La combinatoire des cercles.
Le Parti socialiste est entré dans une logique concentrique. Chaque contribution représente un cercle voué à s'élargir à d'autres cercles ou bien à être absorbé par un cercle voisin. Tout se joue dans l'intersection entre les cercles. Plus elle est la grande, plus la fusion est en bonne voie. A l'arrivée, il n'y aura plus que trois ou quatre grands cercles, qu'on appellera alors des motions. Où en est-on dans cette logique des cercles?
Ce matin, j'ai examiné la conjonction de deux cercles, Ayrault et Hollande, via Dray, avec l'approbation de Mauroy. Du classique. Nous n'en sommes qu'aux préliminaires. A la gauche du Parti, chaque cercle cultive pour le moment sa particularité. C'est le syndrome minoritaire. Mélenchon a pourtant prévenu: l'aile gauche est morcelée, elle doit se rassembler. Filoche est allé un peu plus loin: il a proposé de partagé son université d'été avec quatre autres sensibilités, Mélenchon, Lienemann, Dollez, Hamon. En vain pour l'instant. Hamon est le cercle de gauche le plus enclin à s'ouvrir, principalement aux Reconstructeurs.
Nous y voilà, parlons d'eux, les plus avancés dans la combinatoire des cercles. J'ai reçu ce matin, sur ma messagerie, un courrier de Moscovici rendu public (que vous pouvez lire intégralement dans les "commentaires"). Vous savez que celui-ci, allié à Montebourg, s'est ouvert la semaine dernière à la Ligne Claire, c'est-à-dire au trio de tête Collomb-Guérini-Valls. Le cercle s'est encore élargi depuis hier. C'est l'annonce électronique de Mosco, qui envisage la fusion (prévisible) avec Aubry et Lebranchu. L'étape est décisive. Chaque intégration précipite le mouvement, favorise, encourage, entraîne d'autres agrégations de cercles. Je vous cite un extrait de la lettre de Moscovici, qui résume parfaitement sa méthode, ses objectifs et son état d'esprit, auxquels je souscris entièrement:
"C'est à partir des principes, et non des relations interpersonnelles, de passions ou des pulsions, que nous devons définir notre action dans les temps qui viennent. C'est et ce sera ma seule ligne de conduite, ce doit être la nôtre. Quels sont ces principes? Nous ne pouvons pas, d'abord, être ambigus sur l'exigence réformiste, sur l'engagement européen, et j'ajoute pas davantage sur le respect du vote des militants. Nous ne voulons pas, ensuite, d'un Congrès de désignation, mais d'un Congrès de rénovation débouchant sur un "leadership de travail". C'est pourquoi je prétends à la fonction de premier secrétaire, parce que je pense avoir, dans le moment présent, le profil et les qualités nécessaires pour l'exercer. J'espère, légitimement, avoir sur ce point le soutien de tous les signataires de "Besoin de gauche". Enfin, nous ne saurions transiger, au moment où se formeront les motions, sur l'idée, profondément rénovatrice, des primaires."
Gardez bien à l'esprit cet extrait, relisez-le tranquillement chez vous, comme on boit un verre de cognac après un bon repas. Chaque mot compte, parce que chaque mot a été pesé, ça se sent. Tout y est: primauté de la méthode, refus de la personnalisation, rappel des principes, mise au clair, ligne d'avenir. En lisant, j'ai presque l'impression de me lire, quand il y a un an, quasiment jour pour jour, je mettais par écrit mes propositions programmatiques et stratégiques en vue des élections municipales de Saint-Quentin. Pas de doute, avec Mosco, nous partageons la même répulsion pour la vieille culture rancie d'appareil, qui pousse à des alliances douteuses, à des projets obscurs, à des palabres énigmatiques, à des rapports de forces brutaux, à des rapports de ruse détestables. Mosco met tout sur la table, trace des perspectives, discute avec qui veut bien discuter et avance. Car ne pas avancer en politique, c'est reculer.
Je reprendrai tout ça un peu plus tard.
Bonne suite d'après-midi.
