Amiens-St Quentin.
Bonsoir à toutes et à tous.
Je vous recommande la lecture d'un petit article consacré à Gilles Demailly, maire d'Amiens, dans Le Monde du 7 janvier. C'est politiquement prompt à nous faire réfléchir à ce qu'est une victoire municipale, à ce qu'elle pourrait être, demain, un jour, à Saint-Quentin.
L'élection de Demailly fait mentir plusieurs pseudo-vérités politiques:
1- Ce n'est pas un homme du sérail ("Est-il seulement un homme politique?" se demande Le Monde).
2- Ce n'est pas une figure charismatique ("pas un orateur").
3- Ce n'est pas un homme de courant ou de clan (il n'a signé aucune motion pour le congrès).
4- Ce n'est pas un homme de parti (il n'a jamais mis les pieds rue de Solférino!).
5- Son parcours est atypique: fils d'ouvrier agricole, un temps adhérent au PCF, spécialiste mondialement reconnu de la chimie des sucres!
Bref, les conditions habituelles de la victoire quand on est membre du Parti socialiste n'ont joué absolument aucun rôle chez Demailly. Ajoutons qu'il ne répond pas au jeunisme ambiant puisqu'il a 60 ans. Tout cela est intriguant et intéressant.
Alors, que s'est-il passé à Amiens pour que la gauche l'emporte en 2008? Et quelles leçons en tirer pour Saint-Quentin?
a- La gauche amiennoise a su tourner la page, solder son passé (le conflit PS-PC, Lec-Gremetz), ouvrir une nouvelle étape de son histoire avec une figure nouvelle, alors qu'à Saint-Quentin c'est une figure ancienne qui a été choisie.
b- Le poids des gremetziens, et de l'extrême gauche en général, est paradoxalement moins fort à Amiens (où ils ont leur député) qu'à Saint-Quentin. La gauche peut donc offrir une image plus modéré, plus moderne, plus ouverte.
c- La tête de liste socialiste n'est pas issue d'un rapport de force entre courants, Demailly lui même ne se revendiquant d'aucun courant. Ainsi, les conditions du rassemblement interne étaient posées plus facilement. Là, on est aux antipodes de ce que s'est passé à Saint-Quentin.
d- Même si Gilles Demailly est au PS depuis 1986 et conseiller municipal, son profil est celui de la "société civile", un notable de gauche, président de l'université d'Amiens depuis 2001. De ce point de vue, on pourrait le rapprocher, dans la gauche saint-quentinoise, d'un Michel Garand, directeur d'IME, ou d'un Laurent Valentin, médecin bien implanté.
e- Amiens et Saint-Quentin se ressemblent politiquement par leur tradition et leur passé communistes, que les socialistes ont su, à Amiens, dépasser. Mais elles se distinguent sociologiquement: Amiens, grande ville universitaire, est dotée d'une classe moyenne plus importante, plus influente qu'à Saint-Quentin, où les différences de classes sont plus tranchées, laissant plus difficilement un espace politique à une gauche moderne, social-démocrate. Mais je reste persuadé que cette évolution sociologique se fera et qu'un jour, à Saint-Quentin comme aujourd'hui à Amiens, les temps seront mûrs pour une gauche réformiste, seule en capacité de battre la droite.
f- Une victoire politique est le produit des forces des uns et des faiblesses des autres. Le ministre de Robien paraissait s'être éloigné d'Amiens, ce qui ne pardonne pas électoralement. Xavier Bertrand en sait quelque chose, c'est pourquoi il soigne avant tout sa présence en ville et dans la circonscription. Une faiblesse en politique, c'est souvent une décision qui ne passe pas auprès de la population. Pour de Robien, c'est la construction d'une verrière géante sur la place de la gare. Jamais Pierre André n'a eu à subir, sur l'un de ses projets, une telle levée de boucliers.
Gilles Demailly, je le rapproche, psychologiquement, des socialistes axonais Patrick Day, devenu dans à peu près les mêmes circonstances maire de Soissons, et d'Yves Daudigny, sénateur et président du Conseil général de l'Aisne: des hommes discrets, plutôt modérés, très consensuels, pas idéologues, pas apparatchiks pour un sou.
