Les palmiers brûlent.
L'insécurité est depuis une dizaine d'années un thème politique "porteur", comme on dit. Je m'interroge: c'est quoi exactement l'insécurité? Un mot, c'est certain, mais qui recouvre quelles réalités? Pour avancer dans ma réflexion, je me pose souvent la question: à part chez soi (et encore!), où est-on en sécurité? Un autre mot est "porteur", autant dénoncé que le premier, deux mots qui désignent des maux: les incivilités. D'ailleurs, l'un produirait l'autre, l'insécurité serait créée par les incivilités, multiples et variées.
Pour poursuivre ma réflexion, je vais vous emmener à la plage, c'est de saison, non? Et pas n'importe quelle plage, mais celle de ma ville, la plage artificielle de Saint-Quentin, en plein coeur du centre-ville, sur la grande place centrale, devant l'Hôtel de Ville dont nous fêterons l'an prochain le 500ème anniversaire. Original! Savez-vous que son concepteur, c'est Xavier Bertrand, à l'époque où il n'était que simple adjoint au maire? Savez-vous que Saint-Quentin Plage a précédé de plusieurs années Paris-Plage? Vous allez me demander maintenant: quel rapport avec l'insécurité et les incivilités? Le suivant:
Je lis, dans le Courrier Picard du 26 juillet, un article édifiant, signé Adeline Collet, sur notre bonne plage de Saint-Quentin. S'il y a un lieu de détente, de tranquillité et de sécurité, c'est bien la plage. Eh bien non! A tel point que des "animateurs-médiateurs" ont été désignés pour régler les litiges et dissuader les infractions. Mais quoi exactement? Toute une série de comportements, faits et gestes qui ne sont pas "civils", c'est-à-dire contraires à la citoyenneté, à la civilisation, à tout ce qui fait que les individus vivent agréablement en société les uns avec les autres. Oh, ce n'est pas grand-chose, rien de bien méchant, mais un peu quand même:
Des jets de sable, des gens qui boivent ou qui fument dans l'espace-enfants alors que c'est interdit, des personnes qui parlent fort et dérangent celles qui se reposent, des disputes, parfois, rarement, des bagarres, des parents qui mentent sur l'âge de leurs enfants pour les faire accéder à certains jeux interdits aux plus jeunes, des personnes qui introduisent des animaux, les décors qui sont endommagés, des seaux, pelles et râteaux qui sont volés dans le bac à sable,... J'ai gardé le plus drôle, le plus étrange et le plus con pour la fin: trois palmiers ont brûlé depuis l'ouverture de la plage! Dans certains banlieues, ce sont les voitures qui brûlent, à Saint-Quentin, ce sont les palmiers!
Dans L'Aisne Nouvelle de la semaine dernière, la rubrique "Noir sur blanc" est intitulée: "La plage, son soleil, son sable, ses mégots". Vous devenez le sujet: la prolifération des bouts de cigarettes sur le sable. C'est moche, sale, dangereux, les petits enfants peuvent les porter à leur bouche.. Les employés municipaux les ramassent, il y en a toujours autant. Et pourtant, de nombreuses poubelles sont sur le site. Que faire? Laisser faire, fermer les yeux, au risque d'un grave problème un jour? Distribuer des cendriers de poche, comme cela se fait ailleurs, au risque de se voir reprocher d'encourager le tabagisme? C'est comme le problème des crottes de chien: celui qui résoudra ça deviendra un grand politique et verra s'ouvrir devant lui les portes de la mairie. Je devrais y songer...
Encore dans L'Aisne Nouvelle, édition du 29 juillet, rubrique du "Petit Carillonneur", Monsieur Micro, le grand maître de la plage de Saint-Quentin, pousse un coup de gueule contre les parents qui oublient leurs enfants, ne les surveillent plus, considérant la plage comme une garderie. Jusqu'où l'incivilité ne va-t-elle pas se nicher! Heureusement, le pire est évité, la police municipale surveille le jour et des agents de sécurité la nuit. Alors ça, c'est bien? Non! Morgane, interrogée par le Courrier Picard, habite près de la plage et l'incivilité, c'est la nuit qu'elle la subit: "les vigiles jouent avec leurs chiens ou les énervent, ce qui fait qu'ils aboient et que je les entends de l'appartement. C'est pas terrible pour dormir!" Bref, Morgane est en sécurité mais pas dans la civilité. Qu'est-ce que c'est difficile la politique, essentiellement à ce niveau, pourtant le plus bas, apparemment le plus simple! Politique, politesse, police, une même racine grecque, la polis, c'est-à-dire la cité, ses petits et ses grands problèmes, dont le couple infernal contemporain, incivilité-insécurité.
