Clarté et crédibilité.
Bonjour à toutes et à tous.
Dans l'année qui a précédé mon renoncement à me présenter aux municipales, parce que les conditions n'étaient pas réunies pour une candidature et une campagne sérieuses, je me suis souvent demandé à quoi pouvait servir un conseiller municipal d'opposition. Et j'ai été souvent tenté de répondre brutalement: rien! Je m'explique:
1- Le pouvoir d'un conseiller municipal d'opposition est quasiment inexistant puisqu'il ne peut pas vraiment influer sur les décisions municipales, surtout à Saint-Quentin.
2- Il n'a pas une réelle et complète connaissance des dossiers, ce qui rend difficiles les interventions pertinentes.
3- Les débats et décisions en conseil municipal sont majoritairement techniques, administratifs. Difficile d'y mettre une dimension proprement politique.
4- A Saint-Quentin, mais ce n'est pas une exception, le sénateur-maire en reste aux questions purement locales, ce qui interdit, là aussi, de politiser les enjeux.
A partir de ces constats, une opposition municipale est nécessairement dans un rôle ingrat, frustrant, limité. Elle ne peut s'en sortir qu'en s'adressant à l'opinion, la prenant à témoin, lui montrant une image qui devra la rendre crédible afin de la faire accéder, un jour, aux affaires. C'est pourquoi la communication est une dimension fondamentale.
Je prends l'exemple qui a agité les esprits il y a quelques jours, l'enneigement de la ville et ce qui a été considéré comme des contre-performances des services techniques. Je ne reviens pas sur ce que j'ai écrit hier (voir le billet "Feu de tout bois"). Sans accabler la Ville, il y avait un moyen de faire des propositions afin de répondre aux demandes légitimes des plaignants (des lecteurs, dans leurs commentaires, ont avancé quelques idées).
En ce qui concerne la cérémonie des voeux (la maintenir ou pas?), la critique semble plus crédible et plus politique. D'abord parce que cette cérémonie relève d'un choix (la neige, on n'y peut rien et les services font ce qu'ils peuvent). Ensuite parce que son coût (combien, d'ailleurs?) pourrait parfaitement être affecté ailleurs (mais où, à quoi?). Enfin parce que l'argument économique (on fait marcher le commerce du champagne) est contestable: une municipalité doit utiliser l'argent des contribuables à bon escient, dans l'intérêt de ses habitants, et pas en vue du développement de Pommery ou Moët§Chandon.
Qu'il y ait une cérémonie des voeux, c'est normal. Qu'elle soit suivie d'un cocktail bien achalandé, c'est discutable. Ma conception est austère? Oui, pourquoi pas, je le revendique. Et puisque le sénateur-maire s'est moqué, à juste raison, du râleur qui refuse de nettoyer son trottoir, je me sens autorisé à me moquer du pique-assiette, du profiteur et du picoleur, personnage répandu dans les cérémonies de ce type.
J'ajoute que ce n'est pas la crise financière mondiale qui me conduit à contester les cérémonies des voeux aussi bien que les cartes que nous envoient les élus, de droite comme de gauche, surtout il est vrai quand l'année est électorale. Non, c'est un principe d'utilité, et aussi d'économie: alors qu'on ne cesse de faire la chasse au gaspillage, dans les administrations et les entreprises, voilà me semble-t-il une belle économie à réaliser!
Une opposition crédible doit être aussi une opposition claire. L'Aisne Nouvelle d'hier consacre sa "une" à la transformation du bureau de poste de Saint-Martin en agence postale municipale, afin de montrer que la population, consultée par la municipalité, est d'accord avec cette mesure. Le journal rapproche la contestation de cette décision avec la pétition que le PS a fait nationalement signer samedi, contre la privatisation de la Poste. Sauf qu'on ne peut pas confondre les deux, ce sont deux combats bien distincts.