Un dernier mot pour encourager tous mes camarades saint-quentinois: la droite amiennoise a gagné les municipales trois fois de suite et elle a perdu à son quatrième mandat. Il n'y a pas de fatalité en politique, rien n'est perdu pour 2014, pourvu que nous sachions tirer les leçons de l'exemple amiennois.
Bonne soirée.
Je vous recommande la lecture d'un petit article consacré à Gilles Demailly, maire d'Amiens, dans Le Monde du 7 janvier. C'est politiquement prompt à nous faire réfléchir à ce qu'est une victoire municipale, à ce qu'elle pourrait être, demain, un jour, à Saint-Quentin.
L'élection de Demailly fait mentir plusieurs pseudo-vérités politiques:
1- Ce n'est pas un homme du sérail ("Est-il seulement un homme politique?" se demande Le Monde).
2- Ce n'est pas une figure charismatique ("pas un orateur").
3- Ce n'est pas un homme de courant ou de clan (il n'a signé aucune motion pour le congrès).
4- Ce n'est pas un homme de parti (il n'a jamais mis les pieds rue de Solférino!).
5- Son parcours est atypique: fils d'ouvrier agricole, un temps adhérent au PCF, spécialiste mondialement reconnu de la chimie des sucres!
Bref, les conditions habituelles de la victoire quand on est membre du Parti socialiste n'ont joué absolument aucun rôle chez Demailly. Ajoutons qu'il ne répond pas au jeunisme ambiant puisqu'il a 60 ans. Tout cela est intriguant et intéressant.
Alors, que s'est-il passé à Amiens pour que la gauche l'emporte en 2008? Et quelles leçons en tirer pour Saint-Quentin?
a- La gauche amiennoise a su tourner la page, solder son passé (le conflit PS-PC, Lec-Gremetz), ouvrir une nouvelle étape de son histoire avec une figure nouvelle, alors qu'à Saint-Quentin c'est une figure ancienne qui a été choisie.
b- Le poids des gremetziens, et de l'extrême gauche en général, est paradoxalement moins fort à Amiens (où ils ont leur député) qu'à Saint-Quentin. La gauche peut donc offrir une image plus modéré, plus moderne, plus ouverte.
c- La tête de liste socialiste n'est pas issue d'un rapport de force entre courants, Demailly lui même ne se revendiquant d'aucun courant. Ainsi, les conditions du rassemblement interne étaient posées plus facilement. Là, on est aux antipodes de ce que s'est passé à Saint-Quentin.
d- Même si Gilles Demailly est au PS depuis 1986 et conseiller municipal, son profil est celui de la "société civile", un notable de gauche, président de l'université d'Amiens depuis 2001. De ce point de vue, on pourrait le rapprocher, dans la gauche saint-quentinoise, d'un Michel Garand, directeur d'IME, ou d'un Laurent Valentin, médecin bien implanté.
e- Amiens et Saint-Quentin se ressemblent politiquement par leur tradition et leur passé communistes, que les socialistes ont su, à Amiens, dépasser. Mais elles se distinguent sociologiquement: Amiens, grande ville universitaire, est dotée d'une classe moyenne plus importante, plus influente qu'à Saint-Quentin, où les différences de classes sont plus tranchées, laissant plus difficilement un espace politique à une gauche moderne, social-démocrate. Mais je reste persuadé que cette évolution sociologique se fera et qu'un jour, à Saint-Quentin comme aujourd'hui à Amiens, les temps seront mûrs pour une gauche réformiste, seule en capacité de battre la droite.
f- Une victoire politique est le produit des forces des uns et des faiblesses des autres. Le ministre de Robien paraissait s'être éloigné d'Amiens, ce qui ne pardonne pas électoralement. Xavier Bertrand en sait quelque chose, c'est pourquoi il soigne avant tout sa présence en ville et dans la circonscription. Une faiblesse en politique, c'est souvent une décision qui ne passe pas auprès de la population. Pour de Robien, c'est la construction d'une verrière géante sur la place de la gare. Jamais Pierre André n'a eu à subir, sur l'un de ses projets, une telle levée de boucliers.
Gilles Demailly, je le rapproche, psychologiquement, des socialistes axonais Patrick Day, devenu dans à peu près les mêmes circonstances maire de Soissons, et d'Yves Daudigny, sénateur et président du Conseil général de l'Aisne: des hommes discrets, plutôt modérés, très consensuels, pas idéologues, pas apparatchiks pour un sou.
