Les héros sont fatigués.
J'ai regardé hier soir sur France 3, un peu tard, un magnifique documentaire de l'excellent documentariste Daniel Costelle, "Lindbergh, l'aigle solitaire". L'aviateur a été, au début de sa carrière, un Tintin vivant: jeune, entreprenant, populaire, un héros de notre temps, alors que le personnage d'Hergé n'a été qu'un héros de papier (voir le billet d'hier "Mon Tintin"). Je veux vous en dire quelques mots, qui feront suite à quelques réflexions sur ce blog consacrées à l'absence de héros dans la société moderne. Une civilisation sans modèle, sans référence, sans admiration, est-ce possible, est-ce positif?
Lindbergh, c'est d'abord un héros oublié. Qui se souvient aujourd'hui qu'il a drainé des foules entières, partout où il est passé, dans les années 20 et 30? C'était un héros universel. Quand on songe qu'ils étaient un million à Londres pour l'acclamer, après sa traversée de l'Atlantique! Qui ferait aussi bien maintenant? Des footballeurs, peut-être. C'est vous dire le degré de notre déclin...
Et puis, Lindbergh s'est effacé de nos mémoires et de nos enthousiasmes. Saviez-vous qu'il est mort en 1974, devenu une sorte d'écolo, et treize enfants de trois femmes! Rien à voir avec le jeune homme puritain des débuts, au bras de sa mère! C'est peut-être le destin d'un héros de ne pas le rester.
Lindbergh, c'est aussi un héros déchu, et assez vite. Dans les années 30, il manifeste des sympathies pour l'Allemagne nazie, il se met à détester cette démocratie américaine qui exploite son image, le fabrique en héros alors qu'il n'a rien demandé. La mort de son fils enlevé conduit même à la vente d'échelles miniatures reproduisant celle du kidnapping. C'est ça aussi la société américaine! Ça n'en rend pas pour autant aimable le IIIème Reich. Sauf pour Lindbergh, qui se lance en politique et aurait peut-être pu devenir président des Etats-Unis, si là encore le destin ne s'en était mêlé.
Lindbergh, c'est surtout un formidable témoin de son siècle. Et quel siècle! Le même homme, dans une même existence, a réalisé l'exploit de traverser l'Atlantique en avion et a vu l'homme conquérir la Lune. Aller de New-York à Paris par les airs était alors une incroyable aventure. 40 ans plus tard, des hommes allaient de la Terre à la Lune! En moins d'un demi-siècle, l'humanité a réalisé un bond gigantesque, sans équivalent dans son histoire. Et nous ferions aujourd'hui la grimace? Nous refuserions d'honorer nos exploits, nos géants, nos héros? Serions-nous devenus si petits, si mesquins, si médiocres? Je ne veux pas le croire...
Bon après-midi.
Lindbergh, c'est d'abord un héros oublié. Qui se souvient aujourd'hui qu'il a drainé des foules entières, partout où il est passé, dans les années 20 et 30? C'était un héros universel. Quand on songe qu'ils étaient un million à Londres pour l'acclamer, après sa traversée de l'Atlantique! Qui ferait aussi bien maintenant? Des footballeurs, peut-être. C'est vous dire le degré de notre déclin...
Et puis, Lindbergh s'est effacé de nos mémoires et de nos enthousiasmes. Saviez-vous qu'il est mort en 1974, devenu une sorte d'écolo, et treize enfants de trois femmes! Rien à voir avec le jeune homme puritain des débuts, au bras de sa mère! C'est peut-être le destin d'un héros de ne pas le rester.
Lindbergh, c'est aussi un héros déchu, et assez vite. Dans les années 30, il manifeste des sympathies pour l'Allemagne nazie, il se met à détester cette démocratie américaine qui exploite son image, le fabrique en héros alors qu'il n'a rien demandé. La mort de son fils enlevé conduit même à la vente d'échelles miniatures reproduisant celle du kidnapping. C'est ça aussi la société américaine! Ça n'en rend pas pour autant aimable le IIIème Reich. Sauf pour Lindbergh, qui se lance en politique et aurait peut-être pu devenir président des Etats-Unis, si là encore le destin ne s'en était mêlé.
Lindbergh, c'est surtout un formidable témoin de son siècle. Et quel siècle! Le même homme, dans une même existence, a réalisé l'exploit de traverser l'Atlantique en avion et a vu l'homme conquérir la Lune. Aller de New-York à Paris par les airs était alors une incroyable aventure. 40 ans plus tard, des hommes allaient de la Terre à la Lune! En moins d'un demi-siècle, l'humanité a réalisé un bond gigantesque, sans équivalent dans son histoire. Et nous ferions aujourd'hui la grimace? Nous refuserions d'honorer nos exploits, nos géants, nos héros? Serions-nous devenus si petits, si mesquins, si médiocres? Je ne veux pas le croire...
Bon après-midi.
0 Comments:
Enregistrer un commentaire
<< Home