L'Aisne avec DSK

30 juillet 2008

Relevé de conclusions.

Bonjour à toutes et à tous.

La rencontre de mardi entre Moscovici, Aubry et Lebranchu a donné lieu à un relevé de conclusions, dont je tire 4 points importants:

1- "Nous partageons le dessein d'un socialisme moderne, d'une Europe politique, du retour des valeurs de la gauche (...) Nous devons être à la hauteur des défis du socialisme dans la mondialisation."

Une courte phrase, d'apparence banale, où pourtant l'essentiel est dit, que je vous décrypte:

a. Le "socialisme moderne": lors de la réunion des Reconstructeurs à Paris le 1er juin, une parole de Marine Aubry m'avait inquiété. Elle affirmait que le socialisme n'avait pas besoin d'épithète, que c'était l'altérer que de le compléter, qu'elle ne se sentait donc pas obligée d'évoquer un "socialisme moderne". J'étais inquiet parce que les mots ont leur importance en politique, ceux qu'on choisit, ceux qu'on refuse. Me voilà maintenant rassuré.

b. "L'Europe politique": en décortiquant la contribution de Martine, sa vision de l'Europe me semblait très en decà du nécessaire. Les déclamations convenues du "l'Europe sociale" ne me suffisent pas, surtout quand on ne précise pas comment on va faire cette Europe sociale. Ce moyen est rappelé: ça ne peut être que l'Europe politique. Très bien.

c. "Le retour des valeurs de gauche": auraient-elles disparu, se seraient-elles effacées pour que ce texte en réclame le "retour"? Je pense que oui. Plus précisément, je crois qu'elles ont été altérées, troublées ces deux dernières années. Avec toute l'amitié que j'ai pour mes amis ségolénistes, sans méconnaître une forme de proximité politique que je partage avec eux, la campagne de Ségolène a renversé chez nous bien des certitudes, dont certaines méritaient ce sort, mais d'autres ont injustement souffert de cette remise en cause (je ne citerai qu'un exemple pour bien me faire comprendre: la sévère critique de la carte scolaire, qui est un principe d'organisation de l'Education Nationale, une source d'égalité contre toutes les dérives individualistes).

Autant je suis social-démocrate, autant je suis modernisateur de notre doctrine, autant il me semble indispensable de garder le socle de nos "valeurs", ce qu'on appelle nos "fondamentaux". Et pour reprendre l'image de l'arbre, chère à nos camarades guisards, je dirais que les racines doivent êtres solides pour que nous puissions élaguer les vieilles branches, les bourgeons stériles et les fleurs vénéneuses tout en cultivant les jeunes pousses et les fruits féconds du socialisme (c'est l'été, je me laisse aller à des métaphores champêtres!).

d. Le "socialisme dans la mondialisation": vous vous souvenez du débat entre Staline et Trotsky, le "socialisme dans un seul pays" ou la "révolution mondiale". Plus que jamais, nous devons être internationalistes. Par principe, parce que ça fait partie de ces "valeurs de gauche" dont je parlais à l'instant, mais aussi par réalisme: nous sommes en quelque sorte condamnés à la mondialisation, il faut trouver les moyens d'y faire face. Voilà pourquoi nous devons refuser tout repli sur la nation, de type chevènementiste.

2- "Nous combattons la fragmentation, qui est souvent le prélude au renoncement, chacun préférant un petit arrangement plutôt que des clarifications. Nous ne voulons plus d'une synthèse informe."

Combien de fois ne l'ai-je pas écrit sur ce blog, depuis deux ans, ne parvenant pas à le mettre en application dans la section de Saint-Quentin! Marre de la balkanisation du Parti, marre des petits clans qui préservent de petits pouvoirs, marre des lignes d'affrontements artificielles et parfois débiles, marre des combinaisons à la dernière minute menées par les ouvriers de la dernière heure! La démarche Mosco-Aubry tourne le dos à tout ça.

