L'école primaires.
Bonjour à toutes et à tous.
La question des primaires sera un enjeu "clivant" lors du congrès de Reims. Les rassemblements entre sensibilités, le regroupement autour d'une motion se feront notamment sur cette idée-là, parce qu'elle concerne la méthode, qui plus est la méthode de désignation de notre candidat aux présidentielles. C'est pourquoi elle est fondamentale. En politique, il y a les convictions et la méthode, celle-ci étant aussi importante que celles-là. Car l'adoption d'une méthode est déterminante. Croyez-vous qu'à Saint-Quentin, pour les municipales, selon que nous adoptions la méthode que j'avais proposée, c'est-à-dire la concertion en vue de l'unanimité, ou celle qui a été finalement appliquée, le calcul des rapports de forces, croyez-vous que le résultat aurait été le même? Bien sûr que non. Il en va de même au niveau national: le choix d'une méthode est primordial.
En lisant les 21 contributions socialistes, en repérant qui est pour ou contre le système des primaires, nous pouvons deviner, esquisser des lignes de convergence, des proximités et des incompatibilités. Combien de contributions optent pour des primaires? Relativement peu, malgré l'engouement à gauche pour ce thème, après son adoption en Italie. 4 seulement se prononcent clairement en faveur de ce système, une l'évoque sans le retenir absolument, aucune ne s'y oppose fondamentalement (même si on décèle peut-être une petite réticence chez Hollande). J'ai le sentiment que beaucoup de nos camarades sont en attente d'en savoir plus, tant il est vrai que, pour un certain nombre d'entre eux, le meilleur mode de désignation ne pourra être que le plus favorable à leur candidat!
Martine Aubry est celle qui cite les primaires, mais précise qu'elle n'en fait pas "une question préalable" (p.45). Elle reste donc ouverte mais peut renoncer éventuellement à cette mesure. Ce qui n'est pas le cas de son principal allié, Pierre Moscovici (un futur point d'achoppement entre eux deux?), qui demande des primaires "en 2011" (p.140). Ce sont les deux seules "grandes contributions" qui examinent les primaires, l'une y adhérant sans réserve. Les strauss-kahniens sont donc le courant le mieux disposé à l'égard de primaires.
Viennent ensuite trois autres textes qui ne représentent pas des courants traditionnels. Marylise Lebranchu se rallie aux primaires, mais sa démarche est personnelle et sa proximité avec Aubry bien connue. La Ligne Claire est la contribution la plus précise dans sa défense de ce système. Collomb-Guérini-Valls incarnent une démarche territoriale, régionale (leurs pourfendeurs diraient "féodale") qui ne peut que se reconnaître dans un mode de désignation décentralisé, qui soustrait aux états majors le choix du candidat. Ils vont beaucoup plus loin que Mosco, d'abord en se référant directement à l'expérience italienne, ensuite en élargissant cette procédure à toutes les scrutins uninominaux et pour les têtes de liste aux régionales et municipales (p.153). Ce serait une vraie et salutaire révolution chez nous! Une dernière contribution, émanant du Pôle écologique (un courant socialiste se réclamant explicitement de l'écologie), propose elle aussi des primaires, mais "à la française" (p.228).
Ce qui s'impose, c'est qu'aucun courant à la gauche du Parti n'adhère aux primaires, non pas peut-être cette fois par incertitude, mais au contraire au nom d'une certitude: la désignation de nos candidats doit demeurer entre les mains des adhérents socialistes, et ne pas s'ouvrir à des sympathisants ou à des électeurs certes de gauche mais non socialistes. Il y a là une sorte de purisme, certains parleraient de sectarisme, qu'évidemment je conteste. Je me souviens de l'accueil très froid, pour ne pas dire parfois hostile, réservé par quelques camarades aux nouveaux adhérents, "à 20 balles" comme certains les appelaient et les méprisaient. Ceux-là ont besoin de formater, de coacher, de contrôler les nouveaux venus, de s'assurer qu'ils choisiront le bon courant, c'est-à-dire le leur. Et alors là, les puristes perdent leur pureté: pour conforter son clan, on est peu regardant sur la qualité des recrues. C'en est parfois risible... et pitoyable!
Le système des primaires bouscule les positions acquises, les pouvoirs bureaucratiques, les parts de marché électoral des notables. Ne vous étonnez pas qu'il soit si peu prisé, même si on en parle beaucoup. Parce que, dans le même temps, l'avenir du Parti est de ce côté-là: une formation non plus repliée sur un appareil mais en adéquation avec les désirs de son électorat. Et les primaires, c'est ça!
Bonne matinée.
La question des primaires sera un enjeu "clivant" lors du congrès de Reims. Les rassemblements entre sensibilités, le regroupement autour d'une motion se feront notamment sur cette idée-là, parce qu'elle concerne la méthode, qui plus est la méthode de désignation de notre candidat aux présidentielles. C'est pourquoi elle est fondamentale. En politique, il y a les convictions et la méthode, celle-ci étant aussi importante que celles-là. Car l'adoption d'une méthode est déterminante. Croyez-vous qu'à Saint-Quentin, pour les municipales, selon que nous adoptions la méthode que j'avais proposée, c'est-à-dire la concertion en vue de l'unanimité, ou celle qui a été finalement appliquée, le calcul des rapports de forces, croyez-vous que le résultat aurait été le même? Bien sûr que non. Il en va de même au niveau national: le choix d'une méthode est primordial.
