L'Aisne avec DSK

22 février 2009

Darwin à St Quentin.

Au milieu d'un travail assez laborieux sur Charles Darwin, pour préparer la célébration de son 200ème anniversaire, j'ai envie, en ce dimanche soir, de vous proposer une amusante fantaisie: appliquer la théorie darwinienne à la vie politique saint-quentinoise de ces dix dernières années (le darwinisme réfléchit sur la longue durée), en partant de ses concepts principaux. On y va?

1- L'origine animale de l'humanité, nos ancêtres les bêtes: cela se vérifie-t-il dans la politique locale? Je me plais à l'imaginer. André, Lançon, je les vois bien en grands singes à la tête de tribus. Qui est le gorille, qui est l'orang-outan? Je vous laisse choisir. Mais dans notre classe politique saint-quentinoise, il y a aussi pas mal de chimpanzés, très portés à "singer" les chefs, des macaques un peu agressifs et même quelques rares bonobos, fort connus pour leur sexualité débordante et très diversifié. Quant à moi, je me suis attribué le rôle modeste du ouistiti.

2- L'évolution des espèces: pas de fixité, les êtres vivants se transforment avec le temps. Là encore, il y a confirmation: l'espèce de droite évolue, lentement mais sûrement. Elle s'enrichit au fil des années de nouveaux apports, elle s'élargit. L'espèce de gauche se métamorphose encore plus spectaculairement, puisqu'elle est passée en quelques mois seulement de Grzegzulka à Lançon, sans faire appel à une quelconque manipulation génétique ou fécondation in vitro.

3- La sélection naturelle: elle conduit à la domination de ceux qui s'adaptent le mieux sur ceux qui s'adaptent moins bien. A Saint-Quentin, les animaux de droite se sont créés un micro-climat, un éco-système très favorables à leur prédation. Les animaux de gauche sont à la peine, ils se sont regroupés pour compenser leur faiblesse, ils résistent tant bien que mal. La lutte pour la vie est le terrible ressort de la sélection naturelle.

4- La disparition des espèces: dans le grand arbre de la vie, il y a des rameaux stériles qui s'étiolent, des espèces qui disparaissent. Dans la politique saint-quentinoise aussi: les gaullistes historiques et les sociaux-démocrates, par exemple. Savelli est une survivance des premiers, votre serviteur des seconds. Nous sommes en quelque sorte des erreurs de la nature, des bêtes curieuses, des anomalies du vivant, quelques petits dinosaures qui auraient échappé à la météorite destructrice.

5- Le croisement des espèces: il engendre d'étranges créatures, comme le mulet, qui est le produit des amours entre un cheval et un âne. De telles rencontres prodigieuses ont-elles eu lieu à Saint-Quentin? Mais oui! Nos mulets locaux, ce sont les réformistes libéraux, quelques spécimens de gauche qui ont frayé avec la droite, et les socialistes lambertistes, deux espèces que rien ne prédisposent à s'accoupler mais qui ont franchi le pas. La nature est merveilleuse!

6- L'avenir de l'évolution: puisque rien n'est figé dans le cours de la vie, demain ne sera pas comme aujourd'hui. Des prévisions sont-elles possibles? Je le crois. A droite, la génération André va progressivement, dans les prochaines années, laisser la place à la génération Bertrand. C'est génétiquement programmé. A gauche, l'anticipation est plus difficile, tellement cette espèce est régie par le principe d'incertitude, des sauts chaotiques, des régressions soudaines, de brusques variations que rien ne laissait supposer. La seule chose qu'on puisse en dire, c'est qu'un puissant instinct de conservation la maintient encore en vie.

A propos de la théorie de Charles Darwin, on fait souvent un contresens, en pensant que ce sont les plus forts qui l'emportent. Non, ce sont ceux qui disposent des meilleures capacités d'adaptation, et pour les hommes, c'est l'intelligence et la vertu qui prévalent, pas le nombre, pas la puissance. De ce point de vue, je ne suis pas trop mal placé pour espérer un avenir dans l'évolution politique des espèces saint-quentinoises.


Bonne fin d'après-midi.