Les agences postales municipales existent, alors que la Poste n'est pas aujourd'hui privatisée (et les socialistes se battent pour qu'elle ne le soit pas). Les deux questions (faut-il créer une agence postale municipale à Saint-Martin? Faut-il privatiser la Poste?) sont complètement disjointes. A la première question, je n'ai pas de réponse, je ne connais pas le dossier. Je ne suis pas hostile par principe à ce genre d'agences, qui remplissent à peu près les fonctions d'un bureau de poste.
Le problème politique est ailleurs: cette structure sera soutenue financièrement par la municipalité (les charges, le salaire des agents). Là encore, le financier n'est pas loin du politique. A combien s'élève ce choix? Pouvait-on procéder autrement? Voilà comment je conçois une opposition municipale: clarté et crédibilité, critiques ciblées assorties de propositions. On ne s'oppose bien qu'en montrant qu'on ferait autrement et mieux si on accédait aux responsabilités. En attendant d'y accéder vraiment...
A la deuxième question, ma réponse est évidemment non: je refuse que la Poste devienne une société anonyme, c'est-à-dire une entreprise privée. A partir du moment où une activité a une portée universelle, qu'elle s'adresse absolument à tous, comme le courrier qu'on reçoit, elle doit relever d'un service public. Celui-ci bien sûr doit s'adapter aux évolutions de la société (la création d'agences postales municipales ou de points-poste vont dans ce sens) mais son statut doit demeurer celui d'un service public.
Bon après-midi.
Dans l'année qui a précédé mon renoncement à me présenter aux municipales, parce que les conditions n'étaient pas réunies pour une candidature et une campagne sérieuses, je me suis souvent demandé à quoi pouvait servir un conseiller municipal d'opposition. Et j'ai été souvent tenté de répondre brutalement: rien! Je m'explique:
1- Le pouvoir d'un conseiller municipal d'opposition est quasiment inexistant puisqu'il ne peut pas vraiment influer sur les décisions municipales, surtout à Saint-Quentin.
2- Il n'a pas une réelle et complète connaissance des dossiers, ce qui rend difficiles les interventions pertinentes.
3- Les débats et décisions en conseil municipal sont majoritairement techniques, administratifs. Difficile d'y mettre une dimension proprement politique.
4- A Saint-Quentin, mais ce n'est pas une exception, le sénateur-maire en reste aux questions purement locales, ce qui interdit, là aussi, de politiser les enjeux.
A partir de ces constats, une opposition municipale est nécessairement dans un rôle ingrat, frustrant, limité. Elle ne peut s'en sortir qu'en s'adressant à l'opinion, la prenant à témoin, lui montrant une image qui devra la rendre crédible afin de la faire accéder, un jour, aux affaires. C'est pourquoi la communication est une dimension fondamentale.
Je prends l'exemple qui a agité les esprits il y a quelques jours, l'enneigement de la ville et ce qui a été considéré comme des contre-performances des services techniques. Je ne reviens pas sur ce que j'ai écrit hier (voir le billet "Feu de tout bois"). Sans accabler la Ville, il y avait un moyen de faire des propositions afin de répondre aux demandes légitimes des plaignants (des lecteurs, dans leurs commentaires, ont avancé quelques idées).
En ce qui concerne la cérémonie des voeux (la maintenir ou pas?), la critique semble plus crédible et plus politique. D'abord parce que cette cérémonie relève d'un choix (la neige, on n'y peut rien et les services font ce qu'ils peuvent). Ensuite parce que son coût (combien, d'ailleurs?) pourrait parfaitement être affecté ailleurs (mais où, à quoi?). Enfin parce que l'argument économique (on fait marcher le commerce du champagne) est contestable: une municipalité doit utiliser l'argent des contribuables à bon escient, dans l'intérêt de ses habitants, et pas en vue du développement de Pommery ou Moët§Chandon.
