Né-go-cia-tion.
Bonsoir à toutes et à tous.
Du monde ou pas beaucoup de monde à la manif saint-quentinoise contre la réforme des retraites? Je ne sais pas, j'ai trouvé l'affluence modérée pour un rassemblement départemental. J'ai regretté que dans la prise de parole finale, le nom de Bertrand n'ait pas été cité et hué, comme il le mériterait. Cette réforme, c'est sa réforme. Le refus de négocier, la crispation sur les 41 années de cotisations, c'est lui qui en porte la responsabilité. Cette ville, Saint-Quentin, c'est la ville où il est maire-adjoint. Il aurait donc fallu le viser. Politiquement, la gauche locale ne se sortira de son marasme que le jour où elle osera attaquer Bertrand. Car l'avenir de la droite locale (et nationale?), c'est lui. C'est donc sur lui que nous devons concentrer nos attaques. Politiquement encore, celui qui prendra la tête de cette offensive, celui qui ne craindra pas le qu'en-dira-t-on local, celui-là deviendra naturellement le leader de la gauche. On ne devient chef qu'en se portant en tête des armées et en lançant l'assaut.
Dans cette affaire des retraites, ne nous voilons pas la face, les syndicats sont divisés, ils n'ont pas la même analyse de la situation ni les mêmes propositions de réforme. Une chose cependant les réunit, et les a aujourd'hui mobilisés ensemble dans la rue: c'est le refus de négocier affiché par le gouvernement et le ministre du Travail. Je dis bien: négocier. Bertrand a beau dire qu'il discute, qu'il consulte, il ne négocie pas. La négociation est un terme et un acte précis, qui a pour origine étymologique le commerce, le fait de vendre et d'acheter, le négoce. Négocier, ce n'est pas dialoguer, c'est échanger. Toute négociation est une transaction, qui oblige chaque partenaire à faire un pas vers l'autre, à lui céder quelque chose pour y gagner quelque chose, comme dans la transaction financière, on cède de l'argent pour obtenir un bien ou un service.
Xavier Bertrand ne négocie pas, il cause, il embobine, ne donne rien, ne lâche rien, à part quelques miettes. Je l'ai souvent écrit, je ne suis pas foncièrement hostile aux 41 ans de cotisations. Mais pas comme ça, pas pour rien. Sur un sujet aussi fondamental que les retraites, la négociation devrait être un passage obligé. Au lieu de cela, la droite en reste à son succès électoral de l'an dernier et aux promesses faites. Socialement, c'est un grand tort. Pendant longtemps, c'est la gauche qui refusait la négociation, perçue comme une trahison. Toute réforme devait passer par le Parlement et la loi, pas par les partenaires sociaux. Avec la pratique du pouvoir et son expérience gouvernementale, la gauche a changé, elle est aujourd'hui plus portée sur la négociation. Mais c'est la droite qui maintenant se raidit, refuse de négocier pour faire passer d'en haut ses réformes régressives.
La négociation, c'est d'abord un état d'esprit, la prise en compte du point de vue de l'adversaire, un pari sur l'intelligence des parties en présence, la volonté d'éviter le conflit, le souci de s'entendre, aux deux sens du terme. Je ne trouve rien de tout ça chez Xavier Bertrand. Quand je l'avais rencontré à l'été 2003, sur ce sujet des retraites, il aurait pu être bienveillant à mon égard, je n'étais rien par rapport à lui. Non, il a cherché à m'écraser. Je crois que c'est son état d'esprit, à l'égard de quiconque qui s'oppose à lui.
Mais la vieille gauche, elle non plus, n'a pas cette culture de la négociation, qui n'appartient qu'à la social-démocratie. Souvenez-vous de ce qui s'est passé il y a quelques mois, à Saint-Quentin, à l'approche des municipales: la vieille gauche poperéniste en embuscade, misant sur le rapport de forces, jouant la montre, utilisant exclusivement la procédure. Les réformistes avaient beau appeler au dialogue, rien n'y faisait: impossible de négocier avec eux une tête de liste unanime, impossible de discuter sur les alliances, tout a été imposé, contre l'avis de la section. Il faudra encore beaucoup de temps pour que cette culture de la négociation et du compromis s'implante chez nous, dans le Parti et en France.
Bonne soirée.
