Trois possibilités.

Bonsoir à toutes et à tous.

La Rochelle s'éloigne, les esprits se calment un peu, la situation au PS se décante très lentement. Pierre Moscovici a eu raison de repousser sa rencontre avec Martine Aubry. La bonne règle politique, c'est de prendre son temps, de creuser la distance avec l'actualité, de ne rien décider dans l'urgence, de repousser les choix de dernière minute, qui sont toujours les pires.

Dans son blog hier, Mosco rassemble les différents possibles qui s'offrent à nous, ceux qui ne veulent pas suivre les stratégies présidentialistes:

1- Martine Aubry se tourne vers Laurent Fabius et Benoît Hamon pour rédiger une motion qui sera en réalité celle de l'aile gauche, débarrassée de son noyau dur Mélenchon-Dolez-Filoche. Emmanuelli n'attend sûrement que ça. N'oublions pas qu'en 1995, il était partisan, lui le socialiste traditionnel, de la candidature du démocrate-chrétien Jacques Delors à la présidentielle. N'oublions pas que "Reconquêtes" ne veut pas se laisser enfermer dans une "aile gauche" qui le marginalise. Même tactique chez les poperénistes: Jean Poperen n'a jamais eu vraiment de sympathie pour l'aile gauche des années 70, le CERES. Il a toujours souhaité rester au coeur de la majorité mitterrandiste. A St Quentin, en 1995, lorsque les socialistes dissidents rallient les communistes, les poperénistes choisissent de figurer sur la liste officielle du rocardien Maurice Vatin. C'est pourquoi, encore aujourd'hui, une partie de la gauche du PS préfère la stratégie du coucou que de se présenter sous ses propres couleurs.

2- Martine Aubry se porte en tête d'une coalition hétéroclite, allant de Valls à Fabius, sans ligne idéologique précise, jouant seulement du réflexe anti-présidentiables, ni Royal ni Delanoë. Je n'y crois guère. Il faut partir d'une position offensive, pas défensive, il faut susciter une majorité d'idées, pas une attitude purement tacticienne. Pierre Mauroy, qui a l'expérience pour lui, l'a bien compris: il soutient Martine mais s'inquiéte de son rapprochement précipité en direction de Fabius. Il faut commencer par les idées, pas les hommes. Et ces idées ne peuvent qu'être réformistes, sociales-démocrates. Si Fabius et Hamon veulent s'y rallier, tourner le dos à ce qu'ils sont (surtout Hamon), c'est leur droit. Mais qu'on n'aille pas les chercher!

3- Moscovici rassemble Montebourg et Aubry, s'ouvre à la Ligne claire et au Pôle écologiste, poursuit les discussions avec qui veut bien s'intéresser à sa démarche: refus de la présidentialisation, rénovation du Parti, constitution d'un projet réformiste. Cette voie-là, c'est la bonne, celle que je souhaite, parce que cohérente. Quant au candidat au poste de premier secrétaire, pas de préalable, on en discute. Je pense à ma candidature aux municipales à St Quentin: c'était une offre (qui aurait été avantageuse pour tous quand on voit aujourd'hui dans quel bourbier on se retrouve!), pas une condition, pas un préalable. Faire d'une personne un point incontournable n'est pas dans ma conception politique. C'est pourquoi je ne me suis pas accroché à cette candidature, il ne le faut pas quand on constate qu'on ne rassemble pas suffisamment. Les convictions, le projet, voilà les préalables. Pas les individus.


Bonne soirée.