3- "La préparation de primaires ouvertes".

Elles seront essentielles pour désenclaver le Parti, l'ancrer dans la population, en faire un mouvement d'opinion et non plus un appareil aux mains d'élus et de bureaucrates. Soyons francs jusqu'au bout: les primaires, pour nous strauss-kahniens, c'est aussi le moyen de préserver l'hypothèse et le recours à DSK, mieux estimé chez nos sympathisants que parmi les adhérents.

4- "Nous ne préjugeons de rien, même si chacun a à l'évidence sa préférence sur le candidat au poste de Premier secrétaire".

Il y a Pierre, il y a Martine, les deux ont envie d'y aller, le poste est unique. Comment on fait? C'est l'éternel problème de la politique, beaucoup d'appelés, peu d'élus! Ma réponse est toujours la même, et celle de Mosco-Aubry est celle que j'avais proposée à Saint-Quentin: on ne part pas des personnes, on met de côté les rapports de force, chacun fait sincèrement part de ses intentions, on discute entre nous, on laisse nos réflexions se décanter et on choisit à l'arrivée le meilleur candidat. Vous avez ce qu'il en est advenu à Saint-Quentin: les poperénistes n'ayant à l'esprit que leur représentation sur la liste, Lançon n'ayant à l'esprit qu'à redevenir conseiller municipal et s'en était fini de ma méthode! Entre Moscovici et Aubry, je ne sais pas lequel sera choisi, mais je sais qu'il faut commencer par les idées, le projet, pas par des histoires de personnes, sinon on ne s'en sort pas, on n'aboutit à rien.


Bonne matinée ensoleillée.

15 Comments:

  • Moscovici a une expérience européenne plus importante que Martine Aubry. Cette dernière peut avoir des ambitions présidentielles que Pierre s'interdit. Le choix est alors facile à faire, d'autant plus que dans le cadre de la mondialisation, avoir dans trois postes majeurs des sociaux-démocrates réformistes serait un avantage, DSK au FMI à l'international, Moscovici en premier secrétaire dégageant le bon programme pour la France, et une future présidence avec une troisième personne en accord avec les deux premières, voilà ce qui serait le + efficace pour 2012 et les années d'après pour tous.

    By Blogger jpbb, at 10:36 AM  

  • A EM
    C'est beaucoup plus simple que cela.
    Vos rappels et vos comparaisons permanentes entre la politique nationale et Saint-Quentinoise discréditent complètement votre commentaire.
    Si j'étais votre coach, votre Séguéla, je vous conseillerais la stratégie du désir, comme F. Mitterand qui ne clamait jamais qu'il serait candidat, au contraire.
    Vous, vous clamez 2 ans avant que vous voulez être candidat et vous vous sauvez devant la première difficulté.
    Vous ne savez pas vous faire désirer et du coup, et surtout, personne ne vous désire.

    By Anonymous Anonyme, at 1:40 PM  

  • Je vois que je fais des émules,
    mon influence serait elle plus grande que la votre ?

    Moi qui sait me faire désirer,
    peut etre suis je Godot d'ailleurs qui sait.

    Enfin toujours est il que je vais vous donnez une piste de réfléxion comme vous avez l'air de tourner un peu en rond.

    Qu'est ce que l'égalité ?
    Si j'en crois certains,
    c'est que tout le monde ait les memes avantages et les memes avantages ce qui peut s'entendre.

    mais si ceux qui ont les memes avantages et les memes droits que les autres, ne subissent pas les memes contraintes et les memes devoirs où est l'égalité ?

    Ne peut on pas parler dans ce cas de définition d'un privilége ?

    By Blogger grandourscharmant, at 2:15 PM  

  • Au coach anonyme:

    1- Je n'ai pas besoin d'un coach, cette mode ridicule qui est mise aujourd'hui à toutes les sauces... même la politique.

