Droit dans nos convictions.

Bonjour à toutes et à tous.

On ne voit jamais tout, même moi qui ai l'oeil aguerri. Je vous ai parlé hier de la cérémonie de samedi devant le monument dédié à l'Ecole Publique. J'ai souligné les propos mesurés et déterminés de Jacqueline Hargous, la présidente de l'Association des amis de l'Ecole Publique. Je la connais bien, ce n'est pas une militante fanatique, une laïquarde sectaire. Eh bien, en lisant le Courrier Picard de ce matin, j'apprends à ma grande surprise (mais comment être complétement étonné?) que son beau discours n'a pas plu à Monsieur Bertrand, présent, et qu'il est allé le lui faire savoir, à la fin des allocutions. Gonflé! Dans sa ville, pas une tête ne doit dépasser, et malheur à qui s'oppose à lui, à son gouvernement, à son Président!

Cette cérémonie traditionnelle de défense de notre Ecole a eu lieu cette année dans un contexte très particulier: suppression massive de postes, remises en cause nombreuses de la laïcité. D'où un climat peu amène envers le représentant du gouvernement qui aimerait tant qu'on dise amen à ses propos et à sa personne. C'est raté. Je cite Nadia Nedja dans le Courrier Picard, qui a bien senti tout ça. Extraits:

"Les professeurs des écoles publiques de la ville ont assuré la fête, samedi, pour montrer tout le positif qu'il y a dans l'école. Pour autant, leur malaise actuel s'est fait ressentir lors des discours d'avant spectacle (...) "Des enseignants qui n'avaient pas tous le coeur à la fête", comme le relève Eric Chaillou, vice-président des Amis de l'Ecole Publique du saint-quentinois. "La morosité est palpable".

"Il ne faut pas que les écoles deviennent des îlots de pauvreté. La vraie laïcité, c'est l'égal accès aux ressources. L'éducation est le deuxième besoin du peuple." La citation de Danton ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd. Le ministre du travail, Xavier Bertrand, fait la moue. Il ne prendra pas la parole."

"La fin du discours n'a pas plu au ministre qui est venu personnellement s'expliquer avec la présidente de l'association de l'école publique, droite dans ses convictions. "L'école est attaquée de toute part, confie Eric Chaillou. Les fermetures d'écoles, de classes... On y pense tout le temps. On ne peut pas faire de trêve. On oublie pas."

Bravo Eric, bravo Jacqueline. La fête oui, mais pas de trêve. Etre droit dans ses convictions, ne jamais oublier. Voilà des militants laïques comme je les aime. Et qui ne se courbent pas devant les puissants. On les appelle comment? Des citoyens, des hommes et des femmes libres, tout simplement.


Bon après-midi.