Bonnes vacances la France.
Bonsoir à toutes et à tous.
La France vient aujourd'hui de descendre un cran plus bas dans l'assoupissement généralisé, avec le dernier conseil des ministres. Les membres du gouvernement s'apprêtent à partir en vacances. L'an dernier, tout frais nommés, plusieurs avaient tenu à montrer qu'ils restaient au poste, si ce n'est quelques jours de détente pas trop loin de Paris. Par contraste, il y avait eu le séjour ostensiblement américain du président, transformé en feuilleton de l'été, avec visite à Bush, angine blanche de Cécilia et abordage d'un bateau où planquait un journaliste, si je me souviens bien. Rien de tel cette année, semble-t-il: les ministres sont redevenus des Français comme les autres, ils partent, et Nicolas est redevenu un président et pas une vedette traquée par les paparazzis. Mais c'est à confirmer...
Nos gouvernants à la mer, montagne ou campagne, qu'est-ce qui pourrait bien désormais, dans les trois prochaines semaines, faire réagir la France? Le Tour de France s'est achevé hier, plus aucun événement sportif n'est prochainement prévu. Je ne vois qu'un drame intérieur, du type de la canicule de 2003, ou bien une secousse dans le vaste monde, telle que la guerre au Liban en 2006, pour nous sortir de notre torpeur estivale. Malgré tout, le dernier conseil des ministres n'a pas chômé, trois points importants étant à l'ordre du jour:
1- La prochaine loi sur les prisons. Tiens, la surprise de l'été pourrait bien venir de ce côté-là, quand on sait qu'il y a 64250 détenus pour 50086 places. Car la chaleur, dans de telles conditions, pousse à la révolte. Comment régler le problème de la surpopulation carcérale dans nos 200 prisons? Il y a bien le bracelet électronique, en vigueur depuis environ 8 ans, pour la détention provisoire et les courtes peines. Le principe est un peu choquant, il fait penser au boulet du bagnard ou à l'anneau de l'esclave. Mais pourquoi pas, si le détenu y trouve son compte, et la justice aussi. Plus généralement, il faudra bien un jour ou l'autre régler le problème des prisons françaises, les plus dégueulasses d'Europe. Et je ne crois pas que le projet Dati ait cette ambition-là. Nous sommes toujours en attente d'un grand réformateur de notre système pénitentiaire.
2- Les mesures pour le logement. La mesure centrale, c'est la maison à 15 euros par jour, dont tout le monde reconnaît maintenant qu'elle coûtera un peu plus. Vous vous souvenez peut-être que sur ce blog, il y a quelques mois, j'avais fait la critique de cette disposition en apparence alléchante. Je n'avais pas tort. Les associations qui se battent pour le droit au logement, elles aussi, sont inquiètes. Pourquoi? 15 euros, c'est pas cher, c'est chouette, non? Le problème, c'est que ce dispositif va être intégré dans la loi SRU, Solidarité et Renouvellement Urbain, qui oblige les municipalités à proposer 20% de logements locatifs sociaux. Et alors? Eh bien, la crainte est de voir ce dernier objectif réduit à cause du premier, l'accès à la propriété pour 15 euros journaliers.
Vous me direz: mieux vaut être propriétaire que locataire. Peut-être, mais vous mettez la charrue avant les boeufs. Beaucoup de Français ne peuvent pas accéder à la propriété. Vous avez beau tourner les choses dans tous les sens, quand le pouvoir d'achat est faible parce les salaires sont maigres, la propriété est peu accessible, à moins de manger des patates pendant plusieurs années pour payer les traites de sa maison. L'effort prioritaire, c'est sur la location qu'il doit porter, via le logement social et cette fameuse loi SRU, que tout le monde trouve formidable et que pas tout le monde applique. Commençons donc par le commencement: les locataires d'abord, les propriétaires ensuite. Mais ce n'est pas la logique de Madame Boutin.
3- L'emploi dans les départements et territoires d'outre-mer. C'est un grave problème, généralement ignoré, les îles et le soleil évoquant le bonheur plus que le malheur. A tort, évidemment. J'espère, sans me faire d'illusion, que le gouvernement ne traitera pas là-bas le chômage comme il le fait en métropole, culpabilisant et sanctionnant les chômeurs au lieu de développer leurs droits et surtout l'emploi.
