Vanité des vanités.
Nous aussi, dans l'Aisne, nous avons notre Garden Party du 14 juillet, sauf qu'elle a lieu le 12 en fin de journée. Bien sûr, elle ne s'organise pas autour d'un personnage aussi illustre que le président de la République, mais tout de même, il s'agit de Monsieur et Madame le Préfet, dans les jardins de la préfecture, à Laon. Des amis m'en parlaient et s'étonnaient de mon absence. Je leur réponds tout simplement que je ne suis pas invité. Mes amis font mine d'être surpris, rosissent de plaisir, leurs cils battent très légèrement de contentement, leurs yeux brillent de satisfaction quelques secondes.
Je connais bien ce phénomène, je le rencontre souvent en politique. Son nom: la vanité. Mes amis viennent de vivre, grâce à mon aveu, un moment très agréable: ils ont pu mesurer leur propre importante (nous sommes invités par Monsieur et Madame le Préfet) et leur importance par rapport à moi (lui, il n'a pas été invité par Monsieur et Madame le Préfet). La description que fait L'Aisne Nouvelle, dans son édition du 17 juillet, confirme cette foire aux vanités qu'est le raout préfectoral:
"Plus d'une demi-heure avant l'heure prévue pour le début de la réception, sur son 31, la foule se pressait déjà dans les couloirs, attendait avec impatience l'ouverture des portes (...) Si quelques 400 invitations avaient été lancées aux personnalités du département, un nombre important qui n'étaient visiblement pas en possession du précieux sésame a néanmoins réussi à se glisser dans cette réception où il fallait être vu."
La photo qui illustre l'article montre les invités à la queue leu leu, attendant leur tour pour être salués par Monsieur et Madame le Préfet, comme les catholiques en procession pour la Sainte Communion.
D'expérience, je sais combien il est difficile de faire venir les gens dans la moindre petite réunion. D'expérience, je sais que rien n'est plus facile de les faire accourir pour une pseudo-mondanité, où ils se croiront pendant une heure ou deux dans le cercle magique des privilégiés. Pourquoi je vous dis ça, d'une totale banalité, d'une évidence flagrante, que l'Ecclésiaste a raconté à sa façon il y a bien longtemps?
Parce que je veux, en ce dimanche 20 juillet, vous faire une révélation. Vous ne barbotez pas dans la mer, vous ne crapahutez en montagne, vous êtes fidèles à ce blog au beau milieu de l'été, vous méritez bien une confidence, pas comme ces ingrats qui ne me liront qu'à la rentrée. Tant pis pour eux, ils vont rater quelque chose! Voilà ma révélation: je suis étranger à toute vanité mais je suis d'un orgueil monstrueux. Prenez garde, je ne fais pas de psychologie mais encore et toujours de la politique. Car la vanité et l'orgueil sont aussi des postures politiques, que je vous explique:
Un exemple pour commencer: de Gaulle était orgueilleux, Sarkozy est vaniteux. Où est la différence? Le vaniteux est en recherche de reconnaissance, il ne sait s'élever que dans le regard des autres, il est heureux quand Monsieur et Madame le Préfet lui envoient un joli carton d'invitation. L'orgueilleux s'en fout, il méprise au contraire la vanité, parce qu'il ne s'élève qu'à ses propres yeux, sans nul besoin d'aller chercher ailleurs de quoi le satisfaire. La vanité est facilement contentée, un mot flatteur, un remerciement prononcé, une médaille, et c'est dans la poche. Du coup, le vaniteux est plutôt sociable, tant il est vrai que les vaniteux sont légions, qu'ils se reconnaissent et se réconfortent entre eux. La vanité, c'est la passion des petites choses et des petites gens.
L'orgueilleux en revanche est rarement satisfait, il cherche toujours à être plus et mieux qu'il n'est. Son penchant le porte à la solitude. L'orgueil est la passion de soi perçu comme grand, sans doute illusoirement. Mais toute passion est illusoire. L'orgueilleux réussit dans la vie quand son illusion se réalise, ce qui est très difficile. Mais il s'en moque. Au contraire, ça le stimule. Mes amis, invités à la Garden Party, ont cru froisser ma vanité en manifestant la leur. Ce qu'ils ne sauront jamais, parce que je me suis tû, c'est qu'ils n'ont fait que renforcer mon orgueil.
Bref, vous qui lisez ce blog depuis un certain temps et qui essayez de comprendre ce qui se passe dans la section socialiste de Saint-Quentin, sachez aujourd'hui que ce ne sont que les déboires d'un orgueilleux parmi des vaniteux. Mais ne le répétez pas. Je compte sur vous.
