy?
Des campagnes de communication comme celle-là, j'en mènerai jusqu'en 2012, oui.
By Emmanuel Mousset, at 11:03 PM
Je ne pense pas qu'il aura besoin de votre concours pour etre réellu mais merci quand meme pour votre contribution.
En agissant ainsi vous travaillez pour lui, mais le sentiment qui est le votre de le combattre l'emporte sur tout alors continuez à le combatrre ainsi vous favoriserez son succes.
By grandourscharmant, at 12:19 AM
La logique oursienne: pour vaincre votre adversaire politique, ne le combattez pas. Conséquence tout aussi logique: soutenez-le, vous triompherez de lui.
C'est une dialectique un peu spéciale, mais j'y réfléchirai.
By Emmanuel Mousset, at 12:11 PM
Emmanuel quand je vous explique que votre culture sportive est déplorable et que c'est un immense manque dans votre combat politique,
mon but n'est pas de vous dénigrer.
Mon coté socratique remonte à la surface,
il n'est pire ignorance que celle qui s'ignore.
Si je vous disez que c'est un de vos collegues qui m'a donné cette leçon.
Prof de sport évidement, vous devriez avoir plus d'échanges avec eux.
La philosophie, c'est la gym de l'esprit, le sport, la gym du corps.
Le sport comme exercice appliqué de la philosophie.
Dissocier le corps de l'esprit est une hérésie,
mens sana in corpore sano.
donc, un de vos collegues excellent professeur de sport, féru de volley-ball, un jour nous a parlé d'une de ses équipes.
Elle voulait jouer du beau jeu, bien construire ses points prenant ainsi le risque d'elle meme faire des erreurs,
alors que l'équipe d'en face était incapable de faire quoi que ce soit avec le ballon.
Votre collegue nous a expliqué que dans ces cas là, ça ne servait rien d'essayer de construire les points,
tout ce qu'il fallait faire c'était renvoyer la balle à l'adversaire,
ce n'était pas la peine de lutter.
Je ne doute pas que ce ne soit pas votre philosophie, mais la meilleure façon de vaincre ses adversaires est parfois de les laisser se débrouiller.
Car, sinon, en vous opposant, vous crédibilisez leur démarche.
La neutralité n'est pas un soutien,
le combat n'est pas forcément une opposition.
l'exemple des dernieres présidentielles devrait vous servir.
Il n'est pas impossible que le 3e homme ait eu raison quand il se pensait investi d'un destin.
Mais le talent ne fait pas tout, l'homme qui a été élu est surement celui qui travaillait le plus.
Son prédécesseur dans la fonction était populaire, il était aussi un gros travailleur et il passait pour un cossard dans l'opinion.
Et si finalement ce qu'on reprochait au président c'était de beaucoup travailler et de réussir grace à son travail,
c'est terriblement mal vu dans notre pays où l'on glorifie le temps libre et l'inaction.
By grandourscharmant, at 3:00 PM
Je suis en accord avec la presque totalité de votre commentaire. Le parallèle entre philosophie et sport est tout à fait pertinent. C'est vrai, je suis un piètre sportif. Mais c'est de votre faute: vous voudriez que je sois bon partout!
En revanche, votre lien entre réussite politique et travail me laisse perplexe. Je ne crois pas que le succès en politique soit lié au travail. Comme toute activité, la politique exige du travail pour réussir. Mais pas plus qu'ailleurs.
Quand certains politiques, Bertrand par excellent, se donnent une image de "superbosseur" (Bertrand en oublie même de dormir la nuit!), ça cache autre chose, le refus de s'engager dans le débat idéologique.
A celui qui "bosse", on pardonne tout; de lui, on accepte tout... puisqu'il "bosse". Trop facile. Déjà le Maréchal avait fait du travail la première valeur de son nouveau régime. Non, l'exaltation du travail relève d'une inquiétante posture, qu'on retrouve aussi bien dans la droite libérale, l'extrême droite réactionnaire que dans le communisme soviétique.
By Emmanuel Mousset, at 3:27 PM
Et l'économie sociale de marché chinoise qui sera bientot la premiere du monde ?
il ne faut surtout pas l'oublier celle là.
Sur Xavier, enlevez vos oeilleres,
on ne passe pas du role de conseiller municipal d'opposition à n°8 du gouvernement de son pays en seulement 13a si on est pas un superbosseur.
Si on valorise le travail, c'est parce que c'est la façon la plus sure et la plus efficace de progresser.
