Libéral et socialiste.
Bonjour à toutes et à tous.
Le livre de Bertrand Delanoë sort cette semaine, mais les bonnes pages sont parues dans la presse. Et j'avoue être assez emballé par le contenu. Jusqu'à maintenant, Bertrand n'était pour moi qu'un ancien jospiniste dont je cernais mal la pensée. Avoir conquis Paris ne prédispose pas, en soi, à conquérir le PS puis la France. Mais là, avec ce bouquin, je suis séduit, et je vous dis pourquoi, en quelques rapides points:
- Enfin la franchise, le courage et l'intelligence de dire qu'on est libéral, puisque c'est ainsi que Bertrand se présente: "libéral et socialiste" (je crois que j'avais intitulé ainsi l'un de mes billets cet été). Politiquement, économiquement, culturellement, oui, un socialiste doit être un libéral, parce qu'un socialiste est un défenseur de la liberté, sous tous ses aspects.
- Libéral ET socialiste: ce qui signifie que Bertrand Delanoë, tout en vantant les mérites de la flexibilité, de la concurrence et de la performance, souhaite que l'Etat, la Fontion Publique et l'impôt jouent pleinement leur rôle. C'est ce qui distingue et oppose la gauche et la droite.
- Nicolas Sarkozy est un "anti-libéral". Merci à Bertrand de dire cette vérité que personne n'ose souligner, parce qu'elle n'entre pas dans les cadres de pensée habituels. Sarkozy est étatiste, protectionniste et conservateur. Sur les questions de société, son anti-libéralisme est flagrant.
- Sur l'Europe, Bertrand a cette formule, qu'on devrait graver dans tous les esprits socialistes, sauf quand ils sont trop mous pour cela: " Cette triste époque de toute notre histoire collective, qui a vu une grande partie de la gauche française rejeter une constitution européenne au motif qu'elle aurait été "libérale". En lisant ça, la colère me revient, je repense à ces socialistes qui ont trahi la décision majoritaire de leur parti, qui ont tracté avec d'autres, contre lui, contre l'Europe. Cet épisode-là, je ne suis pas prêt de l'oublier. Leur soi-disant "anti-libéralisme", leurs fadaises sur "l'autre Europe", tout cela n'était qu'une énorme supercherie qui a libéré les pulsions cocardières et qui a préparé la victoire de Sarkozy, lui aussi pas très chaud partisan de l'Europe. Ils me font marrer, ceux qui critiquent la concurrence et qui la pratiquent et en profitent dans leur vie quotidienne! Supercherie que tout ça, c'est le mot le plus juste qui me vient à l'esprit.
- "Social-démocrate", c'est ainsi que Bertrand se définit, en récusant au passage le social-libéralisme. Vous comprenez pourquoi je suis séduit.
- Sur notre Parti, là encore, Bertrand a des mots justes et durs. Il dénonce "l'état d'esprit alangui d'un parti de notables". Je ne vois pas qu'on puisse dire mieux (ou pire...). C'est ce que nous sommes devenus, c'est ce qu'il faut changer.
- Bertrand veut rompre avec l'esprit de "synthèse", cette tradition socialiste qui masque les renoncements, les accommodements, l'opportunisme, et qui débouche sur la confusion et l'impuissance. Il est favorable à des "différences assumées". Oui, oui et oui: à Saint-Quentin aussi, il faut que les réformistes, les sociaux-démocrates, les rénovateurs, peu importe le nom qu'on leur donne, assument pleinement, clairement et, quand il le faut, brutalement leur "différence", en faisant en sorte qu'elle demeure majoritaire. Et ne pas se laisser tenter par le consensus mou, la synthèse pâteuse dans lesquels pourraient vouloir les engluer ceux qui occupent les quelques petites places, à la suite du subterfuge que vous savez.
Attention, je suis séduit par Delanoë, je ne suis pas conquis. Je reste ce que je suis: strauss-kahnien.
Bonne journée de manifestations (A St Quentin, 17h30, place du 8 Octobre).
