Besoin d'utopie.
Parmi les 21 contributions socialistes, 6 se situent dans notre aile gauche, je vous les énumère (dans l'ordre de présentation du recueil):
1- Debout la Gauche, du méconnu Marc Dolez, que je vous ai fait connaître hier.
2- Reconquêtes, de Hamon et Emmanuelli, le NPS d'origine, qui renaît dans l'Aisne.
3- Réinventer la gauche, du très médiatique Jean-Luc Mélenchon.
4- Changer, de Lienemann, à laquelle se sont ralliés les néo-poperénistes.
5- D'abord, redistribuer les richesses, du toujours virulent Gérard Filoche.
6- Et si le parti restait socialiste, d'un illustre inconnu, Jacques Fleury.
Il y a une dernière contribution, qu'on peut elle aussi situer à la gauche du Parti, dans son titre même: Socialistes, Altermondialistes, Ecologistes, dans son contenu aussi, puisqu'elle prône "une remise en cause du système capitaliste" (p.57), dont le "caractère totalitaire" (p.58) est dénoncé, et puisqu'elle estime qu' "il n'existe pas de "bon" capitalisme". On n'est donc pas vraiment sur une ligne réformiste, qui certes critique le capitalisme mais lui reconnaît des vertus en matière de développement économique, ne le juge pas aussi sévèrement et cherche plus à le réguler qu'à le supprimer.
Pourquoi ai-je mis cette contribution, présentée par le courant Utopia, à part? Parce que, tout social-démocrate que je suis, je me reconnais dans plusieurs points de ce texte, j'apprécie la pertinence des questions qu'il pose, je ne m'accorde pas avec toutes les réponses apportées mais toutes stimulent ma réflexion. La vôtre aussi j'espère:
Ce qui me rapproche de cette contribution, c'est que sa radicalité ne cède jamais au gauchisme ou au néocommunisme. Ce qui me séduit, c'est aussi sa reprise partielle de l'héritage soixante-huitard. Ainsi, dès le début, les choses sont claires: "Si nous rejetons le système capitaliste, nous rejetons tout autant la tentation d'une appropriation publique et centralisée de tous les moyens de production", qualifié de "liberticide" (p.58). Bref, ni capitalisme, ni communisme. Bien des contributions dites de gauche n'ont pas cette clarté.
Que veut alors Utopia (le bien nommé!)? "L'appropriation collective, relocalisée et décentralisée des moyens de production". C'est-à-dire? "Une économie du don, de l'échange et de la réciprocité". Le capitalisme privilégie l'homme-consommateur, le communisme l'homme-travailleur, Utopia prône l'homme-citoyen, l'homme pleinement humain. Ce qui conduit la contribution à trois remises en cause fondamentales:
1- La croissance: elle favorise l'économie (le fameux PIB, dans lequel il faudrait inclure les activités non économiques) mais oublie l'homme, renforce les inégalités, menace la planète. Utopia ne soutient pas pour autant la "décroissance" mais se revendique de "l'acroissance", c'est-à-dire le refus de se soumettre au culte de la croissance (comme l'athéisme refuse de se soumettre au culte d'une divinité). "Croissance de quoi, pourquoi et pour qui?" voilà la vraie question (p.59). Cette croissance repose sur trois piliers qu'il faut "déconstruire": la publicité, l'obsolescence des produits, l'essort du crédit à la consommation (p.61).
2- La consommation: elle est une forme d'aliénation par mimétisme, qui transforme tout désir en besoin, c'est "le nouvel opium du peuple", comme Marx pouvait le dire de la religion. Elle provoque l'addiction plus que la satisfaction. Utopia lui oppose le slogan suivant: "Moins de biens, plus de liens". Joli...
3- Le travail: loin de tout discours sur la "valeur travail", Utopia pense plutôt que c'est une anti-valeur, et que la réalité du travail, c'est l'exploitation. Je retiendrai cette remarque de bon sens: "Certains prennent plaisir à travailler. Pour autant, nous ne devons pas perdre de vue que ce n'est pas le cas pour l'immense majorité des salariés, pour qui le travail reste une contrainte physique et psychologique" (p.63). Bien vu. Qu'est-ce qui est proposé? La poursuite de la réduction du temps de travail, un statut pour les activités non productives, une gestion de la vie permettant à chacun des périodes de non production (un peu comme l'année sabbatique).
Tout ça me plaît bien, et savez-vous pourquoi? Parce que si ce ne sont pas précisément mes idées (qui demeurent envers et contre tout social-démocrates), c'est... ma vie. Mais oui! J'ai acheté ma première voiture à 43 ans, j'ai chez moi très peu de biens de consommation, ma télé a été achetée il y a 15 ans, je vais à Auchan et je ne consomme pas, mon travail associatif et politique, gratuit, me prend quasiment autant de temps que mon travail d'enseignement rémunéré. Utopia, c'est tout moi!
Je vous conseille vivement la lecture intégrale de cette contribution qui conjugue l'utopisme et l'humanisme: www.mouvementutopia.org
Bonne fin d'après-midi.
