Les grandes manoeuvres.
Bonjour à toutes et à tous.
Les ministres font leurs valises, mais pas les socialistes. Dans Le Monde paru hier, une quarantaine d'entre eux signent une tribune, lance un appel "Pour un Parti socialiste cohérent et solidaire". Qui n'en rêverait pas? Ce texte est à inscrire dans les grands mouvements stratégiques de rapprochement entre contributions, en vue de la constitution des motions en septembre.
Parmi les signataires, je repère les représentants de trois contributions générales: Ayrault (pour sa propre contribution), Dray (pour la contribution Hollande) et Mauroy (pour la contribution Aubry). Que présage ce regroupement? Ayrault est à Hollande ce que Lebranchu est à Aubry, des individuels qui travaillent quand même pour le compte d'un courant. Ayrault a déposé sa contribution, mais c'est un hollandais. Lebranchu est une amie de longue date de Martine, qu'Odette Grzegzulka, en son temps membre de cette sensibilité, avait fait venir à Saint-Quentin.
Le problème, c'est Pierre, une figure historique du Parti que chacun aimerait avoir avec soi. Son soutien à Martine est incontestablement idéologique (ce sont des européens et des sociaux-démocrates) mais aussi nordiste. L'affinité géographique a dû jouer. Je dis ça parce que je ne suis pas certain que Martine voit d'un bon oeil ce rapprochement, elle qui lorgne plutôt du côté des Reconstructeurs, peut-être pour en prendre la tête. Car que nous prépare Juju, qui est à Hollande ce que Camba est à Moscovici, un maître ès stratégie? Quand je lis de près la tribune du Monde, je retiens deux éléments, un qui me convient, l'autre que je récuse:
1- "Plutôt que de cultiver les différences, mieux vaut faire le constat de nos convergences". Bravo, c'est vers ça que devra aller le congrès de Reims. C'est d'ailleurs, presque mot pour mot, ce que les rénovateurs de l'Aisne ont écrit dans leur propre contribution thématique. Les oppositions artificielles, les postures, les clivages qui n'ont pour objectif que des enjeux de pouvoir, y'en a marre! On a vu à Saint-Quentin où ça conduisait: nulle part, à la division, à l'échec. Donc bravo.
2- Pour la désignation de notre candidat à la prochaine présidentielle, "les militants du PS doivent rester les seuls dépositaires, par leur vote, de ce choix". Aïe, c'est là où ça coince, pour moi, fervent partisan de "primaires" en vue de 2012. Je crois que cette mesure sera l'un des quelques points de friction, peut-être de déchirement, à Reims. Car la recomposition de la majorité se fera à partir d'un petit nombre de thèmes, dont celui-là (je pense aussi à l'Europe politique), qui font partie des points en quelque sorte non négociables.
Pourquoi Julien Dray repousse l'idée de primaires? Sans doute par principe: il y a chez certains camarades un culte, presque un rite de l'adhésion, qui leur font voir d'un mauvais oeil toute ouverture à nos sympathisants. Mais aussi par tactique: quand on a déjà son candidat, que celui-ci est bien placé à l'intérieur du Parti, pas besoin de faire appel à des primaires qui compliquent tout, rendent incertain le résultat, élargissent les possibles.
Qui n'a pas intérêt aux primaires? Delanoë et Royal, qui n'en parlent d'ailleurs pas dans leur contribution. Leur intérêt, c'est d'imposer leur leadership dès maintenant, en devenant l'un ou l'autre premier secrétaire. Pourquoi pas, ça ne me dérangerait pas ... s'ils n'étaient qu'un ou qu'une! Deux, quasiment à égalité dans les chances de l'emporter, c'est un ou une de trop, qui songera encore à l'emporter, même le vote du premier secrétaire effectué. Tout le problème est là, lourd de tensions et de conflits. C'est pourquoi je suis hostile à la présidentialisation de notre congrès.
Revenons à Juju: que veut-il? Proche de Ségolène, il s'en est éloigné. Pense-t-il à une réconciliation? François Hollande, à coup sûr, souhaite quitter le secrétariat du Parti en pesant dans la désignation de son successeur. Avec Dray, à qui pensent-ils? A Ségolène probablement. Si c'était Delanoë, ils l'auraient déjà rallié. Ségolène,il leur faut la conforter. Pure hypothèse de ma part, mais je vous dis les choses telles que je les sens et crois les apercevoir.
Bon après-midi.
Les ministres font leurs valises, mais pas les socialistes. Dans Le Monde paru hier, une quarantaine d'entre eux signent une tribune, lance un appel "Pour un Parti socialiste cohérent et solidaire". Qui n'en rêverait pas? Ce texte est à inscrire dans les grands mouvements stratégiques de rapprochement entre contributions, en vue de la constitution des motions en septembre.
