Des propos choquants.

Bonsoir à toutes et à tous.

Il y a des soirs où l'on a envie de bondir quand on regarde son petit écran. C'était le cas, en ce qui me concerne, hier soir, à 23h00, devant l'émission "Ce soir (ou jamais)", consacrée à la question: "Comment vivre ensemble?". Diversité humaine, accueil de l'autre, refus de la discrimination, voilà quels étaient les sujets. Parmi les invités, journaliste, généticien, écrivain, il y avait une militante, Houria Bouteldja, porte-parole du mouvement "Les Indigènes de la République", dont la thèse est de considérer que les minorités ethniques en France sont des colonisés. D'où le nom d' "Indigènes de la République". Cette vision des choses me parait excessive. Nous sommes très loin de l'humanisme bon enfant de SOS-Racisme.

Houria Bouteldja est une très belle femme, dont les cheveux sont pris dans une sorte de coiffe africaine. Ses yeux sont attentifs au débat , mais quand elle s'exprime, ils deviennent durs, très durs, aussi durs que ses paroles. Elle commence par critiquer Le Monde, qu'elle qualifie de raciste (rien que ça!), parce que son rédacteur en chef s'est écrié, au lendemain des attentats du 11 septembre: "Nous sommes tous des américains". Elle n'aime pas parce que, selon elle, il existe d'autres victimes à travers le monde, plus nombreuses, auxquelles personne ne nous demande de nous identifier? Pourquoi alors les américains?

Je comprends le raisonnement, mais je ne l'approuve pas. Dans cette logique, on ne s'identifiera jamais à aucune victime puisqu'on en trouvera toujours d'autres. L'identification est nécessairement sélective. L'essentiel est qu'elle soit porteuse d'universalité, qu'elle ait une fonction symbolique. Et puis, dans l'attentat contre le Word Trade Cender, le crime frappe une ville occidentale, qui sous bien des aspects est une ville mondiale, touchée par un mal qui effraie, le terrorisme islamiste. C'est aussi ce qui explique qu'on se sente concerné, qu'on se projette dans l'événement. Et c'est très bien comme ça.

Dans son aveuglement, Houria Bouteldja en vient à accuser le Parti communiste de complicité, parce que quelques jours après le 11 septembre, à la fête de L'Humanité, des drapeaux américains avaient été dressés et que la compassion avait fait là encore le plein. Je ne me souviens pas de cet épisode, mais je ne crois pas qu'on puisse accuser, même en cette occasion, le PCF de faiblesse à l'égard de l'Amérique!

Mais le pire a été proféré à propos de l'Etat d'Israël, condamné par Bouteldja comme "colonialiste" et "raciste"! Cet État n'a évidemment rien à voir avec les grands systèmes coloniaux, de la France ou de l'Angleterre, tels qu'ils se sont installés sur la planète à partir du XIXème siècle. Quant au racisme, rappelons qu'Israël est un Etat de droit, une démocratie parlementaire. Mais quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage.

Ces propos plus que choquants ont été tenus sans qu'aucun invité ne proteste, alors qu'il aurait fallu sévèrement moucher la dame. Tout au plus l'un d'entre eux a trouvé que Bouteldja faisait des raccourcis un peu expéditifs. C'est le moins qu'on puisse dire!


Bonne soirée.