1- Debout la Gauche, du méconnu Marc Dolez, que je vous ai fait connaître hier.
2- Reconquêtes, de Hamon et Emmanuelli, le NPS d'origine, qui renaît dans l'Aisne.
3- Réinventer la gauche, du très médiatique Jean-Luc Mélenchon.
4- Changer, de Lienemann, à laquelle se sont ralliés les néo-poperénistes.
5- D'abord, redistribuer les richesses, du toujours virulent Gérard Filoche.
6- Et si le parti restait socialiste, d'un illustre inconnu, Jacques Fleury.
Il y a une dernière contribution, qu'on peut elle aussi situer à la gauche du Parti, dans son titre même: Socialistes, Altermondialistes, Ecologistes, dans son contenu aussi, puisqu'elle prône "une remise en cause du système capitaliste" (p.57), dont le "caractère totalitaire" (p.58) est dénoncé, et puisqu'elle estime qu' "il n'existe pas de "bon" capitalisme". On n'est donc pas vraiment sur une ligne réformiste, qui certes critique le capitalisme mais lui reconnaît des vertus en matière de développement économique, ne le juge pas aussi sévèrement et cherche plus à le réguler qu'à le supprimer.
Pourquoi ai-je mis cette contribution, présentée par le courant Utopia, à part? Parce que, tout social-démocrate que je suis, je me reconnais dans plusieurs points de ce texte, j'apprécie la pertinence des questions qu'il pose, je ne m'accorde pas avec toutes les réponses apportées mais toutes stimulent ma réflexion. La vôtre aussi j'espère:
Ce qui me rapproche de cette contribution, c'est que sa radicalité ne cède jamais au gauchisme ou au néocommunisme. Ce qui me séduit, c'est aussi sa reprise partielle de l'héritage soixante-huitard. Ainsi, dès le début, les choses sont claires: "Si nous rejetons le système capitaliste, nous rejetons tout autant la tentation d'une appropriation publique et centralisée de tous les moyens de production", qualifié de "liberticide" (p.58). Bref, ni capitalisme, ni communisme. Bien des contributions dites de gauche n'ont pas cette clarté.
Que veut alors Utopia (le bien nommé!)? "L'appropriation collective, relocalisée et décentralisée des moyens de production". C'est-à-dire? "Une économie du don, de l'échange et de la réciprocité". Le capitalisme privilégie l'homme-consommateur, le communisme l'homme-travailleur, Utopia prône l'homme-citoyen, l'homme pleinement humain. Ce qui conduit la contribution à trois remises en cause fondamentales:
1- La croissance: elle favorise l'économie (le fameux PIB, dans lequel il faudrait inclure les activités non économiques) mais oublie l'homme, renforce les inégalités, menace la planète. Utopia ne soutient pas pour autant la "décroissance" mais se revendique de "l'acroissance", c'est-à-dire le refus de se soumettre au culte de la croissance (comme l'athéisme refuse de se soumettre au culte d'une divinité). "Croissance de quoi, pourquoi et pour qui?" voilà la vraie question (p.59). Cette croissance repose sur trois piliers qu'il faut "déconstruire": la publicité, l'obsolescence des produits, l'essort du crédit à la consommation (p.61).
2- La consommation: elle est une forme d'aliénation par mimétisme, qui transforme tout désir en besoin, c'est "le nouvel opium du peuple", comme Marx pouvait le dire de la religion. Elle provoque l'addiction plus que la satisfaction. Utopia lui oppose le slogan suivant: "Moins de biens, plus de liens". Joli...
3- Le travail: loin de tout discours sur la "valeur travail", Utopia pense plutôt que c'est une anti-valeur, et que la réalité du travail, c'est l'exploitation. Je retiendrai cette remarque de bon sens: "Certains prennent plaisir à travailler. Pour autant, nous ne devons pas perdre de vue que ce n'est pas le cas pour l'immense majorité des salariés, pour qui le travail reste une contrainte physique et psychologique" (p.63). Bien vu. Qu'est-ce qui est proposé? La poursuite de la réduction du temps de travail, un statut pour les activités non productives, une gestion de la vie permettant à chacun des périodes de non production (un peu comme l'année sabbatique).
Tout ça me plaît bien, et savez-vous pourquoi? Parce que si ce ne sont pas précisément mes idées (qui demeurent envers et contre tout social-démocrates), c'est... ma vie. Mais oui! J'ai acheté ma première voiture à 43 ans, j'ai chez moi très peu de biens de consommation, ma télé a été achetée il y a 15 ans, je vais à Auchan et je ne consomme pas, mon travail associatif et politique, gratuit, me prend quasiment autant de temps que mon travail d'enseignement rémunéré. Utopia, c'est tout moi!
Je vous conseille vivement la lecture intégrale de cette contribution qui conjugue l'utopisme et l'humanisme: www.mouvementutopia.org
Bonne fin d'après-midi.
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