Et surtout, ne faites pas l'erreur communément admise de considérer le travail en terme de quantité,
le travail vaut surtout de part son efficacité et son rendement, sinon ce n'est que de l'occupation d'esprit oisif.
ce n'est pas parce qu'on aura travaillé pendant une heure, qu'on aura été forcément efficace
en une heure un ouvrier peut ne faire que 2 pieces
là où son collegue en aura fait 20
et pourtant il n'est pas impossible que celui qui n'en ait fait que 2 soit fiere de lui et soit épuisé par le travail produit.
Il y a de nombreuses nuances à ne pas négliger quand on aborde ces sujets.
j'ai meme entendu des gens exerçant des professions manuelles considérer que ceux qui exercaient des professions intelectuelles ne faisaient rien
car dans une profession manuelle, on peut voir concrétement le résultat, dans une profession intelectuelle, c'est bien plus compliqué.
d'où la difficulté d'évaluer le travail d'un enseignement contrairement à celui d'un tourneur-fraiseur.
Et cher Emmanuel celui qui bosse on lui pardonne tout, c'est surtout dans votre camp politique et idéologique,
chez nous, il faut bosser, mais aussi obtenir des résultats, à la limite si les résultats sont obtenus sans bosser, on saura faire avec.
Car ce qu'il faut c'est travailler vraiment et non pas donner l'illusion de bosser.
passer 1h à creuser un trou et 1h à le reboucher, ça fait 2h de travail, mais quel en est la pertinence et l'utilité ?
By grandourscharmant, at 3:56 PM
Je ne vois pas d'objections fondamentales à vous opposer, surtout sur les rapports entre travail, productivité et efficacité.
Mais je reste persuadé qu'un homme qui met en avant sa capacité de travail nous fait aussi oublier pourquoi et pour qui il travaille.
Xavier Bertrand excelle dans les moyens mais je ne vois rien de brillant dans ses fins. Mais ce n'est qu'une remarque, qui ne se veut pas désobligeante à son égard. Simplement, ni lui, ni un autre, pas même DSK, ne s'appellent Superman.
Et ce que j'aime bien chez DSK, c'est que ce gros bosseur joue au dilettante. L'élégance, c'est de travailler sans mettre en avant qu'on travaille. De ce point de vue, Bertrand est un être grossier. De ce point de vue seulement, j'insiste, sinon vous allez m'accuser de caricaturer ou de polémiquer.
By Emmanuel Mousset, at 4:42 PM
toujours la question du faire savoir et du savoir faire
puisque vous parlez de DSK, je suis meme surpris que vous ne parliez pas du cadeau empoisonné de la présidence du FMI.
Avec la grave crise mondiale qui s'annonce, ce poste sera excessivement exposé avec assez peu de perspective de réussite.
Il y a beaucoup à craindre que DSK en sorte affaibli.
Heureusement que nous avons un président avec peu de qualités, sinon on aurait pu penser que c'était délibéré.
By grandourscharmant, at 6:06 PM
Ne voyez pas le mal partout. Même le président peut avoir de bonnes intentions. La politique consiste à recevoir des cadeaux empoisonnés afin de les rendre sains. Tout pouvoir en général est empoisonné. La naissance d'un enfant, ne croyez-vous pas que c'est un cadeau empoisonné que nous fait la vie? C'est au pouvoir des parents d'en faire un don sublime. Même chose en politique.
By Emmanuel Mousset, at 9:22 PM
La naissance d'un enfant....un cadeau empoisonné? C'est un dérapage de plus ou quoi?
Je rappelle qu'au fil des billets on apprend ceci sur EM:
Je cite évidemment:
"L'amour c'est pas trop mon truc"
"je me méfie de la famille"
"je me méfie de mes amis"
"je n'aime ni la mer ni la montagne"
"je ris très peu et je ne souris pas beaucoup"
Excusez moi par avance du propos un peu grossier, mais qu'est ce qu'on doit se faire chier avec vous. Quel triste personnage.
By Anonyme, at 10:48 AM
Ne vous excusez pas, la grossièreté ne me gêne pas, elle fait partie de la vie. Je préfère une grossièreté à une hypocrisie. Votre résumé est un bon résumé, peut-être un peu sélectif, mais ce n'est pas très grave.
C'est vrai, vous avez raison, je crois que vous vous feriez "chier" avec moi. Et quelque chose me dit que la réciproque serait vraie aussi. Bizarre, non?
By Emmanuel Mousset, at 11:02 AM
Et ben voila j'aime ça , au moins c'est clair. C'est vrai que franchement je me ferais chier avec vous.
By Anonyme, at 4:25 PM
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