    2- La politique ne relève pas du désir mais de la volonté. Qu'est-ce que c'est que cette histoire invraisemblable de "se faire désirer"? Je ne suis pas un Roméo à la recherche de sa Juliette! Et je ne cherche aucunement à ce qu'on me désire. Vous avez une conception fleur bleue, midinette, de la politique. A votre image, je suppose. Faire de la politique, c'est tenter de convaincre, c'est parvenir à imposer sa volonté. Rien à voir avec votre conception.

    3- Désaccord également total avec votre conception d'une candidature politique. Je suppose que vous êtes un partisan de la dernière minute, ne rien dire et surprendre son monde au dernier moment. Non, je crois qu'un candidatr digne de ce nom, sérieux, se déclare le plus longtemps à l'avance, pour susciter le débat collectif, faire connaitre ses intentions afin de permettre à ses camarades de faire le meilleur choix. Je n'aime pas les candidats "planqués".

    4- Pas d'accord non plus sur l'interprétation que vous faites de ma non candidature: je ne me suis pas "sauvé" devant la "première difficulté" (explication purement psychologique, morale, comment savent si bien en faire ceux qui ne sont pas des politiques). J'ai renoncé parce qu'une candidature n'est pas un choix personnel, une posture narcissique ou la recherche d'une place de conseiller municipal (vous voyez à qui je pense...). Non, être candidat, c'est se sentir porter par une majorité, être en phase avec ses camarades, partager avec eux la même ligne politique. Ce n'était pas le cas et la suite m'a donné entièrement raison, quand on constate ce que les uns et les autres ont fait.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 2:37 PM  

  • Vos explications longues, confuses et laborieuses n'y changeront rien.
    On ne vous désire pas.
    Je sais, c'est terrible, mais c'est ainsi.
    Si vous pensez que le désir et la psychologie n'ont rien à voir avec la politique vous ètes vraiment mal barré.
    Moi par exemple, midinette comme je suis, je puis vous dire que je préfère Barack Obama et son physique de rock star à Mc Cain.
    Remarquez ça tombe bien je préfère aussi ses idées, mais quand même.

    By Anonymous Anonyme, at 9:28 PM  

  • Si être candidat n'est pas un choix personnel, quel est l'imbécile qui vous a poussé?

    Et quelle est cette majorité stupide qui vous ayant porté si haut vous a laissé choir?

    Robert Badinter dans un de ces livres sur l'abolition de la peine de mort disait"plaider c'est bander , convaincre c'est jouir".
    Vous bandez beaucoup mais vous ne jouissez pas et je peux comprendre que ça fasse mal et que cela vous monte à la tête.
    Ah oui j'oubliais, encore des explications psychologiques, comme savent si bien le faire ceux qui ne sont pas des politiques.J'ai beaucoup de chance en fait.
    Bonne journée.

    By Anonymous Anonyme, at 7:19 AM  

  • tes arguments sont peu convaincants...
    peine à jouir va!

    By Anonymous Anonyme, at 7:43 AM  

  • A l'anonyme psychologue:

    Je suppose que les trois précédents commentaires sont du même auteur, la tonalité des messages étant identique. Vos explications psychologiques et sexologiques ne sont pas inintéressantes. Sont-elles pertinentes? Je n'en sais rien, ce n'est pas ma partie, je ne fais que de la politique.

    Je ne peux simplement que vous redire que la politique n'est pas, pour moi, une affaire de désir, de plaisir et de séduction, mais de volonté, de raison et de passion. Qui a raison, qui a tort? Je ne sais pas, je vous ai dit ce que j'en pensais, aux lecteurs maintenant de se faire leur propre idée.

    Vous vous référez abusivement à Robert Badinter, mais la conception de la politique qui est la vôtre (bander et jouir, pour reprendre vos termes) est typiquement sarkozienne: un état d'excitation permanent, quelque chose d'infantile, de régressif et de névrotique dans l'utilisation des métaphores sexuelles.

