Faux départ.
Bonjour à toutes et à tous.
Je vous conseille vivement de revoir (pour la énième fois, je sais!) les épisodes de l'excellente série Columbo, qui repassent durant l'été, sur TF1, aux alentours de 15h00. Vous savez que le sympathique et astucieux inspecteur est le spécialiste des fausses sorties et des vrais aller et retour. C'est un peu ce qu'a fait le gouvernement en début de semaine, annonçant en grandes pompes son départ en vacances, disque de Carla Bruni sous le bras, lors du dernier conseil des ministres. Sauf qu'il s'agissait d'un parfait faux départ.
Le lendemain, nous apprenions qu'une députée UMP publiait un rapport assez inquiétant sur l'avenir des crèches. En France, c'est un problème: la démographie ne se porte pas si mal, les femmes vont travailler, les couples rencontrent de plus en plus de difficultés à faire garder leurs enfants en bas âge, faute de structures d'accueil. Le problème est si crucial que DSK avait proposé en son temps un "service public de la petite enfance". Car les inégalités, les retards et les pathologies se produisent à ce moment-là de la vie, et sont après quasiment irrattrapables, ou à des coûts très élevés pour la collectivité. Ce que suggère ce rapport, c'est une remise en cause du système des crèches (qui a pourtant fait ses preuves), jugé financièrement trop lourd à assumer, et qui serait remplacé par des "jardins d'éveil". L'éveil, gardons le à l'égard de ce type de mesure, car nous ne savons pas désormais comment et par qui nos enfants pourraient être gardés. Il est à craindre que la qualité professionnelle n'en pâtisse.
Autre mauvaise surprise à l'issue de ce faux départ: l'annonce d'un plan de redressement de la Sécurité Sociale, branche santé. Là aussi, c'est comme dans Columbo: on a l'a revu x fois, sauf qu'ici c'est sans plaisir. Certains pousseront pourtant un ouf de soulagement: pas de déremboursement de médicaments, pas d'augmentation des franchises ou du ticket modérateur. Le gouvernement a trouvé une autre astuce: il a pris le "faire payer les riches" des communistes des années 70 pour l'appliquer aux mutuelles et assurances privées, l'argent étant supposé se trouver là. Ce à quoi je fais quelques remarques:
1- Un nouveau plan de redressement de la Sécu, c'est le signe que les précédents ont échoué ou se sont révélés insuffisants. N'est-ce pas Xavier Bertrand, ancien ministre de la Santé, défenseur de la réforme Fillon de 2004, qui devait rétablir les comptes? C'est la preuve que la Sécurité Sociale est encore en attente de la grande réforme qui garantira son financement ultérieur, assurera l'équilibre de ses comptes et respectera ses principes fondateurs, le mécanisme de répartition et l'esprit de solidarité.
2- Mettre sur le même plan mutuelles et assurances privées est dommageable. Les unes ont une histoire et des valeurs spécifiques, dont l'originalité doit être reconnue. Les autres fonctionnent dans le pur esprit du marché, ce qui ne me choque aucunement, en socialiste libéral que je suis. Mais je conteste qu'on puisse les assimiler et les soumettre identiquement à une même taxation.
3- Vouloir faire entrer les compagnies privées d'assurances dans la gestion de la Sécurité Sociale, comme le souhaite Roselyne Bachelot, non, ce n'est pas acceptable. Elles n'ont rien à y faire. Elles gèrent l'argent de leurs cotisants, la Sécu gère l'argent de tous les citoyens qui travaillent. Je ne veux pas employer l'image du loup dans la bergerie, les assurances privées n'étant pas des fauves, mais le plan préconisé pourrait y ressembler.
Pour terminer, nos parlementaires viennent à peine de boucler leurs valises que Nicolas Sarkozy leur annonce une probable rentrée plus tôt que prévue, une cession extraordinaire en septembre, pour que le rythme des réformes ne faiblisse pas. Encore un faux départ! Ou plutôt une fausse rentrée, pas au moment initialement fixé. La quantité, voilà ce qui obsède notre président. Mais la qualité? Certains parlementaires, y compris de droite, se plaignent de ce train d'enfer, qui compromet la bonne tenue des textes législatifs.