Le conseil des ministres s'est terminé par un petit cadeau du président à tous les membres du gouvernement. Et devinez quoi? Le dernier disque de Carla Bruni! C'est charmant, naïf, plein de bonnes intentions, c'est inhabituel, cette promotion professionnelle de l'épouse du président. Vous imaginez Mitterrand offrant le dernier bouquin de Danielle? C'est un style, le style Sarkozy. Les Français jugeront.
Je me pose une dernière question, très vilaine car très curieuse: Xavier Bertrand, pendant ses vacances, va-t-il continuer à dormir si peu, 4 heures par nuit comme il aime à le rappeler, ou bien va-t-il se détendre, prolonger ses séjours sous les draps, oser peut-être, qui sait, la grasse matinée? Je compte sur vous, vous lui demanderez pour moi, la prochaine fois que vous le verrez dans Saint-Quentin, au Carillon ou sur le marché. Merci d'avance, et bonnes vacances.
En attendant,
bonne soirée.
La France vient aujourd'hui de descendre un cran plus bas dans l'assoupissement généralisé, avec le dernier conseil des ministres. Les membres du gouvernement s'apprêtent à partir en vacances. L'an dernier, tout frais nommés, plusieurs avaient tenu à montrer qu'ils restaient au poste, si ce n'est quelques jours de détente pas trop loin de Paris. Par contraste, il y avait eu le séjour ostensiblement américain du président, transformé en feuilleton de l'été, avec visite à Bush, angine blanche de Cécilia et abordage d'un bateau où planquait un journaliste, si je me souviens bien. Rien de tel cette année, semble-t-il: les ministres sont redevenus des Français comme les autres, ils partent, et Nicolas est redevenu un président et pas une vedette traquée par les paparazzis. Mais c'est à confirmer...
Nos gouvernants à la mer, montagne ou campagne, qu'est-ce qui pourrait bien désormais, dans les trois prochaines semaines, faire réagir la France? Le Tour de France s'est achevé hier, plus aucun événement sportif n'est prochainement prévu. Je ne vois qu'un drame intérieur, du type de la canicule de 2003, ou bien une secousse dans le vaste monde, telle que la guerre au Liban en 2006, pour nous sortir de notre torpeur estivale. Malgré tout, le dernier conseil des ministres n'a pas chômé, trois points importants étant à l'ordre du jour:
1- La prochaine loi sur les prisons. Tiens, la surprise de l'été pourrait bien venir de ce côté-là, quand on sait qu'il y a 64250 détenus pour 50086 places. Car la chaleur, dans de telles conditions, pousse à la révolte. Comment régler le problème de la surpopulation carcérale dans nos 200 prisons? Il y a bien le bracelet électronique, en vigueur depuis environ 8 ans, pour la détention provisoire et les courtes peines. Le principe est un peu choquant, il fait penser au boulet du bagnard ou à l'anneau de l'esclave. Mais pourquoi pas, si le détenu y trouve son compte, et la justice aussi. Plus généralement, il faudra bien un jour ou l'autre régler le problème des prisons françaises, les plus dégueulasses d'Europe. Et je ne crois pas que le projet Dati ait cette ambition-là. Nous sommes toujours en attente d'un grand réformateur de notre système pénitentiaire.
2- Les mesures pour le logement. La mesure centrale, c'est la maison à 15 euros par jour, dont tout le monde reconnaît maintenant qu'elle coûtera un peu plus. Vous vous souvenez peut-être que sur ce blog, il y a quelques mois, j'avais fait la critique de cette disposition en apparence alléchante. Je n'avais pas tort. Les associations qui se battent pour le droit au logement, elles aussi, sont inquiètes. Pourquoi? 15 euros, c'est pas cher, c'est chouette, non? Le problème, c'est que ce dispositif va être intégré dans la loi SRU, Solidarité et Renouvellement Urbain, qui oblige les municipalités à proposer 20% de logements locatifs sociaux. Et alors? Eh bien, la crainte est de voir ce dernier objectif réduit à cause du premier, l'accès à la propriété pour 15 euros journaliers.
Vous me direz: mieux vaut être propriétaire que locataire. Peut-être, mais vous mettez la charrue avant les boeufs. Beaucoup de Français ne peuvent pas accéder à la propriété. Vous avez beau tourner les choses dans tous les sens, quand le pouvoir d'achat est faible parce les salaires sont maigres, la propriété est peu accessible, à moins de manger des patates pendant plusieurs années pour payer les traites de sa maison. L'effort prioritaire, c'est sur la location qu'il doit porter, via le logement social et cette fameuse loi SRU, que tout le monde trouve formidable et que pas tout le monde applique. Commençons donc par le commencement: les locataires d'abord, les propriétaires ensuite. Mais ce n'est pas la logique de Madame Boutin.
