L'Aisne avec DSK

02 août 2008

Saw.

Bonsoir à toutes et à tous.

Il m'a fallu 4 ans pour en arriver à regarder Saw, le film de James Wan. Ca s'est produit cet après-midi, chez moi, après un passage au magasin vidéo où j'ai emprunté le dvd, à deux pas de ma maison, boulevard Henri Martin. J'habite dans le quartier depuis un an et demi, c'est la première fois que j'y mettais les pieds. Une boutique formidable, allez-y. Je sais, je fais tout lentement, je prends mon temps. C'est ma méthode. Pourquoi tout vouloir tout de suite? Nous avons la vie devant nous!

Saw, quel choc! Les Américains ont le chic pour renouveler un genre cinématographique, en l'occurrence le film d'horreur. Celui-ci a manifestement une dimension métaphysique, et donc aussi politique. Saw nous dit quelque chose sur l'Amérique d'aujourd'hui et nos sociétés modernes, qui sont toutes plus ou moins américanisées. Quoi? Trois choses exactement:

1- L'énigme:

Saw adopte un style, le puzzle. Des éléments nous sont donnés, dispersés, incohérents, nous sommes invités à résoudre l'énigme. Belle métaphore sur l'Amérique qui interroge son destin, sur ce monde contemporain qui ne sait plus très bien qui il est, sur ses crises identitaires aujourd'hui récurrentes. La fameuse perte des repères, la voilà, mise en scène tragiquement, épouvantablement, dans Saw.

2- Le jeu:

Saw, c'est un très long et très éprouvant jeu pervers, qui n'en finit pas... même à la fin. Comment ne pas songer que le jeu a envahi notre société? Dans les bistrots, à la télé, dans les magazines, en politique, sur le net, tout le monde désormais joue, c'est l'idéal de notre époque. Regardez les commentaires de ce blog: on joue avec moi, on se joue de moi. Rien de sérieux, la légèreté partout. Mais Saw, c'est un jeu mortel.

3- Le mal:

Saw n'est pas le film qu'on croit, l'exhibition de scènes cruelles, une débauche de sang et de tortures, un éloge du sadisme. Non, c'est une oeuvre hautement morale, avec une profondeur religieuse. Je ne charrie pas. Les victimes sont aussi des coupables, mari infidèle, femme droguée, photographe peu scrupuleux, etc. Leur sort, un enfer, n'est pas immérité. Voilà ce que Saw veut nous faire comprendre.

Quand je regarde ce film, reflet d'une époque et d'une société, je ne peux m'empêcher de penser à l'excellente série télévisée (qui passe d'ailleurs ce soir sur TF1), Lost, dans laquelle on retrouve ces trois thèmes, l'énigme, le jeu et le mal, dans une version beaucoup plus soft.


Bonne nuit,
et ne faites pas de mauvais rêves...

10 Comments:

  • Parlez nous de cinéma effectivement, vous serez sans doute meilleur que sur le débat Val-Siné ou je vous ai trouvé particulièrement faible.

    En effet à part vos billets proprement dits qui étaient ce qu'ils étaient, vous n'avez dans vos commentaires répondu à aucun argument, pied à pied, comme vous le faites habituellement. Vous avez juste manié la dérision, l'insulte, etc.....ce qui est , me semble t-il un signe et un aveu de faiblesse.

    Il faut dire que l'arrivée de Robert a été comme une bouffée d'air frais. Il a été très largement au dessus de la mélée.

    By Anonymous Anonyme, at 11:40 AM  

  • J'ai expliqué longuement, à travers deux billets, pourquoi je soutenais Val et pourquoi je condamnais Siné . Manifestement, vous auriez aimé que je défende le point de vue contraire. Tant pis pour vous, je vous laisse avec le merveilleux Robert.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 1:05 PM  

  • Ce n'est pas tant le fait de défendre l'un ou de condamner l'autre qui m'a intéreressé . Tout le monde peut être défendu ou attaqué.Ce qui était frappant c'est votre refus du dialogue tout simplement.

    By Anonymous Anonyme, at 2:15 PM  

  • Eh bien moi, ce qui m'intéresse, ce n'est pas de "dialoguer" avec les imbéciles et les antisémites, mais de les combattre, et de soutenir Philippe Val. Non, tout le monde ne peut pas être défendu ou attaqué! Il y a le bien et le mal, la vérité et le mensonge, l'intelligence et l'idiotie. Je ne vais pas faire un trait d'égalité entre les deux, ce serait odieux. A vous de choisir votre camp, en tâchant de ne pas vous tromper.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 3:13 PM  

  • Je ne peux pas choisir le camp de celui qui commence par traiter l'autre d'imbécile avant même d'avoir dialoguer.

    Oui tout le monde peut et doit etre défendu,même les plus grands criminels de guerre et c'est un grand progrès de l'humanité.

    By Anonymous Anonyme, at 9:21 PM  

  • Vous confondez l'activité du militant et celle de l'avocat. Hitler a le droit d'être défendu par un avocat, mais c'est mon devoir de militant de le combattre. Je suis un militant, je ne suis pas un avocat. La confusion des deux, c'est la fin de la démocratie.

    "Dialoguer"? C'est bien mignon, ce que vous proposez là, mais je ne suis pas d'accord avec vous. Tout dialogue ne peut s'établir que sur un fond d'accord commun, à partir duquel des différences apparaissent, et où un compromis est toujours possible. A défaut de ce fond commun, il y a combat.

    Je vous donne un exemple: je refuse absolument de dialoguer avec des représentants du Front National, parce que je n'ai rien de commun avec eux (politiquement parlant) et que je les combats. Mais je discute volontiers avec les électeurs du FN, parce que ce sont des citoyens que je veux ramener vers la gauche.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 11:04 AM  

  • Vous faites , me semble t-il fausse route.

    1)Il ne faut jamais rompre le dialogue. JAMAIS.C'est une règle fondamentale qui rythme le progrès de l'humanité.

    2)Que vous ne souhaitiez pas discuter avec Le Pen, je le conçois, moi non plus je n'ai pas envie? Mais heureusement certains l'ont affronté avec succès.

    3)enfin et surtout les commentateurs de ce blog ne sont pas Le Pen, alors refuser de discuter avec eux c'est à la fois contradictoire avec ce que vous disiez il y a un instant et en plus c'est un aveu de faiblesse.

    By Anonymous Anonyme, at 2:23 PM  

  • 1- Vous avez raison, il ne faut jamais rompre un dialogue. Mais avec certains, je ne l'ai JAMAIS commencé, je m'y refuse, je ne risque donc pas de le rompre.

    2- Vous avez tort de confondre dialogue et affrontement. Le Pen, il faut l'affronter, pas dialoguer (je parle bien sûr pour moi, chacun faisant ce qu'il veut).

    3- La faiblesse, ce serait de m'abaisser à répondre à des propos idiots, des commentaires répétitifs, des interventions vicieuses. Et il y en a quelques-uns de cette sorte. Mais ne faut-il pas de tout pour faire un monde?

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 8:30 PM  

  • 1)Bon c'est déja ça de fait: IL NE FAUT PAS ROMPRE LE DIALOGUE

    2)le dialogue vient après l'affrontement

    3)Je sens imperceptiblement un changement d'attitude de votre part. Continuez vous etes sur la bonne voie.

    By Anonymous Anonyme, at 8:41 PM  

  • Vous n'avez strictement rien compris à ce que j'ai dit. Votre cas semble incurable. Tant pis.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 10:14 AM  

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