Voilà pour l'instant, je vous souhaite une bonne matinée, mais ce sera bien sûr, comme Columbo, un faux départ puisque je vous retrouverai dans quelques heures...
Je vous conseille vivement de revoir (pour la énième fois, je sais!) les épisodes de l'excellente série Columbo, qui repassent durant l'été, sur TF1, aux alentours de 15h00. Vous savez que le sympathique et astucieux inspecteur est le spécialiste des fausses sorties et des vrais aller et retour. C'est un peu ce qu'a fait le gouvernement en début de semaine, annonçant en grandes pompes son départ en vacances, disque de Carla Bruni sous le bras, lors du dernier conseil des ministres. Sauf qu'il s'agissait d'un parfait faux départ.
Le lendemain, nous apprenions qu'une députée UMP publiait un rapport assez inquiétant sur l'avenir des crèches. En France, c'est un problème: la démographie ne se porte pas si mal, les femmes vont travailler, les couples rencontrent de plus en plus de difficultés à faire garder leurs enfants en bas âge, faute de structures d'accueil. Le problème est si crucial que DSK avait proposé en son temps un "service public de la petite enfance". Car les inégalités, les retards et les pathologies se produisent à ce moment-là de la vie, et sont après quasiment irrattrapables, ou à des coûts très élevés pour la collectivité. Ce que suggère ce rapport, c'est une remise en cause du système des crèches (qui a pourtant fait ses preuves), jugé financièrement trop lourd à assumer, et qui serait remplacé par des "jardins d'éveil". L'éveil, gardons le à l'égard de ce type de mesure, car nous ne savons pas désormais comment et par qui nos enfants pourraient être gardés. Il est à craindre que la qualité professionnelle n'en pâtisse.
Autre mauvaise surprise à l'issue de ce faux départ: l'annonce d'un plan de redressement de la Sécurité Sociale, branche santé. Là aussi, c'est comme dans Columbo: on a l'a revu x fois, sauf qu'ici c'est sans plaisir. Certains pousseront pourtant un ouf de soulagement: pas de déremboursement de médicaments, pas d'augmentation des franchises ou du ticket modérateur. Le gouvernement a trouvé une autre astuce: il a pris le "faire payer les riches" des communistes des années 70 pour l'appliquer aux mutuelles et assurances privées, l'argent étant supposé se trouver là. Ce à quoi je fais quelques remarques:
1- Un nouveau plan de redressement de la Sécu, c'est le signe que les précédents ont échoué ou se sont révélés insuffisants. N'est-ce pas Xavier Bertrand, ancien ministre de la Santé, défenseur de la réforme Fillon de 2004, qui devait rétablir les comptes? C'est la preuve que la Sécurité Sociale est encore en attente de la grande réforme qui garantira son financement ultérieur, assurera l'équilibre de ses comptes et respectera ses principes fondateurs, le mécanisme de répartition et l'esprit de solidarité.
2- Mettre sur le même plan mutuelles et assurances privées est dommageable. Les unes ont une histoire et des valeurs spécifiques, dont l'originalité doit être reconnue. Les autres fonctionnent dans le pur esprit du marché, ce qui ne me choque aucunement, en socialiste libéral que je suis. Mais je conteste qu'on puisse les assimiler et les soumettre identiquement à une même taxation.
3- Vouloir faire entrer les compagnies privées d'assurances dans la gestion de la Sécurité Sociale, comme le souhaite Roselyne Bachelot, non, ce n'est pas acceptable. Elles n'ont rien à y faire. Elles gèrent l'argent de leurs cotisants, la Sécu gère l'argent de tous les citoyens qui travaillent. Je ne veux pas employer l'image du loup dans la bergerie, les assurances privées n'étant pas des fauves, mais le plan préconisé pourrait y ressembler.