Ce matin, j'ai examiné la conjonction de deux cercles, Ayrault et Hollande, via Dray, avec l'approbation de Mauroy. Du classique. Nous n'en sommes qu'aux préliminaires. A la gauche du Parti, chaque cercle cultive pour le moment sa particularité. C'est le syndrome minoritaire. Mélenchon a pourtant prévenu: l'aile gauche est morcelée, elle doit se rassembler. Filoche est allé un peu plus loin: il a proposé de partagé son université d'été avec quatre autres sensibilités, Mélenchon, Lienemann, Dollez, Hamon. En vain pour l'instant. Hamon est le cercle de gauche le plus enclin à s'ouvrir, principalement aux Reconstructeurs.
Nous y voilà, parlons d'eux, les plus avancés dans la combinatoire des cercles. J'ai reçu ce matin, sur ma messagerie, un courrier de Moscovici rendu public (que vous pouvez lire intégralement dans les "commentaires"). Vous savez que celui-ci, allié à Montebourg, s'est ouvert la semaine dernière à la Ligne Claire, c'est-à-dire au trio de tête Collomb-Guérini-Valls. Le cercle s'est encore élargi depuis hier. C'est l'annonce électronique de Mosco, qui envisage la fusion (prévisible) avec Aubry et Lebranchu. L'étape est décisive. Chaque intégration précipite le mouvement, favorise, encourage, entraîne d'autres agrégations de cercles. Je vous cite un extrait de la lettre de Moscovici, qui résume parfaitement sa méthode, ses objectifs et son état d'esprit, auxquels je souscris entièrement:
"C'est à partir des principes, et non des relations interpersonnelles, de passions ou des pulsions, que nous devons définir notre action dans les temps qui viennent. C'est et ce sera ma seule ligne de conduite, ce doit être la nôtre. Quels sont ces principes? Nous ne pouvons pas, d'abord, être ambigus sur l'exigence réformiste, sur l'engagement européen, et j'ajoute pas davantage sur le respect du vote des militants. Nous ne voulons pas, ensuite, d'un Congrès de désignation, mais d'un Congrès de rénovation débouchant sur un "leadership de travail". C'est pourquoi je prétends à la fonction de premier secrétaire, parce que je pense avoir, dans le moment présent, le profil et les qualités nécessaires pour l'exercer. J'espère, légitimement, avoir sur ce point le soutien de tous les signataires de "Besoin de gauche". Enfin, nous ne saurions transiger, au moment où se formeront les motions, sur l'idée, profondément rénovatrice, des primaires."
Gardez bien à l'esprit cet extrait, relisez-le tranquillement chez vous, comme on boit un verre de cognac après un bon repas. Chaque mot compte, parce que chaque mot a été pesé, ça se sent. Tout y est: primauté de la méthode, refus de la personnalisation, rappel des principes, mise au clair, ligne d'avenir. En lisant, j'ai presque l'impression de me lire, quand il y a un an, quasiment jour pour jour, je mettais par écrit mes propositions programmatiques et stratégiques en vue des élections municipales de Saint-Quentin. Pas de doute, avec Mosco, nous partageons la même répulsion pour la vieille culture rancie d'appareil, qui pousse à des alliances douteuses, à des projets obscurs, à des palabres énigmatiques, à des rapports de forces brutaux, à des rapports de ruse détestables. Mosco met tout sur la table, trace des perspectives, discute avec qui veut bien discuter et avance. Car ne pas avancer en politique, c'est reculer.
Je reprendrai tout ça un peu plus tard.
Bonne suite d'après-midi.
11 Comments:
Avec DSK au FMI, Pierre Moscovici premier secrétaire du PS, et un(e) europhile SD convaincue comme futur candidat, dans le cadre de la mondialisation, on aurait le ticket gagnant pour la France en disposant de l'accord de l'électorat. Pour moi, c'est simple et clair. ;-)
Pour convaincre sur des idées, il faut être clair et didactique. il faut expliquer sans cesse, et montrer par quel cheminement on passe d'une position à une nouvelle situation. La première question posée a été, comment sortir de l'impasse, et on a eu les forums de la rénovation. Toutes les idées se sont affrontées, et les meilleures ont servi de base au texte portant sur l'identité du PS qui a été voté avec un score sans appel de 80 %
Le PS s'est défini clairement social démocrate réformiste.
