Le départ de Quintinus.
Bonjour à toutes et à tous.
Avec ce lundi 11 août, nous entrons dans le coeur du coeur des vacances, la semaine la plus vide, la moins active de l'année. Saint-Quentin, les villes moyennes et grandes se vident, les plages et les campagnes se remplissent, la télé rediffuse Le Gendarme de Saint-Tropez, l'actualité mondiale se réduit au sport. Imaginez un peu une vie qui serait d'éternelles vacances: le cauchemar absolu! Un seul événement pourrait nous sauver: la pluie, la bienheureuse pluie, qui nous oblige à rentrer chez nous, et une fois chez soi, quoi de mieux que se mettre à réfléchir, à un rien, à tout, à n'importe quoi, l'essentiel étant de pratiquer l'activité la plus noble, la plus humaine, la plus utile, la plus jouissive.
Pourtant, la réflexion n'est pas toujours joyeuse, pas celle en tout cas qui va débuter ma semaine, puisque j'apprends, sur le blog de Quintinus, que celui-ci va quitter le Parti socialiste ( saint-quentin.over-blog.com/ ). Dans son billet d'hier, ce camarade nous informe qu'il a été suspendu du Parti pour 9 mois, je vous laisse lire ses explications. Je n'ai pas à commenter ou à discuter cette décision, je m'en étais par principe abstenu lorsque moi aussi j'ai été confronté au même problème, dont les causes étaient identiques même si la conséquence a été différente. Cependant, je peux et je veux ce matin vous faire une lecture politique de ce départ.
Quintinus est le symbole d'une vague d'adhésions qui ont, en 2006, considérablement augmenté les effectifs du PS. Beaucoup adhéraient pour soutenir Ségolène Royal, quelques-uns aussi DSK. Tous représentaient une promesse de renforcement et de rénovation pour notre Parti. Nous le savons, ils n'ont pas été bien accueillis, bien intégrés, parce qu'au-delà des conflits entre courants, il existe chez les socialistes une culture de la fermeture, du verrouillage, de l'entre soi, complètement préjudiciable à notre développement, mais inhérente aux pratiques d'appareil. Imaginez de nouveaux ou jeunes adhérents tombant là-dedans, au milieu de tout ça!
Ils ont découvert le pire du PS, alors qu'avec Ségolène il espérait le meilleur: luttes de clan, postures artificielles, souci de conquêtes internes plutôt que de victoires sur la droite, incapacité volontaire à préparer l'avenir, promotion de la médiocrité, arrangements factices, débats délirants, j'arrête là, je pourrais continuer. Bien sûr, le PS, ça n'est pas que ça. Mais c'est aussi ça, et dans certains sections, c'est surtout ça. Dans ces conditions, comment s'étonner que le dégoût vous prenne, d'autant que vous vous retrouvez sanctionné?
Pourtant, Quintinus a tort de partir. D'abord parce qu'en politique on a toujours tort de partir. Il faut rester. C'est inconfortable? Mais non! Qui aujourd'hui, à Saint-Quentin, se retrouve dans une situation extrêmement inconfortable? Pas Quintinus, pas moi, nous n'exerçons aucune responsabilité politique, nous ne sommes alliés à aucun partenaire encombrant, nous n'essuyons pas les coups de la droite (qui, avec Pierre André et Xavier Bertrand, sont des coups terribles). J'irai presque jusqu'à dire que nous avons le beau rôle, mais nous ne l'avons pas recherché, et en ce qui me concerne, j'aurais souhaité jouer un tout autre rôle que celui que je tiens sur ce blog. Alors, rester n'a rien de pénible, les difficultés n'étant pas de notre côté.
Et puis, partir, c'est laisser la place et donner raison à ceux qui ont voulu votre départ. Il ne faut pas faire ce genre de cadeau en politique, et si possible aucun cadeau du tout. Ce qui compte, ce n'est pas l'instant, c'est la durée. C'est quoi une suspension de 9 mois? Rien du tout, c'est très vite passé. D'autant que la suspension n'a pas le même sens politique que l'exclusion. L'avenir nous appartient, et à personne d'autres à Saint-Quentin: cela seul est important. Demain ne ressemblera pas à aujourd'hui, et les retournements de situation seront plus rapides qu'on ne le croit, et fort étonnants. A Saint-Quentin, je n'ai vécu que ça, des retournements de situation rapides et surprenants. Il n'y a pas de raison pour que cette particularité (dont je me passerais bien!) s'arrête, les mêmes individus produisant les mêmes effets.