Du monde ou pas beaucoup de monde à la manif saint-quentinoise contre la réforme des retraites? Je ne sais pas, j'ai trouvé l'affluence modérée pour un rassemblement départemental. J'ai regretté que dans la prise de parole finale, le nom de Bertrand n'ait pas été cité et hué, comme il le mériterait. Cette réforme, c'est sa réforme. Le refus de négocier, la crispation sur les 41 années de cotisations, c'est lui qui en porte la responsabilité. Cette ville, Saint-Quentin, c'est la ville où il est maire-adjoint. Il aurait donc fallu le viser. Politiquement, la gauche locale ne se sortira de son marasme que le jour où elle osera attaquer Bertrand. Car l'avenir de la droite locale (et nationale?), c'est lui. C'est donc sur lui que nous devons concentrer nos attaques. Politiquement encore, celui qui prendra la tête de cette offensive, celui qui ne craindra pas le qu'en-dira-t-on local, celui-là deviendra naturellement le leader de la gauche. On ne devient chef qu'en se portant en tête des armées et en lançant l'assaut.
Dans cette affaire des retraites, ne nous voilons pas la face, les syndicats sont divisés, ils n'ont pas la même analyse de la situation ni les mêmes propositions de réforme. Une chose cependant les réunit, et les a aujourd'hui mobilisés ensemble dans la rue: c'est le refus de négocier affiché par le gouvernement et le ministre du Travail. Je dis bien: négocier. Bertrand a beau dire qu'il discute, qu'il consulte, il ne négocie pas. La négociation est un terme et un acte précis, qui a pour origine étymologique le commerce, le fait de vendre et d'acheter, le négoce. Négocier, ce n'est pas dialoguer, c'est échanger. Toute négociation est une transaction, qui oblige chaque partenaire à faire un pas vers l'autre, à lui céder quelque chose pour y gagner quelque chose, comme dans la transaction financière, on cède de l'argent pour obtenir un bien ou un service.
Xavier Bertrand ne négocie pas, il cause, il embobine, ne donne rien, ne lâche rien, à part quelques miettes. Je l'ai souvent écrit, je ne suis pas foncièrement hostile aux 41 ans de cotisations. Mais pas comme ça, pas pour rien. Sur un sujet aussi fondamental que les retraites, la négociation devrait être un passage obligé. Au lieu de cela, la droite en reste à son succès électoral de l'an dernier et aux promesses faites. Socialement, c'est un grand tort. Pendant longtemps, c'est la gauche qui refusait la négociation, perçue comme une trahison. Toute réforme devait passer par le Parlement et la loi, pas par les partenaires sociaux. Avec la pratique du pouvoir et son expérience gouvernementale, la gauche a changé, elle est aujourd'hui plus portée sur la négociation. Mais c'est la droite qui maintenant se raidit, refuse de négocier pour faire passer d'en haut ses réformes régressives.
La négociation, c'est d'abord un état d'esprit, la prise en compte du point de vue de l'adversaire, un pari sur l'intelligence des parties en présence, la volonté d'éviter le conflit, le souci de s'entendre, aux deux sens du terme. Je ne trouve rien de tout ça chez Xavier Bertrand. Quand je l'avais rencontré à l'été 2003, sur ce sujet des retraites, il aurait pu être bienveillant à mon égard, je n'étais rien par rapport à lui. Non, il a cherché à m'écraser. Je crois que c'est son état d'esprit, à l'égard de quiconque qui s'oppose à lui.
Mais la vieille gauche, elle non plus, n'a pas cette culture de la négociation, qui n'appartient qu'à la social-démocratie. Souvenez-vous de ce qui s'est passé il y a quelques mois, à Saint-Quentin, à l'approche des municipales: la vieille gauche poperéniste en embuscade, misant sur le rapport de forces, jouant la montre, utilisant exclusivement la procédure. Les réformistes avaient beau appeler au dialogue, rien n'y faisait: impossible de négocier avec eux une tête de liste unanime, impossible de discuter sur les alliances, tout a été imposé, contre l'avis de la section. Il faudra encore beaucoup de temps pour que cette culture de la négociation et du compromis s'implante chez nous, dans le Parti et en France.
Bonne soirée.
9 Comments:
finalement, tous tes billets se ressemblent: à la fin, tu ne causes que de tes ennemis poperenistes.
C'est limite pour un ex candidat à la mairie.
By Anonyme, at 10:52 PM
Non, ce n'est pas "limite", c'est tout simplement avoir de la suite dans les idées.