Un dernier mot pour encourager tous mes camarades saint-quentinois: la droite amiennoise a gagné les municipales trois fois de suite et elle a perdu à son quatrième mandat. Il n'y a pas de fatalité en politique, rien n'est perdu pour 2014, pourvu que nous sachions tirer les leçons de l'exemple amiennois.
Bonne soirée.
6 Comments:
Parti Communiste Français- Section de St Quentin
22, rue de la Pomme Rouge-02100 St-Quentin
Communiqué de presse
Ce n'est pas par la guerre que l'on construit la paix et la sécurité
Suite aux manifestations des 3 et 10 janvier à Paris, aux quelles les communistes de Saint Quentin ont participé, la section du PCF est très préoccupée par de la situation dramatique dans la bande de Gaza.
Nous dénonçons : Une guerre sans issue qui, d’annexions en colonisations, de blocus en mur de la honte, se nourrit dans un terrible engrenage des fanatismes et de leurs violences.
Il faut donner sa chance à la paix, en travaillant enfin à une solution juste et durable : un état palestinien de pleine souveraineté dans les frontières de 1967. Deux Etats, palestinien et israélien, vivant en sécurité et en coopération ! C'est parce qu'il n'y a pas de processus de paix que nous connaissons la tragédie d'aujourd'hui.
Les communistes appellent à un rassemblement devant la sous préfecture, où une motion sera déposée
JEUDI 15 JANVIER A 18h15 à la sous-préfecture
Pour exiger un cessez-le-feu immédiat
Continuer le massacre d’une population civile est un crime contre l’humanité. Avec le cessez-le-feu il faut aussi lever le blocus, porter secours aux populations de Gaza, reconnaître les droits des Palestiniens car il n’y aura pas de paix durable sans justice
Rejoigniez-nous !
Corinne
By Anonyme, at 1:10 PM
Corinne,
Je n'irai pas à cette manifestation, et j'espère qu'aucun socialiste n'ira, parce que ce communiqué n'est pas conforme à notre ligne politique:
1- Aucune condamnation du Hamas, qui porte une lourde responsabilité dans ce qui se passe, et qui entrave les efforts politiques de l'Autorité palestinienne.
2- L'utilisation de "crime contre l'humanité" est odieuse et fausse. Tant que cette expression outrageante pour Israël sera utilisée, je ne suivrais pas ceux qui l'utilise (il suffit de dire qu'Israël mène une guerre injuste et inutile, c'st suffisant pour condamner son opération militaire; pourquoi en rajouter?).
By Emmanuel Mousset, at 6:16 PM
Ce matin, à 12H27, une dépêche AFP rend compte du tragique bilan quotidien pratiqué par le Docteur Mouawiya HASSANEIN, chef des services d'urgence à Gaza.
Mort: 905. blessés: 3950.
Les morts sont décomptés ainsi:
- enfants: 277;
- femmes: 95;
- personnes âgées: 92;
- secouristes: 215;
- journalistes: 3;
- étrangers: 3.
Comme on le voit, cette impressionnante liste de “terroristes” pris la main dans le sac justifie tout à fait l'action d'Israël, malgré les instances internationales !!
By Anonyme, at 6:38 PM
Pas besoin de ce décompte dramatique pour condamner l'intervention israélienne dans la Bande de Gaza. Aligner des chiffres ne suffit pas, il faut avoir une analyse politique, se demander pourquoi on en est arrivé là.
By Emmanuel Mousset, at 7:45 PM
oh que si les chiffres sont fondamentaux,
Abbas a expliqué qu'israel voulait anéantir le peuple palestinien.
Au rythme de 1 000 morts en 15 jours,
il faudrait plus de 60a à Israel pour y arriver à ce rythme là sans tenir compte de la natalité à gaza qui est une des plus importantes du monde.
Parfois l'arithmétique permet de remettre les choses en perspective.
Il n'est jamais bon de critiquer les exces des autres en étant soi-meme excessif.
By grandourscharmant, at 1:48 PM
En la matière, l'arithmétique est odieuse. Une victime innocente est une victime innocente, pas besoin de les additionner ou de les multiplier pour condamner la nature d'une guerre. Quand en aurez-vous fini avec votre sale habitude d'exporter le calcul hors des mathématiques, le seul endroit où il a sa place?
By Emmanuel Mousset, at 4:07 PM
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