Même combat!
Le courant strauss-kahnien existe-t-il encore? Ceux qui posent la question ont souvent la réponse, du moins leur réponse, qui n'est pas nécessairement la mienne. Ils me font penser aux vautours dans Lucky Luke. A vrai dire, si disparition du courant il y a, ce serait par son grand succès. A La Rochelle, c'était flagrant: tout le monde se disait social-démocrate, même Fabius (d'où la possibilité de l'inclure désormais dans la majorité). Il n'y a que l'aile gauche qui résiste encore. Parfois je me demande: pour combien de temps?
Et puis, comment être strauss-kahnien sans Strauss-Kahn? Je crois que le problème est plutôt là. Pierre Moscovici a prononcé une phrase étrange, rapportée hier dans Libération: "J'ai été strauss-kahnien. Mais, aujourd'hui, nous sommes tous des post strauss-kahniens." Plus de courant, plus de strauss-kahniens?Je ne le pense pas, je pense même le contraire. Jamais notre courant n'aura été aussi important, puisqu'il est désormais en position centrale, une situation inédite, qui est aussi à l'origine de ses actuelles difficultés.
Comment y remédier? En travaillant avant tout à notre unité. Rien ne serait plus périlleux que de jouer Mosco contre Camba, ou Camba contre Mosco. Certains courriels que je reçois depuis dimanche glissent dangereusement dans ce travers. Des problèmes entre nous? Oui, et alors? Là où il n'y a pas de problèmes, c'est qu'il ne se passe rien, c'est la mort. Samedi, quelque chose a foiré, qu'il faut, que nous pouvons surmonter et dépasser. C'est ce que signifie le courrier électronique envoyé hier par Jean-Christophe Cambadélis, qui est très éclairant, et qui va dans le sens de l'apaisement.
Jean-Christophe a été formé à bonne école, la lambertiste, qui soigne la tactique, privilégie l'organisation, a un sens aigu du pouvoir, raisonne en termes de rapports de forces. C'est bien, c'est nécessaire, c'est utile, mais à doses raisonnables: point trop n'en faut. Camba reconnait qu'il y a eu à La Rochelle, dans ce fameux déjeuner tout près d'un Mosco esseulé, "un malheureux concours de circonstance", "à l'évidence mal géré", qui a pu "blesser" et "choquer". Il fallait le dire, c'est fait.
Mais l'essentiel demeure: l'alliance Mosco-Montebourg-Aubry, noyau dur d'une future majorité réformiste, auquel pourra s'agréger qui voudra, la Ligne claire d'abord, les fabiusiens ensuite, et Benoît Hamon s'il choisit, au risque de se contredire, d'abandonner l'aile gauche (mais je vois mal Emmanuelli le suivre dans cette aventure, et le NPS va peut-être subir une nouvelle mutation, dont il a décidément l'habitude depuis sa création).
Les strauss-kahniens veulent dépasser les anciens clivages. Nos adversaires se moquent en parlant de carpes et de lapins. Et alors? Des carpes entre elles ou des lapins entre eux, ça fait une bande de copains, et pas un rassemblement, encore moins une majorité. Surtout, les fabiusiens ont changé. Peut-être que leur revirement de 2005, le rejet de la Constitution européenne n'auront été qu'un accident dans leur histoire, dicté par l'opportunité, Fabius en bon élève de Mitterrand, très à gauche quand il s'agit de conquérir le pouvoir. Sauf que ça n'a pas marché.
On peut légitimement penser que Fabius est revenu à ses amours, qui ont quand même duré 20 ans, un socialisme moderniste que haïssait l'aile gauche. Je me souviens des poperénistes de ma section: fabiusien, c'était pour eux un gros mot, l'injure suprême, jusqu'à ce qu'ils deviennent... néo-fabiusiens. Ce qu'ils ne sont probablement plus maintenant ...
Je retiens ces derniers mots du courrier de Camba: "Rien d'irréparable n'a été commis", et l'appel pour finir à notre "intelligence collective". Mosco-Camba-DSK, même combat!
Bonne fin d'après-midi.
Et puis, comment être strauss-kahnien sans Strauss-Kahn? Je crois que le problème est plutôt là. Pierre Moscovici a prononcé une phrase étrange, rapportée hier dans Libération: "J'ai été strauss-kahnien. Mais, aujourd'hui, nous sommes tous des post strauss-kahniens." Plus de courant, plus de strauss-kahniens?Je ne le pense pas, je pense même le contraire. Jamais notre courant n'aura été aussi important, puisqu'il est désormais en position centrale, une situation inédite, qui est aussi à l'origine de ses actuelles difficultés.
