Restez chez vous!
Bonsoir à toutes et à tous.
Mais pourquoi les êtres humains éprouvent-ils le le besoin de partir en vacances? On est tellement bien chez soi à ne rien faire (je veux dire à ne pas travailler comme dans le reste de l'année). Les vacances, sortir, se déplacer, voyager, rien de plus fatiguant, un vrai travail! Je vais encore plus loin: chez soi, pourquoi ces télévisions où vous pouvez capter des centaines de chaînes? L'abondance conduit au gaspillage. On a trop, on ne sait pas quoi en faire. Si encore tout ça nous rendait plus intelligents ou plus heureux? Mais j'en doute un peu.
Je ne suis même pas certain que l'être humain, dans la société moderne, s'ennuie moins qu'autrefois. Pourtant, avec tous les moyens mis à notre disposition, dvd, livres, loisirs, sports, rencontres, tourisme, à tous les prix, pour toutes les bourses... Il faut réfléchir à tout ça quand on fait de la politique, pour savoir quelle société on veut, ce qu'il faut garder, ce qu'il faut changer, et quand on est socialiste, à quel socialisme on aspire aujourd'hui.
TV multi je-ne-sais-quoi, et tout le reste, il faudrait peut-être abandonner, prendre ses distances. Jeudi, je me suis branché sur France-Culture, à 19h00, j'en ai eu pour mon bonheur, pas besoin d'aller voir ce soir-là ailleurs. J'ai commencé par les conférences de Michel Onfray, que je vous avais déjà recommandées, sur ce blog, l'an dernier à la même époque. Onfray est un peu austère malgré son hédonisme proclamé, monotone dans le débit de voix, mais le contenu est toujours enrichissant. Cette semaine, il nous a fait connaître un philosophe américain très mal connu, Thoreau, même s'il a été en vogue il y a quelques décennies dans le milieu hippy. Lui, Emerson, le transcendantalisme, c'est un courant d'idées intéressant. Thoreau a vécu longtemps en solitaire, dans une cabane au milieu des bois, à Walden. Cette expérience doit beaucoup à sa réputation, à son originalité, sorte d'ermite progressiste des temps modernes.
A 20h00, toujours sur France-Cul (c'est ainsi que j'appelle cette illustre radio), j'ai eu la surprise de retrouver une connaissance d'il y a 17 ans, l'un de mes profs à la Sorbonne, Jean Salem, dont le dada n'a pas changé: les philosophes matérialistes et atomistes de l'Antiquité, spécialement Démocrite et les Epicuriens. Sacré Salem, toujours le même! Ce n'était pas pourtant mon prof préféré. Trop classique à mon goût, j'ai presque envie de dire trop universitaire: un spécialiste très pointu dans sa matière, auquel il manquait le charme du généraliste, très efficace et impressionnant en philosophie. Mais mon petit reproche fait grand honneur à ce grand professeur, qui tranchait sur ses collègues par son costume-cravate très élégant, et un détail qui m'est resté, ses boutons de manchettes gros comme des carrés de chocolat et tout en or (dans ma tête, ce qui est doré, c'est de l'or).
A 20h30, je tombe sur une série d'émissions consacrées chaque soir au rire, et ce soir, l'invité, c'est ... Philippe Val. Vous comprenez mon régal, pour ceux qui me lisent depuis longtemps! Val, toujours aussi intelligent, c'est un plaisir. A se demander ce que la bêtise apporte aux imbéciles? Si, je le sais, je vais vous le dire, et certains lecteurs ainsi se découvriront: la bêtise excite en nous la méchanceté, et certains ont du mal à s'en passer. La conférence de Val n'était pas éloignée de ce sujet puisqu'elle portait sur "le rire de résistance", ce que Val appelle l'humour. Car il y a aussi un rire de collaboration, d'aplatissement, de conformisme. Selon Val, la gouaille en fait partie, Arletty, Maurice Chevalier, toute une tradition comique populo qui exacerbe les pulsions au lieu de les mettre à distance comme le fait si bien l'humour.
J'ai terminé la soirée encore avec France-Cul, vers 22h00, le cul sur mon vélo d'appartement. Oui, je pédale pendant que j'écoute, j'économise du temps en faisant deux choses à la fois, je cultive mon esprit en entretenant mon corps, même si le premier me sert beaucoup plus que le second. Et qui y avait-il à cette heure-là sur les ondes? Une émission sur les séries télévisées, pas mal du tout (côté télé, vous savez, fidèles lecteurs, que je fais régime depuis un an et demi).