Bon après-midi.
Je connais bien ce phénomène, je le rencontre souvent en politique. Son nom: la vanité. Mes amis viennent de vivre, grâce à mon aveu, un moment très agréable: ils ont pu mesurer leur propre importante (nous sommes invités par Monsieur et Madame le Préfet) et leur importance par rapport à moi (lui, il n'a pas été invité par Monsieur et Madame le Préfet). La description que fait L'Aisne Nouvelle, dans son édition du 17 juillet, confirme cette foire aux vanités qu'est le raout préfectoral:
"Plus d'une demi-heure avant l'heure prévue pour le début de la réception, sur son 31, la foule se pressait déjà dans les couloirs, attendait avec impatience l'ouverture des portes (...) Si quelques 400 invitations avaient été lancées aux personnalités du département, un nombre important qui n'étaient visiblement pas en possession du précieux sésame a néanmoins réussi à se glisser dans cette réception où il fallait être vu."
La photo qui illustre l'article montre les invités à la queue leu leu, attendant leur tour pour être salués par Monsieur et Madame le Préfet, comme les catholiques en procession pour la Sainte Communion.
D'expérience, je sais combien il est difficile de faire venir les gens dans la moindre petite réunion. D'expérience, je sais que rien n'est plus facile de les faire accourir pour une pseudo-mondanité, où ils se croiront pendant une heure ou deux dans le cercle magique des privilégiés. Pourquoi je vous dis ça, d'une totale banalité, d'une évidence flagrante, que l'Ecclésiaste a raconté à sa façon il y a bien longtemps?
Parce que je veux, en ce dimanche 20 juillet, vous faire une révélation. Vous ne barbotez pas dans la mer, vous ne crapahutez en montagne, vous êtes fidèles à ce blog au beau milieu de l'été, vous méritez bien une confidence, pas comme ces ingrats qui ne me liront qu'à la rentrée. Tant pis pour eux, ils vont rater quelque chose! Voilà ma révélation: je suis étranger à toute vanité mais je suis d'un orgueil monstrueux. Prenez garde, je ne fais pas de psychologie mais encore et toujours de la politique. Car la vanité et l'orgueil sont aussi des postures politiques, que je vous explique:
Un exemple pour commencer: de Gaulle était orgueilleux, Sarkozy est vaniteux. Où est la différence? Le vaniteux est en recherche de reconnaissance, il ne sait s'élever que dans le regard des autres, il est heureux quand Monsieur et Madame le Préfet lui envoient un joli carton d'invitation. L'orgueilleux s'en fout, il méprise au contraire la vanité, parce qu'il ne s'élève qu'à ses propres yeux, sans nul besoin d'aller chercher ailleurs de quoi le satisfaire. La vanité est facilement contentée, un mot flatteur, un remerciement prononcé, une médaille, et c'est dans la poche. Du coup, le vaniteux est plutôt sociable, tant il est vrai que les vaniteux sont légions, qu'ils se reconnaissent et se réconfortent entre eux. La vanité, c'est la passion des petites choses et des petites gens.
L'orgueilleux en revanche est rarement satisfait, il cherche toujours à être plus et mieux qu'il n'est. Son penchant le porte à la solitude. L'orgueil est la passion de soi perçu comme grand, sans doute illusoirement. Mais toute passion est illusoire. L'orgueilleux réussit dans la vie quand son illusion se réalise, ce qui est très difficile. Mais il s'en moque. Au contraire, ça le stimule. Mes amis, invités à la Garden Party, ont cru froisser ma vanité en manifestant la leur. Ce qu'ils ne sauront jamais, parce que je me suis tû, c'est qu'ils n'ont fait que renforcer mon orgueil.
Bref, vous qui lisez ce blog depuis un certain temps et qui essayez de comprendre ce qui se passe dans la section socialiste de Saint-Quentin, sachez aujourd'hui que ce ne sont que les déboires d'un orgueilleux parmi des vaniteux. Mais ne le répétez pas. Je compte sur vous.
Bon après-midi.
3 Comments:
Pas de problème, je n'ai rien lu. ;-)
By jpbb, at 5:13 PM
Moi non plus je n'étais pas invité^^
à jpbb: vous n'avez rien lu à l'article? Alors comment pouvez-vous en faire un commentaire? ridicule! ;-)
By Anonyme, at 5:21 PM
Je suis vaniteuse et orgueilleuse. :s:s:s
By Anonyme, at 12:56 AM
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