Bonne soirée civile.
Pour poursuivre ma réflexion, je vais vous emmener à la plage, c'est de saison, non? Et pas n'importe quelle plage, mais celle de ma ville, la plage artificielle de Saint-Quentin, en plein coeur du centre-ville, sur la grande place centrale, devant l'Hôtel de Ville dont nous fêterons l'an prochain le 500ème anniversaire. Original! Savez-vous que son concepteur, c'est Xavier Bertrand, à l'époque où il n'était que simple adjoint au maire? Savez-vous que Saint-Quentin Plage a précédé de plusieurs années Paris-Plage? Vous allez me demander maintenant: quel rapport avec l'insécurité et les incivilités? Le suivant:
Je lis, dans le Courrier Picard du 26 juillet, un article édifiant, signé Adeline Collet, sur notre bonne plage de Saint-Quentin. S'il y a un lieu de détente, de tranquillité et de sécurité, c'est bien la plage. Eh bien non! A tel point que des "animateurs-médiateurs" ont été désignés pour régler les litiges et dissuader les infractions. Mais quoi exactement? Toute une série de comportements, faits et gestes qui ne sont pas "civils", c'est-à-dire contraires à la citoyenneté, à la civilisation, à tout ce qui fait que les individus vivent agréablement en société les uns avec les autres. Oh, ce n'est pas grand-chose, rien de bien méchant, mais un peu quand même:
Des jets de sable, des gens qui boivent ou qui fument dans l'espace-enfants alors que c'est interdit, des personnes qui parlent fort et dérangent celles qui se reposent, des disputes, parfois, rarement, des bagarres, des parents qui mentent sur l'âge de leurs enfants pour les faire accéder à certains jeux interdits aux plus jeunes, des personnes qui introduisent des animaux, les décors qui sont endommagés, des seaux, pelles et râteaux qui sont volés dans le bac à sable,... J'ai gardé le plus drôle, le plus étrange et le plus con pour la fin: trois palmiers ont brûlé depuis l'ouverture de la plage! Dans certains banlieues, ce sont les voitures qui brûlent, à Saint-Quentin, ce sont les palmiers!
Dans L'Aisne Nouvelle de la semaine dernière, la rubrique "Noir sur blanc" est intitulée: "La plage, son soleil, son sable, ses mégots". Vous devenez le sujet: la prolifération des bouts de cigarettes sur le sable. C'est moche, sale, dangereux, les petits enfants peuvent les porter à leur bouche.. Les employés municipaux les ramassent, il y en a toujours autant. Et pourtant, de nombreuses poubelles sont sur le site. Que faire? Laisser faire, fermer les yeux, au risque d'un grave problème un jour? Distribuer des cendriers de poche, comme cela se fait ailleurs, au risque de se voir reprocher d'encourager le tabagisme? C'est comme le problème des crottes de chien: celui qui résoudra ça deviendra un grand politique et verra s'ouvrir devant lui les portes de la mairie. Je devrais y songer...
Encore dans L'Aisne Nouvelle, édition du 29 juillet, rubrique du "Petit Carillonneur", Monsieur Micro, le grand maître de la plage de Saint-Quentin, pousse un coup de gueule contre les parents qui oublient leurs enfants, ne les surveillent plus, considérant la plage comme une garderie. Jusqu'où l'incivilité ne va-t-elle pas se nicher! Heureusement, le pire est évité, la police municipale surveille le jour et des agents de sécurité la nuit. Alors ça, c'est bien? Non! Morgane, interrogée par le Courrier Picard, habite près de la plage et l'incivilité, c'est la nuit qu'elle la subit: "les vigiles jouent avec leurs chiens ou les énervent, ce qui fait qu'ils aboient et que je les entends de l'appartement. C'est pas terrible pour dormir!" Bref, Morgane est en sécurité mais pas dans la civilité. Qu'est-ce que c'est difficile la politique, essentiellement à ce niveau, pourtant le plus bas, apparemment le plus simple! Politique, politesse, police, une même racine grecque, la polis, c'est-à-dire la cité, ses petits et ses grands problèmes, dont le couple infernal contemporain, incivilité-insécurité.
Bonne soirée civile.
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