3- L'emploi dans les départements et territoires d'outre-mer. C'est un grave problème, généralement ignoré, les îles et le soleil évoquant le bonheur plus que le malheur. A tort, évidemment. J'espère, sans me faire d'illusion, que le gouvernement ne traitera pas là-bas le chômage comme il le fait en métropole, culpabilisant et sanctionnant les chômeurs au lieu de développer leurs droits et surtout l'emploi.
Le conseil des ministres s'est terminé par un petit cadeau du président à tous les membres du gouvernement. Et devinez quoi? Le dernier disque de Carla Bruni! C'est charmant, naïf, plein de bonnes intentions, c'est inhabituel, cette promotion professionnelle de l'épouse du président. Vous imaginez Mitterrand offrant le dernier bouquin de Danielle? C'est un style, le style Sarkozy. Les Français jugeront.
Je me pose une dernière question, très vilaine car très curieuse: Xavier Bertrand, pendant ses vacances, va-t-il continuer à dormir si peu, 4 heures par nuit comme il aime à le rappeler, ou bien va-t-il se détendre, prolonger ses séjours sous les draps, oser peut-être, qui sait, la grasse matinée? Je compte sur vous, vous lui demanderez pour moi, la prochaine fois que vous le verrez dans Saint-Quentin, au Carillon ou sur le marché. Merci d'avance, et bonnes vacances.
En attendant,
bonne soirée.
6 Comments:
"Pas d'événement sportifs majeurs dans les prochaines semaines" dis tu...
J'ai l'impression que tu as oublié les J.O. ...
Ils débutent dans une grosse semaine par la fameuse crémonie d'ouverture. Les vacances de notre président seront donc interompues puisqu'il a déjà annoncé qu'il y serait présent.
Y aura forcément polémique à ce moment là par rapoort au droits de l'Homme et au Tibet.
Affaire à suivre.
By Anonyme, at 9:36 AM
quelle courage Sylvain,
félicitations,
moi, je dois avouer que j'ai renoncé,
ça aurait été de l'acharnement.
Le trophée des champions qui annonce la reprise du championnat de football samedi soir, le grand prix de
formule 1 de budapest, et meme les jo le 8 aout, ce ne sont pas des événements majeurs.
Pour quelqu'un qui n'y connait rien et qui n'en a rien à foutre surement.
Comme quoi, dans l'importance que peuvent avoir les choses ou tout au moins l'importance qu'on peut leur accorder, il y a toujours une part de subjectivité.
A méditer sur les conclusions hâtives que certains peuvent émettre, conséquence de leur manque d'intéret et de leur ignorance.
Le manque d'intéret est pardonnable, l'ignorance...
La compétition interne au ps est tellement plus importante et tellement plus passionnante...
qu'elle écrase tout.
By grandourscharmant, at 10:16 AM
Me voilà pris en flagrant délit, par Sylvain et par GOC, d'inculture sportive, que je revendique fièrement. Je ne sais plus quel penseur parlait de la "docte ignorance".
Pour les JO, en revanche, je suis impardonnable: c'est l'événement politique mondiale, l'hyper-promotion du régime capitalo-communiste chinois. Il va falloir faire quelque chose, c'est sûr. Vive le Tibet autonome, vive la Chine démocratique!
By Emmanuel Mousset, at 12:20 PM
Lettre aux signataires de « Besoin de gauche »
Cher(e) camarade,
Au moment de nous séparer pour quelques semaines de vacances, et avant de nous retrouver à La Rochelle, je voulais te remercier de ton implication dans la contribution « besoin de gauche », que tu as bien voulu signer à mes côtés. Cette contribution est, dans cette période confuse, un facteur de stabilité et de cohérence pour le Parti socialiste. Je souhaite aussi te donner mon sentiment sur l’évolution des choses depuis le Conseil national du 2 juillet.
À la rentrée, nous allons devoir décider de notre attitude en vue du Congrès de Reims. D’ores et déjà, des contacts sont noués avec d’autres contributions, pour établir une nouvelle majorité, capable d’impulser un vrai changement pour notre parti. Pour ma part, j’avance dans toutes les démarches que j’entreprends, aussi bien auprès des militants lors de mes nombreux déplacements dans nos fédérations que dans les discussions avec d’autres, en défendant la lettre et l’esprit de « besoin de gauche ».