Comment y remédier? En travaillant avant tout à notre unité. Rien ne serait plus périlleux que de jouer Mosco contre Camba, ou Camba contre Mosco. Certains courriels que je reçois depuis dimanche glissent dangereusement dans ce travers. Des problèmes entre nous? Oui, et alors? Là où il n'y a pas de problèmes, c'est qu'il ne se passe rien, c'est la mort. Samedi, quelque chose a foiré, qu'il faut, que nous pouvons surmonter et dépasser. C'est ce que signifie le courrier électronique envoyé hier par Jean-Christophe Cambadélis, qui est très éclairant, et qui va dans le sens de l'apaisement.
Jean-Christophe a été formé à bonne école, la lambertiste, qui soigne la tactique, privilégie l'organisation, a un sens aigu du pouvoir, raisonne en termes de rapports de forces. C'est bien, c'est nécessaire, c'est utile, mais à doses raisonnables: point trop n'en faut. Camba reconnait qu'il y a eu à La Rochelle, dans ce fameux déjeuner tout près d'un Mosco esseulé, "un malheureux concours de circonstance", "à l'évidence mal géré", qui a pu "blesser" et "choquer". Il fallait le dire, c'est fait.
Mais l'essentiel demeure: l'alliance Mosco-Montebourg-Aubry, noyau dur d'une future majorité réformiste, auquel pourra s'agréger qui voudra, la Ligne claire d'abord, les fabiusiens ensuite, et Benoît Hamon s'il choisit, au risque de se contredire, d'abandonner l'aile gauche (mais je vois mal Emmanuelli le suivre dans cette aventure, et le NPS va peut-être subir une nouvelle mutation, dont il a décidément l'habitude depuis sa création).
Les strauss-kahniens veulent dépasser les anciens clivages. Nos adversaires se moquent en parlant de carpes et de lapins. Et alors? Des carpes entre elles ou des lapins entre eux, ça fait une bande de copains, et pas un rassemblement, encore moins une majorité. Surtout, les fabiusiens ont changé. Peut-être que leur revirement de 2005, le rejet de la Constitution européenne n'auront été qu'un accident dans leur histoire, dicté par l'opportunité, Fabius en bon élève de Mitterrand, très à gauche quand il s'agit de conquérir le pouvoir. Sauf que ça n'a pas marché.
On peut légitimement penser que Fabius est revenu à ses amours, qui ont quand même duré 20 ans, un socialisme moderniste que haïssait l'aile gauche. Je me souviens des poperénistes de ma section: fabiusien, c'était pour eux un gros mot, l'injure suprême, jusqu'à ce qu'ils deviennent... néo-fabiusiens. Ce qu'ils ne sont probablement plus maintenant ...
Je retiens ces derniers mots du courrier de Camba: "Rien d'irréparable n'a été commis", et l'appel pour finir à notre "intelligence collective". Mosco-Camba-DSK, même combat!
Bonne fin d'après-midi.
7 Comments:
A quel moment la foi du charbonnier devient obstination et aveuglement ?
A quel moment les fantasmes prennent le pas sur ce qu'est la réalité ?
By grandourscharmant, at 8:49 PM
entendu sur rmc: ton courant a disparu!
RIP
By Anonyme, at 10:33 PM
My God, qu'est-ce que je vais devenir? C'est un peu comme dans "Lost", fin de la saison 4, quand l'île disparaît sous les yeux de Jack et Kate!
By Emmanuel Mousset, at 10:39 PM
sauf que la, tu n'es pas dans une fiction.hum..
By Anonyme, at 4:58 PM
Quoique, en politique, surtout au niveau local, je me demande parfois si je ne suis pas dans un mauvais film d'horreur. Mais qui est le monstre?
By Emmanuel Mousset, at 5:49 PM
tu n'as plus qu'à te recycler; pourquoi pas prof?
By Anonyme, at 8:50 PM
Très drôle... et peut-être plein de sagesse. Pourquoi je m'emmerde avec tout ça? J'aurais tellement mieux, plus utile, plus valorisant à faire... Faut être finalement un peu con.
By Emmanuel Mousset, at 9:27 PM
Enregistrer un commentaire
<< Home