Séraphin Lampion.
Bonsoir à toutes et à tous.
Hier matin, dans le train pour Le Tréport, j'ai acheté la presse locale et Charlie-Hebdo pour passer le temps. Dans Charlie, je suis tombé sur un portrait de Xavier Bertrand, sous la plume d'une journaliste que j'apprécie, Anne-Sophie Mercier. J'ai souligné quelques formules bien choisies sur celui que ses thuriféraires saint-quentinois appellent, c'est comme ça qu'on les reconnaît, Xavier, XB ou Xav'. Mercier n'a pas tout à fait le même regard sur le personnage. Le titre est plutôt gentillet: "Xavier Bertrand, le chouchou cogneur". Mais le dessin qui l'accompagne, signé Charb, l'est un peu moins: Bertrand sous les traits d'un bouledogue. Je vous cite les expressions qui ont retenu mon attention:
- "Ce nouvel homme politique édredon": Bertrand, c'est du mou. Il ne frappe pas, il étouffe, comme si on vous déversait une tonne de purée sur la tête.
- "La clé de son impressionnante volonté de puissance: il n'a rien à perdre": sous la purée, il y a une énorme ambition, que le ministre justifie par cette légèreté, n'avoir rien à perdre. Sauf qu'il oublie un petit détail: il a beaucoup à gagner. Et c'est peut-être plus cela qui motive son ambition.
- "Un artiste du discours lénifiant": Séguin impressionne, Juppé intéresse, Villepin exalte, même Fillon retient l'attention. Bertrand ennuie. Dans un concours de banalités, il serait le lauréat. Ne jamais se distinguer, être comme tout le monde, il paraît que c'est sa fine stratégie. C'est de Gaulle qui doit se retourner dans sa tombe!
- Un "monstre d'efficacité": dort peu, travaille beaucoup et s'en vante. Mais pour faire quoi? Ce qui compte en politique, ce sont les finalités, pas d'abord les capacités. Bertrand digère les dossiers comme l'agent d'assurances qu'il était, comprenant vite et bien les moindres subtilités et roublardises d'un contrat, prêt à vous le vendre clés en main, tout calcul effectué, "signé payé" comme il dit. C'est sa méthode pour les retraites, c'est ce qui impressionne Sarkozy, c'est ce qui le rend indispensable. Il me fait penser à Séraphin Lampion dans Tintin et Milou. Je suis sûr qu'il serait flatté de la comparaison.
Après la lecture de l'article, j'ai griffonné quelques notes sur une feuille. Je vous les restitue:
1- Pour battre la droite saint-quentinoise, se débarrasser d'abord de la vieille gauche. Préalable indispensable, non négociable.
2- Pour battre cette droite, attaquer Bertrand, pas André. Je l'ai toujours pensé: André est populaire, il est entré par la grande porte dans l'histoire de notre ville, il en sortira de même, le maire aux trois mandats successifs. Tricoteaux a été après la Première Guerre le maire socialiste de la "reconstruction", André restera comme le maire de la "transformation" de St Quentin. On ne peut rien contre ça, mais on peut beaucoup, dès maintenant, contre celui qui va lui succéder, Bertrand. Nouveau maire, nouvelle équipe (la génération André sera la prochaine fois assez largement renouvelée), nouveau combat pour une gauche elle aussi renouvelée.
3- Se choisir un secrétaire de section en adéquation avec ce nouveau combat, que lui seul, avec le bureau, avec la majorité des adhérents, mènera. Et pas les élus "unité de la gauche". Je ne vous redis pas pourquoi, vous le savez amplement. Préparer tout de suite les prochaines cantonales. C'est là où notre avenir se jouera.
Bonne soirée.