Que dit au fond ce texte ? Que la crise internationale, multiforme, la crise européenne, l’entreprise de liquidation de Nicolas Sarkozy et la question sociale contemporaine appellent une nouvelle gauche, une nouvelle génération à gauche. Notre contribution, en bref, établit la feuille de route de la mutation indispensable du PS, pour reprendre l’expression d’Arnaud Montebourg, le chemin qui peut et doit nous mener à la victoire en 2012 enfin, après trois défaites à l’élection présidentielle. Cette feuille de route, ce chemin, ce cahier des charges tiennent en un triptyque :
- une ambition réformiste, qui veut transformer en actes les valeurs affirmées par notre déclaration de principes, qui définit notre parti comme réformiste, européen, laïc, féministe, internationaliste, ancré dans l’économie de marché, qu’il veut sociale et écologique. Ce réformisme cohérent doit, à mes yeux, être celui du parti rénové que nous appelons de nos vœux.
- un parti au travail, qui sache éviter les deux écueils symétriques de l’immobilisme mortifère et de la présidentialisation délétère. Pour cela, nous proposons un programme articulé autour de sept conventions thématiques et une gouvernance différente du PS, avec une direction resserrée, animée par un Premier secrétaire qui ne puisse être soupçonné de subordonner son action à une ambition présidentielle pour lui-même.
- la désignation, le moment venu, à la mi-2011, du candidat socialiste à la présidentielle par une primaire organisée par le PS, mais ouverte à tous ceux qui souhaitent participer à ce choix décisif pour la France.
Cette démarche me paraît en phase avec les attentes des militants socialistes, qui veulent le débat mais craignent un combat stérile et sans issue, ouvrant une période de « guerre de tous contre tous » et qui souhaitent un parti tout entier tourné vers la préparation de l’alternance et l’élaboration d’une pensée socialiste pour le 21e siècle. C’est pourquoi, oui, je pense que notre contribution, majeure, qui a réussi un premier rassemblement entre « Socialisme et démocratie » et « Rénover maintenant », a vocation à être la colonne vertébrale de la future majorité et, si possible, à porter l’un des siens à la direction du PS.
C’est à partir des principes, et non des relations interpersonnelles, de passions ou des pulsions, que nous devons définir notre action dans les temps qui viennent, jusqu’au Congrès. C’est et ce sera ma seule ligne de conduite, ce doit être la nôtre. Quels sont ces principes ? Nous ne pouvons pas, d’abord, être ambigus sur l’exigence réformiste, sur l’engagement européen, et j’ajoute pas davantage sur le respect du vote des militants. Nous ne voulons pas, ensuite, d’un Congrès de désignation, mais d’un Congrès de rénovation débouchant sur un « leadership de travail ». C’est pourquoi je prétends à la fonction de premier secrétaire, parce que je pense avoir, dans le moment présent, le profil et les qualités nécessaires pour l’exercer. J’espère, légitimement, avoir sur ce point le soutien de tous les signataires de « Besoin de gauche ». Enfin, nous ne saurions transiger, au moment où se formeront les motions, sur l’idée, profondément novatrice, des primaires.
C’est sur cette base que nous pouvons nous tourner vers les autres, et d’abord vers ceux qui veulent construire avec nous. Les discussions avancent avec Martine Aubry : un rapprochement est possible. Tu trouveras ci-joint le relevé de conclusions de notre dernière rencontre. Je suggère également que nous continuions à débattre avec les signataires de la « ligne claire », pour constituer une force plus importante encore, installée au cœur de ce Congrès difficile : leur texte est très proche du nôtre, leur « socialisme des territoires » complémentaire de notre démarche, nous avons dans cette contribution beaucoup d’amis qui s’étaient éloignés de nous. Il est juste aussi de parler avec Bertrand Delanoë, avec d’autres ensuite, mais en défendant notre approche, et non en adhérant d’abord à la leur. Ainsi, nous pourrons progresser vers la vraie rénovation du parti que nous défendons ensemble.
Je propose que nous ayons, à La Rochelle, un débat ouvert, clair et fraternel, sur nos perspectives. Notre contribution appartient à ses signataires. C’est à eux, c’est à vous, c’est à nous de décider ensemble où nous voulons aller, avec qui, et pour quoi faire.
D’ici là, je te souhaite, cher(e) camarade, un très bel été.