En lisant les 21 contributions socialistes, en repérant qui est pour ou contre le système des primaires, nous pouvons deviner, esquisser des lignes de convergence, des proximités et des incompatibilités. Combien de contributions optent pour des primaires? Relativement peu, malgré l'engouement à gauche pour ce thème, après son adoption en Italie. 4 seulement se prononcent clairement en faveur de ce système, une l'évoque sans le retenir absolument, aucune ne s'y oppose fondamentalement (même si on décèle peut-être une petite réticence chez Hollande). J'ai le sentiment que beaucoup de nos camarades sont en attente d'en savoir plus, tant il est vrai que, pour un certain nombre d'entre eux, le meilleur mode de désignation ne pourra être que le plus favorable à leur candidat!
Martine Aubry est celle qui cite les primaires, mais précise qu'elle n'en fait pas "une question préalable" (p.45). Elle reste donc ouverte mais peut renoncer éventuellement à cette mesure. Ce qui n'est pas le cas de son principal allié, Pierre Moscovici (un futur point d'achoppement entre eux deux?), qui demande des primaires "en 2011" (p.140). Ce sont les deux seules "grandes contributions" qui examinent les primaires, l'une y adhérant sans réserve. Les strauss-kahniens sont donc le courant le mieux disposé à l'égard de primaires.
Viennent ensuite trois autres textes qui ne représentent pas des courants traditionnels. Marylise Lebranchu se rallie aux primaires, mais sa démarche est personnelle et sa proximité avec Aubry bien connue. La Ligne Claire est la contribution la plus précise dans sa défense de ce système. Collomb-Guérini-Valls incarnent une démarche territoriale, régionale (leurs pourfendeurs diraient "féodale") qui ne peut que se reconnaître dans un mode de désignation décentralisé, qui soustrait aux états majors le choix du candidat. Ils vont beaucoup plus loin que Mosco, d'abord en se référant directement à l'expérience italienne, ensuite en élargissant cette procédure à toutes les scrutins uninominaux et pour les têtes de liste aux régionales et municipales (p.153). Ce serait une vraie et salutaire révolution chez nous! Une dernière contribution, émanant du Pôle écologique (un courant socialiste se réclamant explicitement de l'écologie), propose elle aussi des primaires, mais "à la française" (p.228).
Ce qui s'impose, c'est qu'aucun courant à la gauche du Parti n'adhère aux primaires, non pas peut-être cette fois par incertitude, mais au contraire au nom d'une certitude: la désignation de nos candidats doit demeurer entre les mains des adhérents socialistes, et ne pas s'ouvrir à des sympathisants ou à des électeurs certes de gauche mais non socialistes. Il y a là une sorte de purisme, certains parleraient de sectarisme, qu'évidemment je conteste. Je me souviens de l'accueil très froid, pour ne pas dire parfois hostile, réservé par quelques camarades aux nouveaux adhérents, "à 20 balles" comme certains les appelaient et les méprisaient. Ceux-là ont besoin de formater, de coacher, de contrôler les nouveaux venus, de s'assurer qu'ils choisiront le bon courant, c'est-à-dire le leur. Et alors là, les puristes perdent leur pureté: pour conforter son clan, on est peu regardant sur la qualité des recrues. C'en est parfois risible... et pitoyable!
Le système des primaires bouscule les positions acquises, les pouvoirs bureaucratiques, les parts de marché électoral des notables. Ne vous étonnez pas qu'il soit si peu prisé, même si on en parle beaucoup. Parce que, dans le même temps, l'avenir du Parti est de ce côté-là: une formation non plus repliée sur un appareil mais en adéquation avec les désirs de son électorat. Et les primaires, c'est ça!
Bonne matinée.
3 Comments:
C'est la condition indispensable pour être élu et accéder au pouvoir, savoir offrir ce que l'électorat désire. La mutation du PS est en oeuvre, et nul ne sait jusqu'où elle va nous mener, car il n'y a plus la vieille bible marxiste et des accords d'appareils désuets pour nous contraindre dans un carcan stérile.
By jpbb, at 2:48 PM
Il est souhaitable qu'à l'avenir le P.S. prenne l'avis des sympathisants pour la désignation de ses responsables (au moins par sondage...)L'électeur de base se moque de la cuisine interne + ou - nauséabonde des appareils.
By Anonyme, at 7:42 AM
Plus que par sondage: par des votes. Il faut absolument que le PS intégre son électorat dans ses choix. Il n'est plus possible que des sections (ce mot lui même devrait être changé, il ne veut plus rien dire aujourd'hui) tournent autour de quelques dizaines d'adhérents, dont la plupart sont "sous contrôle" d'un courant.
By Emmanuel Mousset, at 9:22 AM
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