L'aile gauche à la peine.
Le PS bat de l'aile gauche. Est-ce la meilleure façon pour s'envoler? Mélenchon et Dolez, les plus à gauche de l'aile gauche, ont annoncé aujourd'hui qu'ils allaient faire motion commune. C'est le premier rassemblement qui s'opère dans ce secteur-là du Parti, et qui le radicalise. Je ne suis pas certain que ce soit pour l'aile gauche une bonne nouvelle. Se recroqueviller n'est pas recommandé quand on veut s'ouvrir. Et quand on aspire à constituer un axe majoritaire, on est bien obligé de s'ouvrir. A moins que l'aile gauche ait renoncé à composer ou influencer la direction, se bornant à la minorité protestataire, ce qui est finalement dans sa nature profonde.
En tout cas, je ne crois pas que ce duo soit une bonne nouvelle pour Benoît Hamon, l'aile droite de l'aile gauche, si vous permettez cette bizarrerie. Le jeune leader du NPS veut échapper à la marginalisation à laquelle le condamne l'union Mélenchon-Dolez. Mais il rejette aussi la solution des Reconstructeurs, à laquelle il s'était pourtant intéressé il y a quelques semaines (comme Fabius, comme Lienemann)... même sous la direction d'Aubry, qui avait un temps sa préférence. Le côté carpes et lapins des Reconstructeurs le rend sceptique. Moi aussi!
Hamon n'a qu'une seule carte dans sa manche: Fabius, avec lequel il accepterait de rédiger un texte commun. Le problème, c'est que Fabius a déjà sa propre carte: Aubry! Drôle de poker à la gauche du Parti...
Mon désaccord avec Hamon, c'est surtout, pour l'heure, sa déclaration au Figaro d'hier: "Si le NPA rompt avec le refus de gouverner, il peut s'insérer dans le rassemblement de la gauche." Je crois que c'est le rêve secret de notre aile gauche. Sauf qu'on ne fait pas de politique avec des rêves mais avec des réalités. Avec des "si", on met Paris en bouteille et Besancenot dans un gouvernement réformiste. Comment un garçon aussi intelligent que Benoît peut-il dire de telles âneries?
D'autant qu'il laisse croire que notre différence avec le NPA serait purement tactique (la participation gouvernementale) alors qu'il est fondamentalement idéologique: quand ce parti propose l'interdiction des licenciements, l'augmentation immédiate du Smic de 300 euros, le retrait des troupes françaises d'Afghanistan, ce n'est pas la ligne politique du PS.
Il n'y a que Filoche qui se retrouve là-dedans, demandant 10 euros de plus pour le Smic horaire et 200 euros pour tous les salaires, pour tout de suite, évidemment. Gérard, lui, pour le congrès, milite pour le rassemblement de toutes les sensibilités de l'aile gauche. C'est très mal parti. Mais qu'en pensent Fabius et Lienemann, sûrement les plus embêtés dans tout ça?
Bonne fin d'après-midi.
En tout cas, je ne crois pas que ce duo soit une bonne nouvelle pour Benoît Hamon, l'aile droite de l'aile gauche, si vous permettez cette bizarrerie. Le jeune leader du NPS veut échapper à la marginalisation à laquelle le condamne l'union Mélenchon-Dolez. Mais il rejette aussi la solution des Reconstructeurs, à laquelle il s'était pourtant intéressé il y a quelques semaines (comme Fabius, comme Lienemann)... même sous la direction d'Aubry, qui avait un temps sa préférence. Le côté carpes et lapins des Reconstructeurs le rend sceptique. Moi aussi!
Hamon n'a qu'une seule carte dans sa manche: Fabius, avec lequel il accepterait de rédiger un texte commun. Le problème, c'est que Fabius a déjà sa propre carte: Aubry! Drôle de poker à la gauche du Parti...
Mon désaccord avec Hamon, c'est surtout, pour l'heure, sa déclaration au Figaro d'hier: "Si le NPA rompt avec le refus de gouverner, il peut s'insérer dans le rassemblement de la gauche." Je crois que c'est le rêve secret de notre aile gauche. Sauf qu'on ne fait pas de politique avec des rêves mais avec des réalités. Avec des "si", on met Paris en bouteille et Besancenot dans un gouvernement réformiste. Comment un garçon aussi intelligent que Benoît peut-il dire de telles âneries?
D'autant qu'il laisse croire que notre différence avec le NPA serait purement tactique (la participation gouvernementale) alors qu'il est fondamentalement idéologique: quand ce parti propose l'interdiction des licenciements, l'augmentation immédiate du Smic de 300 euros, le retrait des troupes françaises d'Afghanistan, ce n'est pas la ligne politique du PS.
Il n'y a que Filoche qui se retrouve là-dedans, demandant 10 euros de plus pour le Smic horaire et 200 euros pour tous les salaires, pour tout de suite, évidemment. Gérard, lui, pour le congrès, milite pour le rassemblement de toutes les sensibilités de l'aile gauche. C'est très mal parti. Mais qu'en pensent Fabius et Lienemann, sûrement les plus embêtés dans tout ça?
Bonne fin d'après-midi.
posted by Emmanuel Mousset at
5:56 PM
5 Comments:
L'aile gauche du PS n'a plus d'espace politique. Le parti du facteur va rassembler tous les opposants systématiques, alors que le PS veut gouverner et s'est donné les moyens d'y parvenir en redéfinissant son identité autour de ses idéaux de toujours : « Le bien-être pour tous et l'augmentation de l'autonomie ».