Avec ma fidèle amitié.
Pierre Moscovici
By jpbb, at 12:29 PM
Nous nous sommes réunis le mardi 22 juillet entre les contributions « Une vision pour espérer, une volonté pour transformer», « Besoin de gauche » et « Brèves de Campagnes » Nous avons fait plusieurs constats et envisagé une démarche partagée.
Nous aspirons à bâtir une alternative crédible pour les Français et battre ainsi Nicolas Sarkozy et la droite libérale. Nous souhaitons renouer avec la victoire. Nous voulons entraîner la France sur le chemin de l’espoir. Nous partageons le dessein d’un socialisme moderne, d’une Europe politique, du retour des valeurs de la gauche. Nous convergeons sur une idée simple. Le temps est venu de faire autre chose autrement. Car notre époque a changé et nous n’avons pas changé.
D'abord, nous ne pouvons aborder la nouvelle phase de la mondialisation avec sa nouvelle question sociale, ses crises alimentaires, énergétiques et financières avec les outils politiques d’hier. Ensuite, force est de constater que la droite a réussi sa refondation politique dans une alliance idéologique de la droite et de l’extrême droite, et que ne l'avons pas faite. Enfin, si Nicolas Sarkozy touche à tout, abîme tout, il ne règle rien.
Notre congrès doit répondre à ces défis. Pendant dix ans, la promesse du rassemblement a été l’excuse de bien des renoncements. Il faut changer, nous devons être à la hauteur des défis du socialisme moderne dans la mondialisation. Pour cela, il faut créer les conditions d'un pacte de confiance pour une mutation politique maîtrisée.
Nous refusons l'immobilisme qui pave les défaites. Nous combattons la fragmentation, qui est souvent le prélude au renoncement, chacun préférant un petit arrangement plutôt que des clarifications. Nous ne voulons plus d'une synthèse informe. Nous avons convergé sur la définition du but du congrès : une nouvelle majorité de travail pour conduire à une alternative crédible.
Mais nous refusons aussi la présidentialisation du parti. Nous ne voulons pas d'un congrès de désignation. Il y a deux moyens pour nous en assurer. D'abord par un engagement clair, inscrit dans la motion, que ce n'est pas là l'objet des années à venir. Ensuite par la préparation des primaires ouvertes autant que le débat avec nos partenaires le permettra, pour régler, maîtriser, ordonner, le débat présidentiel au PS puis rassembler autour du candidat désigné.
Nous avons évoqué avec franchise la question du Premier secrétaire. Nous sommes convenus qu'il était temps de se débarrasser des querelles de personne et de remettre la politique au cœur des préoccupations socialistes. Le moment venu, nous devons voir celui ou celle qui sera le mieux à même de porter les couleurs de la nouvelle majorité. Nous ne préjugeons de rien, même si chacune de nos contributions a à l’évidence sa préférence sur le candidat au poste de Premier secrétaire. Notre choix devrait être celui de l’efficacité au sein de ceux qui auront initié le changement.
Nous convergeons sur la grande tâche du PS. Elle sera avant tout de rétablir la confiance et de bâtir un nouvel espoir. Celui-ci passe par un Parti socialiste au travail à travers des conventions thématiques. Cela nécessite une expression maîtrisée, où la direction du parti évite la cacophonie. Cela impose le respect des militants, par l’animation du PS sur le terrain. Cela implique une nouvelle gouvernance du Parti socialiste totalement renouvelée, collective et solidaire dans son esprit. Ensuite remettre l’imagination, l’élaboration, la cohérence au centre des préoccupations socialistes. Enfin construire une alternative crédible dans un rassemblement praticable et durable de l’ensemble des gauches et des écologistes.
Nous avons évoqué les conditions du rassemblement. Il doit procéder de principes clairs et d'un engagement commun à partir d’une cohérence dont nous pourrions former le cœur.
Nous voulons réussir le changement au Parti Socialiste dans la clarté, la confiance, la cohérence. C'est la raison pour laquelle nous nous sommes rencontrés.
A la fin de nos échanges, il nous a semblé possible de se rapprocher. Fin août, chaque contribution a sa propre réunion. Nous soumettrons cette démarche à l'appréciation de nos signataires.
By jpbb, at 12:31 PM
Merci à Jpbb pour la transmission intégrale des deux courriers de Pierre Moscovici, reçus ce matin sur nos messageries, auxquels je vais consacrer un billet.
By Emmanuel Mousset, at 2:43 PM
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