Vous voyez qu'on peut rester chez soi, qu'on y est tellement bien! D'autant qu'à la rentrée, il y aura le congrès socialiste, je vais à nouveau prendre mon bâton de pélerin pour aller dans les sections de l'Aisne, défendre la bonne parole social-démocrate. Et je ne parle même pas de mes activités associatives, café-philo et tout le reste!
Attention, je ne veux pas non plus, ce soir, jouer à l'intello que je ne suis pas. Je laisse ce titre à ceux qui veulent paraître, qui ont besoin de satisfaire une aspiration bourgeoise, au demeurant fort légitime, il n'y a pas de mal à ça. Mais très peu pour moi. Les pires en la matière, ce sont les petits bourgeois en mal de reconnaissance intellectuelle, sociale ou... politique. J'en connais quelques spécimens, ce n'est pas beau à voir. Se contenter de peu, comme je vous y invite, ce n'est pas se contenter nécessairement de France-Culture. Il n'y a pas que ça dans la vie. Encore heureux!
Bonne soirée... sur France-Cul.
Mais pourquoi les êtres humains éprouvent-ils le le besoin de partir en vacances? On est tellement bien chez soi à ne rien faire (je veux dire à ne pas travailler comme dans le reste de l'année). Les vacances, sortir, se déplacer, voyager, rien de plus fatiguant, un vrai travail! Je vais encore plus loin: chez soi, pourquoi ces télévisions où vous pouvez capter des centaines de chaînes? L'abondance conduit au gaspillage. On a trop, on ne sait pas quoi en faire. Si encore tout ça nous rendait plus intelligents ou plus heureux? Mais j'en doute un peu.
Je ne suis même pas certain que l'être humain, dans la société moderne, s'ennuie moins qu'autrefois. Pourtant, avec tous les moyens mis à notre disposition, dvd, livres, loisirs, sports, rencontres, tourisme, à tous les prix, pour toutes les bourses... Il faut réfléchir à tout ça quand on fait de la politique, pour savoir quelle société on veut, ce qu'il faut garder, ce qu'il faut changer, et quand on est socialiste, à quel socialisme on aspire aujourd'hui.
TV multi je-ne-sais-quoi, et tout le reste, il faudrait peut-être abandonner, prendre ses distances. Jeudi, je me suis branché sur France-Culture, à 19h00, j'en ai eu pour mon bonheur, pas besoin d'aller voir ce soir-là ailleurs. J'ai commencé par les conférences de Michel Onfray, que je vous avais déjà recommandées, sur ce blog, l'an dernier à la même époque. Onfray est un peu austère malgré son hédonisme proclamé, monotone dans le débit de voix, mais le contenu est toujours enrichissant. Cette semaine, il nous a fait connaître un philosophe américain très mal connu, Thoreau, même s'il a été en vogue il y a quelques décennies dans le milieu hippy. Lui, Emerson, le transcendantalisme, c'est un courant d'idées intéressant. Thoreau a vécu longtemps en solitaire, dans une cabane au milieu des bois, à Walden. Cette expérience doit beaucoup à sa réputation, à son originalité, sorte d'ermite progressiste des temps modernes.
A 20h00, toujours sur France-Cul (c'est ainsi que j'appelle cette illustre radio), j'ai eu la surprise de retrouver une connaissance d'il y a 17 ans, l'un de mes profs à la Sorbonne, Jean Salem, dont le dada n'a pas changé: les philosophes matérialistes et atomistes de l'Antiquité, spécialement Démocrite et les Epicuriens. Sacré Salem, toujours le même! Ce n'était pas pourtant mon prof préféré. Trop classique à mon goût, j'ai presque envie de dire trop universitaire: un spécialiste très pointu dans sa matière, auquel il manquait le charme du généraliste, très efficace et impressionnant en philosophie. Mais mon petit reproche fait grand honneur à ce grand professeur, qui tranchait sur ses collègues par son costume-cravate très élégant, et un détail qui m'est resté, ses boutons de manchettes gros comme des carrés de chocolat et tout en or (dans ma tête, ce qui est doré, c'est de l'or).