Nous n'excluons personne au PS, pauvres, riches, capitalistes ou pas, notre but est de faire coexister harmonieusement l'ensemble de la population. Ceux qui basent leur discours sur le clivage et l'exclusion n'y ont plus leur place.
Idéologiquement, comme Nicolas Sarkozy l'a fait à droite, nous étouffons à notre tour l'extrémisme de gauche. Les prochaines présidentielles seront un face à face entre démocrates.
Nous nous mettons en position d'incarner la démocratie à gauche, et de séduire par notre programme à vebur et en 2011 notre nouveau candidat à aller gouverner majoritairement.
By
jpb, at 7:54 PM
Bonjour à tous,
Ce que je viens de lire, Monsieur MOUSSET, me laisse un peu pantois.
Je me présente (ce serait un bon début, je pense): Laurent ELIE, élu MRC de Thiérache et 1er secrétaire du Comité Local MRC de Saint Quentin.
Je peux comprendre que l'aile gauche du PS ne soit pas votre tasse de thé. En effet, les lignes politiques, bien qu'il y ait quelques convergences (heureusement, entre socialistes) ne sont pas sur les mêmes principes à défendre. Mais je m'étonne déjà depuis quelques temps du ton que vous employez pour parler de personnes comme Mélenchon ou Dolez, par exemple.
J'ai été trés longtemps sympathisant du PS et je puis dire que j'ai été trés longtemps un "emmanuelliste". Suite justement à cette rivalité entre socialistes "purs et durs", sociodémocrates, socio-libéraux et j'en passe d'autres, j'ai apporté mon soutien au MDC et j'ai adhéré au MRC (après le passage du Pôle Républicain qui ne me plaisait pas franchement, mais bon, disons que c'est de l'histoire ancienne).
Je veux bien comprendre que l'on ne partage pas la même ligne politique, mais on se doit de faire montre d'un peu de respect et de ne pas faire passer pour des rigolos les gens qui, à gauche (et seulement "à gauche") ne partagent pas toujours nos points de vue.
Je travaille pour mon territoire aussi bien avec des ségoléniens, que des fabiusiens, des strausskhanien ... et franchement, à vous dire, je ne m'en porte pas plus mal.
L'aile gauche du PS, pour répondre à JPB, ne dispose pas certes, d'une grande marge de manoeuvre au PS. Mais je tiendrais à rappeler aussi que la sociale démocratie, en Europe, n'est pas dans ses meilleurs jours et qu'en Allemagne, la situation est encore pire. Donc un peu de bon sens pour tous, ne campons pas sur nos différences de réflexions, sinon, le PS va exploser et vos alliés naturels (PRG, du moins ceux qui sont vraiment de gauche, et ils sont nombreux, je le sais - MRC - Les Verts - le PC)vont complètement dissocier leurs combats des vôtres.
Voilà, c'est peut être un peu trop long, mais je pense qu'il était nécessaire de donner un avis autre que celui d'un miltant socialiste (et quelque soit son courant!).
Bien à vous.
L.E. du MRC
By
Anonyme, at 2:38 PM
Très heureux, Laurent, de faire votre connaissance. Du MRC saint-quentinois, je connaissais surtout votre prédécesseur, Freddy.
Mon "ton" vous "étonne"? Mais c'est parce que vous êtes un nouveau lecteur de ce blog! Les anciens se sont très bien faits à mon "ton", et moi je me suis fait au leur...
Bref, ce qui compte, ce n'est pas le "ton", ce sont les idées, le contenu. Je suis un militant social-démocrate, je débats rudement avec notre aile gauche, voilà tout. On appelle ça aussi la démocratie. Et je préfère ça à l'opportunisme, à l'hypocrisie, au cynisme et à la complaisance.
Je serai très heureux de débattre avec vous, sur ce blog, de ce que vous voudrez, où vous ne serez jamais censuré, quels que soient votre "ton" et vos idées.
A très bientôt.
By
Emmanuel Mousset, at 3:24 PM
Rebonjour à tous,
Soit Monsieur MOUSSET. Moi aussi j'accepte le débat. Je suis sur que comme moi, vous pensez que seul le débat permettra de faire avancer les choses.
Cependant, même si la législation sur les blogs permet beaucoup, je pense que mon ton restera cordial et courtois. ATTENTION, je n'ai pas écrit que vous ne l'étiez pas, mais bon, j'ai toujours souhaité le consensus et la discussion plutôt que l'affrontement.
Comme je vous l'ai dit, je suis élu en Thiérache (au Trois Rivières et au Pays de Thiérache) et je travaille donc avec deux personnalités : Balligand et Thomas. Vous dire que je ne suis pas sur la même ligne ne vous étonnera guère.
Effectivement, peut être ne suis je pas habitué aux contributions sur les blogs. Va falloir que je m'y mette !
Du moment que le respect est là, pas de problème, j'accepte avec plaisir les débats. L'objectif n'étant pas obligatoirement de savoir qui à raison ou tort à 100% mais bien de trouver une solution, une réponse, ou pour être en phase avec l'actualité ... un programme!
A bientôt, je l'espère aussi.
L.E. du MRC
By
Anonyme, at 7:15 PM
Cher Laurent,
Ne vous inquiétez pas, j'ai parfois la dent un peu dure (y compris à l'égard de mes amis strauss-kahniens), mais je respecte tout le monde. La preuve, je prends soin de répondre à chacun. En tout cas, je lirai avec grand-plaisir toutes vos interventions sur ce blog.
A très bientôt Laurent.
By
Emmanuel Mousset, at 10:18 PM
Enregistrer un commentaire
<< Home