Qu'il y ait une cérémonie des voeux, c'est normal. Qu'elle soit suivie d'un cocktail bien achalandé, c'est discutable. Ma conception est austère? Oui, pourquoi pas, je le revendique. Et puisque le sénateur-maire s'est moqué, à juste raison, du râleur qui refuse de nettoyer son trottoir, je me sens autorisé à me moquer du pique-assiette, du profiteur et du picoleur, personnage répandu dans les cérémonies de ce type.
J'ajoute que ce n'est pas la crise financière mondiale qui me conduit à contester les cérémonies des voeux aussi bien que les cartes que nous envoient les élus, de droite comme de gauche, surtout il est vrai quand l'année est électorale. Non, c'est un principe d'utilité, et aussi d'économie: alors qu'on ne cesse de faire la chasse au gaspillage, dans les administrations et les entreprises, voilà me semble-t-il une belle économie à réaliser!
Une opposition crédible doit être aussi une opposition claire. L'Aisne Nouvelle d'hier consacre sa "une" à la transformation du bureau de poste de Saint-Martin en agence postale municipale, afin de montrer que la population, consultée par la municipalité, est d'accord avec cette mesure. Le journal rapproche la contestation de cette décision avec la pétition que le PS a fait nationalement signer samedi, contre la privatisation de la Poste. Sauf qu'on ne peut pas confondre les deux, ce sont deux combats bien distincts.
Les agences postales municipales existent, alors que la Poste n'est pas aujourd'hui privatisée (et les socialistes se battent pour qu'elle ne le soit pas). Les deux questions (faut-il créer une agence postale municipale à Saint-Martin? Faut-il privatiser la Poste?) sont complètement disjointes. A la première question, je n'ai pas de réponse, je ne connais pas le dossier. Je ne suis pas hostile par principe à ce genre d'agences, qui remplissent à peu près les fonctions d'un bureau de poste.
Le problème politique est ailleurs: cette structure sera soutenue financièrement par la municipalité (les charges, le salaire des agents). Là encore, le financier n'est pas loin du politique. A combien s'élève ce choix? Pouvait-on procéder autrement? Voilà comment je conçois une opposition municipale: clarté et crédibilité, critiques ciblées assorties de propositions. On ne s'oppose bien qu'en montrant qu'on ferait autrement et mieux si on accédait aux responsabilités. En attendant d'y accéder vraiment...
A la deuxième question, ma réponse est évidemment non: je refuse que la Poste devienne une société anonyme, c'est-à-dire une entreprise privée. A partir du moment où une activité a une portée universelle, qu'elle s'adresse absolument à tous, comme le courrier qu'on reçoit, elle doit relever d'un service public. Celui-ci bien sûr doit s'adapter aux évolutions de la société (la création d'agences postales municipales ou de points-poste vont dans ce sens) mais son statut doit demeurer celui d'un service public.
Bon après-midi.
2 Comments:
encore
courrier picard
Oise Un ancien responsable du Parti socialiste mis en examen
publicité Guillaume Fauchoix, ancien chef de cabinet du premier secrétaire fédéral du PS dans l'Oise, a été mis en examen en début d'après-midi pour "faux, usage de faux, abus de confiance et escroquerie", a confirmé une source proche de l'enquête. Guillaume Fauchoix, 27 ans, avait effectué 48 heures de garde à vue dans les locaux de la brigade financière du SRPJ de Lille au commissariat de Creil, avant d'être déféré, mercredi matin, au parquet de Senlis. On lui reproche d'avoir creusé le déficit de la fédération qui s'élevait à 270 000 €, selon des nos informations, confirmées depuis par le parti. Parmi cette somme, "environ 100 000 euros" ne trouvent pas de justificatifs, selon une source proche de l'enquête.
By Anonyme, at 7:34 PM
Et alors? Vous croyez peut-être que ce fait divers me dérange? Je vous laisse rêver...
By Emmanuel Mousset, at 9:14 PM
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