    Finalement, pour vous, la politique est un jeu, et je suis un piètre joueur. Pour moi, la politique est un travail, et j'essaie d'y travailler.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 9:53 AM  

  • pour quelqu'un qui n'est pas de la partie c'est plutôt bien vu.
    Et si l'anonyme, lui, en est (de la partie) alors quel mauvais professionnel !

    By Anonymous Anonyme, at 12:50 PM  

  • Ce n'est pas très compliqué de faire la différence entre les anonymes lorsque certains vous tutoient et que d'autres vous vouvoient.

    Je n'utilise pas abusivement Robert Badinter parce que le plaisir de convaincre appartient à tous ,que l'on soit politicien, juriste, philosophe ou simple commentatrice comme je le suis.

    Mes explications sexologiques(qui ne sont pas inintéressantes comme vous dites) je les prends à titre d'illustration et je les tire d'un auteur respectable.

    Ce n'est pas moi en tout cas qui répondrait à un commentateur "qu'il aille se branler..." ou qui répondrait comme vous le faisiez il y a qqs temps à Val avec cette petite plume égrillarde.Sans doute avant que vous ne la dégoutiez d'intervenir sur ce blog.
    Et n'y voyez pas là une solidarité féminine dont elle n'a d'ailleurs nul besoin.

    By Anonymous Anonyme, at 2:09 PM  

  • N'ajoutez pas la mauvaise foi à l'incompétence: quand j'ai parlé de "d'aller se branler" à propos d'un anonyme, vous oubliez de préciser que l'expression venait de lui et que je lui ai renvoyée à la figure. Vous qui êtes vaguement moraliste, profitez-en pour vous habituer à l'honnêteté. Et d'oubliez pas le principe que j'applique sur ce blog: chacun doit recevoir selon ses mérites, et je réponds de la même façon qu'on m'attaque. Prenez-y garde désormais, parce que votre niveau n'est pas toujours à la hauteur à laquelle on pourrait s'attendre.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 3:12 PM  

  • A EM le cureton
    Comme dirait EM, mais fichez moi la paix avec vos leçons de morale.
    Je dis ce que je veux avec le ton que je veux.Votre morale sent la naphtaline.

    By Anonymous Anonyme, at 8:59 PM  

  • A bout d'arguments,vous ne trouvez rien de mieux que de me singer. J'ai pitié. Un certain nombre de commentateurs, les plus faibles, les plus médiocres, en arrivent fatalement là, un destin de singe ou de perroquet.

    Vous me faites beaucoup beaucoup d'honneur en comblant votre vide par mes propos. Mais je n'en éprouve aucun plaisir. J'aimerais tellement que vous aussi, vous accédiez à l'intelligence.

    Quand on est pédagogue, on ne se refait pas, on voudrait que les autres, eux aussi, s'élèvent. Et on y croit fermement. Et j'y crois, même pour vous. Je sais que vous pouvez échapper au mimétisme, à la faiblesse, à la médiocrité.

    Il suffit de le vouloir, de penser par vous-même, ne plus réagir bassement à mes propos. Je le veux pour vous, j'y crois moi aussi. Alors, quand vous y mettez vous? Etre l'écho de mes écrits, ce n'est pas digne d'un homme. Cherchez votre voie. Chacun d'entre nous est unique, chacun d'entre nous peut y arriver.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 9:18 PM  

  • Je crois avoir une certaine habileté à dénoncer les sophismes.
    Losque, à bout d'arguments, vous me faites un cours de morale, c'est très intelligent de votre part.
    Lorsque, mutatis mutandis,je vous singe,l'opération devient médiocre.

    By Anonymous Anonyme, at 9:33 PM  

  • Mutatis mutandis? Un singe ne parle pas comme ça... Seriez-vous autre que je ne crois? Avec les anonymes, je m'y perds...

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 10:44 PM  

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