Hier matin, dans le train pour Le Tréport, j'ai acheté la presse locale et Charlie-Hebdo pour passer le temps. Dans Charlie, je suis tombé sur un portrait de Xavier Bertrand, sous la plume d'une journaliste que j'apprécie, Anne-Sophie Mercier. J'ai souligné quelques formules bien choisies sur celui que ses thuriféraires saint-quentinois appellent, c'est comme ça qu'on les reconnaît, Xavier, XB ou Xav'. Mercier n'a pas tout à fait le même regard sur le personnage. Le titre est plutôt gentillet: "Xavier Bertrand, le chouchou cogneur". Mais le dessin qui l'accompagne, signé Charb, l'est un peu moins: Bertrand sous les traits d'un bouledogue. Je vous cite les expressions qui ont retenu mon attention:
- "Ce nouvel homme politique édredon": Bertrand, c'est du mou. Il ne frappe pas, il étouffe, comme si on vous déversait une tonne de purée sur la tête.
- "La clé de son impressionnante volonté de puissance: il n'a rien à perdre": sous la purée, il y a une énorme ambition, que le ministre justifie par cette légèreté, n'avoir rien à perdre. Sauf qu'il oublie un petit détail: il a beaucoup à gagner. Et c'est peut-être plus cela qui motive son ambition.
- "Un artiste du discours lénifiant": Séguin impressionne, Juppé intéresse, Villepin exalte, même Fillon retient l'attention. Bertrand ennuie. Dans un concours de banalités, il serait le lauréat. Ne jamais se distinguer, être comme tout le monde, il paraît que c'est sa fine stratégie. C'est de Gaulle qui doit se retourner dans sa tombe!
- Un "monstre d'efficacité": dort peu, travaille beaucoup et s'en vante. Mais pour faire quoi? Ce qui compte en politique, ce sont les finalités, pas d'abord les capacités. Bertrand digère les dossiers comme l'agent d'assurances qu'il était, comprenant vite et bien les moindres subtilités et roublardises d'un contrat, prêt à vous le vendre clés en main, tout calcul effectué, "signé payé" comme il dit. C'est sa méthode pour les retraites, c'est ce qui impressionne Sarkozy, c'est ce qui le rend indispensable. Il me fait penser à Séraphin Lampion dans Tintin et Milou. Je suis sûr qu'il serait flatté de la comparaison.
Après la lecture de l'article, j'ai griffonné quelques notes sur une feuille. Je vous les restitue:
1- Pour battre la droite saint-quentinoise, se débarrasser d'abord de la vieille gauche. Préalable indispensable, non négociable.
2- Pour battre cette droite, attaquer Bertrand, pas André. Je l'ai toujours pensé: André est populaire, il est entré par la grande porte dans l'histoire de notre ville, il en sortira de même, le maire aux trois mandats successifs. Tricoteaux a été après la Première Guerre le maire socialiste de la "reconstruction", André restera comme le maire de la "transformation" de St Quentin. On ne peut rien contre ça, mais on peut beaucoup, dès maintenant, contre celui qui va lui succéder, Bertrand. Nouveau maire, nouvelle équipe (la génération André sera la prochaine fois assez largement renouvelée), nouveau combat pour une gauche elle aussi renouvelée.
3- Se choisir un secrétaire de section en adéquation avec ce nouveau combat, que lui seul, avec le bureau, avec la majorité des adhérents, mènera. Et pas les élus "unité de la gauche". Je ne vous redis pas pourquoi, vous le savez amplement. Préparer tout de suite les prochaines cantonales. C'est là où notre avenir se jouera.
Bonne soirée.
3 Comments:
En effet, ce ne sont pas les " trotskistes masqués " de Lançon et de Ferreira qui risquent de barrer la route à XB, ce qui leur manque c'est l'envergure et la crédibilité !
Et 10 ans et plus de " gochisme ", ça suffit !
On a vu ce que pouvait faire " la goche, toute la goche " dans un contexte national hyper favorable et après 2 mandats de PA !
Note : j'écris la " goche " car c'est 2 bons picards mettent toujours un " o " pointu au mot gauche.
By Anonyme, at 10:00 AM
Séraphin Lampion.... Il faut citer tes sources: Le Canard Enchainé du 7 mai page 7.
By Anonyme, at 4:55 PM
Merci, mais je n'avais pas connaissance de cette référence. C'est dans "Les Bijoux de la Castafiore", que j'ai relu récemment, que l'idée m'est venue. Ceci dit, la comparaison a ses limites: Bertrand est moins jovial que Lampion.
By Emmanuel Mousset, at 6:35 PM
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