Bien sûr, je n'ignore pas ce qu'écrit Quintinus: "La majorité de 2008 ne sera peut-être plus celle de l'avenir, car nombreux sont les adhérents qui sont partis, écoeurés par l'atmosphère pesante". Oui, c'est hélas vrai, et j'avais mis en garde mes camarades dès après les municipales. La logique du pouvoir étant ce qu'elle est, prenant toute la place dans le vide des convictions, les agrégations se feront autour de ceux qui détiennent provisoirement quelques places, et la majorité de mars prend le risque de se retrouver minoritaire en novembre, d'autant que les enjeux du congrès vont brouiller les données locales. Oui, tout ça je le sais et je le crains. Mais je voudrais dire ceci à Quentinus:
Un risque n'est pas une certitude, et ce n'est pas en partant qu'on éloigne le risque. Au contraire, on le renforce en privant la majorité de voix précieuses. Le sursaut n'est pas impossible. Un bon candidat pour être secrétaire de section, une campagne dynamique, argumentée, offensive, tout cela peut porter ses fruits, pourvu qu'on ne cesse pas d'y croire. Et puis, imaginons le pire, comme il faut toujours le faire en politique, par méthode: nous constituerons une opposition déterminée, nous préparerons sur les bases qui sont les nôtres l'avenir. Car je le répète, lui seul compte, le présent étant pourri, et pour un certain temps encore.
Ce billet ne donne de conseil à personne. Je ne donne jamais de conseil, je n'administre aucune leçon, je me contente de présenter un point de vue, et ça n'est déjà pas si mal. Je le fais d'autant plus librement que Quintinus n'est pas strauss-kahnien mais partisan de Ségolène, très critique envers Moscovici et les Reconstructeurs, et donc en sérieux désaccords politiques avec moi. Avec des accords aussi, puisque nous avons signé ensemble la contribution thématique des rénovateurs de l'Aisne. C'est un socialiste, tout comme moi, et c'est cela qui compte à l'heure qu'il est. C'est pourquoi je ne peux être que sincérement peiné par son départ, même si je garde un petit espoir, sachant que rien dans la vie, hormis la mort, n'est irréversible.
Bonne matinée,
à Quintinus et à tous.
Avec ce lundi 11 août, nous entrons dans le coeur du coeur des vacances, la semaine la plus vide, la moins active de l'année. Saint-Quentin, les villes moyennes et grandes se vident, les plages et les campagnes se remplissent, la télé rediffuse Le Gendarme de Saint-Tropez, l'actualité mondiale se réduit au sport. Imaginez un peu une vie qui serait d'éternelles vacances: le cauchemar absolu! Un seul événement pourrait nous sauver: la pluie, la bienheureuse pluie, qui nous oblige à rentrer chez nous, et une fois chez soi, quoi de mieux que se mettre à réfléchir, à un rien, à tout, à n'importe quoi, l'essentiel étant de pratiquer l'activité la plus noble, la plus humaine, la plus utile, la plus jouissive.
Pourtant, la réflexion n'est pas toujours joyeuse, pas celle en tout cas qui va débuter ma semaine, puisque j'apprends, sur le blog de Quintinus, que celui-ci va quitter le Parti socialiste ( saint-quentin.over-blog.com/ ). Dans son billet d'hier, ce camarade nous informe qu'il a été suspendu du Parti pour 9 mois, je vous laisse lire ses explications. Je n'ai pas à commenter ou à discuter cette décision, je m'en étais par principe abstenu lorsque moi aussi j'ai été confronté au même problème, dont les causes étaient identiques même si la conséquence a été différente. Cependant, je peux et je veux ce matin vous faire une lecture politique de ce départ.
Quintinus est le symbole d'une vague d'adhésions qui ont, en 2006, considérablement augmenté les effectifs du PS. Beaucoup adhéraient pour soutenir Ségolène Royal, quelques-uns aussi DSK. Tous représentaient une promesse de renforcement et de rénovation pour notre Parti. Nous le savons, ils n'ont pas été bien accueillis, bien intégrés, parce qu'au-delà des conflits entre courants, il existe chez les socialistes une culture de la fermeture, du verrouillage, de l'entre soi, complètement préjudiciable à notre développement, mais inhérente aux pratiques d'appareil. Imaginez de nouveaux ou jeunes adhérents tombant là-dedans, au milieu de tout ça!
Ils ont découvert le pire du PS, alors qu'avec Ségolène il espérait le meilleur: luttes de clan, postures artificielles, souci de conquêtes internes plutôt que de victoires sur la droite, incapacité volontaire à préparer l'avenir, promotion de la médiocrité, arrangements factices, débats délirants, j'arrête là, je pourrais continuer. Bien sûr, le PS, ça n'est pas que ça. Mais c'est aussi ça, et dans certains sections, c'est surtout ça. Dans ces conditions, comment s'étonner que le dégoût vous prenne, d'autant que vous vous retrouvez sanctionné?