A 20h30, je tombe sur une série d'émissions consacrées chaque soir au rire, et ce soir, l'invité, c'est ... Philippe Val. Vous comprenez mon régal, pour ceux qui me lisent depuis longtemps! Val, toujours aussi intelligent, c'est un plaisir. A se demander ce que la bêtise apporte aux imbéciles? Si, je le sais, je vais vous le dire, et certains lecteurs ainsi se découvriront: la bêtise excite en nous la méchanceté, et certains ont du mal à s'en passer. La conférence de Val n'était pas éloignée de ce sujet puisqu'elle portait sur "le rire de résistance", ce que Val appelle l'humour. Car il y a aussi un rire de collaboration, d'aplatissement, de conformisme. Selon Val, la gouaille en fait partie, Arletty, Maurice Chevalier, toute une tradition comique populo qui exacerbe les pulsions au lieu de les mettre à distance comme le fait si bien l'humour.
J'ai terminé la soirée encore avec France-Cul, vers 22h00, le cul sur mon vélo d'appartement. Oui, je pédale pendant que j'écoute, j'économise du temps en faisant deux choses à la fois, je cultive mon esprit en entretenant mon corps, même si le premier me sert beaucoup plus que le second. Et qui y avait-il à cette heure-là sur les ondes? Une émission sur les séries télévisées, pas mal du tout (côté télé, vous savez, fidèles lecteurs, que je fais régime depuis un an et demi).
Vous voyez qu'on peut rester chez soi, qu'on y est tellement bien! D'autant qu'à la rentrée, il y aura le congrès socialiste, je vais à nouveau prendre mon bâton de pélerin pour aller dans les sections de l'Aisne, défendre la bonne parole social-démocrate. Et je ne parle même pas de mes activités associatives, café-philo et tout le reste!
Attention, je ne veux pas non plus, ce soir, jouer à l'intello que je ne suis pas. Je laisse ce titre à ceux qui veulent paraître, qui ont besoin de satisfaire une aspiration bourgeoise, au demeurant fort légitime, il n'y a pas de mal à ça. Mais très peu pour moi. Les pires en la matière, ce sont les petits bourgeois en mal de reconnaissance intellectuelle, sociale ou... politique. J'en connais quelques spécimens, ce n'est pas beau à voir. Se contenter de peu, comme je vous y invite, ce n'est pas se contenter nécessairement de France-Culture. Il n'y a pas que ça dans la vie. Encore heureux!
Bonne soirée... sur France-Cul.
19 Comments:
Tout dépend de ce que l'on entend par travail.
Mineur de fond du temps de Zola ?
Paysan creusant son sillon ?
Ingénieur améliorant un processus ?
On est très heureux de participer au travail qui consiste de faire passer d'un stade à l'autre l'ensemble de la société.
Je suis un inconditionnel de Henry Miller vivant à Big Sur par rapport à Thoreau que je ne connais pas.
Pour les TV, je te rassure, abondance de biens ne nuit point. Seule la misère, tant intellectuelle que matérielle, ou affective nuit.
Pour les boutons de manchette, j'en ai eu en argent, mais il y a eu quarante ans, il y a prescription.
By jpbb, at 11:02 PM
Thoreau est mort le 6 mai 1862 à l'âge de 44 ans, c'est beaucoup trop jeune pour avoir eu le temps de faire le tour du système. Thoreau a considéré que le but de la vie était une exploration de l'esprit et du magnifique monde qui nous entoure, ce qui est bien, mais insuffisant. Passé le constat, il y a l'action.
By jpbb, at 11:46 PM
Je crois également, qu'il a beaucoup souffert de son nez en forme de courgette. Le problème des gens sans problèmes, c'est de ne pas arriver à imagine la souffrance que d'autres endurent pour des détails finalement sans réelle importance. Le point de blocage que l'on imagine, reste personnel. Le but est de faire évoluer la multitude, quelle que soit sa situation personnelle.
By jpbb, at 11:53 PM
la beat generation
"sur la route" kerouac
"howl" ginsberg
"le festin nu" burroughs
By grandourscharmant, at 12:48 AM
Beatniks, hippies, quelle belle aventure tout de même! On en rêve, même si nous n'en aurions peut-être rien fait. Et aujourd'hui, qu'y a-t-il? Que nous proposent nos petits bourgeois?
By Emmanuel Mousset, at 9:44 AM
la question était pourquoi ce besoin de partir en vacances
la réponse pour faire comme les beatniks.