Maintenant, comme tu l'indiques, il y a tout le jeu des cercles qui s'unissent et qui s'affrontent. On détermine le choix de la stratégie à mettre en oeuvre pour arriver en 2011 en parfaite forme idéologique, programmatique, afin de déterminer selon les circonstances du moment quelle sera la personne le mieux à même d'affronter le vote des Français et de battre Nicolas Sarkozy.
Tout passe donc par le respect d'une méthode et des échéances précises. La confusion nous ferait immanquablement replonger dans l'impasse, et la confusion résulte d'un manque de clarté, celle qui permet tout ce qui est détestable, la vieille culture rancie d'appareil, qui pousse à des alliances douteuses, à des projets obscurs, à des palabres énigmatiques, à des rapports de forces brutaux, à des rapports de ruse détestables.
Savoir ce que l'on veut et ce que l'on ne veut pas constitue une force incontournable.
By jpbb, at 7:04 PM
Disons plutot la combinaison des cercles ou le mouvement combinatoire des cercles.
By Anonyme, at 1:47 PM
A l'anonyme prof de français:
Non, le substantif "combinatoire" est plus précis que "combinaison", voilà pourquoi j'ai utilisé l'un et pas l'autre. La "combinatoire" contient un élément dynamique qui convenait parfaitement à ce que je voulais décrire, alors que "combinaison" est plus statique (exemple: la combinaison d'un coffre-fort).
By Emmanuel Mousset, at 9:59 AM
Et bien chacun s'exprime comme il veut et donc je persiste et signe.L'élément dynamique est au contraire mieux mis en valeur par l'expression "le mouvement combinatoire" précisément.
De toute façon rassurez vous il ne s'agit que de combines politiciennes.
By Anonyme, at 2:17 PM
Bien sûr que chacun s'exprime comme il veut, mais c'est vous qui me faites une remarque sur ma façon de m'exprimer, je vous réponds donc.
L'élément dynamique étant contenu dans le mot "combinatoire", je ne vois pas pourquoi j'irais compliqué les choses en parlant de "mouvement combinatoire". Sauf bien sûr si, comme vous, je prenais plaisir à les compliquer. Mais il fait trop chaud pour ça. Cet hiver, peut-être...
D'autre part, l'expression "mouvement combinatoire" est redondante, puisqu'il intègre un élément, le dynamisme, qui est présent dans l'un et l'autre terme de l'expression. Bref, je vous déconseille fortement son utilisation. Du moins dans le contexte qui est le mien.
Quant aux "combines politiciennes", je vous laisse ce jugement, qui est celui de tous les ennemis de la démocratie dans leur volonté de discréditer la classe politique, en l'occurrence le travail préparatoire au congrès du Parti socialiste. Je ne vous félicite pas pour cette bassesse.
By Emmanuel Mousset, at 5:45 PM
Vous les dénonceriez à droite?
Dénoncez les à gauche!
By Anonyme, at 9:24 PM
La préparation d'un congrès, à droite comme à gauche, à l'UMP comme au PS, est un moment sérieux de la vie politique, et pas des "combines". Que vous n'aimiez pas ça, c'est votre problème. Mais n'en dégoûtez pas les autres.
By Emmanuel Mousset, at 8:46 AM
Eh bien je vous laisse "combiner" gentiment!
By Anonyme, at 1:51 PM
Essayez vous aussi, joignez-vous à la vie politique de votre pays, soyez un citoyen actif.
By Emmanuel Mousset, at 11:56 AM
"Ne pas avancer en politique c'est reculer"
Parfois même en avançant on se fait......
Non merci!
By Anonyme, at 12:54 PM
Vous vous appuyez peut-être sur votre expérience? C'est bien.
By Emmanuel Mousset, at 4:57 PM
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