Pourtant, Quintinus a tort de partir. D'abord parce qu'en politique on a toujours tort de partir. Il faut rester. C'est inconfortable? Mais non! Qui aujourd'hui, à Saint-Quentin, se retrouve dans une situation extrêmement inconfortable? Pas Quintinus, pas moi, nous n'exerçons aucune responsabilité politique, nous ne sommes alliés à aucun partenaire encombrant, nous n'essuyons pas les coups de la droite (qui, avec Pierre André et Xavier Bertrand, sont des coups terribles). J'irai presque jusqu'à dire que nous avons le beau rôle, mais nous ne l'avons pas recherché, et en ce qui me concerne, j'aurais souhaité jouer un tout autre rôle que celui que je tiens sur ce blog. Alors, rester n'a rien de pénible, les difficultés n'étant pas de notre côté.
Et puis, partir, c'est laisser la place et donner raison à ceux qui ont voulu votre départ. Il ne faut pas faire ce genre de cadeau en politique, et si possible aucun cadeau du tout. Ce qui compte, ce n'est pas l'instant, c'est la durée. C'est quoi une suspension de 9 mois? Rien du tout, c'est très vite passé. D'autant que la suspension n'a pas le même sens politique que l'exclusion. L'avenir nous appartient, et à personne d'autres à Saint-Quentin: cela seul est important. Demain ne ressemblera pas à aujourd'hui, et les retournements de situation seront plus rapides qu'on ne le croit, et fort étonnants. A Saint-Quentin, je n'ai vécu que ça, des retournements de situation rapides et surprenants. Il n'y a pas de raison pour que cette particularité (dont je me passerais bien!) s'arrête, les mêmes individus produisant les mêmes effets.
Bien sûr, je n'ignore pas ce qu'écrit Quintinus: "La majorité de 2008 ne sera peut-être plus celle de l'avenir, car nombreux sont les adhérents qui sont partis, écoeurés par l'atmosphère pesante". Oui, c'est hélas vrai, et j'avais mis en garde mes camarades dès après les municipales. La logique du pouvoir étant ce qu'elle est, prenant toute la place dans le vide des convictions, les agrégations se feront autour de ceux qui détiennent provisoirement quelques places, et la majorité de mars prend le risque de se retrouver minoritaire en novembre, d'autant que les enjeux du congrès vont brouiller les données locales. Oui, tout ça je le sais et je le crains. Mais je voudrais dire ceci à Quentinus:
Un risque n'est pas une certitude, et ce n'est pas en partant qu'on éloigne le risque. Au contraire, on le renforce en privant la majorité de voix précieuses. Le sursaut n'est pas impossible. Un bon candidat pour être secrétaire de section, une campagne dynamique, argumentée, offensive, tout cela peut porter ses fruits, pourvu qu'on ne cesse pas d'y croire. Et puis, imaginons le pire, comme il faut toujours le faire en politique, par méthode: nous constituerons une opposition déterminée, nous préparerons sur les bases qui sont les nôtres l'avenir. Car je le répète, lui seul compte, le présent étant pourri, et pour un certain temps encore.
Ce billet ne donne de conseil à personne. Je ne donne jamais de conseil, je n'administre aucune leçon, je me contente de présenter un point de vue, et ça n'est déjà pas si mal. Je le fais d'autant plus librement que Quintinus n'est pas strauss-kahnien mais partisan de Ségolène, très critique envers Moscovici et les Reconstructeurs, et donc en sérieux désaccords politiques avec moi. Avec des accords aussi, puisque nous avons signé ensemble la contribution thématique des rénovateurs de l'Aisne. C'est un socialiste, tout comme moi, et c'est cela qui compte à l'heure qu'il est. C'est pourquoi je ne peux être que sincérement peiné par son départ, même si je garde un petit espoir, sachant que rien dans la vie, hormis la mort, n'est irréversible.
Bonne matinée,
à Quintinus et à tous.
18 Comments:
finalement vous avez raison,
le ps, ce sont ses membres qui en parlent le mieux.
Entre ceux qui le quittent, ceux qui le critiquent.
C'est toujours comme cela quand les gens pensent d'abord à se servir plutot qu'à servir.
Autant je peux voir tous les avantages que vous apporte le parti
autant vous, je ne vois pas ce que vous lui apportez.
Que seriez vous sans lui, encore moins que ce que vous etes
que serait il sans vous, il s'en porterait bien mieux sans aucun doute.
By grandourscharmant, at 11:47 AM
Si "ce sont ses membres qui en parlent le mieux", alors n'en parlez pas, taisez-vous. De cette façon, et pour une fois, vous mettrez en cohérence vos pensées et vos écrits. Si vous en êtes capable.
En revanche, sur l'UMP dont vous êtes membre, vous pourriez nous dire beaucoup de choses... mais vous restez quasiment muet. Comme c'est dommage!
Allons, un peu de courage, un peu d'intelligence, et je suis sûr que vous allez nous en dire des choses intéressantes.