Le livre de Bertrand Delanoë sort cette semaine, mais les bonnes pages sont parues dans la presse. Et j'avoue être assez emballé par le contenu. Jusqu'à maintenant, Bertrand n'était pour moi qu'un ancien jospiniste dont je cernais mal la pensée. Avoir conquis Paris ne prédispose pas, en soi, à conquérir le PS puis la France. Mais là, avec ce bouquin, je suis séduit, et je vous dis pourquoi, en quelques rapides points:
- Enfin la franchise, le courage et l'intelligence de dire qu'on est libéral, puisque c'est ainsi que Bertrand se présente: "libéral et socialiste" (je crois que j'avais intitulé ainsi l'un de mes billets cet été). Politiquement, économiquement, culturellement, oui, un socialiste doit être un libéral, parce qu'un socialiste est un défenseur de la liberté, sous tous ses aspects.
- Libéral ET socialiste: ce qui signifie que Bertrand Delanoë, tout en vantant les mérites de la flexibilité, de la concurrence et de la performance, souhaite que l'Etat, la Fontion Publique et l'impôt jouent pleinement leur rôle. C'est ce qui distingue et oppose la gauche et la droite.
- Nicolas Sarkozy est un "anti-libéral". Merci à Bertrand de dire cette vérité que personne n'ose souligner, parce qu'elle n'entre pas dans les cadres de pensée habituels. Sarkozy est étatiste, protectionniste et conservateur. Sur les questions de société, son anti-libéralisme est flagrant.
- Sur l'Europe, Bertrand a cette formule, qu'on devrait graver dans tous les esprits socialistes, sauf quand ils sont trop mous pour cela: " Cette triste époque de toute notre histoire collective, qui a vu une grande partie de la gauche française rejeter une constitution européenne au motif qu'elle aurait été "libérale". En lisant ça, la colère me revient, je repense à ces socialistes qui ont trahi la décision majoritaire de leur parti, qui ont tracté avec d'autres, contre lui, contre l'Europe. Cet épisode-là, je ne suis pas prêt de l'oublier. Leur soi-disant "anti-libéralisme", leurs fadaises sur "l'autre Europe", tout cela n'était qu'une énorme supercherie qui a libéré les pulsions cocardières et qui a préparé la victoire de Sarkozy, lui aussi pas très chaud partisan de l'Europe. Ils me font marrer, ceux qui critiquent la concurrence et qui la pratiquent et en profitent dans leur vie quotidienne! Supercherie que tout ça, c'est le mot le plus juste qui me vient à l'esprit.
- "Social-démocrate", c'est ainsi que Bertrand se définit, en récusant au passage le social-libéralisme. Vous comprenez pourquoi je suis séduit.
- Sur notre Parti, là encore, Bertrand a des mots justes et durs. Il dénonce "l'état d'esprit alangui d'un parti de notables". Je ne vois pas qu'on puisse dire mieux (ou pire...). C'est ce que nous sommes devenus, c'est ce qu'il faut changer.
- Bertrand veut rompre avec l'esprit de "synthèse", cette tradition socialiste qui masque les renoncements, les accommodements, l'opportunisme, et qui débouche sur la confusion et l'impuissance. Il est favorable à des "différences assumées". Oui, oui et oui: à Saint-Quentin aussi, il faut que les réformistes, les sociaux-démocrates, les rénovateurs, peu importe le nom qu'on leur donne, assument pleinement, clairement et, quand il le faut, brutalement leur "différence", en faisant en sorte qu'elle demeure majoritaire. Et ne pas se laisser tenter par le consensus mou, la synthèse pâteuse dans lesquels pourraient vouloir les engluer ceux qui occupent les quelques petites places, à la suite du subterfuge que vous savez.
Attention, je suis séduit par Delanoë, je ne suis pas conquis. Je reste ce que je suis: strauss-kahnien.
Bonne journée de manifestations (A St Quentin, 17h30, place du 8 Octobre).
14 Comments:
Bonjour!
Je ne suis pas un expert dans les domaine de la politique mais il me semble que d'après ce qui est dit dans votre billet, les idées de Delanoë sont semblables à celles de Dominique Strauss-Kahn?
By Anonyme, at 11:26 AM
faut il emmener les enfants voir passer les manifestants comme on les emmène au musée d'histoire naturel pour découvrir les especes disparues ou en voie de disparition
et dire que dans 8 jours nous serons déjà en juin..
et apres le départ place du 8 octobre, quel est le terminus de la procession, le cimetiere des éléphants ?
pardonnez mon ironie mais quand je vois la détermination des manifestants qui s'accordent une promenade entre amis apres la boulot.
c'est sympathique mais quand on lutte vraiment et qu'on veut vraiment lutter
c'est pendant les longs ponts de mai qu'il fallait manifester
mais bizarrement ces repos là étaient plus important que la cause des manifestations.
alors quand on est pret à sacrifier une journée de travail mais surtout pas une journée de congés
ça en dit long sur les motivations.
