Samedi dimanche.

Bonsoir à toutes et à tous.

Qu'avez-vous fait de votre week-end? Le mien a commencé avec la Fête de l'Ecole Publique et sa petite cérémonie devant le monument dans le jardin des Champs-Elysées, samedi en début d'après-midi. Les écoliers endimanchés ressemblaient à des premiers communiants! C'est désuet, charmant et utile. Xavier Bertrand bien sûr était là puisqu'il est partout, et la droite comme toujours bien représentée. C'est ainsi, et depuis longtemps! La nouvelle adjointe à l'éducation a fait un discours un peu hésitant. Avec Vincent Savelli, c'était plus maîtrisé, plus lyrique. Jacqueline Hargous, présidente de l'Association des Amis de l'Ecole Publique, a tenu des propos à la fois équilibrés et déterminés. Très bien. Les enfants ont bien chanté et bien joué, tout le monde était satisfait. Vive l'Ecole Publique!

En fin d'après-midi, j'ai filé sur Guise, pour animer un café-philo au Centre social, sur la question: "Faut-il réfléchir avant d'agir?" Normalement oui. Mais la réflexion trop poussée ne finit-elle pas par paralyser l'action? Philo et politique sont parfois liées. Nous avons donc évoqué Nicolas Sarkozy: N'est-il pas un président qui, à rebours de ses prédécesseurs, veut apparaitre comme un homme qui agit avant même de réfléchir? Quelle différence avec François Mitterrand, qui demandait de "laisser du temps au temps", qui flânait nonchalamment chez les bouquinistes des bords de Seine! Mais Sarkozy agit-il vraiment? N'est-ce pas plutôt une mise en scène, une représentation complaisante et narcissique de l'action, de lui-même en train d'agir? En termes de communication, on appelle ça des "effets d'annonce". Bon, je ne vais pas vous refaire le café-philo, qui a porté sur bien d'autres choses. Je vous laisse réfléchir.

Dimanche, je suis allé faire un tour à la brocante du quartier Saint-Martin. J'ai regretté, comme l'an dernier, qu'il n'y ait pas d'inauguration. Cette manifestation est organisée au coeur d'un quartier populaire par un homme de gauche, Lionel Josse. Bon sang, mais il faut inaugurer, communiquer, faire parler de soi, prononcer de beaux discours, rassembler les siens, ses proches, les autres et tout le monde! La droite le fait, avec grands talents, personne ne le lui reproche. Au contraire, on l'admire et la félicite. La gauche va s'y mettre quand? J'ai parfois l'impression que c'est moi qui doit faire tout le boulot, être présent sur le terrain et ferrailler sur ce blog. Et pourquoi? Parce que je ne crains rien, parce que je reste indifférent aux procès qu'on peut me faire, parce que je n'ai rien à perdre, rien à gagner, parce que je n'ai aucun complexe, parce que je me moque du "qu'en dira-t-on?" Finalement parce que je suis libre.

J'ai fait mon Mitterrand, la rue de Paris remplaçant avantageusement les bords de Seine. Je vous donne la liste de mes achats au hasard des découvertes dans cette brocante, ça peut vous donner des idées de lecture:
- Deux Simenon (des Maigret).
- "Rimbaud et la Commune", de Pierre Gascar.
- "L'appel au soldat", de Maurice Barrès (une description du boulangisme).
- "Platon", de François Châtelet (que j'ai connu à la fac de Vincennes).
- "Les voyages de Gulliver", de Swift, le genre de livres qu'on regretterait de ne pas avoir lu avant de mourir (il me reste encore un peu de temps, si tout va bien).

Côté DVD (ça, Mitterrand ne faisait pas):
- "Z", de Costa-Gavras, toute ma jeunesse!
- "Hoffa", de Danny DeVito, sur le drôle de syndicalisme américain.
- "La guerre des mondes", de Spielberg, pour me marrer.

A part ça, l'UMP organisait sa journée départementale à Barisis-Aux-Bois, autour de son patron Xavier Bertrand, qui s'il ne se veut pas "idéologue" n'en est pas moins homme d'appareil. L'invité: le très chiraquien Jean-Pierre Raffarin, carrément. Le très sarkozyste Bertrand est oecuménique quand il s'agit d'élargir ses bases et nourrir ses ambitions. Mais chut, il ne faut pas le dire...


Bonne nuit.