Le camping devient meme tendance chez les cadres sup à forts revenus, planter sa tente, c'est l'aventure.
Quand on a connu les palaces toute l'année aux 4 coins du monde.
By grandourscharmant, at 10:21 AM
Vous exagérez, comme souvent.
By Emmanuel Mousset, at 10:48 AM
Elle est pas belle la vie à St-Quentin?
Un petit tour à Auchan, puis à la trocante.....et du vélo d'appartement. Du vélo d'appartement en Juillet....fabuleux non?
Il faut dire que ça ne peut pas te faire de mal, parce que tu as quand même un gros ventre.
Tu as le syndrome du boulanger:"la brioche qui tombe sur la baguette", et ça ,en politique ça ne pardonne pas.
Déja que tu es de type prognathe et de petite taille, il faut surtout faire attention à ton ventre parce que là tu y peux quelque chose.
On ne risque pas de te confondre avec Barak Obama et tu sais que la politique est impitoyable. C'est pour cela que je te prodigue ces quelques conseils car je sais que tu es parfaitement aguerri à tout cela. Tu l'as d'ailleurs à de nombreuses reprises dit sur ce blog.
By Anonyme, at 12:15 PM
Merci pour vos conseils politiques, dont la qualité intellectuelle et l'élévation d'esprit vous font honneur. Mais ne vous élevez pas tant, il y a des choses que je ne comprends pas: prognathe, ça veut dire quoi? Je ne suis pas très sensible aux compliments, mais si ça en est un, autant que je sache sa signification. Je n'ai pas bien compris non plus le parallèle avec Barak Obama.
By Emmanuel Mousset, at 1:28 PM
A EM qui ne comprend rien.
J'adore vous pasticher Emmanuel.
Alors je vous dis:
mais vous êtes bête ou quoi? Fichez moi la paix j'ai mieux à faire que de vous répondre.
Prenez votre dictionnaire et réfléchissez un peu et revenez vers moi lorsque vous aurez fait cet effort.
By Anonyme, at 4:59 PM
On ne pastiche que ceux qu'on admire. Merci.
By Emmanuel Mousset, at 6:01 PM
N'exagérons rien quand même!
By Anonyme, at 9:15 PM
Ce n'est pas une exagération, c'est un constat. En ce qui me concerne, je ne vais pas pasticher quelqu'un que je déteste, je vais éventuellement le caricaturer. Le pastiche est une forme d'hommage. Et c'est très bien.
By Emmanuel Mousset, at 10:01 AM
Imiter le style ou la manière de quelqu'un ce n'est pas l'admirer.
Dans la caricature il y a un coté volontairement excessif ou outrancier. Moi j'ai fait comme vous, pas plus pas moins pour vous monter à quel point vos réponses sont parfois inappropriées et ma foi...ça marche.
By Anonyme, at 12:22 PM
Je ne doute pas que ça marche pour vous, puisque c'est la meilleure façon de s'auto-persuader. Mais vous êtes l'exception qui confirme la règle. Ceci dit, je vous encourage à poursuivre vos pastiches. A force de m'imiter, ça ne pourra, même involontairement, que vous être très profitable.
By Emmanuel Mousset, at 1:38 PM
Qu'à Dieu ne plaise!
Mais est ce que vous n'ètes pas en train de vous auto-persuader à votre tour.D'ailleurs de quelle règle parlez vous? Celle que vous fixez vous même?
By Anonyme, at 1:59 PM
La règle littéraire: les grands pasticheurs reprennent leurs auteurs préférés. Ils ne vont pas reproduire de la mauvaise littérature.
Mais en disant cela, en vous rangeant dans cette catégorie, je me fais peut-être une trop haute opinion de vous. Peut-être n'êtes-vous que l'un de ces vulgaires perroquets, volatiles criards qui traversent de temps en temps les commentaires de ce blog, et qui disparaissent aussi vite qu'ils sont apparus? Dieu seul le sait, et vous.
By Emmanuel Mousset, at 7:01 PM
Je pense ni l'un ni l'autre.
By Anonyme, at 4:28 AM
Si vous n'êtes rien, ça, c'est encore un autre problème. Quoique c'est aussi une explication: vous comblez votre vide en imitant les autres. C'est une façon d'exister comme une autre.
By Emmanuel Mousset, at 12:26 PM
Enregistrer un commentaire
<< Home