By grandourscharmant, at 2:25 PM
Puisque le véritable but de ces manifestations est d'empécher le pays d'avancer pour sauvegarder vos "petits" avantages, vous devriez faire vos défilés à reculons...
By Manu les bons tuyaux..., at 3:49 PM
manu t'es super drôle !!!
By Anonyme, at 4:26 PM
surtout ne loupez pas Xavier sur France 3 ce soir
et demain matin sur Europe 1
By grandourscharmant, at 6:55 PM
By Anonyme, at 7:25 PM
Au premier anonyme:
Votre question est intéressante. Delanoë et DSK ont en commun d'avoir été très proches de Jospin. Mais DSK, après 2002, a mis en place un courant social-démocrate, alors que Delanoë est resté jospiniste. Nous découvrons aujourd'hui ses idées, mais c'est sans doute un peu tôt pour porter un jugement définitif.
En gros, je vous répondrais que oui, DSK et Delanoë sont politiquement assez proches. Mais je pourrais en dire de même de Ségolène. L'essentiel pour moi est que ces trois personnalités réformistes et rénovatrices ne divisent pas le parti et arrivent à s'entendre.
By Emmanuel Mousset, at 8:52 PM
L'ours,
Vos remarques anti-grévistes font de vous une caricature d'homme de droite. Attention, Xavier va vous fâcher, il ne plaisante pas avec ces choses-là, lui qui met tant de peine à se donner une image "sociale".
By Emmanuel Mousset, at 8:55 PM
je crois dans la politique,
dans la démocratie,
au pouvoir des urnes supérieur à celui de la rue.
Il parait qu'il manque 4 milliards pour financer les retraites cette année et il parait que les besoins ne font faire que s'aggraver.
je ne crois pas que l'énergie gaspillée aujourd'hui l'ait été de maniere pertinente.
By grandourscharmant, at 9:53 PM
En démocratie, il y a les urnes pour choisir les dirigeants et la rue pour exprimer les revendications. Dans une bonne démocratie, il faut les deux.
Il manque 4 milliards pour financer les retraites? Mais que fait votre Xavier depuis 2003? N'avait-il pas promis que ce financement serait assuré? Peut-être dort-il encore trop la nuit...
By Emmanuel Mousset, at 10:25 PM
4 milliards pour les retraites c'est à la fois peu et beaucoup non?
Le paquet fiscal c'est 15 milliards tous les ans! Les 35h ce sont également des milliards tous les ans. Tout cela n'a rien d'extravagant.
By Anonyme, at 1:04 PM
Je me méfie du pouvoir de séduction des hommes politiques sur EM. Je l'ai tour à tour vu séduit par Delanoé, Valls, DSK, Jospin, Royal, Peillon......Bref tout va bien au PS dans le meilleur des mondes.
Non en fait EM aime tout le monde sauf les poperénistes je pense, c'est son seul leitmotiv qui finit d'ailleurs par lasser tout le monde. Ca fait rire quoi!..
Un peu comme jpbb avec les marxistes d'ailleurs . On ne l'entend plus d'ailleurs lui. Mais je pense qu'il a été sérieusement secoué par les révélations sur le fait que c'était un gros imposteur.
Pourvu qu'il ne revienne pas sinon il va encore falloir faire un deuxième passage.
By Anonyme, at 1:17 PM
Posez-vous une question: pourquoi suis-je séduit par Delanoë, Valls, DSK, Jospin, Peillon et quelques autres? Ne voyez-vous pas que quelque chose les relie? Leur réformisme, leur volonté d'ancrer le PS dans la social-démocratie, leur ambition de rénover nos pratiques.
Pourquoi je n'aime pas les néopoperénistes axonais (du moins la troïka qui les dirige, car je ne veux pas généraliser à l'ensemble)? Parce qu'ils sont à l'opposé de ce que je viens de mentionner. Observez leurs pratiques de recrutement à l'approche du congrès, ça saute aux yeux!
Je peux parfaitement comprendre que vous ne soyez pas de cet avis, j'admets que mon point de vue se discute, et discutons le ensemble si cela vous intéresse, comme cela m'intéresse.
By Emmanuel Mousset, at 5:43 PM
Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé...
By Anonyme, at 10:48 AM
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