Parmi les signataires, je repère les représentants de trois contributions générales: Ayrault (pour sa propre contribution), Dray (pour la contribution Hollande) et Mauroy (pour la contribution Aubry). Que présage ce regroupement? Ayrault est à Hollande ce que Lebranchu est à Aubry, des individuels qui travaillent quand même pour le compte d'un courant. Ayrault a déposé sa contribution, mais c'est un hollandais. Lebranchu est une amie de longue date de Martine, qu'Odette Grzegzulka, en son temps membre de cette sensibilité, avait fait venir à Saint-Quentin.
Le problème, c'est Pierre, une figure historique du Parti que chacun aimerait avoir avec soi. Son soutien à Martine est incontestablement idéologique (ce sont des européens et des sociaux-démocrates) mais aussi nordiste. L'affinité géographique a dû jouer. Je dis ça parce que je ne suis pas certain que Martine voit d'un bon oeil ce rapprochement, elle qui lorgne plutôt du côté des Reconstructeurs, peut-être pour en prendre la tête. Car que nous prépare Juju, qui est à Hollande ce que Camba est à Moscovici, un maître ès stratégie? Quand je lis de près la tribune du Monde, je retiens deux éléments, un qui me convient, l'autre que je récuse:
1- "Plutôt que de cultiver les différences, mieux vaut faire le constat de nos convergences". Bravo, c'est vers ça que devra aller le congrès de Reims. C'est d'ailleurs, presque mot pour mot, ce que les rénovateurs de l'Aisne ont écrit dans leur propre contribution thématique. Les oppositions artificielles, les postures, les clivages qui n'ont pour objectif que des enjeux de pouvoir, y'en a marre! On a vu à Saint-Quentin où ça conduisait: nulle part, à la division, à l'échec. Donc bravo.
2- Pour la désignation de notre candidat à la prochaine présidentielle, "les militants du PS doivent rester les seuls dépositaires, par leur vote, de ce choix". Aïe, c'est là où ça coince, pour moi, fervent partisan de "primaires" en vue de 2012. Je crois que cette mesure sera l'un des quelques points de friction, peut-être de déchirement, à Reims. Car la recomposition de la majorité se fera à partir d'un petit nombre de thèmes, dont celui-là (je pense aussi à l'Europe politique), qui font partie des points en quelque sorte non négociables.
Pourquoi Julien Dray repousse l'idée de primaires? Sans doute par principe: il y a chez certains camarades un culte, presque un rite de l'adhésion, qui leur font voir d'un mauvais oeil toute ouverture à nos sympathisants. Mais aussi par tactique: quand on a déjà son candidat, que celui-ci est bien placé à l'intérieur du Parti, pas besoin de faire appel à des primaires qui compliquent tout, rendent incertain le résultat, élargissent les possibles.
Qui n'a pas intérêt aux primaires? Delanoë et Royal, qui n'en parlent d'ailleurs pas dans leur contribution. Leur intérêt, c'est d'imposer leur leadership dès maintenant, en devenant l'un ou l'autre premier secrétaire. Pourquoi pas, ça ne me dérangerait pas ... s'ils n'étaient qu'un ou qu'une! Deux, quasiment à égalité dans les chances de l'emporter, c'est un ou une de trop, qui songera encore à l'emporter, même le vote du premier secrétaire effectué. Tout le problème est là, lourd de tensions et de conflits. C'est pourquoi je suis hostile à la présidentialisation de notre congrès.
Revenons à Juju: que veut-il? Proche de Ségolène, il s'en est éloigné. Pense-t-il à une réconciliation? François Hollande, à coup sûr, souhaite quitter le secrétariat du Parti en pesant dans la désignation de son successeur. Avec Dray, à qui pensent-ils? A Ségolène probablement. Si c'était Delanoë, ils l'auraient déjà rallié. Ségolène,il leur faut la conforter. Pure hypothèse de ma part, mais je vous dis les choses telles que je les sens et crois les apercevoir.
Bon après-midi.
1 Comments:
Il faut bien sûr éviter la présidentialisation, car on ne joue pas sur une seule personne, mais sur un programme avant tout. Faire un bon programme est difficile, qu'il soit meilleur vis-à-vis des Français que celui que présentera Nicolas Sarkozy est déterminant. Ensuite il suffira de choisir celui qui l'incarne au mieux. C'est simple, efficace, et optimise nos chances d'être vainqueur en 2012. Alors de grâce, laissons tomber les vieilles tactiques qui ont fait la preuve qu'elles échouaient systématiquement. Choisissons le seul premier secrétaire, qui déclare n'avoir aucune ambition personnelle pour 2012, Pierre Moscovici, et mettons-nous au travail pour dégager ce programme qui doit être décoiffant et réaliste à la fois.
By jpbb, at 2:46 PM
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