L'Aisne avec DSK

09 janvier 2009

L'idée et le chemin.

Bonjour à toutes et à tous.

C'était hier le 13ème anniversaire de la disparition de François Mitterrand. Chaque année, à cette date, j'ai une pensée pour celui qui m'a fait aimer la politique et qui a conduit la gauche au pouvoir, après quasiment un quart de siècle dans l'opposition. Puisse la gauche actuelle ne pas en arriver là, puisse-t-elle trouver son François Mitterrand qui la portera au pouvoir...

Hier, dans le cimetière de Jarnac, ils étaient une centaine pour lui rendre hommage, et une seule personnalité d'envergure nationale: Michel Charasse, vieux grognard de la Mitterrandie, aujourd'hui exclu du PS, pour une sombre histoire de rivalités de pouvoir au Conseil général du Puy de Dôme!

En ce jour, qu'est-ce qui me revient spontanément en mémoire, à l'évocation de François Mitterrand? Deux choses:

1- D'abord un âge, 65 ans. Jusque là, Mitterrand est un looser absolu. Il a raté deux fois les présidentielles, n'a pas pu se présenter en 1969, voit l'union de la gauche, sa stratégie, éclater et son projet, contenu dans le Programme commun, contesté par plus moderne et plus jeune que lui, le sémillant Michel Rocard. C'est quand tout est fini que tout commence. A 65 ans, en 1981, Mitterrand commence vraiment sa vie politique dans les sommets. "La vie commence à 60 ans", chantait Tino Rossi en atteignant cet âge. Il avait tort. Pour Mitterrand, la vie a commencé à 65 ans.

2- Ensuite une image, une affiche, au milieu des années 70, qui a beaucoup fait pour ma conversion au socialisme: l'immense photo de Mitterrand, marchant sur une plage, écharpe rouge au vent, sur fond d'océan, et ce slogan: "Le socialisme, une idée qui fait son chemin". Qu'elle était belle, cette affiche! On ne pouvait que devenir socialiste en la regardant. Elle disait quelque chose que Mitterrand a souvent redit: la politique, c'est une idée et un chemin, c'est-à-dire des convictions et une volonté. L'idée sans le chemin, ça ne donne rien. Chez Mitterrand, je pense même que le chemin était plus important que l'idée. "On ne peut rien contre la volonté d'un homme", disait-il aussi. Cette formule, j'en ai fait, depuis longtemps, un adage personnel.

Et je vais encore plus loin: si la politique n'était qu'une volonté, si jamais l'idée qu'elle porte ne triomphait, cette volonté se suffirait à elle même pour remplir et réussir une vie. Mitterrand aurait-il échoué en 1981, comme tout le laissait croire alors, il aurait tout de même gagné, il n'aurait absolument rien regretté, j'en suis certain. La politique, c'est une volonté qui va au bout d'elle même. Ça marche, tant mieux, ça rate, tant pis. L'essentiel, c'est de vouloir.


Bonne fin de matinée,
et pour 2009,
grande et forte volonté.

2 Comments:

  • Seriez vous retombé en acédie ?
    Vous n'en loupez vraiment pas une.

    des 1944 dans le gouvernement De Gaulle
    député des 1946
    ministre sans discontinuer de 1947 à 1951
    plus jeune ministre du gouvernement en 1947

    Ministre de l'intérieur, de la justice sous la 4e

    Président de l'UDSR de 1953 à 1965
    1er secrétaire du PS de 1971 à 1981
    Conseiller général de 1949 à 1979

    Présent au congres de La Haye en 1948

    Vous expliquez, à 65a, il est un looser absolu.

    On comprend mieux vos critiques à XB, tant qu'il ne sera pas président vous refuserez de lui reconnaitre des qualités, des talents et des compétences, mais vu que meme pour mitterrand vous ne le faites pas...

    Tout ce que son parcours raconte sur la politique et le fait que des le début il appartenait au sérail, vous ne le voyez pas,
    vous ne le comprenez pas.

    Et faire passer le déni de démocratie et le sectarisme du ps vis à vis de MC pour une sombre histoire de rivalités...

    Si vous n'étiez pas si inquiétant, vous en seriez distrayant.
    Comme apres autant d'années d'engagement peut on autant méconnaitre ce qu'est la réalité de la politique.

    By Blogger grandourscharmant, at 12:03 PM  

  • C'est ainsi, que vous le vouliez ou non: en France, tant qu'on n'a pas atteint l'Elysée, on est considéré comme un perdant. Voir Rocard, voir Balladur. Je suis le premier à le déplorer, mais c'est ainsi.

    En comparant la Vème et la IVème République, vous êtes complètement à côté de la plaque. Les modes d'accès au pouvoir étaient différents, les personnels aussi. Le gaulliste que vous êtes peut-être encore devrait le savoir.

    L'acédie n'a rien à voir avec tout ça.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 6:10 PM  

Enregistrer un commentaire

<< Home