By Emmanuel Mousset, at 11:30 PM
quelle connerie ce refus de négocier
combien de réunions, combien d'heures passées
et pour quoi brasser de l'air encore et toujours
étant donné que ce sont les syndicats qui réclameraient de nouvelles négociations,
on voit qui sont les moulins à vents
qui ne font que brasser de l'air, amuser la galerie et prendre le pays pour des imbéciles.
tout cela démontre que le travail de fond n'est pas fait, qu'il n'y a aucune volonté de la part des syndicats de régler le probleme
car on refuse la vérité.
comment voudriez vous que je suis puisse etre du coté de ces syndicats quand on prend une décision on l'assume,
on ne va pas tous les 6 mois la remettre en cause en disant
ok on en a passé des heures mais en fait on n'a pas fait ce qu'il fallait faire, on doit recommencer.
La question de fond c'est qu'il faut définir une politique et la mettre en oeuvre mais qui y a intéret ?
surement pas les syndicats
un malade chronique rapporte plus à son médecin que quelqu'un qui s'est cassé une jambe
c'est à ce niveau que se situe le fond du probleme et pas ailleurs.
que d'argent dépensé et dilapidé en greves et négociations stériles.
mais personne ne se pose ce genre de questions, alors continuons à jouer et à le dépenser.
By grandourscharmant, at 11:40 PM
Je comprends votre irritation, mais la démocratie est ainsi faite: il faut négocier, il faut essayer de prendre en compte les revendications des manifestants. Parce qu'on ne gouverne pas pour soi mais pour les autres.
Faire de la politique, c'est passer son temps à s'ennuyer dans des réunions interminables qui semblent inutiles et qui sont souvent menées par des personnages très fades. C'est le prix à payer. C'est le prix de la démocratie, pas si redoutable que ça.
By Emmanuel Mousset, at 12:42 PM
Comme caricature de la politique on fait pas mieux.
Heureusement que la politique ce n'est pas que s'ennuyer avec des imbéciles!..
By Anonyme, at 1:22 PM
En général les billets démarrent bien, on part d'un problème général ou national mais très rapidement EM ne voit les problèmes qu'à travers le prisme de sa phobie des "poperénistes"qui n'existent que dans sa tête....
Et il s'étonne de perdre tout le temps, de ne pas être suivi,de ne pas convaincre......
Mais si seulement il pouvait se remettre en cause, au moins douter de sa propre faculté de compréhension!!
Mais non droit dans le mur , droit dans ses bottes, toujours perdant mais toujours certain que ça ira mieux la prochaine fois.
By Anonyme, at 1:34 PM
Je n'ai pas parlé d'imbéciles mais de personnages fades. Tous ne le sont pas en politique, mais beaucoup le sont. Je parle d'expérience.
Le dernier commentaire, je suis en gros d'accord. Le ton est certes un peu polémique, mais sur le fond, vous avez raison: en politique, il faut foncer, peu importe les échecs, et espérer que demain sera mieux qu'aujourd'hui. Quoi de mal à ça?
J'aimerais tellement que les poperénistes n'existent que dans ma tête, qu'ils ne soient que les créatures d'un mauvais cauchemar...
By Emmanuel Mousset, at 1:50 PM
c'est amusant tout le foin que vous avez fait sur 68 alors que franchement ça ne casse pas 3 pattes à un canard.
par contre, pas un mot sur les 50a de la Ve république qui a quand meme une autre valeur.
D'un certain point de vue, je déplore qu'on ne la celebre pas plus que ça cette bonne vieille république,
d'un autre coté, il y a ceux qui commemorent
et ceux qui agissent tourné vers demain avec une pensée pour hier mais pas forcément de la nostalgie et des regrets.
grand sentimental que vous etes vous avez surement du écraser une petite larme sur vos illusions perdues.
By grandourscharmant, at 6:20 PM
Commémorer, c'est se remettre en mémoire, faire revivre des moments qui nous semblent importants de notre histoire. Rien de passéiste, rien de sentimental là-dedans. Pour moi en tout cas. Je vous laisse célébrer vos évènements, laissez-moi célébrer les miens.
Pour la Vème République, j'ai prévu quelque chose, cet automne. Mais demandez-vous plutôt pourquoi la droite fait si peu de cas de cet anniversaire.
By Emmanuel Mousset, at 6:26 PM
Enregistrer un commentaire
<< Home