Pour terminer, nos parlementaires viennent à peine de boucler leurs valises que Nicolas Sarkozy leur annonce une probable rentrée plus tôt que prévue, une cession extraordinaire en septembre, pour que le rythme des réformes ne faiblisse pas. Encore un faux départ! Ou plutôt une fausse rentrée, pas au moment initialement fixé. La quantité, voilà ce qui obsède notre président. Mais la qualité? Certains parlementaires, y compris de droite, se plaignent de ce train d'enfer, qui compromet la bonne tenue des textes législatifs.
Voilà pour l'instant, je vous souhaite une bonne matinée, mais ce sera bien sûr, comme Columbo, un faux départ puisque je vous retrouverai dans quelques heures...
11 Comments:
on a pas le temps de glander, on bosse pour payer ton salaire faramineux et le salaire qui va avec.
By Anonyme, at 5:12 PM
Mon salaire "faramineux"? N'employez pas des adjectifs dont vous ne connaissez pas très bien le sens, soyez plus simple et efficace dans votre expression.
By Emmanuel Mousset, at 5:34 PM
et voilà pourquoi il faut des rtt
pour pouvoir regarder columbo sur tf1
L'oisiveté est mere de tous les vices.
By grandourscharmant, at 5:59 PM
L'oisiveté est la mère de toutes les vertus. Sans elle, la philosophie, la science et l'art n'auraient jamais pu se développer. L'humanité n'aurait connu que la bourgeoise industrie.
By Emmanuel Mousset, at 6:36 PM
C vrai que tous les grands philosophes, scientifiques et artistes sont réputés pour etre des dilettantes et des oisifs.
Ah si seulement vous aviez pu prendre le temps, de travailler cette réponse
By grandourscharmant, at 12:27 AM
Oisif oui: c'est celui qui a des loisirs, de la liberté. Dilettante non: c'est l'amateur, légèrement fantaisiste.
Vous me semblez dilettante dans l'emploi des mots, qui ici sont mal choisis.
By Emmanuel Mousset, at 8:43 AM
En tout cas, ce n'est pas le courage qui vous étouffe.
Mais hélas, la peur qui vous paralyse
Parlez moi de moi encore et toujours, j'adore ça
et au moins vous aurez un sujet de discussion intéressant.
Le choix et la pertinence de mes mots sont quand meme tellement plus important que ce qui peut définir un philosophe, un scientifique et un artiste.
C'est bien pour cela que l'opposition est en miette,
on lui demande l'heure qu'il est
et elle disserte sur la pertinence d'avoir une montre ou pas.
By grandourscharmant, at 9:41 AM
Je ne vois pas ce que le courage et la peur ont à voir avec mon commentaire.
Je parle de vous parce que vous intervenez, comme je parle d'un autre quand il intervient.
L'histoire de la montre porte sur son coût, pas sur la pertinence d'en porter une. Encore une imprécision de votre part! Décidemment, ce n'est pas votre jour. Ca ira mieux demain?
By Emmanuel Mousset, at 10:36 AM
Mais avec vous, ce ne sera jamais mon jour.
Vous etes si doué pour justifier l'injustifiable,
une façon comme une autre de relativiser les échecs qu'on peut connaitre.
quand au prix des montres, c'est à cause la lutte interne au ps,
surement une critique, sur les gouts de luxe de votre porte-parole.
By grandourscharmant, at 11:36 AM
Laissons le luxe où il est et revenons-en à des considérations politiques.
By Emmanuel Mousset, at 1:01 PM
Vous etes sur ?
Moi je veux bien
mais c'est quand meme lui qui a expliqué que certains de ses amis pensaient que le ps était en train de mourir et il a aussi expliquer que la négociation, il ne fallait pas trop en faire.
réécoutez l'interview qu'il a donné à Europe 1 le 20 juillet.
Elle est éloquente.
By grandourscharmant, at 3:00 PM
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