L'Aisne avec DSK

07 juin 2008

Toujours Vert.

Bonsoir à toutes et à tous.

Petit retour en arrière: c'était jeudi la journée de l'environnement. C'est pourquoi Nicolas Hulot était l'invité de RTL et Dominique Voynet de France-Inter, le matin. Hulot, je ne regarde pas ses émissions et son côté environnementaliste apolitique ne m'intéresse pas. Pourtant, au micro d'Apathie, et ce n'est pas la première fois que je le constate, il fait preuve d'un grand sens politique, d'un discours clair, d'un esprit ouvert, d'une véritable analyse.

En l'écoutant nous expliquer que notre modèle économique avait atteint ses limites, j'ai pensé au titre d'un ouvrage de référence d'Alexandre Koyré, consacré à l'astronomie et à l'épistémologie: "Du monde clos à l'univers infini", pour désigner ainsi l'évolution entre le monde grec, hiérarchisé et borné, et la physique galiléenne et newtonienne, qui ouvre les portes à un univers chaotique et infini. Eh bien, en économie, c'est exactement le contraire. Le capitalisme est né avec l'idée d'une possible exploitation infinie des ressources naturelles et humaines, il se heurte aujourd'hui à l'épuisement de ces mêmes ressources. D'où la grande pertinence, la révolution nécessaire de la thématique écologique. D'ailleurs, si les Verts en France n'étaient pas animés par un naturalisme qui me semble à la fois bébête et dangereux, j'aurais peut-être en 1995 adhéré au parti écologiste au lieu de rejoindre le PS.

Hulot a reconnu avoir déjeuné avec Besancenot. Et sur celui-ci, il a tenu un langage très clair, là-aussi. D'abord, le dialogue lui semble utile, ce à quoi je souscris. Mais Besancenot lui parait dogmatique dans son anticapitalisme. Pourtant, il pense que cette dernière attitude n'est pas à rejeter, non par choix idéologique, mais parce qu'on ne peut pas faire autrement. Je partage cet avis: critiquer le capitalisme, ce n'est pas vouloir le détruire, c'est en fixer les limites. Le mode de production capitaliste entraîne la planète au bord du gouffre. Il faut y mettre un terme, c'est l'objectif des socialistes alliés aux écologistes. Mais ce combat devra se faire dans le cadre du marché, du système libéral (qui est un projet juridique, politique et culturel, à distinguer du capitalisme purement économique).

Dominique Voynet, elle aussi, a dit des choses intelligentes, notamment sur les économies d'énergies pour lesquelles nous n'avons pas suffisamment combattu. Aussi sur le scandale des 4X4 en ces temps de hausse du prix des carburants et d'anticipation de l'après-pétrole: ces véhicules gaspilleurs, pollueurs et frimeurs devraient voir leur construction stoppée, comme l'a fait General Motors. Pas de doute: si Hulot, Cohn-Bendit, Bové et Voynet savent s'unir pour les élections européennes de l'an prochain, ils peuvent faire un très bon score, parce que les problèmes écologiques sont désormais vécus et formulés par la population. Les socialistes devront faire très attention, d'autant que Besancenot lui aussi est au coin du bois, prêt à dépouiller le PS de ses rentes électorales. C'est pourquoi notre congrès de novembre doit être très réussi et amorcer le début des travaux en matière programmatique. Pour que les écolos ne nous mangent pas des parts de notre électorat.


Bonne nuit.

5 Comments:

  • Parti socialiste 16 avril 2008

    DECLARATION DE PRINCIPES


    II – NOS OBJECTIFS POUR LE XXIE SIECLE

    Art 6
    Les socialistes portent une critique historique du capitalisme, créateur d’inégalités,
    porteur d’irrationalité, facteur de crises, qui demeure d’actualité à l’âge d’une mondialisation
    dominée par le capitalisme financier.

    Les socialistes sont partisans d’une économie sociale et écologique de marché, une
    économie de marché régulée par la puissance publique, ainsi que par les partenaires sociaux.
    Le système voulu par les socialistes est une économie mixte, combinant un secteur privé
    dynamique, des services publics de qualité, un tiers secteur d’économie sociale.

    Les socialistes affirment que certains domaines de l’activité ne peuvent relever du
    fonctionnement du marché, quand ils concernent des droits essentiels. Les socialistes font de
    la création durable et de la redistribution des richesses un enjeu majeur de l’action politique.
    Ils pensent que les politiques participant aux enjeux environnementaux doivent être
    coordonnés par la puissance publique garante du long terme et de l’intérêt général.

    Le document est en téléchargement sur mon site dans la partie gauche:www.kanfen.org

    By Blogger jpb, at 12:53 AM  

  • Tu crois pas que tu arrives un peu tard? Texte déja discuté depuis fort longtemps.

    By Anonymous Anonyme, at 4:46 AM  

  • Sur le site de jpbb je vous conseille le commentaire de jpbb sur lui même sous la photo"Pierre Moscovici au charbon"..;
    "j'adore cette photo.Je me sens parfaitement à l'aise et décontracté comme on peut le constater...."
    Jpbb tel qu'en lui-même.Le nec plus ultra de la bétise et de la suffisance.Aucun type sérieux et normal sur aucun blog n'oserait écrire des choses comme cela.

    By Anonymous Anonyme, at 4:58 AM  

  • Ah, les commentaires vains d'un quelconque anonyme... :-)

    By Blogger jpb, at 9:41 AM  

  • Ah..pas sur pas sur....

    By Anonymous Anonyme, at 4:54 PM  

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