By Emmanuel Mousset, at 12:34 PM
un traître de moins, un !
By Anonyme, at 1:05 PM
Vous devez vous tromper dans votre calcul: ceux qui ont trahi les votes de la section sont toujours là.
By Emmanuel Mousset, at 1:32 PM
Il a l'air sympathique Quintinus, pourquoi ne mets-tu pas un lien qui pointe sur son blog à partir du tien ?
Entre réformateurs, il faut s'entraider... ;-)
By jpbb, at 3:45 PM
Chut, faut pas me le demander, je sais pas le faire, et ça va réveiller l'ours qui va encore en profiter pour grogner contre moi. Elles sont comme ça, ces bêtes-là!
By Emmanuel Mousset, at 5:33 PM
Vous voulez mettre un lien pour le site d'un traître qui appelle à voter Pierre André ?
2 traîtres, 2 !
By Anonyme, at 11:58 AM
Cher anonyme,
savez vous quels sont les pouvoirs de Batman qui dépassent les capacités humaines ?
Sinon c'est vrai que si on adhere à un parti, c'est pour soutenir le candidat de ce parti.
Si on est en désaccord, on a la décence de publiquement se taire.
Meme si je pense que cet appel à ne pas voter JPL aurons surement démobilisé une partie de l'électorat de droite et mobilisé une partie de l'électorat de gauche.
By grandourscharmant, at 12:24 PM
A l'anonyme:
Vous n'avez toujours pas appris à compter depuis hier? C'est pourtant simple. Les traîtres sont beaucoup plus que deux. Mais peut-être en faites-vous partie? Ce qui expliquerait votre difficulté à compter puisque le calcul vous inclut.
By Emmanuel Mousset, at 1:15 PM
Cher GOC,
Vous ne suivez pas mes conseils, vous ne ne parlez pas de l'UMP dont vous faites pourtant partie? Quel dommage! Vous êtes visiblement plus à l'aise dans ce que vous ne connaissez pas. Un auteur évoquait la "docte ignorance". Vous en êtes là.
By Emmanuel Mousset, at 1:18 PM
traîtres et jaloux...
By Anonyme, at 1:19 PM
Faut le comprendre aussi,
c'est quand meme notre Jean-Claude Dus politique local,
à part sur un malentendu ,
il n'a rien à attendre et à espérer.
By grandourscharmant, at 2:16 PM
Pas faux.
By Anonyme, at 2:46 PM
Qui est ce Jean-Claude Dus? Un ami à vous? Votre référence intellectuelle? Les lecteurs vont sans doute ainsi apprendre à mieux vous connaître, puisque vous résistez à nous parler de l'UMP.
By Emmanuel Mousset, at 2:51 PM
Ma vie ne tourne pas autour de l'ump et ne se limite pas à l'ump.
C'est les vacances, l'ump ne s'effondrera pas si je la laisse vivre un peu.
Il faut savoir laisser de l'espace aux autres pour qu'ils puissent s'exprimer et ne pas les étouffer.
Je ne suis pas vous qui avez l'air de manger ps, de respirer ps.
Et est ce que ça empeche le ps de s'effondrer certainement pas.
Surtout qu'en plus, je n'ai pas noté que vous en aviez quoi que ce soit à faire de vos lecteurs.
C'est vous l'animateur du blog, vous n'avez qu'à en parler de l'ump, si vous trouvez qu'elle n'est pas assez présente sur ce blog.
By grandourscharmant, at 3:38 PM
J'en parle, de l'UMP, au cas vous ne l'auriez pas remarqué. Mais vous, vous êtes incapable de la défendre, alors que vous en faites partie. D'où votre fuite. Pas joli, tout ça...
By Emmanuel Mousset, at 9:16 PM
Défendre l'ump contre quoi, contre qui ?
Vous ?
Je comprends que vous en vouliez à l'ump depuis qu'elle existe, vous n'avez connu que défaites et humiliations.
Mais, meme si l'ump doit prendre sa part, elle n'est pas seule responsable de tout cela.
Vous portez une responsabilité bien plus lourde dans cette situation.
Car votre manque de travail et vos errements personne d'autre que vous meme n'en est responsable.
By grandourscharmant, at 11:25 PM
Votre vacuité personnelle vous conduit constamment à faire référence à moi. Vous remplissez votre vide par ma personne. Je suis bien sûr touché par cet hommage involontaire que vous me rendez, et l'abaissement de vous-même est certainement très mérité.
Mais essayez de voir les choses objectivement: il n'y a pas que moi sur terre. Je vous parle de l'UMP, j'attends que vous m'en parliez, bien placé que vous êtes puisque vous y adhérez, et vous revenez... à moi.
By Emmanuel Mousset, at 9:55 AM
Enregistrer un commentaire
<< Home