L'Aisne avec DSK

01 août 2008

L'Aisne Nouvelle ou Cruelle?

Bonjour à toutes et à tous.

Dans L'Aisne Nouvelle parue hier, un grand article portait sur les obsèques du caporal Pasquier, jeune pompier professionnel décédé à Soissons lors d'une banale intervention. L'émotion est évidemment immense dans tout le département, la ville de Soissons a exprimé sa douleur et sa peine, se mobilisant massivement tout au long du parcours du cercueil, placé sur la grande échelle, entouré par plusieurs centaines de pompiers en uniforme. La cérémonie était solennelle, toutes les autorités du département présentes ou représentées. Toutes? Non, et c'est là où je veux en venir. Un encadré intitulé "Xavier Bertrand aux abonnés absents" a retenu mon attention, et avant de vous faire part de mon avis, je vous restitue le court article dans son intégralité:

"On le sait, Xavier Bertrand aime se présenter comme un élu de proximité. Du coup, nombreux sont ceux qui pensaient apercevoir, mardi, le ministre du Travail aux obsèques du caporal Pasquier. Ceux-là ont déchanté. Nulle trace à Soissons de l'élu de Saint-Quentin qui, ces derniers jours, s'est pourtant beaucoup démené pour être dans le feu de l'actualité. On songe notamment à sa présence à Nice, la semaine dernière, pour le lancement de la caravane estivale des jeunes de l'UMP, où il a été beaucoup question de "tongs et de freesbees". De même, on préfèrera ne pas s'interroger sur les priorités de Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur (ou plutôt de l'Extérieur?) qui, elle aussi, a brillé par son absence..."

Je n'ai rien retranché à ce commentaire, pour que vous puissiez juger par vous-mêmes. En ce qui me concerne, n'allez pas croire que je vais me servir de cette absence du ministre pour l'attaquer. Ce serait minable et odieux. Xavier Bertrand a sans doute ses raisons, que je ne connais pas. Autant je critique le responsable politique, autant je respecte l'homme. Ce sont ses idées que je combats, pas sa personnalité. Je ne me prononcerai donc pas sur cette absence dont nul ne peut prétendre sérieusement qu'elle résulte d'une insouciance ou d'une indifférence.

Mais si j'ai cru bon de vous parler de cet article, c'est pour une toute autre raison. Pour beaucoup de mes petits camarades, L'Aisne Nouvelle est un journal de droite au service de Xavier Bertrand. Depuis 10 ans que j'habite à Saint-Quentin, que je fréquente le milieu de la presse, j'essaie de convaincre mes camarades qu'ils ont tort, que les journalistes font honnêtement un boulot pas toujours facile, qu'ils le font le plus souvent en toute indépendance, même s'il y a, comme dans tout corps de métier, quelques exceptions à la règle.

Cet encadré fort cruel, sûrement injuste, sur Xavier Bertrand en est la preuve. Mais c'est la liberté sacrée du journaliste de dire ce qu'il pense et de relayer le sentiment de la population, qui incontestablement attendait et souhaitait la présence du ministre. C'est aussi une forme d'hommage qui lui est ainsi rendu, car j'en connais dont l'absence passe inaperçue et n'est regrettée par personne. Je n'ai jamais rencontré Olivier de Saint-Riquier, auteur de l'article et sans doute aussi de l'encadré, peut-être un jeune stagiaire comme les rédactions en embauchent l'été, trop imprudent, trop consciencieux. Sa liberté de ton, je crains qu'il ne la paie très cher. On ne s'en prend pas impunément aux puissants, surtout à Xavier Bertrand.

Nous vivons dans une société où, à tort ou à raison, les citoyens exigent de leurs élus une présence constante, particulièrement dans les moments de forte émotion collective. On se souvient des reproches qui avaient été adressés à Dominique Voynet ne se rendant pas sur les plages souillées par la marée noire, ou bien du ministre de la Santé, lors de la tragique canicule de 2003, restant dans son lieu de villégiature au début de la crise sanitaire. L'un et l'autre avaient leurs raisons, fort légitimes, mais ce n'était que des raisons. L'opinion contemporaine veut des gestes de compassion. Une carrière politique peut se briser là-dessus.

Lundi prochain, à Laon cette fois, notre département connaîtra également des obsèques solennelles, celles d'André Godart, président du Conseil général de 1979 à 1985 et membre de cette assemblée durant 32 ans. René Dosière, en vacances en Bretagne, a annoncé qu'il serait présent. Là encore, les absents, s'il y en a, auront tort, même avec de bonnes raisons.


Bonne matinée.

2 Comments:

  • je parle au nom de toutes le population de soissons ainsi que ma famille et les sapeur pompiers de soissons
    moi qui suis la belle soeur d'olivier
    je peut vous assurez qu'ils ont de quoi etre enervé car ils tous téléphonné à la caserne de soissons en donnant leur indications et en présisant qu'il seraient présents....
    personnes n'étaient la.....
    personnellement nous la famille on s'en fou car on avez pas besoin d'eux mais ils auraient pu pointé le bout de leur nez.......
    Aprés avoir montré les obséque d'ollivier on nous montre Mr Sarkozy en train de faire son footing en vacance
    excusé les de ne pas apprécié.....................

    By Anonymous Anonyme, at 6:29 PM  

  • Je comprends votre douleur et je partage votre réaction, je vous remercie pour votre témoignage qui éclairera l'opinion des lecteurs.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 8:27 PM  

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